Chroniques
Quelques-unes des BD qui nous ont le plus marqués.
N’y voyez aucun a priori, aucune prise de tête, aucune volonté de gonfler nos egos mais tout simplement l’envie de vous faire partager nos impressions de lecture.
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BATEM - Le MARSUPILAMI - Une vie en dessins
- Par asbl-creabulles
- Le 17/01/2022
UNE VIE EN DESSINS
Scénario : BATEM
Dessin : BATEM et André FRANQUIN
Couleurs : BATEM
Dépot légal : le 14 janvier 2022
Editeur :
Collection : CHAMPAKA BRUSSELS
Genre : Une tranche de vie
Format : 320mm (H) / 235mm (L)
ISBN : 978-23-90410-14-0
Nombre de pages : 256Qui ne connaît pas Batem ? Mais peu savent que son vrai nom est Luc Collin. Belge né au Congo, l’année de la proclamation de l’Indépendance du pays, ses années de scolarité vont donc se passer en Belgique.
Le jeune Luc est un admirateur enthousiaste du travail de Franquin. Le destin va même lui faire croiser le chemin de l’auteur mais cette première tentative de rencontre avec son "idole" n’aboutit pas au succès escompté. S’il n’a pas pu échanger avec lui, son amour du dessin reste toujours aussi vif, ce qui le pousse à suivre des cours à l’Atelier BD de l’Académie des Beaux-Arts de Chatelet dirigé par Vittorio Leonardo. Sa passion pour l’illustration n’en sera que plus forte encore et se concrétise par une inscription à l’Institut Saint-Luc de Liège. En cette année 1982, le voici désormais diplômé, mais le plus difficile reste à venir. Il présente en vain son travail à différents éditeurs. Certains lui conseillent d’essayer plutôt le dessin réaliste… En fait, c’est du côté de Dupuis qu’il va trouver sa voie dans la BD d’humour, plus précisément dans une filiale nommée SEPP (Société d'édition, de presse et de publicité) spécialisée dans l'adaptation audiovisuelle et les exploitations dérivées (publicité, merchandising) des personnages du "Journal de Spirou" comme Boule et Bill, Gaston Lagaffe, les Schtroumpfs et… le Marsupilami dont Franquin a conservé les droits. C’est ce projet qui va tout déclencher avec l’aide d’un autre passionné du Marsupilami, Jean-François Moyersoen, le créateur des éditions Marsu Productions. En 1986, ce dernier convainc son ami Franquin de donner à son personnage sa propre série. Immense travail en perspective et fabuleux coup de chance pour Batem, d’abord contacté par Jean-François Moyersoen puis par Franquin en personne pour participer à cette aventure. Batem aura donc l’immense honneur et privilège d'être le dernier dessinateur que Franquin aura le plaisir d'aider et de former. Il bénéficiera des conseils du "maître" et de quelques-uns de ses storyboards qu’ils retravailleront parfois même ensemble, mais c’est bien Batem qui réalisera la totalité des planches. Et le succès sera au rendez-vous, le premier album publié par Marsu Productions sera vendu à plus de 600.000 exemplaires. Si Franquin dessine encore quelques couvertures, très vite il en confie la réalisation à Batem, convaincu par la compétence et le talent de son jeune collaborateur.
Fidèle à la collection "Une vie en dessins" de Dupuis et Champaka Eds, qui nous fait voyager au cœur de la création des tout grands auteurs du 9e art, cet album rassemble une biographie détaillée et riche en anecdotes et des reproductions de qualité des principaux travaux de l’auteur. Cet ouvrage m’a apporté la plupart des réponses aux questions que je n’ai jamais osé poser à Batem lorsque j'ai eu la chance de le rencontrer en festival ou en librairie, ou même lorsqu’il a participé à l’une des dernières éditions des fabuleuses Jornadas Comiqueras de Barcelone où mon rôle de contact auteurs me donnait l’occasion de côtoyer les auteurs de très près (encore merci à Rafel pour cette magnifique expérience). Il a aussi eu la générosité de participer à l'une de nos opérations caritatives Créabulles.
Batem a toute sa place dans cette collection avec le célèbre Marsupilami qui en est à son 33e album auquel il faut ajouter plusieurs Hors-séries, des tirages de luxe ainsi que d’autres titres ou essais, etc.
