Chroniques
Quelques-unes des BD qui nous ont le plus marqués.
N’y voyez aucun a priori, aucune prise de tête, aucune volonté de gonfler nos egos mais tout simplement l’envie de vous faire partager nos impressions de lecture.
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LA PETITE FILLE ET LE POSTMAN
- Par asbl-creabulles
- Le 21/01/2024
Scénario : Bertrand GALIC
Dessin : Roger VIDAL
Couleurs : Roger VIDAL
Dépot légal : août 2023
Editeur :
Format normal
EAN/ISBN : 978-2-7493-0983-5
Nombre de pages : 104En ce tout début de 20e siècle, la petite Jenny vit désormais seule avec son beau-père. Elle a perdu sa mère morte dans le terrible tremblement de terre survenu à San Francisco en 1906. Estimant que la fillette serait plus heureuse auprès de ses parents qui tiennent un ranch dans la région de Chicago, le beau-père décide de l’expédier par la poste en s’appuyant sur le nouveau règlement qui autorise désormais l’envoi de colis sur tout le territoire des États-Unis sans en préciser la nature. Comme rien dans ce règlement ne précise s’il peut être vivant ou non, quelle n’est pas la surprise d’Enyeto, le facteur d’origine amérindienne venu récupérer le colis à domicile, lorsqu’il découvre qu’il s’agit d’une fillette. Malgré ses doutes et hésitations, Enyeto installe Jenny sur son cheval pour rejoindre le port et traverser la baie jusqu’à la gare d’Oakland, persuadé qu’il aura vite fait ensuite de lui trouver une place dans le train qui doit la mener à destination et qu’il pourra enfin rentrer chez lui… Sauf qu’il semble avoir oublié qu’en tant qu’amérindien se déplaçant à cheval en compagnie d’une petite fille blanche il va au-devant de toutes sortes d’ennuis sur sa route…Mon avis : La lecture de cet album a été une surprise du début à la fin.
Déjà, le sujet traité interpelle et intéresse: l’envoi par la poste d’un être humain et ce dans les règles les plus folles fixées par la loi de l’époque. Et du coup, les relations entre les deux personnages principaux occupent le devant de la scène: Enyeto le postman, un gars costaud d’origine amérindienne, qui s’efforce de garder le contrôle quelle que soit la situation pour préserver Jenny, une gamine mais au caractère bien trempé. Il ne faut surtout pas faire de vagues car cela pourrait lui coûter très cher dans le contexte de l’époque.
Enfin, Bertrand Galic nous offre un récit riche en rebondissements, rythmé et bien construit tout au long de la traversée d’une Amérique en pleine mutation avec ses multiples merveilles mais aussi ses nombreux dangers.
On suit avec plaisir la relation entre cet homme et cette fillette qui évolue vers une véritable complicité et petit à petit vers une belle amitié malgré les dangers incessants qui les entourent.
L’album s’achève nous laissant quelque peu sur notre faim.L’ensemble est plaisamment illustré et mis en couleurs par Roger Vidal.
Son dessin est très agréable, on y sent un habile mélange d’influence manga et franco-belge donnant des regards pleins d’émotion, de très beaux décors et de multiples scènes d’action efficaces.
Il a développé un style de narration visuelle très personnel.
Les couleurs sont bien en harmonie avec le dessin, donnant de la vie à l’histoire et rendant la lecture de ce gros album de près de 100 pages plutôt attrayante.SDJuan
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LA MORT DES INHUMAINS
- Par asbl-creabulles
- Le 18/01/2024
Scénario : Donny CATES
Dessin : Ariel OLIVETTI
Couleurs : Jordie BELLAIRE
Encrage : Ariel OLIVETTI
Couverture : Kaare ANDREWS
Dépot légal : Juin 2019
Editeur : Panini Comics
Collection : 100% Marvel
Format comics
EAN/ISBN : 978-2-8094-7730-6
Nombre de planches : 120Depuis la nuit des temps, les Krees ont toujours voulu soumettre les Inhumains à leur volonté et en faire des armes vivantes. Après les avoir d’abord laissés évoluer seuls de leur côté, les Krees sont revenus à la charge à diverses reprises mais sans jamais réussir à les faire plier, les dominer, les soumettre. Cette fois, les Krees leur ont adressé un ultimatum : se rallier ou périr. Et pour prouver leur détermination, ils viennent accompagnés de Vox, un être qui concentre la plupart des super pouvoirs de la famille royale des Inhumains. Cet être surpuissant après avoir massacré un grand nombre des peuples inhumains va éliminer un à un les membres de cette famille, en commençant par Triton. Et ce n’est que le début… Même Flèche Noire le souverain de la famille royale des Inhumains va devoir s’exposer directement. Mon avis : Cela fait pas mal de temps déjà que les Inhumains ne faisaient plus partie des priorités de la Maison des Idées.
