Chroniques
Quelques-unes des BD qui nous ont le plus marqués.
N’y voyez aucun a priori, aucune prise de tête, aucune volonté de gonfler nos egos mais tout simplement l’envie de vous faire partager nos impressions de lecture.
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Batman Eternal
- Par asbl-creabulles
- Le 27/03/2015
Tome 1
Scénaristes: John Layman; Scott Snyder; Ray Fawkes; Tim Seeley; James Tynion IV.
Dessinateurs: Trevor McCarthy; Riccardo Burchielli; Andy Clarke; Emanuel Simeoni; Dustin Nguyen; Jason Fabok; Guillem March; Ian Bertram
Coloristes: Cox, Jeromy; Kalisz, John; Major, Guy; Stewart, Dave; McCaig, Dave; Anderson, Brad; Morey, Tomeu; Blond
Encreurs; Fridolfs, Derek; Ortego, Guillermo; Burchielli, Riccardo; Clarke, Andy; March, Guillem; McCarthy, Trevor; Fabok, Jason; Bertram, Ian; Simeoni, Emanuel; Janín, Mikel;
Couverture : Fabok, Jason et Morey, Tomeu.
Editeur: Urban Comics.
Dépot légal: Mars 2015.Histoire:
Au terme d’une course poursuite en compagnie de Batman, le commissaire James Gordon est arrêté par ses collègues. Il prétend avoir tiré sur un malfaiteur armé – alors que les vidéos ne révèleront aucune arme – son tir ayant provoqué un accident dans le métro de Gotham. L’explosion qui en a résulté est à l’origine du déraillement d’une rame de métro qui a fait de nombreuses victimes innocentes. Toute la ville est en ébullition. Batman et ses alliés, Batgirl, Batwing, Batwoman, Catwoman, Red Hood et Red Robin, ainsi que Harper Rows originaire des quartiers sensibles des Norrows, veulent tirer cette affaire au clair car ils sont convaincus que James Gordon est innocent et qu’il s’agit d’une machination organisée par les hautes sphères politiques et criminelles de Gotham City visant uniquement à le faire tomber. On soupçonne un mafieux surnommé "le Romain", autrement dit Carmine Falcone, d’être à la tête de cette machination. Truand de la pire espèce, il aurait fait alliance avec le nouveau maire et son protégé, Jack Forbes, immédiatement nommé au poste de commissaire de Gotham City. Ensemble, ils n’ont qu’une idée en tête : éliminer tous les super-héros masqués afin de mettre définitivement la main sur la ville, au besoin par la force mais surtout en ignorant tous les appels à l’aide des victimes d’agression ou d’exaction des membres des gangs. Car la guerre fait rage à Gotham entre Carmine Falcone, célèbre parrain de la Mafia rentré de Hong Kong, et celui qui l’a détrôné cinq ans plus tôt pour prendre la tête de la pègre de Gotham, à savoir Oswald Chesterfiel Cobelpot dit "le Pingouin". Curieux de savoir pourquoi Carmine Falcone est rentré à Gotham City, Batman décide de partir en Chine en laissant la ville sous la protection de ses alliés et des quelques policiers encore intègres et non corrompus de Gotham ayant toute la confiance de James Gordon, les lieutenants Bard et Harvey Bullock ainsi que le capitaine Maggie Sawyer qui n’est autre que la petite amie de Batwoman.
Mon avis : Voici un album copieusement fourni en organisations criminelles, en intrigues en tous genres, en machinations, complots et trahisons dans une Gotham City sens dessus dessous. Batman parvient pourtant à utiliser son réseau international, la Bat-Corporation, et à rallier une pléiade de héros urbains comme la Bat-Family au grand complet, ou du moins ce qu’il en reste après la disparition de Nightwing et de Damian, les rares policiers encore intègres ainsi que la protectrice des quartiers sensibles et le nouveau lieutenant Jason Bard qui a succédé à James Gordon. Non seulement l’affrontement s’annonce rude entre organisations criminelles et super-criminels avec ses multiples ramifications mais aussi très dévoreur de temps, ici calculé en nombre de pages réunies dans plusieurs albums.
