Chroniques
Quelques-unes des BD qui nous ont le plus marqués.
N’y voyez aucun a priori, aucune prise de tête, aucune volonté de gonfler nos egos mais tout simplement l’envie de vous faire partager nos impressions de lecture.
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AMAZONIE 3
- Par asbl-creabulles
- Le 24/05/2018
Amazonie (Kenya – Saison 3) Episode 3
Scénario : Rodolphe – Leo
Dessins : Bertrand Marchal
Couleurs : Sébastien Bouët
Dépôt légal : avril 2018
Editeur :
Nombre de planche : 46Dans ce troisième volet d’Amazonie, sous le regard discret du mystérieux humanoïde, Kathy Austin du MI6, accompagnée de Delio, découvre une carte pour mener à Eldorado, la mythique citée remplie d’or. Pendant ce temps-là, les "méchants" allemands continuent la recherche de l’or nazi qui aurait échappé aux recherches des alliés et Oscar et Clyde, membres de la Bram Stoker Society poursuivent leurs investigations en Transylvanie puis au Texas.
Leo et Rodolphe, inventeurs du "pentaptyque BD", continuent de diluer harmonieusement les éléments des différentes intrigues et sous-intrigues de cette saison 3 du cycle Kenya. Les liens de ces trames suivront dans les derniers opus. Le scénario, qui flirte sans complexe avec la parodie des genres (SF, espionnage, fantastique, …) avec un brin d’humour indispensable, reste passionnant et brillamment construit.
Aux pinceaux, le dessinateur Marchal colle parfaitement à l’ambiance rétro du récit. La mise en page est fluide, agréable et homogène. Et les décors "hollywoodiens" !
Mon avis: On en redemande ! De la très bonne rétro BD d’aventures, parodique des récits populaires d’après-guerre, bien documentée et inventive à souhait. Les dialogues sonnent justes et sont souvent croustillants, les personnages jouent en nuance, l’intrigue est bien ficelée.
Michel
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GAGNER LA GUERRE
- Par asbl-creabulles
- Le 22/05/2018
Tome 1: Ciudalia
Scénario : Frédéric Genêt
Dessin : Frédéric Genêt
Couleurs : Frédéric Genêt
Préface : Jean-Philippe Jaworski
Adapté de : Jean-Philippe Jaworski
Dépot légal : Mai 2018
Editeur :
Nombre de planches : 52Benvenuto est de retour à Cuidala, capitale du "Vieux Royaume", une république maritime dirigée par deux podestats et un Sénat. L'équilibre qui maintenait la paix dans la région vient d'être mis à mal par une attaque de pirates ressiniens dirigée contre le fils d'un des deux podestats qui s’est aussitôt déclaré en faveur d’une guerre contre le royaume de Ressine en accord et avec le soutien du second podestat. En vérité, ce n’est pas la perspective d’une guerre qui dérange Benvenuto, mais plutôt la terrible sensation d'avoir été trahi par Don Mascarina qui vient tout juste de le recruter comme tueur à gage connu pour son efficacité au sein de la guilde d’assassins des "Chuchoteurs" dont il est le chef. Benvenuto devait éliminer au couteau ou à l'épée à l’heure indiquée un homme portant un masque de renard en route vers son domicile. Rien de bien compliqué ou d'original pour un tueur à gage de son gabarit. Sauf que rien ne s'est déroulé comme prévu. Tout porte à croire qu’il s’agissait d’un piège car des hommes de main dont certains utilisaient de la magie, l'attendaient de pied ferme. Benvenuto en réchappera in extremis et se rendra aussitôt chez Don Mascarina pour lui demander des comptes, bien décidé à lui faire payer sa trahison, mais une fois sur place une surprise et même plusieurs l'attendent.
Mon avis: Constituant une mise en place conséquente, ce premier tome est riche en informations, personnages et événements. Frédéric Genêt s’est concentré sur l’adaptation de la nouvelle de Jean-Philippe Jaworski intitulée "Mauvaise Donne", prologue au roman "Gagner la Guerre" qui fera l’objet des prochains albums. C’est une première pour Philippe Genêt qui gère ici la totalité du projet: l’adaptation du roman pour le scénario, le dessin évidemment mais également la mise en couleurs. Comme il l’a déclaré, il s’agissait pour lui d’un défi personnel, voir s’il était capable de gérer l’entièreté d’un album. Disons-le tout de suite, malgré la difficulté que constituait l’adaptation BD d’un roman de cette qualité, le défi est relevé avec succès.