Cette "bible" de documentation sur Batem nous présente de manière très intéressante et captivante son parcours, suivi à partir du tiers de l'album, de pages davantage consacrées à diverses anecdotes et aux bons moments vécus par l'auteur durant toutes ces années.
On apprend plein de choses quant à sa passion pour son métier dès son adolescence, ses rapports avec Franquin évidemment, son immense douleur lors de sa disparition en mai 1997, mais aussi ses relations avec les scénaristes de la série et toutes ces personnes qui lui ont permis de devenir l’auteur reconnu et apprécié qu’il est aujourd'hui.
La partie illustrations est particulièrement généreuse et d’une qualité de haut niveau. On y découvre ses débuts avec des croquis pour l’animation, puis un large éventail de ses travaux, crayonnés, planches encrées, cases, couvertures, illustrations couleur… souvent accompagnés de ses propres commentaires. Surtout, ce beau livre nous permet d’apprécier tout le talent de l’artiste. Il démontre qu’André Franquin ne s’était pas trompé à propos de Luc quant à ses qualités d’illustrateur animalier, mais pas que. En effet, Luc n’est pas en reste pour son soin et son habileté à dessiner des décors ou des personnages, rendre leurs expressions plus agréables et évidentes, agrémenter ses albums de nombreux gags visuels comme en témoignent les nombreux crayonnés et encrés que contient l’album.
Une lecture passionnante pour les fans mais aussi pour quiconque souhaite découvrir ce grand de la BD qui a su demeurer humble dans le succès, rester accessible et qui apprécie toujours de pouvoir rencontrer ses lecteurs. Et c’est loin d’être fini puisque de nouvelles aventures sont au programme pour notre plus grand plaisir.
L’album est disponible en éditions normale et spéciale (tirage de tête à 499 exemplaires avec frontispice inédit imprimé sur papier d'art, numéroté et signé).
SDJuan
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PAR LA FORÊT
- Par asbl-creabulles
- Le 13/01/2022
Scénario : Anthony PASTOR
Dessin : Jean-Christophe CHAUZY
Couleurs : Jean-Christophe CHAUZY
Dépot légal : octobre 2021
Editeur :
Grand format
ISBN : 978-2-203-21832-1
Nombre de pages : 158Trois ans déjà que Lucie a disparu pendant qu’elle faisait son jogging habituel. A l’époque, deux jeunes policiers ont mené une enquête, sans succès. Aucune trace de la "victime" supposée ni aucune arrestation évidemment. Plusieurs personnes ont été soupçonnées dont un homme se disant ornithologue qui traînait dans les parages mais l'enquête n'a rien donné. Obsédée par cette enquête qui n’a pas abouti, la jeune enquêtrice annonce à son coéquipier avec qui elle s’était rapprochée au fil du temps qu’elle souhaite rouvrir le dossier. Elle a même loué l'ancien domicile de la jeune femme disparue. Un hasard, paraît-il. En réalité, leur couple connaît pas mal de tensions depuis un certain temps et ce déménagement tombe à pic. En s’installant près de cette forêt, elle va découvrir que la mère de Lucie y vit maintenant sous une tente pour mieux communier avec sa fille à travers les arbres. Lentement mais sûrement l'enquête va prendre une autre tournure car tout semble impliquer la forêt…
Mon avis : Si la jeune disparue constitue le thème central de l'histoire, c'est tout ce qui accompagne sa disparition ou en résulte qui suscite l’intérêt. Anthony Pastor développe chaque personnage dans ce sens : l'enquêtrice en tout premier lieu, son collègue policier avec qui elle a pris ses distances, tous ces autres témoins de l'époque de la disparition qui reviennent sur le devant de la scène, y compris la mère de Lucie qui semble savoir ce qui a pu se produire… et surtout cette forêt, bien présente tout au long de l’album, et qui devient un personnage à part entière. Le tout s'entremêle et s'entrechoque pour, au final, nous laisser avec une interrogation qui ne trouvera jamais de réponse.
Jean-Christophe Chauzy transpose cette histoire en images avec des personnages bien distincts et typés, témoins suspects, personnes au caractère effacé, policière qui perd pied, etc. Chauzy est toujours aussi à l'aise sur les décors tant urbains que naturels comme cette forêt omniprésente. C’est visuellement très réussi. On voyage dans cette forêt sur plusieurs pages sans bulles, sans texte. Le dessin suffit par lui-même. De même pour la mise en couleurs. Un subtil mélange de tons froids avec une touche plus chaude et inversement, qui met bien en avant ce qui doit être perçu en premier lieu sans toutefois faire abstraction du reste. On est davantage observateur que lecteur sur certaines scènes, en s'interrogeant sur ce qui se passe ou ce qui aurait pu se passer.