Sauf erreur, c’est depuis que Marvel a récupéré les droits cinématographiques de l’équipe des Mutants, les X-Men. Et n’ayant plus vraiment besoin des "mutants" Inhumains, Marvel donnait l’impression de ne plus trop savoir qu’en faire.
Heureusement, cet album vient remettre les pendules à l’heure et balayer un peu tout l’embrouillamini entourant la série durant ces dernières années.
On retrouve la famille royale, qui se fait malmener, violenter voire trucider je vous l’accorde, mais le principal revient sur le devant de la scène.
Le scénariste, Donny Cates, est connu pour ne pas y aller par le dos de la cuillère. Dans La Mort des Inhumains, il n’a aucune modération en évoquant le génocide de la race des Inhumains par un ennemi sans pitié qui nous fait penser par son look à Blackbolt d’Earth X. Voici donc un album qui se déroule à 100 à l’heure avec des rebondissement qui n’en finissent pas de nous en mettre plein la vue.
J’aurais aimé que le récit développe un peu plus le drame qui se joue (rejoins-nous ou meurt !) ainsi que le personnage dévastateur de Vox, mais l’histoire a été prévue en 5 numéros. Et pour une mini-série évoquant autant d’événements dévastateurs, il faut reconnaître que c’est bien écrit. Côté dessin, j’avais longtemps apprécié le travail d’Ariel Olivetti sur ses impressionnantes illustrations couleurs qu'il partage sur les réseaux sociaux. Ici, on le retrouve avec plaisir comme dessinateur-encreur même si la mise en couleurs confiée à Jordie Bellaire n’offre pas vraiment les mêmes effets.
Le résultat est certes différent mais c’est plutôt agréable et efficace.
À noter que le dessin est davantage concentré sur les personnages que sur les décors et du coup l’action est bien présente et se suffit souvent à elle-même. Notre attention est centrée sur le principal.
Dès la prise en main, l’illustration de couverture de Kaare Andrews en impose.Un bon moment de lecture et un achat sans regret.
SDJuan
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Les inédits de Dany
- Par asbl-creabulles
- Le 17/01/2024
Les inédits de Dany
Scénario : Dany, Christian Godard, Brouhns, Hubuc, conte de Willy Soleil, Pierre Step, Greg, Cauvin, Duval, Jean-Claude Pasquiez,
Dessin : Dany
Couleurs : Collectif
Dépot légal : septembre 2023
Editeur : BD Must
Format normal
EAN/ISBN : 978-2-87535-894-3
Nombre de pages : 120Merci à BD Must d’avoir édité ce beau livre.
Ainsi j’ai pu lire, relire et découvrir pour la première fois ces courts récits dessinés par DANY de 1966 à 2012.
Tous ces récits et illustrations proviennent du Journal Tintin et ses dérivés, excepté Rêve d’Istanbul paru dans une revue turque et pour la première fois publié en français.
J’avais découvert les planches en couleurs directes de cette si belle histoire lors d’une rétrospective Dany au Rouge-Cloître.
Et je désespérais de ne pas pouvoir la lire dans un livre.
Mon souhait est enfin réalisé.
Une des plus belles histoires de Dany. Si romantique.Le livre présente 5 chapitres :
1. Avant Olivier Rameau 1966 - huit histoires et illustrations.
2. Avant Olivier Rameau 1967- deux histoires.
3. Avant Olivier Rameau 1968 - trois histoires. Vous y découvrirez une ancêtre de Colombe.
4. Les inédits d’Olivier Rameau 1972-2004 - huit histoires et illustrations.
5. Après Olivier Rameau 1975-2012 - Aïe ce chapitre contient une histoire de 1969 et six autres histoires.
120 pages de plaisir !