La découverte du roman en 2015 a été le déclencheur de ce processus d’une manière d’autant plus motivante que la nature du récit dans le genre "low fantasy" (où le monde imaginaire se mêle au monde normal) l’a littéralement subjugué. On découvre donc le personnage titre, Benvenuto Gesufal, un truand héros du roman "Gagner la Guerre" dans un récit d’aventure en forme de thriller mêlant conspiration politique, sorcellerie mais aussi environnement à dominante maritime avec une touche de cape et d’épée. La région glisse doucement vers un conflit auquel Benvenuto se retrouvera mêlé et qui lui fera vite comprendre que pour une fois il ne maîtrise pas tous les tenants et aboutissants de ses actions puisqu’il va même tomber dans un piège qui aurait dû lui être fatal.
Après sa série "Samurai" dans laquelle nombre de cases s’apparentaient à des estampes, l’auteur nous propose ici un album dynamique et riche en décors Renaissance et personnages charismatiques à souhait. De l’avis même de Jean-Philippe Jaworski, Frédéric Genêt (qui est l’un de ses plus grands fans) a parfaitement respecté l’histoire à laquelle il donne un rythme très cinématographique, passage obligé de la transposition de la prose, des joutes verbales et plus généralement du récit subjectif du roman en dialogues et surtout en décors, en expressions, gestuelle et attitudes des personnages.
Le résultat est bluffant, tant les scènes de combat que la diversité des cadrages et la richesse des décors. Il réussit même à nous faire apprécier le personnage de Benvenuto, pourtant plutôt anti-héros. Un premier tome qui augure du meilleur pour la suite, sans aucun doute tout aussi épique et pleine d’intrigue et de suspense, d’un projet que notre ami Frédéric Genêt qui, avouons-le, nous a manqué depuis trop longtemps, pilote d’une main de maître dans la continuité de ses précédentes réalisations.
A noter: Existe également en tirage N&B limité (1000 exemplaires) avec couverture bichrome grenat/beige clair et carnet de croquis de 5 pages.
SDJuan
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EN ROUE LIBRE
- Par asbl-creabulles
- Le 22/05/2018
One shot
Scénario : Gilles Rochier
Dessin : Nicolas Moog
Couleurs : Jiip Garn
Dépot légal : Mai 2018
Editeur :
Nombre de planches : 88Gilles et Tonio, deux copains, ont grandi ensemble dans leur quartier n’hésitant pas comme beaucoup de jeunes à faire toutes sortes de conneries. Mais Tonio a eu beaucoup moins de chance. Il a perdu une jambe et va devoir être amputé de l’autre. Bien qu’il ait désormais une famille, son copain de toujours passe le voir dès qu’il le peut pour lui tenir compagnie et lui changer les idées. Il a toujours su rester présent pour Tonio. Mais Tonio, lui, qu'en pense-t-il au final ?
Mon avis: C’est l’histoire de deux potes de quartier qui font face à la dure réalité de l’infirmité de l’un d’eux et de l’annonce qu’il devra être inévitablement amputé de sa seconde jambe. La plupart du temps dépressif, renfrogné et irritable avec sa sœur, il ne l'est pas avec son copain. Tonio boit pour faire passer le temps, noyer sa peur dans l'alcool. Mais il est aussi parfois irrationnel car il tient à cette amitié, mais il ne sait plus quoi faire, à part rire de son malheur et continuer. Ce qu’il ne veut surtout pas, c’est de pitié et d’aide qui le rende encore plus dépendant. Gilles Rochier nous propose une histoire simple, se déroulant de manière calme et posée, qui fonctionne et accroche le lecteur.
Les dessins de Nicolas Moog sont touchants, drôles, parfois tristes, en tout cas toujours efficaces, avec des personnages bien rendus et charismatiques auxquels on s'attache très vite. Les rêveries, les souvenirs tels des flashs-back apparaissant dans des tons orangés tranchant sur un ensemble de nuances de gris viennent nous rappeler la préoccupation que ressent l'ami de Tonio pour lui. Qu'il occupe ses pensées même lorsqu'il se retrouve seul et même pendant son sommeil. Un bon moment de lecture.
