Chroniques
Quelques-unes des BD qui nous ont le plus marqués.
N’y voyez aucun a priori, aucune prise de tête, aucune volonté de gonfler nos egos mais tout simplement l’envie de vous faire partager nos impressions de lecture.
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THORGAL SAGA 1
- Par asbl-creabulles
- Le 19/03/2023
Tome 1 . Adieu Aaricia
Scénario : Robin RECHT
Dessin : Robin RECHT
Couleurs : Gaétan GEORGES
Adapté de : Jean Van Hamme & Grzegorz Rosinski
Dépot légal : février 2023
Editeur : Le Lombard
Grand format
EAN/ISBN : 978-2-8036-7906-5
Nombre de pages : 110Ce merveilleux livre mérite que je le feuillette avec vous.
Mais avant laissez-moi écrire quelques lignes d’introduction.
Il y a trois ans, il est proposé à Robin Recht d'écrire et de dessiner une aventure de Thorgal en dehors des chemins de la série classique (continuée par Yann et Vignaux, dont le dernier récit m’a décidé à arrêter la série… ça veut tout dire).
Aaricia sera donc le premier album à inaugurer cette nouvelle collection au Lombard, intitulée Thorgal Saga !
Quel honneur pour Robin !
Honneur autant mérité que cet album est de toute beauté.
Il a mis tout son talent d’auteur complet pour faire vivre un récit adulte où les personnages prennent une dimension plus humaine que de simples créatures de papier malmenées dans des récits guerriers, de vengeance, de quête dans un univers de légendes, de contes, de fantastique ou de SF habilement concocté par l’imagination sans fin de Van Hamme et si magnifiquement dessiné par Rosinski.
Une des meilleures BD d’aventures épiques sans aucun doute avec des personnages inoubliables et si attachants.
Robin Recht en s’inspirant du trait de Rosinski (et non en le copiant comme j’ai pu lire) met tout de suite le lecteur à l’aise.
Nous sommes bien dans le monde de Thorgal.
Mais ici (avis personnel), c’est plus qu’une aventure divertissante ou inquiétante.
Il y a une dimension intérieure plus riche.
Les tourments vécus par les personnages nous semblent plus proches.
Dans les derniers récits de Van Hamme et Rosinski, Thorgal est souvent éloigné d'Aaricia et n’aspire qu’à la retrouver mais il doit vivre ses aventures avant…
Ici aussi, Thorgal veut retrouver Aaricia mais le lecteur sait que ce sera plus dramatique qu’une simple aventure…
Robin Recht, humble et modeste, dit dans les interviews qu’il ne fait que prendre des personnages emblématiques et qu’il les fait vivre en attendant que d’autres prennent la suite dans cette Thorgal Saga.
Peut-être mais j’ajouterai qu’il est digne et mérite de redonner vie à Thorgal et sa famille afin que ce héros ne disparaisse dans des scénarios et des traits confus…
Ce livre est plus qu’une BD, qu’une aventure. C’est un jalon dans la vie d’un personnage de papier emblématique.
C’est une œuvre ! Simplement…
Merci Robin Recht.Maintenant, feuilletons-le ensemble.
Je devine que vous allez relire cette chronique en ayant le livre en main
Sur la couverture, les tons bleu nuit indiquent le moment où Thorgal, les épaules affaissées, observe la combustion d’un drakkar.
Des flammes, s’échappe une fumée donnant naissance à une Aaricia jeune aux yeux inquiets.
Tous les éléments portent le regard vers le feu. Les collines à gauche et à droite. Le personnage vêtu d’un manteau sombre et bien campé dans la neige accroche nos yeux qui deviennent les siens. La couleur des lettres proche de celle du feu.
Quel équilibre parfait pour cette couverture !
Et les trois flèches plantées, celles qui dépassent du carquois, l’arc sont des symboles dans l’histoire de Thorgal et dans ce récit (mais le lecteur ne le sait pas encore), elles auront une valeur significative.
