Chroniques
Quelques-unes des BD qui nous ont le plus marqués.
N’y voyez aucun a priori, aucune prise de tête, aucune volonté de gonfler nos egos mais tout simplement l’envie de vous faire partager nos impressions de lecture.
-
SHERLOCK HOLMES CONTRE ARSENE LUPIN
- Par asbl-creabulles
- Le 01/07/2025
Tome 1 - La quête d'éternité
Scénario : Denis-Pierre FILIPPI
Dessin : Roger VIDAL
Couleurs : Roger VIDAL & Léa CHRÉTIEN
Dépot légal : juin 2025
Editeur : Le Lombard
Grand format
EAN/ISBN : 978-2-8082-1253-3
Nombre de pages : 96Ce jour-là Mycroft Holmes rend visite à son frère Sherlock à la campagne. Loin d’une visite de courtoisie, il s’agit pour lui d’obtenir son aide afin de protéger une "certaine" cargaison qui doit transiter en train entre Douvres et Londres. Mycroft insiste pour qu’il empêche de manière préventive qu’elle tombe aux mains de l’organisation Moriarty. Il repart rassuré par le scénario que Sherlock lui propose pour faire échouer l’attaque. Dans le même temps à Paris, le non moins célèbre Arsène Lupin est occupé avec sa complice Nelly à mettre en œuvre ses talents de cambrioleur dans la bibliothèque de l’Arsenal. Rapidement, ils voient leurs plans mis à mal quand arrive l’inspecteur de police Ganimard avec un bataillon de ses hommes. La fuite s’impose à la grande déception de Nelly. Une autre surprise attend Lupin en arrivant chez lui. Sa demeure a été cambriolée et vidée par un certain Moriarty selon le message mis en évidence dans lequel ce dernier revendique l’intervention de la police à l’Arsenal et invite Lupin à venir à Londres. Titillé par le défi qui lui est lancé et l’occasion peut-être de rencontrer un adversaire à sa taille, Lupin est tout de suite partant. L’intrigue débute vraiment dans un Londres brumeux, où une série de meurtres liés à des artefacts occultes attire l’attention de Holmes. En parallèle, Lupin poursuit une piste liée à un manuscrit ancien et un secret qui pourrait défier la mort. Très vite, tous deux vont être amenés à se croiser. Affrontement ou collaboration en perspective ? Nul ne sait sauf peut-être… Moriarty.
Mon avis : Dans ce premier tome d’une nouvelle confrontation entre deux figures mythiques de la littérature, Sherlock Holmes et Arsène Lupin, Denis-Pierre Filippi au scénario et Roger Vidal au dessin proposent bien plus qu’un simple duel de légendes. Ils signent un récit d’aventure ésotérique où l’intelligence et la capacité de déduction et d’observation d'un détective implacable rencontre l'audace et l'élégance du gentleman cambrioleur. Ennemis pourrait-on dire par nature, tous deux vont devoir faire face au mystère et au danger tout en essayant au passage de toiser l'autre. Respectant les codes historiques, le scénariste nous propose un récit captivant soutenu par une intrigue bien menée et riche en retournements de situation inattendus. Mais quand Moriarty est supposé être mort et que tout le désigne comme étant à la source de cette affaire, la rivalité des deux êtres d'exception va devoir être mise de côté, tout du moins le temps de résoudre l'enquête.
Au dessin, le dessinateur espagnol Roger Vidal nous offre un album aux pages bourrées d'énergie avec de nombreux plans d'action cinématographiques alternant avec d'autres plutôt drôles, voire sarcastiques. Mais il accorde aussi beaucoup d’attention aux innombrables décors qui agrémentent l’album. La qualité de la narration visuelle, bien mise en valeur par ses couleurs aidé par Léa Chrétien, nous tient en haleine tout au long du récit en soulignant l’énergie, la compétition qui s’est instaurée entre les deux principaux personnages.
Suite et fin de cette rencontre historique dans le tome 2.