SDJuan
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DC UNIVERSE REBIRTH
- Par asbl-creabulles
- Le 18/05/2018
One Shot: Le Badge
Scénario : Josh Williamson et Tom King
Dessin : Howard Porter et Jason Fabok
Couleurs : Brad Anderson et Hi-Fi
Dépot légal : Avril 2018
Editeur :
Collection : DC Rebirth
Nombre de planches : 112Batman a pris conscience que le Flash "Wally West" – libéré des limbes grâce au Flash "Barry Allen" qui s’est souvenu de lui – avait raison car tous les indices concordent: le badge jaune taché de sang portant un smiley, la lettre remise à Flash par le père de Bruce devenu le Batman dans la réalité du Flashpoint et surtout le fait que le badge provoque une réaction interdimensionnelle lorsqu’il se trouve à proximité du masque de Méduse du Psycho-Pirate. Contacté par Batman, Flash fait aussi vite qu'il le peut, et c'est peu de le dire pour un Flash. Malgré tout, il sera devancé de 58 secondes par Eobard Thawne, le Néga-Flash, et malheureusement pour Batman, ce délai va se révéler largement suffisant pour qu’il lui mette une dérouillée monumentale. Il le laissera presque pour mort. Mais ce qui se produit ensuite est des plus étranges. Après avoir volé son badge à Batman, le Néga-Flash disparaît dans le temps aussi vite qu'il est venu pour comprendre le mystère qui l'entoure. Mais lorsqu’il revient, précédant de peu l'arrivée de Flash Barry Allen, il s'écroule et son corps est à moitié dissous comme s’il avait été brûlé. Batman, le plus grand détective du monde, est prêt à aider Flash à enquêter sur cette affaire à travers le temps, l’espace et les dimensions à l'aide du tapis cosmique.
Mon avis: Un avis teinté d’une légère déception car au lieu d’obtenir les réponses promises et attendues depuis des mois, on reste une nouvelle fois sur sa faim. En fait, c’est typique du comics: distiller des indices çà et là pour tenir le lecteur en haleine sur la durée. Et ça marche! Et même si on se sent légèrement frustré, on en redemande. Le récit principal est interrompu par de nouvelles aventures annexes qui viennent s’y greffer, comme l'arrivée de Néga-Flash. Pourquoi déroger à une règle qui a fait ses preuves depuis des décennies dans le comics? Et Rebirth oblige, on comprend mieux ainsi le lien entre le badge, le masque de Méduse et le père de Bruce devenu Batman dans l’univers Flashpoint. Un récit nerveux, sans temps mort, une intrigue bien menée et des voyages dans le temps plutôt réussis font de cet album un incontournable si on veut voir arriver les Watchmen de manière crédible et convaincante.
Côté dessin c'est du tout bon offrant un ensemble très dynamique. Les combats sont spectaculaires avec des effets de vitesse et de voyage dans le temps et l'espace plutôt bluffants. Jason Fabock et Howard Porter travaillent les pages dans un style efficace aussi bien celles contenant 9 cases, que les pleines pages (splash) voire doubles pages ou celles mélangeant petites et grandes cases, tout en préservant pour le lecteur l'ordre de lecture ou des mouvements. Plongées, contre-plongées, effets de vitesse, émotions, rien ne leur échappe. Une réussite dans le plus pur style du comics made in USA.
Les couleurs assurent une grande lisibilité de l'album tout en donnant à Batman sa noirceur légendaire et aux différents Flash une énergie flamboyante très réussie.