Les pages de gardes montrent une rive ou une ombre seule est en attente.
10 pages de prologue s’ouvrant par 4 cases dont la grande d’ouverture montre le rocher où tout a commencé.
Je vous laisse contempler ses vignettes quasi muettes où la douleur de Thorgal est tellement sensible.
Apparait le serpent Nidhogg sublimé par le dessinateur.
Les deux dernières planches du prologue avec l’anneau dans la neige et la destruction du drakkar attestent de la réflexion de l’auteur devant ses brouillons avant la composition de ses planches au langage parfait.Le titre.
Le récit commence sur la plage puis au village où nous allons revivre un instant passé avec Aaricia et Thorgal enfants.
Mais il y a des modifications importantes et de nouveaux personnages.
Les skraenlingar et Skraeling-la-noire, race de très haute taille.
C’est une évidence, Rosinski est un maître pour dessiner la beauté féminine mais Robin Recht le sait et ne s’y frotte pas. Toutefois Skraeling-la-noire est impressionnante et dégage une force mesurable.
L’intrigue en quelques mots : Solveig, la fille du roi Gandalf est blessée et Aaricia a disparu.
Je n’aime pas raconter l’histoire dans mes chroniques.
Je vous laisse tourner les pages aux teintes connues, voir pages 32 à 37.
La confrontation entre les deux Thorgal. Quelle richesse de sentiments !
Puis on dirait le grand-père et son petit-fils mais c’est le passé sage et expérimenté avec le présent fougueux et enthousiaste.
La rencontre avec l’ennemi, d’une violence bien marquée.
Un moment de répit dans un autre village éprouvé par une attaque.
Robin Recht soigne les personnages qui mènent l’action et les figurants sont esquissés. Comme au cinéma, ils remplissent l’espace mais sont sitôt oubliés par le spectateur. Ici évidemment, les traits plus succincts seront remarqués mais seulement si on arrête sa lecture.
Arrêtez-vous plutôt au langage des cases. Tellement parfait qu’il en est jubilatoire.
Ces compositions entraînent le lecteur dans un récit si beau, si profond, si humain.
La traversée du fleuve sera un nouveau moment inoubliable pour le jeune Thorgal.
Quand le vieux sera encore tourmenté par le serpent.
Le final sera terrible.
Après des pages dans les tons froids (70 à 73) viennent le feu et le sang de l’affrontement sanglant et barbare.
Suivez les flèches de Thorgal !
Gandalf, Skraeling et ses guerriers, les deux Thorgal sont d’une bravoure extrême.
Et le talent du dessinateur nous fait vivre aussi des sensations extrêmes.
Et sans limite de pages !
Cette liberté est aussi dans la réussite de l’album et de son ensemble.
Page 90, un drame qui se termine par un dernier affrontement d’une force jamais ressentie dans la saga surtout que le lecteur est confronté par toutes les réflexions des pages antérieures.
Page 100, quelle souffrance pour les Thorgal…
Page 102, l’épilogue en 7 pages.
Le rouge domine.
Le serpent aussi
Et le jeune Thorgal est devenu un autre qui ne peut plus vivre les aventures que nous connaissons…Un chef d’œuvre !
M. Destrée
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SISCO 12
- Par asbl-creabulles
- Le 15/03/2023
Le Lombard
Troisième vague
Sisco tome 12: Roulette russeDessin: Thomas Legrain
Scénario: Benec
Couleurs: Elvire de Cock assistée de Merette JepsenRésumé:
Maintenant que Sisco sait que les Russes sont derrière tout cela, il est temps d’aller faire un petit tour pour glaner quelques preuves. Discrétion absolue sauf que Sisco n’avait pas prévu un grand malabar russe…
Après une évasion spectaculaire et la récupération d’un petit cahier bien intéressant, il va être temps de se mettre au vert. Même son de cloche chez Manon, toujours poursuivie par les terroristes voulant récupérer les diamants.