Du bonheur !Il y en a pour tous les goûts.
Des récits humoristiques, historiques, didactiques, poétiques et romantiques.
En 1, 2, 3, 4…13 pages.
Elvis, Colombe, Roland Garros… Ayça
Les débuts de Dany, inspiré par Greg, Franquin, Kiraz…
Bonne lecture.M. Destrée
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Une Aventure de Blake et Mortimer à New York
- Par asbl-creabulles
- Le 14/01/2024
HS5 . L'Art de la Guerre
Scénario : José-Louis BOCQUET et Jean-Luc FROMENTAL
Dessin : FLOC'H
Couleurs : FLOC'H
Dépot légal : octobre 2023
Editeur : Blake et Mortimer
Grand format
EAN/ISBN : 978-2-87097-301-1
Nombre de pages : 120Ce hors-série de Blake et Mortimer n’a pas plu à beaucoup de lecteurs qui se sont manifestés par des critiques indélicates.
Floc’h est un dandy.
Sa vision de ce classique de la BD devait être personnelle ou ne pas être.Et elle l’est.
Et elle ne plaira pas aux lecteurs lambda.
Le dessinateur ne s’en offusquera pas, ne se gênant pas lui-même pour dénigrer les différentes reprises.
Personnellement, je regretterai toujours qu’un dessinateur de talent comme André Juillard ait figé son talent dans ces albums où son trait si souple devient rigide.Chaque case de cet album scénarisé par Fromental et Bocquet s’admire pour elle-même.
Tout y est précis, souple, bien défini.
Admirez sur la couverture, les plis des pantalons qui indiquent la légèreté, l’ampleur et le mouvement.En commençant la lecture, j’ai eu l’agréable impression de retrouver vraiment les deux héros d’Edgar P. JACOBS.
Leur attitude, leurs gestes, leurs paroles… c’est presque ça. Enfin!Le trait bien épais donne de la consistance à ce style ligne claire aux aplats de couleurs si marquants.
Le regard aime s’attarder sur les détails des décors intérieurs et extérieurs.L’histoire maintenant :
Blake et Mortimer se rendent à New-York pour une conférence sur la paix au nouveau siège des Nations Unies.
Si Mortimer est enthousiaste, Blake ronchonne.
Pendant ce temps, dans la salle des antiquités du Metropolitan Museum, un individu rôde et vandalise la stèle d’Horus.Cet acte permet à Floc’h de nous offrir quelques cases de toute beauté.
Mais… mais… on dirait Olrik...
L’agent spécial O’Rourke du FBI emmène nos deux amis dans une clinique psychiatrique à Westchester County.
Celle-ci est dirigée par l’élégante docteur Rosalind Shapiro d’une beauté sévère.
Elle soigne un patient qui n’est autre que le vandale du musée.
Les personnages intéressants seront encore nombreux sur le chemin de nos deux anglais.
Lord Bolton, le colonel Evgueni Stok du renseignement militaire soviétique, l’inspecteur Quinlan, le professeur Miller légèrement ressemblant au professeur Septimus, l’agent Simmers, Paul Grunberg, Ronald Fairbanks…
Sans oublier Sun Tzu auteur de cet Art of War qui dès le début donne la solution de cette histoire si passionnante et si intriguante où Olrik est plus énigmatique que jamais et parvient encore à exceller dans un rôle inattendu.J’ai vraiment pris plaisir à me promener avec le capitaine et le professeur dans ces jolies cases proches parfois d’un tableau d’Edward Hopper et d’avancer pas à pas dans ce suspense intriguant où chaque personnage semble suspect.
Ces grandes cases où le dessin a de la place pour s’exprimer donne une impression de lenteur appréciable dans la lecture et le lecteur pourrait se croire plutôt au théâtre que dans un cinéma.M.Destrée
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GOLDEN WEST
- Par asbl-creabulles
- Le 09/01/2024
Scénario : Christian ROSSI
Dessin : Christian ROSSI
Couleurs : Christian ROSSI
Dépot légal : octobre 2023
Editeur :
Grand format
EAN/ISBN : 978-2-203-22669-2
Nombre de pages : 168Christian ROSSI offre à ses lecteurs un très bel écrin grâce aux éditions Casterman pour sa nouvelle BD où pour la première fois il est son propre scénariste.