SDJuan
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MECH ACADEMY
- Par asbl-creabulles
- Le 17/05/2018
Tome 1
Scénario : Greg Pak
Dessin : Takeshi Miyazawa
Couleurs : Triona Farrell
Dépot légal : Mai 2018
Editeur :
Collection : Paperback
Format : Format comics
Nombre de planches : 96Le jeune Stanford Yu connaît bien la Sky Corps Academy car sa mère y travaille comme agent d’entretien. Il rêve de faire partie de ces cadets qui ambitionnent de devenir l'élite de la nation mais encore faut-il avoir la chance d’être choisi comme ami par un Robot Mecha. Car depuis leur première venue, ces robots géants reviennent sur Terre tous les 4 ans choisir les jeunes avec lesquels ils vont lier amitié pour créer autant de binômes inséparables. Ces jeunes pilotes chevronnés formés par l’académie vont en effet s’allier aux robots Mecha pour contrer les Shargs, des créatures extra-terrestres gigantesques n’ayant aucune pitié pour les humains. Mais seule une poignée de ces jeunes pourra bénéficier de cette opportunité. Un jour Stanford, brimé par cette élite qui ne voit en lui qu'un bon à rien, tombe sur un robot qui semble être endommagé. Le contact est immédiat. Stanford aide le robot auquel il rapporte sa pièce détachée lors de la chute du robot géant et découvre qu’il n’a pas encore choisi son cadet. Cette alliance inattendue n’est pas pour plaire à la fille du général responsable de la formation des cadets car elle n’a pas été sélectionnée malgré tous ses efforts pour y parvenir. Mais le Général n'a pas dit son dernier mot.
Mon avis: Cet album fait partie de la nouvelle collection Paperback – le "nouveau label comics" inauguré par les éditions Casterman avec "Au temps des Reptiles" de Ricardo Helgado – dont l’objectif est de "faire découvrir au public francophone le bouillonnement créatif qui agite le paysage de la bande dessinée américaine" (sont annoncés "Magnus" de Jorge Fornés et Kyle Higgins en août, puis "Apocalyptigirl" d’Andrew MacLean, "Orc Stain" de James Stokoe, "Mech Academy" tome 2 en septembre).
Ce récit d’aventure mettant en scène des robots fait penser à "Real Steel", une histoire d’amitié entre un jeune garçon et un robot combattant récupéré dans une casse, ou à "Transformers" mettant en scène des robots venus d'ailleurs qui vont s'allier avec un jeune terrien pour défendre la Terre, voire Pacific Rim et ses gigantesques robots appelés "Jaegers" contrôlés par deux pilotes communiquant par télépathie. Si l’histoire de Mech Academy n'offre pas un scénario des plus originaux, elle se laisse lire avec plaisir. On accroche même rapidement au récit de Greg Pak et on se laisse porter par l'ambiance qu'annonce cette alliance inédite entre robots et humains mais aussi par le choc des cultures et classes sociales qui apparaît dès les premières pages, sans oublier les nombreuses scènes d’action.
Le dessin du Japonais Takeshi Miyazawa y contribue pour beaucoup en rendant le jeune Stanford attachant dès le début ainsi que son nouvel ami Robot. L'arrivée des monstres aliens ajoute encore à l’intérêt de l’aventure. Le trait est fin et énergique et les personnages bien reconnaissables. Miyazawa propose un dessin très aéré et clair mélangeant habilement comics et manga bien mis en valeur par des couleurs qui respectent chaque trait et apportent de la profondeur aux cases.
Un début prometteur pour cette nouvelle collection Casterman.
SDJuan
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Les SCHTROUMPFS
- Par asbl-creabulles
- Le 13/05/2018
Nés de l'imaginaire de leur créateur Peyo dans les aventures de Johan et Pirlouit en 1958, les mini-récits sont de retour pour le 60è anniversaires des petites créatures bleues qui ont conquis la terre entière !
Les Schtroumpfs noirs - L’un après l’autre, les schtroumpfs sont atteints d'une terrible maladie qui les rend non seulement tout noir mais aussi très agressifs. Aussitôt piquée par la mouche "bzzz", la victime n’a plus qu’une idée, mordre les autres schtroumpfs pour les transformer aussi, assurant de fait la transmission d’une maladie de plus en plus contagieuse.
Le voleur de Schtroumpfs - Le méchant sorcier Gargamel a découvert une formule magique donnant à celui qui parviendra à créer la pierre philosophale le pouvoir de transformer les métaux en or. Seul souci, il lui manque un ingrédient pour créer cette pierre: un schtroumpf !
L'oeuf et les Schtroumpfs - Vive agitation au village des petites créatures bleues car c’est bientôt la Fête des Schtroumpfs. Cette année le Grand Schtroumpf a une idée, préparer un gâteau géant. Un seul ingrédient manque: un œuf. Que va-t-il se passer si l’œuf trouvé dans la forêt s'avère être un œuf magique ?