Attention, coup de génie en vue pour Sisco: et s'il donnait rendez-vous aux Russes et aux Soudanais au même endroit et à la même heure ? Imaginez que Sisco rende le cahier et que le prix de l’oubli pour Manon et lui soit les diamants ? Les terroristes assistant à la scène penseraient que Sisco les double. Mettez en plus le rendez-vous dans un lieu bondé comme le marché aux puces de Saint-Ouen et le tour est joué, Sisco disparaît facilement, laissant les deux parties s’affronter.
Je vous laisse ici découvrir la fin de cet album, le dernier de la série. Il est toujours difficile de mettre un point final à 12 albums, 6 diptyques, mais Benec nous offre une fin magistrale, sublimée par le coup de crayon de Thomas Legrain. Merci messieurs !
Une fin sublime pour cette magnifique série. La porte peut se refermer avec la satisfaction d’avoir donné une fin digne de ce nom à Sisco ! Il est toujours difficile de mettre le point final car le lecteur est exigeant. Il se dira que c’était la fin attendue, ou que c’est trop tiré par les cheveux, ou que "oui, bon, ça casse pas trois pattes à un canard" ou encore, et c’est le cas ici, que la petite larme qui coule le long de sa joue exprime le plaisir de refermer le livre avec bonheur. Une fin digne de la série, sans fioriture et vraie !
Encore une fois, bravo à Benec de nous offrir un diptyque de grande facture ! Il nous permet encore une fois d’évoluer dans les arcanes du pouvoir et de se poser en justicier de ce monde pourri ! Un scénario juste et sans faute rendant la lecture aisée et agréable.
Bravo à Thomas Legrain dont le dessin est toujours juste et fort. Certaines planches sont de véritables bijoux avec une belle vitesse et une lecture fluide. Une valeur sûre du 9e art, assurément !
Je suis, pour ma part, triste de voir le rideau tomber sur un héros que j’ai aimé. J’ai apprécié la droiture, la force et les convictions de Sisco.
La fin reste ouverte donc une reprise est possible mais je ne la souhaite pas tant Sisco est unique.
Jordan Maenhout
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SISCO 11
- Par asbl-creabulles
- Le 15/03/2023
Le Lombard - Troisième vague
Sisco tome 11: Belgian RhapsodyDessin: Thomas Legrain
Scénario: Benec
Couleurs: Elvire de Cock assistée de Merette JepsenRésumé:
Des Russes à l’affût de documents secrets appartenant au gouvernement français…
Des Soudanais négociant des armes contre l’exploitation de mines de diamants avec les Chinois…
Sisco cherchant désespérément sa bien-aimée Manon Jouvert dans le désert…Les histoires ont l’air indépendantes tant les kilomètres les séparent et pourtant, notre cher Sisco va se retrouver au beau milieu de cet échiquier international. Et comme d’habitude, pas le temps de faire dans la dentelle. Accrochez-vous, les balles vont fuser !
Après avoir cherché Manon dans le désert soudanais, notre héros rentre dépité. En effet, lorsqu’il débarque dans le village soudanais les otages sont déjà ailleurs. Il le sait, il le sent, Manon était bien là !
De retour en France avec de l’énergie à revendre et une frustration à évacuer, il accepte d’accompagner Smiley en mission. Cette fois, il doit mettre des documents classés secret dans un coffre-fort en Belgique. Sur le chemin Sisco est averti qu’un faux passeport au nom de Manon a été scanné à Zaventem. Ni une ni deux, il laisse le pauvre Smiley menotté à son attaché-case pour aller vérifier les images de l’aéroport.L’histoire va se compliquer pour notre protagoniste. En effet, c’est bien Manon sur les images, escortée par quatre enfants de cœur soudanais. Pour Smiley c’est une course poursuite dans les petites rues de Bruxelles qui commence. Après une belle embardée, Smiley meurt d’une balle dans la tête. Les documents ont disparus et sont sûrement dans les mains ennemies. Sisco va vite le comprendre car un agent russe a bel et bien voulu ouvrir la mallette mais, piégée, elle lui explose à la figure…
Pour Manon, l’histoire n’est pas simple. Les terroristes soudanais l’ont utilisée comme passeuse de diamants afin que les Chinois puissent vérifier la qualité et acter le transfert d’armes.
