Chroniques

LA RIBAMBELLE chez BLACK & WHITE

1 . 1965/1966
Scénario : Guido CREPAX
Dessin : Guido CREPAX
Couleurs : Emmanuele BESTETTI, Laura DE ALEXANDRIS
Dépot légal : avril 2022
Editeur :
Grand format
ISBN : 978-2-205-08819-9
Planches : 164
Poids : 1400 g
Autres infos : Noté "Première édition". Ce volume contient les histoires : Le virage de Lesmo (1965) et Les Souterrains (1965). En fin d'album, un dossier de 46 pages par Antonio Crepax sur l'auteur et le personnage de Valentina

Une intégrale de 12 volumes (plus de 2600 pages!)
Pour la mythique héroïne de la BD italienne. 
Après les diverses éditions et rééditions en langue française présentant les aventures de Valentina d’une façon hétéroclite et incomplète et pas toujours de qualité, voici enfin une intégrale digne de ce nom. 
Nous la devons aux enfants de Guido Crepax.
Et au galeriste Eric Verhoest qui régulièrement orne les murs de sa galerie avec des planches du maître italien. 
Si de prime abord, je fus déçu de découvrir qu’elle était en couleur alors que nous avons affaire à un maître du noir et blanc, je dois avouer que ces couleurs rendent plus lisible un dessin parfois confus du fait de planches présentant de très petites cases et de nombreux personnages aux traits entremêlés. 
Cette intégrale présente les récits dans l’ordre chronologique depuis la parution dans la revue Linus et les premiers albums en italien… Dans l’ordre du possible évidemment comme Crepax n’hésitait pas à enlever ou ajouter des cases, des planches entre la parution dans Linus et les albums. 
Ces changements pouvaient se faire tardivement avec un dessin qui avait évolué. 
Ce premier volume présente Le Virage de Lesmo et Les Souterrains. 

La première histoire est classique dans le style d’un Dick Tracy ou de Diabolik. 
Trafic d’art sur fond de course automobile. 
Première apparition de Valentina qui va rencontrer Phil Rembrandt, critique d’art mais aussi détective au mystérieux pouvoir sous le nom de Neutron.La deuxième histoire voit déjà Guido Crepax s’affranchir et oser mettre des éléments personnels. 
Valentina et Phil vont vivre des aventures invraisemblables dans des souterrains inimaginables teintés de science-fiction fantastique. 
Le réel de l’aventure est traversé des rêves et des fantasmes de l’héroïne, ce qui deviendra de plus en plus fréquent par après. 
Et il faut une sérieuse culture pour déchiffrer tous les symboles et les éléments en rapport direct avec le cinéma, la peinture, la littérature, la musique et l’histoire. 
Sans oublier la technique inédite et personnelle du dessinateur de raconter ses histoires. 
Des planches fragmentées, des cases déséquilibrées, une narration cinématographique… 
Du grand art. 
La mode est aussi présente par les tenues portées par Valentina même si celle-ci commence à se dénuder de plus en plus pour nous montrer sa nudité artistique parfaite sans aucune vulgarité.

Un dossier de 50 pages apporte des éléments biographiques et historiques. 
Et surtout les deux histoires sont analysées. Ainsi toutes les influences, les passions qui ont guidés l’auteur sont expliquées et leur présence dans le récit prend tout son sens. 
J’ai enfin compris la richesse de tous ces rêves fantasmagoriques au milieu d’un récit de Valentina. 
Ce dossier comprend aussi des illustrations inédites ainsi que les planches modifiées pour les albums ou pour certaines, la version Linus. 
Merci à Éric Verhoest et à Archivio Crepax.

M.Destrée
 

Scénario : Darryl CUNNINGHAM
Dessin : Darryl CUNNINGHAM
Couleurs : Darryl CUNNINGHAM
Dépot légal : mai 2022
Editeur :
Collection : Encrages
Format : 20.2x26.5x1.8cm
ISBN : 978-2-383-11011-8
Nombre de pages : 160

