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Maison usher la

LA MAISON USHER

Maison usher laCoup de coeurLa maison Usher
Scénario : Jean DUFAUX
Dessin : Jaime CALDERÓN
Couleurs : Jaime CALDERÓN
Adapté de La Chute de la Maison Usher par Edgar Allan POE
Dépot légal : 22 novembre 2023
Editeur :
Delcourt
Format : 25,6 x 34 x 1,4 cm

EAN/ISBN : 978-2-413-03818-4
Nombre de pages : 72

Damon Price est joueur professionnel de poker. S’il adore le jeu, ces derniers temps la chance semble l'avoir abandonné. Battu à plate couture par King Leon en personne, il sait qu’il aura fort à faire pour s’en sortir. Cette fois, on dirait bien qu’il va devoir rembourser ses dettes. King Leon ne lui laisse que 24 heures pour trouver l'argent. Damon ne voit pas d’autre échappatoire que d’emprunter l’argent que Nina, sa petite amie qui travaille pour une certaine Madame Michelle, a mis de côté pour qu’ils puissent s’enfuir ensemble. Si Nina sensible à sa détresse accepte de l'aider, ses économies ne suffiront pas. Pour combler le manque, elle propose d’honorer un contrat avec M. Findler, un riche client de Madame Michelle… Soulagé et rassuré, Damon la quitte. À peine dehors, une berline noire tirée par deux chevaux surgit. Damon s’en approche mais dès qu’il ouvre la portière une puanteur épouvantable s’en dégage et il remarque comme des trainées de sang sur les parois du véhicule. Troublé par cette rencontre, Damon se dirige vers un troquet où un homme se disant écrivain l’interpelle, semblant connaître son avenir. Lorsque Damon se présente chez Madame Michelle pour voir Nina, il apprend qu’elle a subi les pires atrocités de la part de M. Findler. Se sentant désemparé, Damon pense trouver de l’aide auprès d’Olaf Fergusson, le prêteur sur gages. Mais dans sa boutique, il retrouve cette même odeur nauséabonde jusqu’au moment où il découvre le cadavre d’Olaf. Et en sortant, il tombe sur King Leon et ses hommes. Sa seule issue est de fuir mais soudain la berline qu’il avait croisée auparavant surgit à point nommé. Le cocher l’invite à monter. L’odeur putride est toujours bien présente. Avec Damon pour seul passager, la berline va poursuivre son chemin pendant deux jours… le menant tout droit à la Maison Usher alors qu’il est bien loin d’imaginer les horreurs qui l'attendent.Maison usher la planche 1

Mon avis: Il fallait oser adapter en BD l’une des plus célèbres nouvelles d'Edgar Allan Poe. Jean Dufaux se l'est parfaitement appropriée.
La première chose que l'on ressent en lisant cet album, c'est la tension qui s’installe dès les premières pages, une certaine mélancolie et qui s’intensifie avec l’arrivée de cette berline noire. Ensuite, l’impressionnante Maison Usher, sorte de manoir sombre et sinistre, semble nous observer et installe une pression constante. L’atmosphère est oppressante. À l'intérieur ce sera encore pire !

Adaptant le texte d’Allan Poe, Jean Dufaux procède à quelques aménagements dont il a le secret. Poe fait partie du récit en la personne de cet écrivain, de cette histoire, qui nous raconte tout ce qui arrive à Damon comme une fatalité. Dufaux ajoute également une touche d’action imprévue avec King Leon et ses hommes.
Le mélange du fantastique avec l’horrifique fonctionne et la maison omniprésente en devient un acteur à part entière.Maison usher la planche 2
La deuxième chose qui frappe à la lecture de l’album, c'est la symbiose qui existe entre le récit de Jean Dufaux et le dessin extraordinaire de Jaime Calderón.
Connaissant le dessin fouillé jusqu’au moindre détail de Jaime Calderón, je pensais être ralenti dans ma lecture. Pas du tout. Au contraire, c’est d’une fluidité déconcertante, on vit le récit, on ressent chaque émotion, chaque peur à chaque page, à chaque instant.
Les deux narrations, tant écrite que visuelle, sont étroitement mêlées. C'est exceptionnel.
Cela faisait longtemps que je n'avais plus ressenti un tel effet. Cela remonte aux épisodes des Uncanny X-Men magnifiquement écrits et dessinés par Chris Claremont et John Byrne. J'espère que d'autres lecteurs auront ce même sentiment de narration quasi parfaite !