Quel est le lien entre toutes ces affaires ?
Suite dans le tome 12, et dernier, de Sisco!
Jordan Maenhout
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Thorgal Saga 1 Adieu Aaricia
- Par asbl-creabulles
- Le 01/03/2023
Tome 1 . Adieu Aaricia
Scénario : Robin RECHT
Dessin : Robin RECHT
Couleurs : Gaétan GEORGES
Adapté de : Jean Van Hamme & Grzegorz Rosinski
Dépot légal : février 2023
Editeur : Le Lombard
Grand format
EAN/ISBN : 978-2-8036-7906-5
Nombre de pages : 110Résumé:
Le livre s’ouvre sur une scène mettant directement le lecteur dans le bain : la mort d’Aaricia et la mise à feu de son drakkar funèbre…
Thorgal assiste bien à la scène, portant douloureusement ses 70 printemps… Il décoche lui-même la flèche permettant à sa bien-aimée de rejoindre le Valhalla, le paradis des Vikings.
Thorgal est las, la douleur se lit sur son visage et la vie n’a plus le même goût depuis le départ de son épouse. C’est allongé sur le sable, la vue sur ce drakkar en feu que le Nidhogg apparaît. Ce serpent, le mal incarné et travestissant la réalité, est venu admirer la douleur de son meilleur ennemi. Il se délecte de ce moment car notre héros l’a maintes fois battu par le passé ! Et pourtant…
Et si votre meilleur ennemi vous donnait la possibilité de revoir votre épouse chérie ? Qu’il vous permettait de lui parler, de la toucher ? Allons plus loin… Et si vous pouviez revivre votre propre vie ? Rien de plus simple d’après le Nidhogg ! Il suffit juste de mettre un anneau au doigt. Thorgal hésite, il connaît le pouvoir du Nidhogg, il sait que ce n’est pas la vérité, que quelque chose ne se passera pas comme prévu ! Et pourtant…
Attention, coup de génie en approche ! Robin Recht lui-même nous fait le coup du serpent-Dieu ! Je pensais que le Thorgal "vieux" allait remonter le passé et pouvoir revivre les fabuleux moments que les lecteurs de la première heure connaissent pleinement et bien non… Et si deux Thorgal pouvaient cohabiter dans le même espace-temps ? Le passé serait-il chamboulé ?
Thorgal le Vieux arrive à un moment critique. Il reconnaît l’environnement et tout le monde mais la rencontre avec son jeune "lui" ne va pas se passer de la meilleure des manières ! En effet, Aaricia a été enlevée par les Baalds. Cette tribu vit sous le joug du roi Gandalf, père d’Aaricia. Le quotidien des Baalds est fait d’humiliations mais pour se venger et rendre gloire au Nidhogg, ils ont besoin d’une jeune fille vierge… Aaricia est la victime parfaite… D’une pierre deux coups !
La suite, je vous laisse la découvrir dans ce fabuleux album!Mon avis:
Une histoire excellente et très bien ficelée ! On y retrouve tous les ingrédients composant les albums de Thorgal. Pour ma part, c’est un one-shot plus que réussi grâce au scénario piégeant le lecteur. Personnellement je ne m’attendais pas à cette situation d’un "vieux" Thorgal revenant au tout début de son aventure! Une bien belle boucle bouclée pour ma part.
De plus, les premières pages sont absolument fabuleuses avec un moment fort dès le départ : la mort d’Aaricia. Un coup de poker réussi pour Robin Recht car il fallait oser ! La mort d’un personnage central ! On la redoute tous et pour tous les personnages célèbres… Bravo Robin Recht!