Même si une multitude de scénaristes - John Layman; Scott Snyder; Ray Fawkes; Tim Seeley; James Tynion IV - et de dessinateurs - Trevor McCarthy; Riccardo Burchielli; Andy Clarke; Emanuel Simeoni; Dustin Nguyen; Jason Fabok; Guillem March; Ian Bertram - ont été indispensables pour monter ce projet, l’unité et la continuité ne font jamais défaut et l’histoire se suit avec plaisir tant les rebondissements sont multiples et variés, donnant franchement envie au fil des pages de connaître la fin. Les dessinateurs font tous preuve de maîtrise et de facilité dans l’exécution des illustrations des rues sombres de Gotham tout en adoptant un style propre à chacun, globalement peu dérangeant même lorsque celui-ci est davantage cartoonesque. L’ensemble est brillant, riche en scènes d’action intense et foisonne de décors. On peut sans hésitation ajouter ce "Batman Eternal" à la liste déjà longue des formidables aventures de DC Renaissance.
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Le sculpteur
- Par asbl-creabulles
- Le 25/03/2015
Scénario: Scott McCloud.
Dessinateur: Scott McCloud.
Couleur: Scott McCloud.
Editeur: Rue de Sèvres.
Dépot légal: mars 2015Histoire:
Il s'appelle bien David Smith mais ce n'est pas celui que tout le monde connaît dans son quartier de New-York. Quand il était petit, son père lui avait demandé de lui promettre de se faire un nom. Mais, malgré plusieurs tentatives dans le milieu artistique, il s’interroge sur son avenir et se demande s’il réussira enfin à percer. Et pourtant, il est entouré d’amis qui possèdent des galeries d’art magnifiques et réputées. Comble de malchance, comme cette activité est son seul moyen d'existence, il n'a même plus de quoi payer son loyer. Mais il est hors de question qu’il demande ou accepte de l'argent ; il s'en est fait la promesse. D’ailleurs, il s’est fait beaucoup de promesses, mais en ce moment cela ne l’aide pas du tout. Obligé de quitter son logement, il finira même par accepter l’aide de ses amis. Mais alors qu’il est au bout du rouleau, il croit voir son oncle Harry pourtant décédé il y a bien des années. Assis face à lui, son oncle est en réalité la mort qui lui propose un pacte : s’il accepte de n’avoir plus que 200 jours à vivre, il connaîtra enfin la réussite en pouvant utiliser et exploiter ses dons. Redoutant moins la mort que l’anonymat et une vie faite jusqu’ici d’une succession d’échecs, il accepte le marché. Harry lui a bien expliqué qu'il ne pourra pas revenir en arrière, mais rien n'y fait car David veut tenter sa chance même si c'est au prix de sa vie. Dès l'aube, David pourra faire ce qu'il veut de ses mains, sculpter toutes les matières, leur faire prendre la forme qui lui plaît rien qu'en les touchant. Enfin, il va pouvoir réaliser son rêve, tenir la promesse faite à son père et, qui sait, gagner le concours qui lui tient tant à coeur depuis des semaines. Mais il n’a pas pensé qu’il pouvait tomber amoureux et succomber à un amour fou, un bouleversement qui va complètement changer la donne.
Mon avis :Auteur de deux essais sous forme de bande dessinée "L'art invisible", paru en 1993, et "Réinventer la bande dessinée", publié en 2003, Scott McCloud nous revient avec un nouvel album intitulé "Le Sculpteur" dans lequel il nous fait découvrir le monde de l'art à travers les yeux de différents acteurs de cet univers bien particulier, évoquant tour à tour, les multiples situations auxquelles ils sont ou seront confrontés : la compétition avec les "collègues", les jalousies, les rivalités d’intérêts, le stress, les moments de déprime ou de démotivation, les inévitables magouilles, les relations privilégiées à cultiver pour être devant les autres, le pouvoir de l'argent pour bénéficier d’une exposition dans les endroits à la mode, la précarisation du métier lorsque l’inspiration disparaît et que l’artiste ne plaît plus et ne vend plus, etc...
Scott McCloud nous propose un état des lieux captivant, parfois jouissif, en tout cas agrémenté de situations tantôt dramatiques tantôt hilarantes mais toujours bien décortiquées. Il n’hésite pas à introduire des événements insolites avec beaucoup d'habilité comme l’épisode des 200 jours de sursis ou la situation amoureuse qui va venir tout bousculer jusqu'à l’extrême. Les dessins sont de qualité égale du début à la fin, expressifs, dynamiques, énergiques et entraînants. Un bel album qui malgré son volume (près de 480 pages) accroche le lecteur au point de le lire d'une (longue) traite. A noter que le réseau des libraires Canal BD propose l’album au même prix avec une belle jaquette en couleurs.