SDJuan
-
DRAGONES DE FRONTERA - Azote
- Par asbl-creabulles
- Le 30/06/2025
Tome 3 - Azote
Scénario : Gregorio HARRIET
Dessin : Pedro CAMELLO
Couleurs : SEIJAS
Dépot légal : juillet 2024
Editeur : Harriet Ediciones
Grand format
EAN/ISBN : 9788412900514
Nombre de pages : 80Avec Azote, troisième volet de la série Dragones de Frontera, Harriet, Pedro Camello et Seijas poursuivent leur fresque historique et militaire dans les confins violents et oubliés de la Nouvelle-Espagne. Ce nouvel opus confirme la singularité de la série : celle d’un western colonial ancré dans la réalité du XVIIIe siècle, là où le mythe américain n’est pas encore né, mais où la brutalité de la conquête, elle, est bien installée.
Azote, c’est le surnom donné à Teja Azucena Acosta qui manie le fouet avec dextérité et précision. À travers elle, le récit s’intensifie : la guerre de territoire devient une guerre de nerfs, de symboles et d’héritage. Les dragons espagnols, menés par des officiers fatigués et hantés, s’enfoncent dans un territoire où la peur et l’incompréhension dominent. L’ennemi n’est pas seulement dans les collines : il est dans le doute, dans la désillusion, dans le prix moral de l’occupation.Le scénario de Harriet gagne ici en tension et en densité. Chaque dialogue, chaque affrontement porte le poids d’une époque en fin de cycle. On sent le crépuscule s’installer — pour les dragons comme pour l’ordre qu’ils sont censés défendre.
Pedro Camello livre une fois de plus un travail graphique remarquable. Son trait, rugueux mais précis, traduit la dureté de la frontière, la fatigue des hommes, la violence sèche des escarmouches. Les ambiances sont magnifiquement soutenues par les couleurs de Seijas, chaudes, terreuses, ou brûlées de lumière — une atmosphère poussiéreuse et tendue, digne des grands récits frontaliers.
Azote n’est pas qu’un tome de transition : c’est un sommet narratif et moral. Il approfondit les thèmes de la série — la mémoire, la légitimité, l’usure du pouvoir — tout en préparant ce qui pourrait bien être un basculement irréversible.Un album tendu, âpre, et toujours superbement maîtrisé. Dragones de Frontera s’affirme définitivement comme une des grandes sagas historiques du paysage BD hispanophone contemporain. Comme à son habitude et pour notre plus grand bonheur, Harriet partage ses documentations des plus intéressantes avec les pages supplémentaires en fin d'albums.
SDJuan
-
DRAGONES DE FRONTERA - AZOTE 2
- Par asbl-creabulles
- Le 30/06/2025
Los Caminos de San Carlos
Scénario : Gregorio HARRIET
Dessin : Pedro CAMELLO
Couleurs : SEIJAS
Dépot légal : Mars 2025
Editeur : Harriet Ediciones
Grand format
EAN/ISBN : 9788412965940
Nombre de pages : 80Avec Dragones de Frontera : Los Caminos de San Carlos, Harriet Ediciones propose un album audacieux, à la croisée du western historique et de la chronique militaire, qui met en lumière un épisode oublié de l’histoire coloniale espagnole : l’installation des Dragons de Cuera, ces soldats envoyés aux confins nord du vice-royaume de Nouvelle-Espagne pour protéger les missions et les colons. Cette fois ils sont supposés défendre Teja Azucena Acosta, surnommée Azote, et ses hommes qui doivent se rendre dans le nord pour vendre ses bêtes mais les choses ne vont évidemment pas se passer comme prévu car les franco-canadiens aidés des indiens sauks-renards sont entrés en Nueva España alors que l'Espagne est entrée en guerre contre les anglais.
Harriet, au scénario, s’appuie sur une solide documentation pour construire un récit rigoureux mais vivant. Il ne s’agit pas ici d’un manuel déguisé, mais bien d’une aventure tendue, humaine, pleine de dilemmes moraux. On suit un groupe de dragons sur les pistes hostiles menant à San Carlos, confrontés aux raids apaches, à l’hostilité du terrain… et aux doutes sur le bien-fondé de leur mission.