Le dessin est fidèle et peu éloigné du Thorgal de Rosinski. Certains diront tant mieux et d’autres que c’est un copier-coller. J’aime le style Rosinski donc cela ne m’a pas dérangé. Je pense évidemment aux fans de Spirou et aux auteurs ajoutant "leur" version du personnage. Ici le style graphique l’en empêche et ce n’est pas plus mal !Les couleurs de Gaétan Georges sont absolument parfaites et rendent magnifiquement bien l’ambiance ! Bravo à lui !
C’est évidemment un combo gagnant pour Robin Recht qui signe ici un magnifique album et qui a su garder les essentiels de Thorgal tout en y ajoutant sa vision personnelle. J’ai hâte de voir notre héros dans les mains de Corentin Rouge car la barre est bien haute ! Casque bas, Monsieur Recht !
Jordan Maenhout
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ANGE SIGNE
- Par asbl-creabulles
- Le 01/03/2023
INT . Ange Signe
Scénario : Maurice TILLIEUX
Dessin : Maurice TILLIEUX
Couleurs : Maurice TILLIEUX
Dépot légal : Octobre 2022, sortie décembre 2022
Editeur : Éditions de l'Élan
Format normal
EAN/ISBN : 978-2-931072-04-2
Nombre de pages : 200Depuis l’intégrale Félix, sont parus dans cette belle collection en un volume chacun Bob Bang et Histoires réalistes.
Que je n’ai pas pris car trop vieillots pour moi.
Ici par contre, je suis plus intéressé.
Maurice Tillieux a recyclé certaines des aventures de Félix pour celles de Ange Signe.
Sur les 18 histoires qui sont parues dans le magazine publicitaire IMA, puis dans L’Intrépide et aussi dans le supplément de la DH nommé Récréation, quatre sont reprises dans cet album.
Les 14 autres ont très peu de modifications par rapport à celles de Félix et étaient donc moins intéressantes.
Mais tout cela est expliqué avec plus de détails dans un dossier de 24 pages très instructives.Voici les quatre récits :
1. Le démon vert, 32 pages en bichromie et couleurs.
Le plus intéressant car proche de Gil Jourdan dans le style. Ce héros paraissait en même temps dans le journal de Spirou.
Que cache cette grotte ou un démon vert terrifie les pêcheurs de langoustes et où
a disparu le docteur Abner?
Ange Signe (Félix), Placide (Allume-Gaz) et Alonzo Cabarez vont mener leur enquête.
Si Cabarez ne change pas, Ange a les cheveux roux et ceux de Placide sont blonds.
Sinon les réparties entre nos deux compères sont bien présentes ainsi que les gags occasionnés par le clown de service.
Cette première histoire même si elle reprend l’intrigue d’un Félix est plus longue de 20 pages et plus proche de Gil Jourdan.2. La résurrection du "Potomac" sur 18 pages en bichromie avec une trame bien visible mais pas ennuyante.
Nos trois héros sont toujours plus modernes que Félix et enquêtent sur l’apparition d’un vaisseau fantôme.3. Aventures aux Amériques en 37 pages.
Dessin plus rétro et très proche de Félix. Placide en a même perdu ses cheveux.
Ce sont 2 histoires en fait.
La première se passe en Alaska et la deuxième au Mexique.
C’est l’avion qui les relie.
Cette deuxième partie est fortement imprégnée des aventures de Tintin et les similitudes du dessin sont frappantes.
4. Le Roi et le colonel, 22 pages.
Vraiment très proche de l’enquête de Félix si ce n’est plus de pages (gags et voyage d’Olaf en Suisse).
Ici aussi, des ambiances à la Tintin.Dans l’ensemble, voici quand même un recueil intéressant pour qui s’intéresse un tant soit peu au travail de Maurice Tillieux.
Les autres pourraient s’ennuyer.
Mais louons quand même la qualité du travail des Éditions de l'Elan, les meilleures dans leur catégorie.