SDJ
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Elektra
- Par asbl-creabulles
- Le 25/03/2015
Tome 1 Le sang appelle le sang.
Scénariste: Blackman Haden.
Dessinateur: Michael Del Mundo.
Coloriste: Michael Del Mundo & Marco D'Alfonso.
Editeur: 100% All New Marvel Now.
Dépot légal: Mars 2015.Histoire:
Elektra en a assez de jouer un rôle qui n'est pas le sien, tour à tour garde du corps, justicière, voire baby-sitter. Le monde doit savoir qu'elle est avant tout une tueuse. Peu importe le prétexte, elle est bien décidée à fuir New York durant quelque temps car elle a trop de souvenirs dans cette ville. Quoi de mieux qu'un nouveau contrat pour notre ninja grecque. L’occasion lui sera donnée par une personne en qui elle a toute confiance, "l’Intermédiaire", qui lui propose, à sa grande surprise, non pas de tuer sa cible mais de la ramener vivante. Il s’agit de Cape Crow, un criminel et non des moindres, qui n’a pas hésiter à mettre la raclée à quelques-uns des plus dangereux tueurs de la Guilde des assassins comme Sabretooth ou le Tireur. Le défi est à la hauteur d'Elektra et elle sait très bien qu’elle n'est pas la seule à se lancer à sa poursuite. D'autres tueurs de la Guilde, notamment Longcouteau ou Lady Bullseye, sont également sur sa trace. Si notre tueuse s’attend à des problèmes avec eux, le vrai danger risque bien de venir de Cape Crow qui n’est pas prêt à se laisser capturer aussi facilement mais surtout et d’abord d’un autre tueur connu sous le nom de "Lèvres ensanglantées" qui s’empare et assimile instantanément les compétences, aptitudes, dons, pouvoirs et souvenirs des humains ou des animaux qu'il a mordus ou dont il a dévoré la chair et les os. La traque d’Elektra ne s’annonce pas facile avec de tels concurrents et surtout ce terrible chasseur à leurs trousses. Le chassé-croisé risque bien de faire plus de victimes que prévu et de raviver chez elle des souvenirs enfouis depuis sa plus tendre enfance.Mon avis : Un album 100% All-New Marvel Now qui mérite largement le format cartonné des TPB américains. Ce numéro Un replace Elektra à son juste niveau ou du moins à celui qu'elle revendique, celui d’une tueuse qui supprime des assassins d'enfants, des mafieux et autres super-criminels, en oubliant souvent que ses victimes ont elles aussi une famille et que son comportement est très proche du leur. Une montée en puissance très convaincante, bien maîtrisée par Blackman Haden (Batwoman) même si le scénario est assez simple, avec des personnages déjà connus qui se prennent de bonnes raclées et de nouveaux arrivants, tel ce "Lèvres ensanglantées" qui fait forte impression. On imagine mal qu'il puisse être battu mais le suspense est habilement maintenu jusqu'au bout du récit. Au dessin, Michael Del Mundo (Gardiens de la galaxie) a réalisé un superbe travail (confirmé dans le tome 2, espérons-le), en redonnant au personnage toute sa grâce et sa beauté comme en témoigne la case ci-dessous.
Les illustrations laissent exploser les couleurs à quatre mains avec l’aide de Marco D'Alfonso et l’on se surprend souvent à feuilleter de nouveau les pages pour admirer le travail extraordinaire effectué sur certaines scènes. Vivement recommandé aux plus fervents admirateurs d’Elektra.
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Sables Noirs
- Par asbl-creabulles
- Le 24/03/2015
20 semaines au Turkménistan.
Scénariste: Troubs.
Dessinateur: Troubs.
Editions: Futuropolis.
Dépot légal: Mars 2015.Histoire:
En 2009, Troubs se rend en Asie centrale dans un État méconnu et secret, le Turkménistan. Doté d’un régime politique à parti unique nationaliste, le pays est membre de l’ONU mais ne dispose d’aucune ONG. Même Amnesty International ne peut s'y rendre. Occupé par les Russes pendant plus d'un siècle, le pays s’efforce de (sur)vivre depuis son indépendance en 1991. La culture y est quasi inexistante, y compris la simple lecture. Dessinateur de métier, Troubs a été invité par le centre culturel français d’Achgabat, à la frontière iranienne, dans le cadre du "projet Prévert" destiné à promouvoir la culture par le biais de la poésie. Les livres sont rares au Turkménistan et contrôlés par le pouvoir à l’exception du Coran, que l'on trouve partout sous les formes et les formats les plus variés, et du Ruhnama, sorte de recueil de préceptes religieux, réflexions philosophiques, communistes, légendes et références historiques mettant en avant le peuple turkmène et son leader, écrit par le président Niyazov en 2001 et qui fait partie intégrante du programme scolaire. Une tâche considérable mais exaltante attend notre dessinateur qui, cette fois, sera entouré par d'autres artistes locaux.