Bercé, charmé, hanté par le dessin du Blueberry de Giraud avec qui il a affûté ses premières armes, il ne pouvait… un jour que se retrouver seul dans ce désert du Sonora où vivent encore quelques tribus indiennes avant d’être parquées par l’homme blanc.
Après Jim Cutlass de Charlier au scénario, western repris des mains de Giraud justement où il peut déjà montrer toute sa dextérité flamboyante dans une gamme plus classique et où certaines planches prouvent un talent égal au maître…
Après W.E.S.T., western plus moderne de Dorison et Nury où la tournure prise par le scénario et une technique de dessin plus expérimentale m’ont fait perdre l’enthousiasme que j’avais au début de la série…
Voici Golden West, raconté par un apache nommé Woan.
Au travers de son récit, prendra vie également Geronimo qui croisera souvent sa route.
Rossi a repris les traits donnés par Giraud dans "Geronimo l’Apache" pour dessiner ce redoutable chef qui ne se rendra jamais et tiendra tête à la suprématie blanche.
Pour Woan, il sera l’exemple à suivre et un modèle de vie.Première page, un désert de roches, écrasé par une lumière blanche, aveuglante.
Deux cavaliers mexicains sont tués par Geronimo et Woan.Le récit n’est pas linéaire et il faut être attentif pour suivre tous ces flashbacks sans aucune marque graphique.
Seuls les récitatifs les soulignent.Ainsi dans les pages suivantes où le ciel est d’un bleu étonnant et tranchant sans aucune nuance, Woan nous apprend l’origine du nom Geronimo adopté par le chef indien lors d’un raid contre des soldats mexicains qui avaient massacré des familles indiennes dont la sienne.
Inès, 9 ans y sera capturée et ne laissera pas Woan, enfant à cette époque, indifférent.
Elle vivra au milieu des indiens avec lui et Chatto son ami.
Qui mourra par sa faute et aura pour conséquence que Woan verra partir la tribu et vivra seul dans le désert.
Christian Rossi le fera grandir rapidement.
Adolescent, il aura la surprise de revoir Inès qui lui apporte un chiot comme compagnon puis repart rejoindre la tribu où elle va se marier.
Le jeune garçon se sentira moins seul, deviendra un jeune homme capable de fabriquer des flèches redoutables qui plus tard seront son signe de reconnaissance.
Il vit seul encore 3 ans dans le désert puis rencontre Lozen, l’indomptable guerrière chihenne, qui seule se défend contre trois mexicains avec l’aide de Woan et ses flèches.
Ils vivront un moment ensemble avant de se séparer puis se retrouver.
Les rencontres seront encore nombreuses.
Les mexicains, les tribus indiennes, la bande de Geronimo, les soldats, les chercheurs d’or, les colons… la tribu de Woan.
Pendant plus de 100 pages, vous aurez un aperçu de l’histoire de l’Ouest vue par Rossi, Woan et Geronimo.
Elle se terminera avec un réalisateur, John Ford tournant Stagecoach [La Chevauchée fantastique] et conversant avec Woan devenu un vieillard aux traits d’un certain Jean Giraud à l’avant-dernière case.
Intervention venue d’ailleurs car le dessinateur déclare ne pas s’en être rendu compte…Cette grande fresque est servie par un dessin de toute beauté aux gammes chromatiques assez semblables compte tenu du décor minéral.
Mais la teinte dominante varie suivant l’endroit, l’heure de la journée, la saison et l’orientation de la lumière.Parfois des couleurs tranchantes offrent des contrastes soutenus.
Les éléments naturels et les décors sont impressionnants (pages 54, 71, 72, 105, 108, 109, 112, 132…)
La dynamique des cases, l’alternance des silences, des scènes d’actions donnent au récit, une densité remarquable.
Rossi utilise aussi deux techniques dans sa représentation, ainsi il peut se contenter seulement de la couleur ou il la délimite de nombreux traits.
Les points de vue sont très cinématographiques.Christian Rossi a apporté une nouvelle pierre à l’histoire du western en BD.