SDJuan
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LE PIÈGE AMÉRICAIN
- Par asbl-creabulles
- Le 13/01/2022
Le Piège Américain - Les Dessous de l'Affaire Alstom
Scénario : Matthieu ARON
Dessin : Hervé DUPHOT
Couleurs : Hervé DUPHOT
Dépot légal : Novembre 2021
Editeur :
Collection : Hors Collection Delcourt
Format normal
ISBN : 978-2-413-03738-5
Nombre de pages : 1362014. Le journaliste Matthieu Aron a pris la tête d’une cellule d’investigation récemment créée au sein du groupe Radio France. L’équipe qu’il a constituée travaille pour alimenter l’émission d’enquête "Secrets d’info" diffusée sur France Inter. Il s’agit avant tout d’enquêter sur des faits méconnus ou passés presque inaperçus dans les infos quotidiennes faute de temps et de moyens professionnels. En pleine "affaire Strauss-Kahn", son collègue Thomas Legrand lui rapporte les confidences d’un entraîneur de rugby à propos de pratiques douteuses concernant la vente d’Alstom à General Electric. L’informateur de l’entraîneur n’étant autre que l’un des dirigeants d’Alstom, Matthieu lance aussitôt ses journalistes-enquêteurs sur ce dossier. Il va vite se rendre compte de l’ampleur de l’affaire. En avril 2013, Frédéric Pierucci, cadre chez Alstom a été arrêté par le FBI sous le prétexte de pratiques commerciales douteuses et corruption lors de la conclusion d’un contrat en Indonésie en 2010. Au total, il va passer deux années dans les prisons américaines. Il a servi d’otage et de moyen de pression pour obliger Alstom à vendre l’ensemble de ses activités énergie et réseaux convoitées depuis si longtemps par les Américains à son concurrent US General Electric. Pour Matthieu Aron, il ne fait aucun doute qu’il s’agit d’une pure manœuvre de chantage.
Mon avis : Dès les premières pages, on entre dans le vif du sujet avec les tout premiers débuts de la cellule d’investigation de France-Inter puis on suit pas à pas l’enquête de Matthieu Aron qui a écrit ce récit avec Frédéric Pierucci comme une intrigue au suspense savamment entretenu de bout en bout.
On accroche et on vit cette recherche de vérité en tombant des nues au fil de la lecture.
L’empathie pour la victime de ce qui s’avère être un chantage politico-économique va crescendo.
Notre regard change sur cette "Amérique, première puissance mondiale". Elle nous apparaît comme un gigantesque groupe de pression capitaliste dont l’activité d’influence et de lobbying semble sans limite. L’impunité dont elle jouit et son pouvoir de nuisance sont plutôt effrayants.
Mais l’album évoque aussi une coupable complaisance et l’attitude équivoque de Patrick Kron, alors PDG d’Alstom, dans cette affaire.
Un récit captivant entre documentaire d’investigation et grand reportage mais surtout très révélateur de la nature profonde et des anomalies de notre système politico-économique.Allant à l’essentiel, le dessin d’Hervé Duphot est surtout basé sur des rencontres, des huis clos, des personnages et/ou groupes au premier plan ou au plan moyen.
Malgré tout, l'intrigue ne nous lâche pas.
On accompagne les protagonistes en ville, au bureau, lors de leurs différents déplacements en avion, en voiture.
Un album de 136 pages que l’on feuillette avec intérêt et plaisir tant la narration est fluide et intense.
On a envie de savoir tant cette histoire paraît surréaliste.
L’auteur a fait le choix de tons apaisants, en bichromie à dominante bleue, orangée ou verte, donnant toute sa place au récit.SDJuan
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MATRIX Résurrections
- Par asbl-creabulles
- Le 10/01/2022
Film MATRIX RESURRECTIONS
22 décembre 2021 en salle
Durée : 2h 28min
Genre : Science fiction, Action
De : Lana Wachowski
Par : Lana Wachowski, David Mitchell
Avec : Keanu Reeves, Carrie-Anne Moss, Yahya Abdul-Mateen IIJe croyais être déçu et c’est l’inverse.