Le faux Schtroumpf - Le terrible sorcier Gargamel est bien décidé à se venger des schtroumpfs. Pour cela, il a élaboré une formule magique qui le transforme en petit être bleu. Comment les schtroumpfs vont-ils pouvoir s'en sortir cette fois puisque l’intrus leur ressemble ?
La faim des Schtroumpfs - L'automne s’achève et l'hiver s'annonce très rude. Prévoyants, les schtroumpfs ont l’habitude de constituer une réserve de nourriture pour passer tout l'hiver... sauf que cette fois leur réserve de nourriture vient de prendre feu et a été détruite. Ils commencent à avoir faim, très faim...
Le centième Schtroumpfs - Tous les 654 ans au pays des Schtroumpfs a lieu la Fête de la Lune. La danse lunaire organisée pour honorer cet événement nécessite 100 participants. Gros problème, car le village ne compte que 99 schtroumpfs. Que faire !!!
Mon avis: En ce mois de mai 2018, Dupuis réédite dans leur format d’origine les six premiers "mini-récits Schtroumpfs" initialement parus entre juillet 1959 et janvier 1961 encartés dans le journal Spirou pour accompagner les aventures de Johan et Pirlouit. Le succès a été immédiat. En 2008, ils seront réédités avec couverture cartonnée par le journal belge "Le Soir" pour les 50 ans des Schtroumpfs. Chaque mini-album relate une histoire complète qui se lit n’importe où et sans se prendre la tête.
Ces mini-récits sont très efficaces et drôles. On y trouve déjà ce qui va faire le succès de la série, l’aventure au sens large, riche en rebondissements et surprises en tous genres et l'humour, et plus généralement, l’inventivité et la créativité magnifiquement soutenues par un trait impeccable.
Ils ont installé l'univers des schtroumpfs, notamment la première rencontre du sorcier Gargamel avec ces petits êtres bleus habitant le Pays Maudit, des schtroumpfs dont la toute première apparition remonte à "La Flûte à six Schtroumpfs", le 9e album de Johan et Pirlouit, paru dans le journal de Spirou en 1958, sous le crayon de Peyo qui deviendra un des piliers de la BD belge.
Avec Johan et Pirlouit puis les Schtroumpfs, il a créé un univers bien particulier qui n'en finit pas de vivre sous forme de BD avec de nouveaux dessinateurs tels que Diaz Vizoso ou Garray, entre autres, mais aussi au cinéma.
Ces Mini-Récits sont une nouvelle fois l’occasion d’attester le talent de narrateur de Peyo mais aussi la qualité de son coup de crayon précis, efficace et très plaisant. Une réédition qui ne peut que ravir tous ceux qui n’ont pu se procurer les précédentes éditions. Mini-récits petits par la taille mais grands par leur qualité, à lire et relire sans modération pour un pur moment de divertissement.
SDJuan
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MARSUPILAMI 31
- Par asbl-creabulles
- Le 10/05/2018
Tome 31: Monsieur Xing Yùn
Scénario : Stephane Colman
Dessin : Batem
Couleurs : Cerise
Dépot légal : Avril 2018
Editeur : Marsu Productions
Nombre de planches : 49
Info édition : Contient 3 pages de croquis en fin d'albumMonsieur Xing Yùn a toujours été accablé par la malchance. Depuis qu'il est né, il lui arrive plein de malheurs, de catastrophes ou d'accidents. Après avoir essayé tous les porte-bonheur, grigris et autres amulettes possibles et imaginables, un jour dans une montagne retirée du monde où il cherchait en vain à échapper à son triste sort, un moine lui apprend qu'il existerait dans une forêt lointaine et hostile un animal étrange, jaune à taches noires, dont les poils porteraient chance de manière absolue. Il lui suffirait donc de posséder quelques poils d’un marsupilami pour mettre fin à sa mauvaise fortune. Cette fois, c’est la bonne se dit Monsieur Xing Yùn qui part aussitôt, bien décidé à trouver l’animal qui pourrait le sauver. Ce qu'il ignore, c'est qu'il va arriver en plein rassemblement de tous les marsus et en plein conflit entre deux tribus d’indiens palombiens qui se disputent le même territoire.