Pedro Camello, au dessin, illustre ce monde rude avec justesse : visages burinés, chevaux fatigués, villages en poussière et nature impitoyable. Son trait expressif et réaliste porte les émotions des personnages sans jamais tomber dans l’excès. L’immersion est renforcée par la mise en couleur subtile de Barsa, jouant sur les tons ocres et les bleus profonds des nuits des Dragons.Mais ce qui fait la force de cet album, c’est sa volonté de donner voix à tous les camps : colons, soldats, Amérindiens. Dragones de Frontera interroge la complexité de la présence espagnole en territoire autochtone sans jamais sombrer dans le manichéisme.
Un album fort, maîtrisé, qui conjugue mémoire historique et souffle romanesque. Une belle réussite dans un registre rare en BD hispanophone.À noter : la couverture est réalisée par le dessinateur du premier tome : Ivan Gil et en fin d'album, un dossier riche en documentations et explicatifs de la période et des événements qui ont réellement existé fin du 18e siècle et qui ont servi de base à ce nouveau récit hors du commun.
SDJuan
-
SANJULIÁN
- Par asbl-creabulles
- Le 26/06/2025
La Fantasia Ilustrada
Artbook
Dessin : SANJULIAN
Couleurs : SANJULIAN
Dépot légal : Juin 2025
Editeur : DIABOLO EDICIONES
Grand format
EAN/ISBN : 978-84-197-9087-3
Nombre de pages : 540Avec La Fantasía Ilustrada, Diábolo Ediciones rend un hommage somptueux à Manuel Sanjulián, plus connu sous le nom de Sanjulián, maître espagnol de l’illustration fantastique, reconnu internationalement pour ses couvertures envoûtantes et son style virtuose, entre réalisme pictural et imagination débridée.Cet artbook, de plus de 500 pages, dense et somptueusement édité, traverse plus de cinquante ans de carrière, révélant un univers aussi sensuel qu’épique, peuplé de guerriers, de femmes mythiques, de monstres et de légendes, de personnages mythiques du western, de la science fiction, d'affiches de cinéma, et bien d'autres beautés à découvrir tout au long de ce livre exceptionnel.Dès les premières pages, le ton est donné : ce n’est pas qu’une compilation, mais une immersion dans l’esprit d’un créateur inclassable, qui a marqué l’âge d’or de l’illustration fantasy et érotique, notamment dans les pages des magazines Warren, Creepy, Eerie ou Vampirella.
Chaque image est une scène figée dans un instant dramatique, où le détail de l’armure, la tension d’un muscle ou le regard d’un démon suffisent à raconter une histoire entière.
Le livre documente le geste artistique de Sanjulián, révélant son travail méticuleux, sa culture picturale (il cite souvent Velázquez ou Frazetta) et son obsession pour la lumière et les textures.On y découvre également ses somptueuses illustrations de couvertures comme celles des nouvelles de Conan ou encore, plus magnifiques les unes que les autres, les couvertures de Vampirella.Le tout accompagné des prologues de Manuel Auad et Marcos Ordóñez et de l'épilogue de David García Sariñena.
L'Espagne, on peut le dire haut et fort, est sacrément gâtée ces derniers temps avec ce genre de livres d'illustration, particulièrement édités chez Dolmen ou comme ici par Diabolo édiciones.SDJuan -
SARA LONE INTÉGRALE
- Par asbl-creabulles
- Le 25/06/2025
Edition Intégrale en espagnol
Scénario : Érik ARNOUX
Dessin : David MORANCHO
Couleurs : David MORANCHO
Dépot légal : mai 2025
Editeur : Norma
Grand format
EAN/ISBN : 978-84-679-7629-8
Nombre de pages : 264Avec cette intégrale espagnole publiée par Norma Editorial, Sara Lone trouve un nouvel impact, hors des frontières francophones, dans une version élégante et fidèle à l’œuvre originale avec une multitude de suppléments (+ de 60 pages !).