Je suis enthousiaste !
Je ne rejoins pas tous ceux qui critiquent ce film.
Le point de départ est très intéressant et interpellant.
La matrice est devenue un jeu développé par Thomas Anderson (Neo), son associé et son équipe.
L’humanité prisonnière de la Matrice se divertit en jouant avec son univers et pour tous ces hommes, ces femmes, ces enfants, il est inconcevable que ce monde existe vraiment mais ce jeu est devenu omniprésent dans leur vie. (C’est le serpent qui se mord la queue).
Je viens aussi de me rendre compte que les enfants sont quasi inexistants dans ce monde.
Neo vit à nouveau dans le monde factice et les soubresauts de sa mémoire sont annihilés par des séances chez le psy et des pilules bleues.Mais il y a encore des rebelles…
J’apprécie beaucoup la façon dont Lana Wachowski et ses collaborateurs ont incorporé les éléments des scénarios des films précédents pour réaliser celui-ci.
Tout se tient et on comprend mieux le mécanisme de la Matrice.
Elle a ressuscité Neo et Trinity, oui et c’est plausible. L’explication est dans le film et elle est excellente.
Celui-ci est peut-être le plus intelligent des quatre.
Toutes les nouveautés sont surprenantes mais aussi dans l’ordre des choses.C’est jubilatoire de suivre les raisonnements humains et leurs interactions avec les mécanismes de la Matrice grâce à des alliés inattendus mais aussi inévitables.
Pour l’apprécier, il faut revoir le premier avant.
Il faut aussi aimer les romans SF, ici on touche à la "hard SF".
Et être romantique.Certains n’aimeront pas la belle histoire d’amour qui rend invincible.
Oui, les femmes sont fort présentes et les hommes sont maltraités. Retour de manivelle.
Pas tous quand même.Et si tout cet univers trouvait son explication dans le fait que l’esprit (les esprits) d’une (de deux) femme(s) étai(en)t prisonnier(s) dans le corps d’un (de deux) hommes ?
En tout cas Lana ne se gêne pas de critiquer les réseaux sociaux et même son film. Écoutez bien les répliques criardes et énervantes du Mérovingien Lambert Wilson de retour tout dépenaillé.
Je suis impatient de le revoir pour continuer à réfléchir sur toutes les pensées et réflexions sur notre monde que suscite ce film en moi.
Film très intelligent, je le répète.
On pourrait passer des heures à l’analyser sans jamais en faire le tour.M.Destrée
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LE DERNIER ESPADON
- Par asbl-creabulles
- Le 10/01/2022
Tome 28 - Le Dernier Espadon
Scénario : Jean VAN HAMME
Dessin : Teun BERSERIK & Peter VAN DONGEN
Couleurs : Peter VAN DONGEN
Couverture : Teun BERSERIK
Préface : Jean VAN HAMME
Dépot légal : Novembre 2021
Editeur : Blake et Mortimer
Grand format
ISBN : 978-2-87097-285-4
Nombre de pages : 66J’ai acheté Le Dernier Espadon pour retrouver cette étonnante invention du professeur Mortimer visible pour la première fois dans les pages du journal Tintin en 1949 sans doute.
Je l’ai retrouvé, ah oui… sur une bonne dizaine de cases mais souvent en morceaux ou inerte et sans aucune évocation de puissance supersonique.
Olrik prend la place d’un major (on sait tout de suite que c’est lui) qui doit se rendre à Makran, base où ont été conçus les Espadons (relire Le Secret…).
Mortimer retrouve Nasir qui pilote l’hélicoptère qui les amène retrouver le fameux major.
Les cinq Espadons qui restent doivent être transportés jusqu’à la base de Scaw-Fell (relire…)
Pendant ce temps, les nazis complotent avec des membres de l’IRA pour faire sauter le Palais de Buckingham.
Le capitaine Blake va essayer de déjouer leur plan.
Et Olrik essaye de s’emparer d’un Espadon…Quelle déception!
Des décors en carton-pâte, des personnages parfois complètement ratés (page 29, case 6) et c’est cette dame qui va donner une info primordiale à Blake en jouant les Mata Hari, laissez-moi rire.
Et la case 9, page 32 (il a le front solide).