Mon avis: Ce 31e album pourrait constituer une sorte d’encyclopédie de toutes les races de marsupilami existantes. De savoir qu’il y en a autant, on se demande comment on n'en a pas croisé plus souvent. C'est même un grand bouleversement pour tous les fans de la famille des marsus. Quant au pauvre Xing Yùn, il en voit de toutes les couleurs et c'est bien le but recherché par Colman au scénario. Nous avons également la réponse au conflit débuté dans l'album précédent entre la tribu des Kouyonés et celle des Chahutas. Vous l'aurez compris, certains noms (à consonance majoritairement hispanique cette fois) sont à prendre au second degré car on y devine beaucoup d’humour et d’ironie. Encore une histoire qui ne prend pas la tête mais qui réussit à nous faire passer un moment de détente léger et agréable. Les dessins de Batem sont toujours aussi réussis. L'auteur n'a peur de rien et gère aussi aisément cinq personnages que 15 ou 20 dans une seule case sans aucune difficulté. On retrouve de belles scènes d'action, de disputes ou de batailles, et un large éventail de personnages truculents notamment dans les familles indiennes. Les couleurs de Cerise sont toujours aussi réussies et efficaces. Vivement conseillé à tous les fans du Marsupilami en particulier mais pas seulement.
SDJuan
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Le TROISIÈME FILS DE ROME 2
- Par asbl-creabulles
- Le 09/05/2018
Tome 2: Eunous, le premier Spartacus
Scénario : Laurent Moënard
Dessin : Dejan Nenadov
Couleurs : Stéphane Paitreau
Dépot légal : Avril 2018
Editeur :
Nombre de planches : 46Sicile, 138 avant J.-C. Eunous est un esclave hors du commun car, contrairement à ses homologues esclaves, il amuse son maître, le cruel Damophile, et ses convives. Cracheur de feu, un peu sorcier, mais aussi oracle, il fait rire tout le monde et prétend être en contact avec la déesse Atargatis qui lui aurait annoncé qu'un jour il serait roi. Les autres esclaves l'écoutent avec intérêt même s'ils ne partagent pas la même religion. En effet, ils vouent un culte au Troisième Fils de Rome, une communauté qui ambitionne de renverser le pouvoir à Rome. Galvanisée par l’annonce d’Eunous qui affirme que la déesse Atargatis est favorable au soulèvement, la révolte des esclaves se met en marche en Sicile. A sa tête, Eunous est proclamé roi sous le nom d’Antiochus. Tandis que la révolte se propage, un autre esclave est bien décidé à profiter de la situation: Achaios est déterminé à renforcer son action en Sicile pour ensuite soulever tous les fidèles du culte du Troisième fils de Rome à travers l'Italie pour fondre sur Rome et y renverser le pouvoir en place.
Mon avis: Rappelons que chaque tome constitue un récit indépendant ayant pour lien la nouvelle religion montante. Pour ce deuxième tome, Laurent Moënard nous propose un scénario accrocheur et bien ficelé. Nous sommes témoins de la révolte des esclaves à partir de la Sicile et du soulèvement des adeptes du troisième fils de Rome. Sur fond de mysticisme, guerre de religion, guerre de pouvoir, la crise se répand jusque dans la péninsule italienne. La révolte va même pousser Rome à rapatrier ses troupes d'Espagne pour faire face à cette menace grandissante. Les scènes de massacre de patriciens, de personnalités mais aussi d’esclaves se succèdent confirmant la gravité de la situation. Le mouvement du Troisième fils de Rome est désormais bien ancré dans la population et chacun a choisi son camp. Cette évocation imaginaire est réussie car elle est bien documentée, l’auteur mêlant histoire et fiction de manière particulièrement efficace et convaincante.
Pour sa part, Dejan Nenadov nous propose un dessin puissant à l’encrage poussé qui restitue bien l’atmosphère pesante et réaliste du récit. Les scènes de révolte des esclaves et de combats à main nue ou armée sont présentes tout au long de l'album, témoignant de l’importance du soulèvement des esclaves et du peuple contre les autorités et l’armée romaine. Elles côtoient des tentatives de concertation lors de réunions secrètes ou officielles avec moult acteurs. Notons que Nenadov ne craint pas de remplir les cases de personnages et de décors pour un résultat agréable qui n’étouffe pas les pages. Les couleurs de Stéphane Paitreau préservent la clarté de l’ensemble tout en donnant du volume au dessin.
SDJuan