Le duo Arnoux–Morancho nous offre un polar noir, tendu, dense et superbement illustré, qui respecte les contours d’un thriller politique autant que ceux d’un récit initiatique au féminin.
L’action se déroule dans l’Amérique des années 1950, et dès les premières planches, le ton est donné : atmosphère étouffante, ségrégation omniprésente, institutions troubles autour d'une héroïne singulière, Sara Lone. De son vrai nom Joy Carruthers, Sara est une jeune serveuse au passé lourd dont la trajectoire va croiser les bas-fonds du crime organisé, les services secrets américains et des cercles de pouvoir impitoyables.
Erik Arnoux signe un scénario parfaitement rythmé, documenté, qui mêle habilement drame intime et machinations d’État. Le destin de Sara, tiraillée entre vengeance, survie et émancipation, devient le fil rouge d’un récit qui ne cède jamais à la facilité ni au manichéisme.
Graphiquement, David Morancho impressionne. Son trait réaliste, précis et cinématographique colle parfaitement au genre. Le soin accordé aux décors, aux voitures, aux vêtements ou aux expressions contribuent à l'authenticité de cette Amérique d’après-guerre. La mise en scène, très fluide, renforce l’immersion dans ce thriller sombre mais toujours humain.
Avec cette édition intégrale, Norma Editorial offre aux lecteurs hispanophones une plongée complète dans les quatre actes d’un récit palpitant et puissant. Sara Lone n’est pas qu’un polar noir réussi, c’est aussi le portrait nuancé d’une femme qui refuse de se soumettre, dans un monde d’hommes où chaque erreur peut coûter la vie.
Une réussite graphique et narrative mêlant élégance d'antan, tension dramatique et justesse émotionnelle.
Je suis vraiment très heureux de voir cette série renaître de ses cendres puisque la disparition en 2019 des éditions Sandawe ne présumait rien de bon en matière de droits d'auteur. Mais heureusement la voici de retour avec cette superbe intégrale complète, augmentée d'un dossier richement documenté et d'un portfolio spectaculaire de David Morancho. Créabulles a eu le privilège et le plaisir de présenter plusieurs de ses illustrations lors de son expo. Une intégrale en français est prévue chez Glénat. Espérons qu'elle sera aussi riche en suppléments.
SDJuan
-
WILD WEST T5
- Par asbl-creabulles
- Le 24/06/2025
Tome 5 - Rédemption
Scénario : Thierry GLORIS
Dessin : Jacques LAMONTAGNE
Couleurs : Jacques LAMONTAGNE
Dépot légal : mai 2025
Editeur : Dupuis
Grand format
EAN/ISBN : 978-2-8085-0661-8
Nombre de pages : 48Je l’ai déjà écrit, je continue à lire des BD : intégrales, vieilles séries, beaux albums mais je ne les chronique pas toutes. De toute façon, pour le peu que ça intéresse.
Voici la meilleure BD western du moment.
Ses deux auteurs nous ont fait l’honneur de quitter leur belle région canadienne pour un périple franco-belge qui s’est déroulé en mai.
Je n’ai pas pu les rencontrer hélas pour incompatibilité d’horaires.
Dans mes chroniques précédentes, je vous ai déjà écrit tout le bien que je pensais de WILD WEST.
J’ajouterai que le scénariste Thierry Gloris nous offre des récits intenses, âpres, violents avec des personnages si forts qu’on pourrait croire qu’ils ont vraiment existé dans ce Far West plus cru que dans les premiers films d’Hollywood.
On est proche de ceux de Sergio Leone mais avec plus de psychologie.Jacques Lamontagne, le dessinateur dont je vous invite vivement à chercher et lire ses œuvres précédentes (ce que j’ai fait avec un réel plaisir - encore merci Numa Sadoul pour ta publication sur Druides et Jacques pour les précisions), nous introduit directement dans l’ambiance avec cette locomotive à charbon si réaliste.