Juste après vient le coup de théâtre : oh le major! C’était Olrik!
Page 61, sa majesté Georges VI ressemble à un pantin de bois.
Reste Mortimer assez réussi mais ses mouvements, ses positions, ses expressions me laissent une impression de déjà-vu.
Van Hamme aligne les éléments de son scénario pour arriver au bout de l’histoire avec l’éclatement de son pétard mouillé. Quelle grosse farce! Un vrai Vaudeville!
Aucune émotion, aucune tension, aucun suspense!
Tout ce que j’ai retrouvé intensément en relisant les deux volumes de la réédition en fac-similés des pages parues dans le journal Tintin.
Les différences sont nombreuses avec l’édition normale en album.
Surtout pour le tome 1 qui avait déjà eu l’honneur de paraître en version Tintin grâce Aux Amis de Jacobs.
Par contre, j’avais oublié que Jacobs demandait souvent au lecteur de lire les phylactères dans les cases en commençant par celui du bas…
Le tome 2 contient des pages mémorables. Toutes les 3-4 pages vous vous retrouvez dans des ambiances différentes au décor si maîtrisé et dont l’intensité profonde est amenée par les acteurs de papier. Du grand art.
Relisez le passage dans l’océan digne de Jules Verne, certainement source d’inspiration pour Edgar P. Jacobs.Messieurs, vous pouvez continuer à éditer les aventures de Blake et Mortimer, ce sera sans moi.
Ils ont perdu leur âme, leur épaisseur psychologique.
Ne reste qu’un produit qui rapporte.M. Destrée
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LE LOUP M'A DIT T2
- Par asbl-creabulles
- Le 10/01/2022
Scénario : Jean-Claude SERVAIS
Dessin : Jean-Claude SERVAIS
Couleurs : Raives
Dépot légal : Octobre 2021
Editeur : Dupuis
Collection : Aire Libre
Grand format
ISBN : 979-10-34753-39-0
Nombre de pages : 88Comme je le supposais à la fin de la chronique du tome 1, ce récit est linéaire. Il nous raconte le passé d’Ambre et ses rencontres actuelles.
Nous apprenons pourquoi elle vit seule dans une cabane dans les bois.
Nous comprenons pourquoi elle recherche désespérément tous les os du loup tué par un industriel qui a eu un rôle important dans sa jeunesse.
Quelques pages didactiques et écologiques ne dérangent pas la lecture. Au contraire, elles apportent plus de force au combat mené par les personnages de l’histoire pour rétablir une harmonie dans la Nature.
Nous retrouvons Adèle, notre jeune pétrologue qui ira à la rencontre d’Ambre.
râce à la magie que Loba lui a transmise, celle-ci réussira l’impossible.
Cette histoire a une fin positive.
Nous espérons que le combat mené par l’auteur et les habitants de sa région contre un parc d’éoliennes, combat qui est à l’origine de cette histoire, verra une conclusion aussi heureuse. Mais la magie étant très rare de nos jours, espérons au moins un accord accepté par les deux parties.
Jean-Claude Servais nous offre de beaux dessins de cette campagne et de cette forêt qu’il aime tant et des loups qui y vivent en liberté.
Il sait aussi rendre l’atmosphère propre à ces petits villages typiques.
Tout comme il démontre très bien l’agression d’une industrie polluante ou d’une éolienne gigantesque.
Le visage d’Ambre malgré son âge nous offre une beauté sage. Ses yeux s’ouvrent sur une sérénité intérieure.
Elle méritait les trois bonheurs qu’elle va vivre dans cette ode à la nature.M.Destrée
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GO WEST Young Man
- Par asbl-creabulles
- Le 10/01/2022
Scénario : Tiburce OGER et Hervé RICHEZ
Dessin : Steve CUZOR, Benjamin BLASCO-MARTINEZ , Michel ROUGE, Paul GASTINE, Ralph MEYER, Christian ROSSI, Hugues LABIANO, Ronan TOULHOAT, Dominique BERTAIL Michel BLANC-DUMONT, François BOUCQ, TaDuc, Félix MEYNET, Patrick PRUGNE, Éric HÉRENGUEL
Couleurs : Corentin TOUGE, Steve CUZOR, Tom Serial Color, Ronan TOULHOAT, Paul GASTINE, Jérôme MAFFRE, Éric HÉRENGUEL, Ralph MEYER, Jack MANINI, Christian ROSSI, TaDuc, Félix MEYNET, Patrick PRUGNE, Dominique BERTAIL
Couverture : Enrico MARINI
Préface : Tiburce OGER
Dépot légal : Novembre 2021
Editeur : Bamboo Édition
Collection : Grand Angle
Grand format
ISBN : 978-2-8189-8320-1
Nombre de pages : 112Tiburce Oger (avec la collaboration d’Hervé Richez) s’est fait et nous fait plaisir.
