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Blake et mortimer 29

BLAKE ET MORTIMER (Les aventures de) T29

Blake et mortimer 29Blake et mortimer tirage bibliophileTome 29 : Huit heures à Berlin (édition bibliophile reliée)
Scénario : José-Louis BOCQUET, Jean-Luc FROMENTAL
Dessin : Antoine AUBIN
Couleurs : Laurence CROIX
Autres : BrunoTATTI et Philippe GHIELMETTI

Dépot légal : Novembre 2022
Editeur : Blake et Mortimer

Grand format
ISBN 2505118434
Nombre de pages : 60

Le 26 juin 1963, le président Kennedy se rend à Berlin pour y prononcer son célèbre discours "Ich bin ein Berliner !" C’est dans ce contexte que le duo de scénaristes Bocquet et Fromental place le récit du dernier opus en date de Blake et Mortimer. Dans ce contexte, l’histoire débute avec un homme qui franchit le mur de Berlin, grièvement blessé, il prononce un mot avant de mourir : "dopplegänger". Ce mot allemand des mythes et légendes germaniques a été popularisé par les frères Grimm, il signifie double ou sosie. Dans le même temps, Mortimer, en voyage dans l’Oural sur l’invitation d’une amie, est amené à étudier des cadavres fraichement découverts, la peau du visage arraché. Il soupçonne aussitôt un chirurgien allemand spécialiste de la manipulation cérébrale, d’être derrière ses atrocités. Mais dans quel but ? De son côté, le capitaine Blake, qui supervise la partie anglaise de la sécurité berlinoise pour la venue de Kennedy, est victime d’un attentat qui le met sur la piste de l’homme tué en passant le mur.Blake et mortimer 29 plancheComme il s’agit d’un épisode de Blake et Mortimer, personne ne sera surpris d’y retrouver l’incontournable colonel Olrik, toujours ulcéré de ne pas avoir pu triompher avec Bassam Damdu, et qui prépare un plan hallucinant qui risque de changer définitivement la face du monde.
On sait que Jacobs n’avait jamais donné de détails chronologiques aux aventures de ses héros, même si certains petits points pouvaient les situer, comme la notion de l’ONU au début de l’espadon. Ici, la situation chronologique est nette : entre juin et novembre 1963. Ce qui globalement, avec l’Affaire du Collier et l’aventure immobile mise à part, en fait une des péripéties les plus récentes de nos deux héros. Si l’Espadon date d’après 1945, 20 ans plus tard les deux résidents du 99bis Park Lane ont toujours bon pied bon œil !
L’histoire en elle-même est riche en rebondissements, largement au-dessus de ce qu’avait pu être le diptyque Septimus, dont le tome 2, Le Cri du Moloch, n’avait soulevé chez moi qu’un intérêt poli. Ici, nouveau duo de scénaristes, Bocquet et Fromental trouvent bien leur place et parviennent à maintenir le rythme d’une histoire assez touffue. Nous sommes dans une ambiance propre aux romans d’espionnage de John le Carré et Graham Greene.Blake et mortimer 29 planchesAu dessin, on retrouve Antoine Aubin, qui après le tome 2 de la malédiction des Trente Deniers et justement L’Onde Septimus, s’était fait discret dans l’univers Jacobsien. C’est pourtant à mon avis un de ceux qui s’y illustrent le mieux. Comme pour le personnage de Williams Gibbons dans La Vallée des Immortels, un nouveau petit clin d’œil à l’univers Tintin se trouve ici avec l’hôtel Cornavin où réside Blake, comme la chute dans le lac qui rappelle celle de Tintin et Haddock. Une aventure certes plus actuelle et plus politique mais qui ne nuit pas à la crédibilité de Blake et Mortimer.Si je n’avais qu’un regret à formuler, ce serait que, à l’instar des successeurs d’Henri Vernes avec l’Ombre Jaune, ou d’Axel Borg dans la série Lefranc, Olrik soit omniprésent, et je rêve de la naissance d’une nouveau méchant particulièrement bien ficelé. L’édition bibliophile s’enrichit d’un carnet de croquis d’une dizaine de pages au début de l’ouvrage, ainsi que d’un ex-libris représentant Blake flottant entre deux eaux.

R.Colombo

 

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