Mon avis: Troubs nous relate au quotidien son voyage depuis la France jusqu'au Turkménistan en nous faisant vivre avec passion chaque instant de ce périple qui en aurait refroidi plus d'un dans un pays aussi secret et silencieux où kidnapping et racket sont largement répandus. Durant son voyage, Troubs réussira à passer à travers sans encombre et il nous offre cet album sous forme de carnet de voyage. Le récit est largement agrémenté d’illustrations dans lesquelles il nous présente des constructions de style architectural grandiose de part et d'autrre du désert de sables noirs qui se trouve en plein coeur du pays, des routes dépeuplées, des yourtes, des chameaux mais surtout le quotidien particulièrement difficile des habitants. Si le tout est présenté avec l'humour pour ne pas offenser les Turkmènes, il réussit à nous faire partager l’étonnement et les silences qui caractérisent ce peuple secret fortement marqué par l'occupation russe. Le dessin simple, en noir et blanc, est parfait pour décrire ce voyage fantastique.Dommage que les poèmes de Prévert n’aient pas encore été publiés à ce jour au Turkménistan.
(SDJ)
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Les promeneurs sous la lune
- Par asbl-creabulles
- Le 20/03/2015
One shot.
Scénariste: Zidrou.
Dessinateur: Mai Egurza.
Coloriste: Mai Egurza.
Editions: Rue de Sèvress.
Dépot légal: Mars 2015.Histoire:
Une épidémie vient de se déclarer qui s’est déjà propagée parmi une bonne partie de la population. Le premier malade atteint s’appelle Napoléon Cavallo. Au cours de ses virées nocturnes, il finit toujours par se retrouver au même endroit, à savoir dans le lit de Berlier Linh, qui habite à quelques pâtés de maison de chez lui. Contrairement à ce que peut imaginer Linh, Cavallo n'est est pas un pervers. Il est tout simplement atteint d’une forme de parasomnie plus communément appelée somnambulisme. Il n'en reste pas moins que Napoléon devra obligatoirement suivre un traitement auprès d'un spécialiste du sommeil pour que Linh retire sa plainte. Malgré tout, un mystère subsiste : comment fait-il pour rentrer chez Linh alors que portes et fenêtres sont fermées à clé ? Faute de réponse à cette question, cette nouvelle maladie, appelée Asomnie Mac Cay, semble toucher de plus en plus de monde.
Mon avis:Après une longue période dans la BD d'humour avec "Le Boss", "L'Élève Ducobu", "Les Crannibales", etc., Zidrou m'avait bluffé avec "Lydie", dont le dessin tendre et expressif à la fois avait été confié à Lafevre. Sur cette lancée, il nous a offert d'autres très bons albums, plus noirs cette fois, avec Oriol au dessin: "La peau de l'Ours" et dernièrement "Les 3 fruits". Le voici de retour avec cet album étonnant, à la fois drôle et tendre, qui réunit plusieurs personnages hauts en couleur mais très positifs, tout comme l'histoire en elle-même car basée sur une épidémie qui pour une fois devrait faire du bien. Mai Egurza, jeune auteure espagnole pour son premier album nous propose un dessin tout aussi doux et rond, si je puis m'exprimer ainsi, qui colle parfaitement au scénario. Les personnages sont tous sympathiques, l'héroïne mignonne à croquer, le héros qui met tout de suite en confiance mais aussi la petite vieille et son husky, voisine de Linh et le collègue de Cavallo dans la police.
Un très bon moment de lecture et comme dirait une certaine pub: un peu de douceur dans un monde de brutes.
(SDJ)
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NSA 1
- Par asbl-creabulles
- Le 20/03/2015
Tome 1: L'Oracle.
Scénariste: Thierry Gloris.
Dessinateur: Sergio Bleda.
Coloriste: Lorieng.
Editions: Casterman.