La preuve? Elles ont déjà des copieurs…M.Destrée
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ALIX T41 - La Reine des Amazones
- Par asbl-creabulles
- Le 08/02/2023
Tome 41 - La reine des Amazones
Scénario : Valérie MANGIN
Dessin : Chrys MILLIEN
Couleurs : Chrys MILLIEN
Dépot légal :février 2023
Editeur :
Format normal
ISBN :978-2-203-24454-2
Nombre de pages : 48Invité par Hémon, un ami de son père, Alix commence fort son séjour à Thessalonique, capitale de la province romaine de Macédoine. À l'occasion d'une grande fête, il participe à une course de chars en l'honneur de Poséidon, dieu de la Mer et des Chevaux. Il y démontre toute son habilité en tant qu'aurige conduisant l'attelage d'Hémon mais surtout en finissant vainqueur de la course sous les acclamations d'Enak qui l'a accompagné dans cette aventure. Une course qu'il a remportée de peu devant Délia, surnommée la "Reine des amazones". Surpris qu'une femme ait pu concourir, Alix apprend que Délia est une descendante de la lignée d'Alexandre le Grand. Femme hors du commun et au caractère déterminé, elle a fait de son domaine un petit royaume amazone dont tous les hommes sont exclus sauf en tant qu'esclaves chargés de s'occuper des animaux et des tâches harassantes. Mais pour le moment, la fête continue en l'honneur du vainqueur. Le propréteur (gouverneur) de la province, Cornélius Carbo, remet à Alix sa couronne de laurier quand soudain on vient lui annoncer qu'une aubergiste a été retrouvée assassinée dans la vieille ville. Carbo est aussitôt conspué par la foule présente dans les gradins de l'hippodrome car plusieurs disparitions de jeunes femmes ont été signalées les jours précédents. Alix se déclare prêt à participer aux recherches pour retrouver les disparues. Délia aussi, ce qui provoque la colère du gouverneur Carbo persuadé qu'elle cherche à le renverser comme il le confirmera le soir même à Alix lors du banquet organisé en son honneur dans son palais ultra protégé. La capture par Délia d'Enak et de quelques amis proches de Cornelius Carbo partis de nuit sur le domaine de l'amazone après s'être lancés le défi de lui dérober sa ceinture mais surtout la disparition d'Astéria, la fille d'Hémon, vont déclencher les hostilités.
Mon avis: Nouvelle aventure pour Alix et Enak nous permettant de retrouver avec plaisir Valérie Mangin au scénario et Chrys Millien au dessin. Cette fois, l'histoire nous montre un Alix jouant de ses capacités d'homme d'action, bien mises en avant sur les premières pages lorsqu'il est mis à l'épreuve par Délia, la "Reine des amazones". Alors que l'album commençait fort, c'est un peu dommage que la suite devienne moins dynamique. Alix cherche à tout prix à éviter les conflits et il ne va donc pas insister lorsqu'on lui dit de ne pas intervenir. J'aurais aimé le voir plus décidé à aider son ami disparu, à être plus réactif et même proactif en n'écoutant pas le gouverneur.
Côté dessin, Chrys Millien nous propose de belles illustrations, notamment plusieurs vues d'ensemble riches en personnages et décors. Il n'hésite pas à y mettre une multitude de détails accentuant l'aspect réaliste du récit. Le style est globalement dynamique et agrémenté de plusieurs scènes d'action bien ficelées. Un dessin et une mise en couleurs soignés qui m'ont offert un bon moment d'évasion.