Une attaque de train pleine d’intensité où l’angle de vision change à chaque case pour cerner toutes les phases de l’action. Du grand art.
Ensuite le lecteur retrouve les héros des récits précédents, vivant dans ce village où la vie est rude pour certains.
Observez bien les décors, les rues, les maisons, les intérieurs, les personnages, leurs vêtements, leurs poses.
Une foultitude de détails réjouissants.
On y est vraiment.
Et c’est là qu’arrive cette famille de voleurs de train.
C’est aussi là que vit un révérend à la voix tonitruante et qui semble ne pas avoir toujours prêché que la bonne parole.
Bill aura fort à faire surtout que Jane se noie dans l’alcool et la fange.
Tout ce poids des problèmes semble l’assombrir de plus en plus. Est-ce pour les oublier qu’il se réfugie dans les cartes?
Un régal de lecture je vous dis.
Il y avait Blueberry, Bouncer et maintenant il y a Wild West !
Durango s’est perdu et Red Dust n’a brillé que dans 6-7 albums.
Et les autres ne sont pour moi que du divertissement.M. Destrée
-
BATMAN DARK CITY 6
- Par asbl-creabulles
- Le 15/06/2025
Tome 6/6 . Cité mourante
Scénario : Chip ZDARSKY
Dessin : Jorge JIMENEZ, Tony DANIEL Carmine DI GIANDOMENICO, Jorge FORNÉS
Couleurs : Tomeu MOREY
Traduction : Jérôme WICKY
Dépot légal : mai 2025
Editeur : Urban Comics
Collection : DC Infinite
Format comics
EAN/ISBN : 979-10-26824-59-6
Nombre de pages : 156Bruce Wayne est enfin rentré à Gotham bien décidé à agir et à reprendre les choses en main après avoir perdu presque tous ses moyens et affronté l’arme ultime qu’il avait créée inconsciemment. Et avec lui, Batman est donc lui aussi de retour dans son rôle de justicier. Mais après une aussi longue absence, d’autres ont comblé les vides laissés par Bruce Wayne / Batman, autant de nouveaux personnages qui voudraient faire croire qu’ils veulent le bien de Gotham comme Edward Nygma dit le Sphinx qui prétend être le nouveau bienfaiteur, Vandal Savage à la tête de la police, Leonid Kull au sommet de la Cour des Hiboux sans parler du Commandant Star, ce nouveau justicier qui enflamme les foules…
Mon avis : Après les événements des tomes précédents, Bruce Wayne, coupé de ses alliés traditionnels, s’est retrouvé contraint de repenser entièrement sa manière d’être Batman. Avec Cité mourante, sixième et dernier volet de la saga Batman Dark City, Chip Zdarsky poursuit sa déconstruction de la figure du Chevalier Noir dans une Gotham City au bord de l’effondrement, rongée par la criminalité. Le titre est tout à fait approprié car plus qu’un décor, la ville apparaît ici comme un organisme malade, empoisonné par ses propres mythes. En tant que détective et justicier, Batman ne va pas avoir une seconde pour digérer tout ça car il va devoir faire face simultanément aux différents ennemis qui petit à petit ont fait sombrer la ville sous leur influence néfaste, le Commandant Star, Edward Nygma, le maire Chris Nakano et Vandal Savage. Beaucoup d’action, de retournements de situations inattendus et surtout de révélations pour cette conclusion qui est vraiment une réussite narrative et visuelle.
En effet, côté illustration, Jorge Jimenez, Di Giandomenico et Tony S. Daniel nous régalent d’un dessin toujours aussi nerveux et spectaculaire, avec des scènes d’action bien maîtrisées, qui joue intelligemment avec la verticalité, les ombres et les espaces confinés pour renforcer la sensation d’étouffement. Jorge Fornés souligne bien cette impression par un dessin plus noir, plus polar. Tomeu Morey réalise une mise en couleurs bien contrastée et adaptée aux différents contextes et styles.