Son scénario sur la conquête et l’histoire de l’Ouest suit une montre en or qui passe de main en main. Il est dessiné par 16 ténors de la BD western.Tournons la couverture illustrée par Marini.
La note d’intention nous éclaire sur la genèse du livre.
GOLDEN WATCH (Nouveau-Mexique. 1938) : une page d’introduction par Paul Gastine au dessin somptueux et si précis.
Nous découvrons la montre et son histoire peut commencer.1763. Pennsylvanie. DEUX PAROLES par Patrick Prugne qui dessine à l’aquarelle et au crayon. Avis personnel mais je n’aime pas trop son style.
Nous découvrons les Indiens, les Français et les Britanniques ainsi que le premier propriétaire de la montre.1825. Yellowstone River. MALHEUR RIVER par Olivier Taduc qui soigne son court récit. Il est aussi magnifique que son dernier album de Chinaman
La vie d’un trappeur et sa jeune femme indienne.1842. Missouri. CONESTOGA par Benjamin Blasco-Martinez dont je ne connaissais pas le dessin.
Ce récit a pour thème le racisme. Très beau.1860. Utah. PYRAMID LAKE WAR par Ralph Meyer dont Undertaker me laisse indifférent bien que je puisse apprécier son dessin.
Un épisode sanglant du Pony Express.1863. Fairfax. NE MEURS PAS par Félix Meynet.
J’applaudis ce dessinateur qui montre des scènes d’affrontements entre Nordistes et Sudistes qui ont dû lui demander quelques heures de dessins. Bravo!
Un court récit plein de tension.1875. Texas. LES SŒURS AUSTIN par Dominique Bertail.
Il m’impressionne autant ici qu’avec Madeleine où il utilisait toutes les nuances du bleu. Ici c’est le brun pour cette histoire sur des captives d’indiens.1879. Territoire indien. J’AI CONNU WILD BILL par Hugues Labiano et aux couleurs, Jérôme Maffre.
Voilà un dessinateur dont je n’ai aucun album. Ici, son dessin est de toute beauté et m’impressionne. Quelle précision! Quelle finesse!
Un Marshall conduit un voleur à sa sentence.
Récit âpre très bien mis en scène.1881. Montana. L’OURS par François Boucq et aux couleurs Jack Manini.
Un dessin rapide mais percutant pour un épisode de la vie très très rude d’un trappeur.1882. Kansas. THE GIRLS AND THE DOC par Éric Hérenguel.
Quand un vieux docteur défend les gentilles dames d’une maison close.
Dessin parfait.LA LETTRE. Une seule page de Michel Blanc-Dumont et une de Steve Cuzor avec Tom Cuzor comme coloriste pour les deux.
Dommage…c’est peu. Mais c’est du détail minutieux pour Blanc-Dumont. Et Cuzor, quel génie du dessin choc!1885. Arizona. LA MONTAGNE QUI PARLE par le talentueux Christian Rossi qui a trouvé un style unique qui nous éblouit encore une fois pour ce récit sur les Indiens Chiricahua et Geronimo.
1894. Wyoming. CATTLE KATE par Michel Rouge et son fils Corentin aux couleurs.
Un habitué des westerns qui est efficace comme d’habitude pour cette histoire d’une femme chef d’une bande de voleurs de bétail.1916. Région de Chihuahua. VIVA VILLA par Ronan Toulhoat.
Je ne connais pas ce dessinateur mais son dessin convient très bien à Pancho Villa.La montre finit son histoire avec la conclusion en une page de l’introduction et toujours par Paul Gastine.
Bravo à Tiburce Oger qui a eu cette bonne idée de nous montrer différentes facettes de l’Ouest illustrées admirablement par tous ces dessinateurs.
Une véritable réussite!
Chronique : M. Destrée
Mise en page : SDJuan