SDJuan
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BATMAN One Dark Knight
- Par asbl-creabulles
- Le 06/01/2023
One Dark Knight
Scénario : JOCK
Dessin : JOCK
Couleurs : JOCK
Couverture : JOCK
Traduction : Jérôme WICKY
Dépot légal : Octobre 2022
Editeur : Urban Comics
Collection : DC Black Label
Format normal
ISBN : 9791026826958
Nombre de pages : 140Alors que Gotham subit l’une des pires canicules jamais connues, Batman a pris en filature un fourgon cellulaire du GCPD équipé d’un écran de faraday pour bloquer les champs électromagnétiques. En effet, pour des raisons de sécurité compte tenu du danger extrême qu’il représente, les autorités ont décidé de transférer le méta-humain Eward M. Pressler, alias E.M.P., de l’asile d’Arkham dans une nouvelle cellule de la prison de Blawkgate. Par précaution, le prisonnier étant doté de pouvoirs électromagnétiques des plus dévastateurs, de puissants sédatifs et un sérum stabilisant lui ont été administrés. Malgré tout, Batman joue la prudence et surveille ce transfert avec l’aide de son fidèle Alfred d’autant qu’il n’a toujours pas compris les raisons d’une telle décision. Mais celle qui dirige l'opération semble avoir les réponses même si ce ne sont pas vraiment celles que l'on peut espérer face au danger que représente ce surhomme aux pouvoirs si destructeurs. D'autant que dans le même temps, elle court aussi après le fils de ce dernier alors que les quartiers à traverser sont constamment agités et sous la coupe de clans hyper violents bien organisés décidés à s'emparer du fourgon coûte que coûte. Et l’inéluctable va se produire quand une explosion électromagnétique plonge tout Gotham et ses environs dans le noir absolu obligeant Batman à passer à l’action.
Mon avis : J'ai découvert Mark Simpson davantage connu sous le pseudo Jock, grâce à ses couvertures vraiment de toute beauté sur la célèbre série Scalped. Chacune de ses autres productions passées entre mes mains m’a emballé que ce soit Judge Dredd ou dernièrement Batman Metal.
Son travail a d’ailleurs été récompensé dès 2001 par le National Comics Award dans la catégorie "Meilleur jeune illustrateur" (il avait alors 29 ans) pour Judge Dredd paru dans la revue britannique 2000 AD. Il a été sélectionné en 2006 pour l’Eisner Award du "Meilleur illustrateur de couverture" pour la série The Losers et en 2012 il a reçu le Prix Stan Lee de la "Meilleure série en cours" pour Detective Comics, avec Scott Snyder et Francesco Francivilla.Sur Batman One Dark Knight, super album de la collection DC Black Label, pour la première fois Jock s'occupe de tout : scénario, dessin et couleurs.
Pour un premier essai, c'est franchement une réussite.
Une histoire simple, classique mais qui tient le lecteur en haleine de bout en bout ! Un récit prenant montrant un Batman plus fragile qui semble en mauvaise posture.
Jock plonge Gotham dans le noir complet et malgré tout réussit à jouer avec le peu de lumière restante pour concevoir un album puissant.
Il imprime vraiment sa griffe.
Batman doit traverser la ville en portant dans ses bras un homme à sauver à tout prix tout en devant affronter seul les gangs de Gotham, sans aucune aide ou presque puisque même celle d'Alfred pour le guider dans une ville à feu et à sang n’arrive pas toujours à temps.
Un dessin formidable, un dynamisme affolant avec de superbes scènes d'action et une multitude d’effets visuels accrocheurs.
Un bon polar à la sauce pas si super-héroique que ça puisque cette fois, notre Chevalier Noir doit principalement affronter des crapules faisant partie de gangs et non des méta-humains aux super pouvoirs.Souhaitons que Jock prenne vite l'habitude de nous produire d'aussi bons récits.