Concluant le cycle Batman Dark City, Cité mourante constitue bien une plongée dans la psyché d’un justicier au bord de la rupture dans une ville qui reflète ses failles mais l’album est un rien trop gentillet par rapport aux cinq tomes précédents qui, eux, étaient de l’adrénaline pure.SDJuan
-
WONDER WOMAN Hors-la-loi t3
- Par asbl-creabulles
- Le 07/06/2025
Tome 3
Scénario : Tom KING
Dessin : Daniel SAMPERE, Khary RANDOLPH, Bruno REDONDO et Belén ORTEGA
Couleurs : Tomeu MOREY, Adriano LUCAS, Tamra BONVILLAIN et Alex GUIMARÃES
Encrage : Daniel SAMPERE, Caio FILIPE, Belén ORTEGA et Khary RANDOLPH
Couverture : Daniel SAMPERE et Tomeu MOREY
Traduction : Thomas DAVIER
Dépot légal : mai 2025
Editeur :Urban Comics
Collection :DC Infinite
Format comics cartonné
EAN/ISBN : 979-10-26824-54-1
Nombre de pages : 216Rien ne va plus depuis que les Amazones ne sont plus les bienvenues aux États-Unis où elles sont considérées comme des hors-la-loi. Wonder Woman s’est déchaînée et elle a été emprisonnée durant plusieurs mois, soumise, torturée physiquement mais aussi psychologiquement voire psychiquement et son amour de toujours, Steve Trevor, a été assassiné.
Une fois libérée, elle s’est retirée pour rassembler ses idées et se ressourcer, laissant à ses sœurs le soin d’accomplir ce qu’elle aurait fait de toute manière : réduire à néant la menace que représente le Souverain, celui-là même qui s’est secrètement autoproclamé Roi de l’Amérique. Mais vont-elles y parvenir et Wonder Woman pourra-t-elle longtemps rester à l’écart après tout ce qu’il lui a fait subir ?Mon avis: Ce cycle Wonder Woman écrit par Tom King est vraiment ce qui se fait de mieux pour moi en ce moment en matière de "comics" avec une telle qualité de récit mêlant présent et futur et surtout une telle qualité de narration tant scénaristique que visuelle. Tout y est fort, la trame, l’émotion, la violence des combats mais aussi le contrôle de soi dont fait preuve Wonder Woman devenue mère malgré les nombreuses épreuves qu’elle a subies ainsi que l’union des Wonder Girls: Donna, Yara et Cassie fermement décidées à venir en aide à Diana.
Un scénario surprenant, intense et engagé où plusieurs thèmes récurrents s’entremêlent, la politique, la suprématie de l’homme, la xénophobie, la condition de la femme et j’en passe. Un récit en trois tomes déjà avec 19 épisodes qui se lisent d’une traite à chaque sortie car il est quasiment impossible d’arrêter avant la dernière page. Ça faisait longtemps que ça ne m’était plus arrivé !
Il faut dire aussi que les dessins surtout de Daniel Sampere mais aussi de Bruno Redondo y contribuent beaucoup en nous régalant d’un spectacle visuel saisissant, très cinématographique. DC ne pouvait trouver mieux en matière de dessinateurs pour accompagner ce récit sur la longueur avec une telle qualité de narration visuelle.
Un album captivant et incroyable avec des combats de haut niveau mais aussi des introspections qui surprennent dans le deuxième tome mais qui apportent de la profondeur au récit. Les couleurs de Tomeu Moret sont également de toute beauté, bien contrastées contribuant à la visibilité lors de la lecture.La suite de Back-ups avec Belén Ortega avec son style bien à elle nous fait passer des moments de bonne humeur avec un Damian surprenant et une Trinity en admiration devant une tout aussi surprenante Black Canary. Je ne vous en dit pas plus. Allez ok, je vous vois impatient... un indice: Dazzler chez Marvel.
À ne rater sous aucun prétexte que vous soyez fan de comics ou amateur de bonnes histoires.SDJuan