Dépot légal: Février 2015.Histoire:
Appolo travaille pour l’Agence nationale de la sécurité (NSA) en tant que prodige du renseignement et de l'information, affecté plus précisément à l'Opération Oracle. Appolo est atteint du syndrome d'Asperger. Autrement dit, il est autiste, et donc dénué de toute émotion. En revanche, il bat tous les records de rapidité en termes d'analyse des informations, raison pour laquelle la NSA tient tant à le garder. Il avait même prédit l'attentat du 11 septembre 2001, qui a tant bouleversé le monde entier. Mais depuis l'accident dans lequel sa mère a perdu la vie sous ses yeux, il est totalement paumé et s’est coupé du monde, restant cloîtré chez lui. Le seul espoir de le récupérer et de le redynamiser est sa demi-soeur Rose Nyx, surnommée Oz, même s’ils ne s’entendaient pas et qu'ils ne se sont pas vus depuis des années. Oz n’a jamais réussi à dépasser le rang d’agent de police car elle a toujours été recalée dans ses tentatives de devenir agent du FBI à cause de son caractère. Approchée par les agents O'Malley et Vanzetti, elle va finir par accepter de venir en aide à son demi-frère en échange d'un poste d'agent au sein de la NSA. L’analyse et le décryptage d'une multitude de données, comme seul Appolo est capable de le faire, vont aboutir à un numéro mystérieux qui va tout droit les conduire en Pensylvannie et les confronter aux lobbyistes du gaz de schiste. Petit à petit, on va découvrir que l'accident de sa mère n'en était pas vraiment un. Ils seront même victimes de plusieurs tentatives de meurtre, révélant l’existence d’une taupe au sein même de la NSA.
Mon avis:
Sous une approche sympathique et drôle, Thierry Gloris ("Aspic", "Détectives de l'étrange", "Codex Angélique", "Malgré nous", "Missi Dominici", etc.) nous offre au fil des pages un récit de plus en plus inquiétant et violent (sujet oblige), plein de surprises, mêlant organisations secrètes, lobbyisme, assassinats, complots, etc. aboutissant à un thriller très bien mené de bout en bout et agréable à lire. Sergio Bleda nous vient tout droit d'Espagne où il a travaillé dans le comics américain, le cinéma et la publicité. On a déjà eu l’occasion de le découvrir sur le marché franco-belge dans "Dors, petite fille", "Bloody Winter", "Wednesday Conspirac" et, plus récemment, "Dolls Killer". Il nous gratifie d'un dessin plein d'énergie et précis offrant une lisibilité des personnages très efficace. Les illustrations sont claires et détaillées tant dans les situations statiques que dans les scènes d'action qui ne manquent pas. Vous l'aurez compris, j'ai passé un bon moment avec ces auteurs qui devraient nous offrir une suite et fin d’enquête certainement très mouvementée et originale pour notre plus grand plaisir.
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Aquaman 4
- Par asbl-creabulles
- Le 19/03/2015
Tome 4: Tempête en eau trouble.
Scénariste: Jeff Parker et Charles Soule.
Dessinateurs: Paul Pelletier, Netho Diaz, Alvaro Martinez, Jesus Saiz et Yvel Guichet.
Coloriste: Rod Reis, Will Quintana, Andrew Dalhouse, Jeromy N.Cox, Rain Beredo et Nathan Eyring.
Editions: Urban Comics.
Dépot légal: Février 2015.Histoire
À moitié humain par son père, Tom Curry, à moitié atlante par sa mère, la reine Atlana, Aquaman symbolise à lui seul l’entente potentielle entre le monde de la surface et celui des profondeurs. Mais lorsque surgit un Karaqan, monstre des abysses de la taille d’un immeuble de dix étages, semant une pagaille générale et résistant aux coups les plus puissants que lui assène Aquaman, les humains ne savent plus à quel saint se vouer. D’ordinaire ces monstres obéissent aux rois d’Atlantis ! Alors pourquoi celui-ci ne reconnaît-il pas cette autorité ? Et comme si cela ne suffisait pas, le Dr Evans utilise le trident dont il s’est emparé pour ouvrir une porte qu’il croit être celle de l’Atlantide. En réalité, il vient d’ouvrir la porte de l’enfer où les fils des Géants de la mythologie grecque ont été enfermés, avec eux Hercule qui jadis avait aidé l’ancien roi atlante à les repousser. Tant d’années confiné avec cette engeance du mal ne sera pas sans conséquences pour lui. Aidé de Méra et de Wonder Woman, Aquaman va très vite s’en rendre compte. Réunis en France, nos héros vont devoir aller jusqu'à Carcassonne pour déloger et vaincre les fils des Géants au moment où d'autres dangers tout aussi inquiétants les menacent. Ainsi, une organisation s’est immergée dans le monde aquatique dans lequel elle mène des expériences hasardeuses, par exemple cette créature hybride dotée d’un corps humain mais dont le cerveau a reçu des implants de cerveau du karaqan. Quant à Swamp Thing, il ne parvient pas à contrôler une invasion d'algues alors que le monde végétal devrait lui obéir au doigt et à l'oeil. Comment va réagir Aquaman face à cette intrusion dans son monde ?