SDJuan
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LA DERNIÈRE REINE
- Par asbl-creabulles
- Le 29/12/2022
Scénario : Jean-Marc ROCHETTE
Dessin Jean-Marc ROCHETTE
Couleurs : Jean-Marc ROCHETTE
Lettrage : Fanny HURTREL
Dépot légal : octobre 2022
Édition :
Format : 19.4 x 27 cm
EAN/ISBN : 978-2-203-20835-3
Nombre de pages : 240Édouard Roux a grandi dans le Vercors, le plus souvent à part des autres, quasi marginalisé car on s’est souvent moqué de lui à l’école et dans le village. Sa mère, une fille-mère selon le terme de l’époque, elle aussi a connu une existence difficile. Tous deux ont été mis à l’écart par des villageois qui les ont rejetés et considérés comme des créatures du diable. En 1898, Édouard est le témoin direct de la mise à mort du dernier ours du Vercors. Non seulement, l’ours a été abattu mais sa dépouille a été exposée au centre du village. Quand il a exprimé tout haut son désaccord, une bagarre a éclaté et il a fini par être arrêté par la police. Devenu adulte, Édouard s’est retrouvé soldat d’infanterie sur le front de la Somme en 1914. Au cours de l’année 1917, seul survivant de son unité décimée par les bombes allemandes, il sera très gravement blessé. Mais s’il réussit à survivre, la guerre l’a laissé complètement défiguré. Dans les années 20, il finit par revenir au pays. Il s’installe à Grenoble où il dissimule sa "gueule cassée" sous un sac. Après le décès de sa mère qu’il n’a jamais revue, il noie son chagrin et rumine son amertume dans l’alcool. Lorsqu’il rentre chez lui, un gamin l’aide à ouvrir sa porte et lui conseille d’aller voir son oncle, lui aussi victime de la guerre, qui connaît une femme qui pourra l’aider, Jeanne Sauvage, une sculptrice animalière douée pour rendre aux gueules cassées un visage humain. Elle vit à Paris, sur la Butte Montmartre. Édouard se met aussitôt en route. Jeanne non seulement va lui reconstruire un visage, mais vu sa stature, près de 2 mètres, va lui demander s'il veut bien lui servir de modèle pour faire une sculpture représentant Hercule. Tandis qu’elle lui fera part de son amour de la nature et découvrir le milieu de la sculpture animalière à Paris, Édouard n’aura plus qu’une envie, lui faire découvrir sa région natale, le Vercors.
Mon avis :le peintre, sculpteur et dessinateur Jean-Marc Rochette n’a cessé de nous surprendre par son atypisme qui tend à un certain éclectisme. Mais quel que soit le genre qu’il aborde, la qualité est toujours au rendez-vous. Comme beaucoup, j’ai découvert Rochette il y a quelques années lors de la republication de la BD de Jacques Lob et Jean-Marc Rochette à l’occasion de la sortie du film Snowpiercer, Le Transperceneige en 2013. Déjà, j’avais été frappé par la beauté de son graphisme, l’utilisation des ombres et des mouvements. Dès lors, il s’est très vite imposé comme un des plus importants dessinateurs de notre époque. En relisant plusieurs de ses derniers titres, en particulier Le loup et Aile froide , je note son attachement plein de respect à la nature, la montagne et son point de vue clairvoyant sur l’espèce humaine.
Dans La dernière reine, nous voyageons à travers le temps en suivant l’évolution des mentalités et comportements humains, ceux-là mêmes qui ont été à l’origine de la disparition de l'ours dans certaines régions ou d’un manque total de respect envers la nature.
On se laisse emporter par l’histoire d’amour presque immédiate entre Édouard Roux et Anne Sauvage. À leurs côtés, grâce au récit qu’Édouard fait de son vécu puis auprès d’Anne enchantée de découvrir le milieu naturel de la région natale de son ami, nous pénétrons dans cette nature sauvage, celle où l’homme n’est pas intervenu. Une histoire intense, dure parfois, mais aussi une histoire d’amour puissante autour de quatre personnages forts: Édouard, Jeanne, l'ourse et la montagne qu'il affectionne tant.Rochette accompagne parfaitement son récit par son dessin, son encrage, ses ombrages, ses couleurs si caractéristiques. Rochette remet l'homme à sa place face à Mère Nature, un homme qui a perdu toute conscience du respect qu'il lui doit. A travers ses récits et ses planches, il nous fait partager son amour de la nature.
Dans cet album en grande partie situé dans le massif du Vercors, on ressent bien l’intensité de cette nature impressionnante et imposante.Un récit prenant, mystique et bouleversant disponible en version couleurs et dans un format plus grand en noir et blanc de toute beauté et encore plus impressionnant.
SDJuan