Un seul petit reproche dû sans doute au début scénaristique de l’auteur. Il est parfois difficile de comprendre à quel moment de sa vie se trouve le narrateur, d’où il vient et comment il est arrivé là.M.Destrée
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ALIX T42 Le bouclier d’Achille
- Par asbl-creabulles
- Le 18/12/2023
Tome 42 . Le Bouclier d'Achille
Scénario : Roger SEITER
Dessin : Marc JAILLOUX
Couleurs : Florence FANTINI
D'après l'oeuvre de Jacques MARTIN
Dépot légal : octobre 2023
Editeur :
Format normal
EAN/ISBN : 978-2-203-23278-5
Nombre de pages : 48Mes albums d’Alix se limitent à ceux de Jacques MARTIN.
C’est vrai qu’à chaque parution, je feuillette dans l’espoir que…
Mais le dessin me déçoit à chaque fois. Il y en a eu des abominables.
Et ici, je m’arrête surpris devant ces pages où le dessin se rapproche tellement du maître.
Quel progrès !La belle édition des librairies Canal BD (dos toilé, papier à l’ancienne avec un rendu des couleurs parfait) achève de me convaincre.
La lecture est finie et j’ai presque cru lire un récit de Jacques Martin.
Il y a encore quelques défauts (proportion de la tête à la page 4, case 4 et des personnages à l’arrière-plan à l’aspect trop brouillon).
Mais les gros plans sont tellement beaux.
L’histoire est intéressante.
Le retour d’un méchant très connu qui trouve des tablettes d’argile révélant un secret.
Alix apprendra par la belle hoplite Oratis ce que révèlent les tablettes… Les armes du légendaire Achille existent !
Alix, Enak (toujours le souffre-douleur), Oratis et leurs amis les trouveront-ils avant leur redoutable adversaire ?
Tout en traversant et découvrant des lieux historiques importants, nos amis auront aussi affaire avec les alliés de Pompée et rencontreront des soldats légendaires.
Une belle surprise.
Je surveillerai attentivement la prochaine parution.M.Destrée
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LARGO WINCH 24
- Par asbl-creabulles
- Le 12/12/2023
Tome 24 - Le Centile d'Or
Scénario : Éric GIACOMETTI et Philippe FRANCQ
Dessin : Philippe FRANCQ
Couleurs : Bertrand DENOULET et Philippe FRANCQ
Décors 3D : Jean-Michel PONZIO
Dépot légal : Novembre 2023
Editeur :
Cycle : 12
Grand format
EAN/ISBN : 979-10-34767-82-3
Nombre de pages : 46En 2021 paraissait La Frontière de la Nuit.
Ce premier épisode du dyptique s’ouvrait et se refermait avec Largo en très mauvaise posture dans une navette spatiale…
Entre les deux pages inquiétantes, un très beau récit hyper classe, ultra léché (oui, je suis un inconditionnel de Largo Winch et du dessin de Philippe Francq).
Deux ans plus tard voici enfin la suite et fin.
Absolument admirable !
Aucune critique négative (juste une faute d’orthographe).Francq n’a plus rien à prouver. Sa fortune est faite.
"En 2021, 11 millions d’albums vendus. En 2023, 13,5 millions !" titre le folder publicitaire inséré dans chaque album. Il pourrait donc se reposer et être moins précis dans son trait ou un peu plus brouillon pour les arrière-plans.
IL N’EN EST PAS QUESTION !
Et c’est un honneur Philippe. Merci !
Ainsi dès la première page, l’intérieur de la chambre de Jarod enfant, aménagée dans le grenier, foisonne de détails ultra précis.
Regardez les maquettes…
Oui c’est vrai que tous les décors 3D sont de Jean-Michel Ponzio. N’empêche.
Admirez la construction des cinq planches illustrant le décompte pouvant conduire à la mort inéluctable des deux pilotes… À moins que…
Quelle tension, quel suspense ..!!!
Le lecteur angoisse…
Il est dans la navette, cherche éperdument une alternative.
La Mort !
Chaque action précise, s’enchaîne avec brio jusqu’au plongeon final.
Et ce n’est pas fini !
Largo et Jarod sont à la merci de tueurs arrivés en hélicoptère.
L’action reprend.
Uu vrai cinéma grand écran !
Mieux !