Mon avis:
Malgré quelques faiblesses dans le déroulement du scénario de Jeff Parker et Charles Soule par rapport aux albums précédents de Geoff Johns, cet ouvrage de 208 pages reste un incontournable car il nous permet de mieux comprendre l'utilité des artéfacts qu'Aquaman/Arthur Curry a découvert tout au long de sa quête dans les profondeurs. Il nous renseigne aussi sur la mythologie des rois qui l'ont précédé et sur ses relations avec la race humaine et les autres peuples de la mer. Enfin, il accorde une place plus qu'intéressante aux origines de son épouse Méra qui ne devrait pas tarder à causer quelques nouvelles complications. L'apparition de Swamp Thing et de Wonder Woman dans ces nouveaux épisodes confère un attrait non négligeable à l'album. La série ayant pris un très bon départ, espérons que le scénario tiendra sur la longueur car ce serait dommage qu’elle s'essouffle déjà, annonçant une fin prématurée. Les dessins de Paul Pelletier, Netho Diaz, Alvaro Martinez, Jesus Saiz et Yvel Guichet sont tout à fait honnêtes et à un très bon niveau de qualité. À noter que depuis le lancement de ce reboot, Aquaman bénéficie d'une mise en couleurs de très bonne facture, comme l’illustre cet épisode où elle a été confiée à Rod Reis, Will Quintana, Andrew Dalhouse, Jeromy N.Cox, Rain Beredo et Nathan Eyring.
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Amorostasia
- Par asbl-creabulles
- Le 07/03/2015
Tome 2 - Pour toujours....
Scénariste: Cyril Bonin.
Dessinateur: Cyril Bonin.
Editions: Futuropolis.
Dépot légal: Février 2015.Histoire:
Une étrange maladie se propage telle une épidémie à travers le monde. Elle frappe les amoureux qui se retrouvent aussitôt figés dans un état de catalepsie. Son nom: amorostasia. Olga, une journaliste chargée d’enquêter sur le phénomène, en sera également victime avec Kiran au charme duquel elle a succombé. Après trois longues années de recherches qui se sont soldées par des échecs, les scientifiques des Laboratoires d'innovation moléculaire sont bien décidés à tenter le tout pour le tout, y compris en recourant à des cobayes humains. Le seul traitement qui semble fonctionner est une sorte d'inhibiteur d'hormones, l'anamorax, qui sans être efficace à 100% a au moins pour effet de ralentir l'épidémie. Il est vite devenu obligatoire pour toute personne devant entrer en contact avec autrui au point que certains souhaitant rester libres de choisir de tomber amoureux ou non ont choisi d’entrer en résistance à l'anamorax et refusé de suivre le traitement. Parmi elles, Kiran qui va réveiller Olga ainsi devenue la première personne infectée par l'amorostasia à sortir de son état léthargique. Fermement décidée à retrouver Kiran au risque de retomber en catalepsie, Olga va devenir la femme la plus recherchée par la police mais aussi par les scientifiques désireux de comprendre comment elle a pu se réveiller après trois années de sommeil provoquées par l'amorostasie.
Mon avis: Reconnaissable entre tous par son trait – heureusement pour nous vivant et animé – Cyril Bonin nous livre une très belle histoire d'amour; un trait fin et élégant qui illustre en noir et blanc, avec divers tons de gris, un album captivant dans lequel le journalisme s’apparente à une enquête policière, où la résistance s’organise face à la dictature, où l'amour l’emporte sur tous les "a priori", sur la peur, parfois la terreur face à la maladie et où chacun désire savoir ce que l’on ressent une fois figé par amour. Une histoire contemporaine qui pousse tous ceux que la maladie ne fige pas à se remettre en question et à s’interroger sur la sincérité de leur amour envers leur partenaire, une histoire contemporaine qui nous interpelle aussi au point qu’on se demande quelle serait notre réaction si on était figés de la sorte.
Un album de qualité littéralement ensorcelant du début à la fin. A lire sans modération.