Encore une fois le dessin de Jaime Calderon est d'une beauté rare. Une beauté sombre, inquiétante dès la couverture. Devant la silhouette d’une maison plongée dans la pénombre, à peine éclairée par un rayon de lune, une femme descend un escalier en tenant un chandelier qui projette son ombre fantomatique sur le mur/la façade. On est bien dans l'épouvante, l'horrifique comme le confirme la vision de la maison dès la première page. Ensuite, chaque case est un tableau qui transmet son lot d'émotions et de surprises.
Le récit se poursuit largement agrémenté d’ellipses qui assurent une lecture visuelle des plus fluides. Maison usher la planches
Jaime Calderón comme à son habitude a travaillé chaque détail avec soin et minutie mais cette fois il a volontairement conservé la majeure partie de son trait de crayon et de ses ombrages.
Maîtrisant (enfin) son travail du début à la fin, il a lui-même réalisé la mise en couleurs par ordinateur sans écraser ses propres crayonnés mais en leur donnant encore plus de volume, de clarté, de lumière même dans les cases les plus sombres.

Maison usher tirage de tete par jaime calderon et jean dufaux[NB : Un tirage de tête N&B en nombre très limité au format 40x30 cm et sans les bulles de texte, avec couverture inédite et suppléments a été réalisé par Les Corsaires de la BD qui permet d’apprécier à sa juste valeur la performance graphique que constitue le travail de Jaime.]

L’album est enrichi du texte de la traduction originale de Charles Baudelaire de la nouvelle La Chute de la Maison Usher d'Edgar Allan Poe agrémenté d’illustrations de Jaime Calderón au crayon.

Un bijou !

SDJuan

Avis de notre ami M.Destrée

J’ai découvert le dessinateur espagnol Jaime Calderon grâce à mon ami Juan qui a eu l’honneur et le plaisir d’exposer ses œuvres dans sa galerie Passerelle Louise.

Ce dessinateur a un style qui me plaît.

Il réalise ses planches au crayon puis les encre pour passer ensuite à la couleur digitale.

Ses coloris sont très étudiés et variés.

Ce qui renforce les ambiances et l’action et convient parfaitement au caractère gothique de ce récit d’Edgar Poe adapté par Jean Dufaux.

Les Éditions Delcourt ont soigné la présentation de ce livre.

Dos toilé mauve et titre embossé.

Complément de 15 pages présentant la nouvelle dans la traduction originale de Charles Baudelaire et illustrée par des cases en version n/b de la bd.

Je dois avouer que c’est la présentation et l’adaptation d’une nouvelle de Poe par Dufaux qui m’ont décidé à acquérir cet ouvrage.

En effet, le dessin de Calderon me plaît mais j’ai toujours eu très difficile avec la composition et l’emplacement des cases utilisés comme dans cet album :

Grandes cases découpées et délimitées par le bord des pages.

Fond noir.

Inscrustation de petites cases dans les grandes trop souvent utilisée.

Surperposition des cases.

Éléments d’une case s’immisçant dans une autre…

Bon je m’arrête.

Ce qui n’empêche que j’ai aimé lire les errances de Damon Price, joueur invétéré qui a 24 heures pour rembourser sa dette à King Leon (aux traits et au physique du regretté Michael Clarke Duncan).

Son amie peut l’aider mais elle rencontrera un personnage qui a d’autres désirs pour elle.

Damon dans sa recherche désespérée pour trouver de l’argent rencontrera Edgar Allan Poe lui-même qui, grâce à Dufaux joue son propre rôle

C’est le côté très original et le point fort de cet album que je vous laisse découvrir.

auteurs. BD

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