Heureusement que Simon s’évertue dans toutes les positions à nous donner du plaisir et à nous amuser pour relâcher la pression.
En tout cas le scénario de Giacometti est béton et nous tient en haleine jusqu’au bout.
Le dénouement est surprenant et fait du bien.
Largo Winch reste la meilleure BD de divertissement pur. De haute qualité de réalisation, aux couleurs pures et sensationnelles.
That's entertainment folks!M.Destrée
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BLACKSAD 7
- Par asbl-creabulles
- Le 02/12/2023
Tome 7 . Alors, tout tombe - Seconde partie
Scénario : Juan DÍAZ CANALÉS
Dessin : Juanjo GUARNIDO
Couleurs : Juanjo GUARNIDO
Traduction : Christilla VASSEROT
Dépot légal : Novembre 2023
Editeur :
Grand format
EAN/ISBN : 978-2-205-08533-4
Nombre de pages : 54Deux ans après la sortie du premier tome presque inespéré, voici donc la suite et fin des dernières aventures de Blacksad, le félin détective le plus cool et le plus humain de tous les animaux de BD, celui qui m’a redonné envie d’écrire du polar pulp.
Il aura fallu dix longues années après le tome 5 pour que les fans puissent enfin pousser un soupir de soulagement. Nous l’avions laissé dans une aventure que personnellement j’ai jugé en demi-teinte, ce qui est un comble pour un titre comme Amarillo, un épisode telle une ballade champêtre et doucereuse, bien loin des épisodes plus noirs précédents.La question était : est-ce que John Blacksad va revenir un jour, ou le célèbre félin va-t-il laisser sa place à un non moins célèbre marin maltais à l’oreille percée ? Ou alors les deux auteurs avaient-ils fait leur la citation d’Henri-Georges Clouzot, "Pour faire un film, premièrement, une bonne histoire, deuxièmement, une bonne histoire, troisièmement, une bonne histoire"? Et puis, comme les félins qui ont sept vies, le revoilà, au meilleur de sa forme, dans une histoire très sombre rappelant les tout premiers opus.
Pour rappel, dans la première partie, Blacksad se voit proposer par Kenneth Clarke, le président du syndicat des travailleurs du métro, d’enquêter sur un tueur à gages qui en veut à sa peau. Lewis Salomon, le tout-puissant industriel, veut mettre à plat tous les transports urbains et construire des kilomètres de routes et de tunnel, avec l’aide de la mafia des belettes. Il n’arrive malheureusement pas à le protéger puisque Clarke tombe sous les roues du métro, assassiné par un mystérieux agresseur. Dans le même temps, Weekly, le reporter ami de Blacksad, la fouine un peu Jimmy Olsen/Peter Parker dans tout ce qu’ils ont de maladroit, est laissé en mauvaise posture, accusé d’un meurtre qu’il n’a pas commis.
Le tome 2 commence par la découverte d’un squelette sur un chantier de construction de Solomon. Les morts se succèdent, Blacksad cherche toujours à faire sortir son ami de prison, quitte à se mettre la police à dos, renoue avec son passé (cf. Âme Rouge, tome 3) Qui est ce mystérieux goéland qui semble être l’homme de main de l’industriel et son exécuteur des basses œuvres ?Un scénario complexe et dense, qui n’aurait pas suffi à un seul opus tant les rebondissements sont nombreux et imprévus, et l’on sent la jubilation de Diaz Canales à nous balader d’une page à l’autre.
Par rapport à Quelque part entre les Ombres, on mesure aussi l’impressionnant travail mené par Guarnido au dessin, avec des traits encore plus fouillés, des cases touffues, des arrière-plans qu’il faut voir et revoir pour en mesurer toute la profondeur. Jamais animal n’aura eu d’expression aussi humaine, jamais animal ne se sera comporté comme un humain. C’est ce qui en fait sans doute l’une des meilleures histoires du détective.
Blacksad, parfois imité, mais impossible à égaler. J’aurais tendance à dire que le résultat est largement à la hauteur de l’attente, Les sept tomes constituant une œuvre unique, une des meilleures jamais conçues de ses vingt dernières années. Finalement, je n’ai qu’une crainte : devrons-nous patienter aussi longtemps pour le suivant, ou le chat a-t-il définitivement usé ses sept vies ?
Richard Colombo