Vladimir Vladimirovitch Poutine est né le 7 octobre 1952 à Leningrad, aujourd’hui Saint-Pétersbourg. Dès son plus jeune âge, le jeune Vladimir ne se laisse pas faire. Au contraire, en cas de conflit il n’hésite pas à aller jusqu’au contact physique aussi bien à l’école que dans les rues de sa ville natale. À l’âge de 12 ans, il prend même des cours de sambo, un art martial soviétique qui mélange judo et lutte. Avant même d’achever sa scolarité, il se renseigne sur les conditions de recrutement au KGB, le service de renseignement de l’URSS héritier de la police politique stalinienne. Ce désir va vite se transformer en un but à atteindre et une véritable obsession s’emparer du jeune Vladimir. Au terme de ses études de droit, il sera enfin contacté et intègrera le KGB en 1975, à l’âge de 23 ans. Sa détermination a été payante et ne le quittera plus dans sa nouvelle carrière. Poutine saura comment faire pour atteindre les postes qu’il convoite. Mais la chance et la détermination ne vont pourtant pas suffire pour continuer son ascension jusqu’aux plus hauts postes politiques. Une fois son but atteint il ne lui restera plus qu’à devenir le maître du Kremlin. Depuis tous les coups sont permis pour rendre à la Russie la puissance d’antan. Il ne reculera devant rien et saura être patient pour arriver à des fins. Mon avis : C’est le britannique Darryl Cunningham, un homme aux multiples activités, à la fois écrivain, auteur de romans graphiques et photographe, qui nous propose cette biographie synthétique réussie de Poutine.
La nature de l’homme qui préside aujourd’hui aux destinées de la Fédération de Russie nous y est révélée de manière claire et forte permettant de comprendre le déroulement de nombreux événements de l’histoire récente de la Russie jusqu’au conflit actuel avec l’Ukraine.
Cette biographie qui remonte à la jeunesse est très bien transcrite sur papier et illustrée de manière certes simple, en tout cas très parlante et toujours pertinente. Tout est centré sur la narration avec énormément de premiers plans donnant l’impression d’un reportage filmé. On est au plus proche d’un personnage qui a gravi tous les échelons et on comprend mieux comment, sous la fascination décisive de l’ex-KGB, la nostalgie de la grande Russie et de la puissance de l’ex-URSS, il en est arrivé là aujourd’hui.
Sous-titré "l’ascension d’un dictateur", l’album impressionne et fait réfléchir au destin effrayant d’un homme qui, comme bien d’autres sur notre planète Terre, continuent d’exercer leur pouvoir sans réel consentement d’une population qui ne se rend pas compte de ce qui se passe réellement puisque l’information est contrôlée.
Preuve s’il en fallait encore qu’il s’agit bien de dictature puisque la Russie de Poutine en présente tous les signes, liberté de la presse bafouée, journalistes et opposants politiques chassés et/ou emprisonnés, décisions autocratiques du Président, propagande utilisée comme instrument de pouvoir, mise en place d’états vassaux comme la Biélorussie d’Alexandre Loukachenko ouvertement pronucléraire iranien, anti-homosexuel et antisémite…sans oublier la corruption, les cyberattaques et à présent les conquêtes territoriales et l’annexion par la guerre depuis 2014 (Crimée).

SDJuan

Scénario : Gani JAKUPI
Dessin : Gani JAKUPI
Couleurs : Gani JAKUPI
Dépot légal : juin 2022
Editeur :
Collection : Noctambule
Format : 20.4 x 28.3 x 1.8 cm
ISBN : 978-2-302-09092-7
Nombre de pages : 152

M’rrangoureuk était un grand guerrier aborigène. Il s’était fait tatouer un serpent avec une tête à chaque extrémité sur son avant-bras. C’était un homme fort et déterminé capable de faire fuir n’importe quel ennemi. Jusqu’à ce jour où pendant un combat contre les guerriers d’une autre tribu, il se fait tuer par des lâches qui le frappent dans le dos. Il sera enterré sur le lieu même de son ultime combat, marqué à jamais de sa lance. Et pourtant, c’est précisément là qu’on va le retrouver bien vivant !
Sur une autre partie du continent en cours de colonisation par les Anglais qui l’ont baptisé Nouvelle-Galles du Sud – la future Australie – quatre hommes ont réussi à s’échapper d’un bagne nouvellement installé. Parmi eux un certain William Buckley. En fait, leur fugue les fait tourner en rond et finalement après la mort de l’un des fugitifs, William va préférer poursuivre seul l’aventure tandis que les deux autres survivants vont choisir de retourner au bagne plutôt que mourir de soif ou de faim.
La rencontre avec les membres de la tribu aborigène de M’rrangoureuk va être décisive. Mon avis: La BD commence de manière, somme toute, classique. Avec l’histoire d’un personnage hors normes qui aurait très bien pu être le héros de tout l’album mais, en réalité, il y a bien plus que cela. Les différents chapitres vont apporter leur lot de rebondissements et de surprises, ils vont s’entrecroiser, se compléter et, finalement, se donner du sens mutuellement.
Gani Jakupi nous régale d’une construction inattendue, très efficace, couronnée par un dénouement qui va en surprendre plus d’un.Côté dessin/illustration, on retrouve avec plaisir son trait faussement simple qui nous fait entrer dans la narration visuelle avec autant d’étonnement que le scénario.
Là aussi, les surprises se suivent et se succèdent de manière intelligente et accrocheuse.
Les couleurs aux teintes bien choisies contribuent largement à cette attraction visuelle réussie.
Un récit bien documenté comme en témoignent les suppléments consacrés à la Genèse de l’Australie et aux Aborigènes en fin d’album.

SDJuan

Djemnah - Les ombres corses
Scénario : Philippe DONADILLE
Dessin : Patrice RÉGLAT-VIZZAVONA
Couleurs : Patrice RÉGLAT-VIZZAVONA
Dépot légal : Mai 2022
Editeur :
Grand format
ISBN : 978-2-413-03908-2
Nombre de pages : 100

Ange Pizarti aime chiner dans Paris. Au fil de ses périples, il lui arrive de trouver quelques beaux manuscrits ou dessins ou autres pièces rares qu’il garde pour lui ou échange avec un autre collectionneur passionné d’anciens magazines ou affiches de cinéma. À l’intérieur de l’une de ses dernières trouvailles pour un ami, un très vieux numéro du Figaro illustré consacré à la Corse, Ange a trouvé un dessin. Il représente le visage d’une jeune femme finement dessiné avec une tour génoise sur un promontoire rocheux se jetant dans la mer et un bateau en arrière-plan accompagné d’un court texte daté du 7 juillet 1918 : "Djemnah, je t’imagine au pied de la tour génoise. Tant de mystère et un trésor en toi. Protège-le." Vivant seul depuis un an, Ange se met à rêver de cette jeune femme et décide d’aller en Corse sur ses traces. Il a rapidement identifié le village d’Ogliastro qu’il rejoint pour le week-end. Même lui est surpris de sa propre décision. Sur place, il se renseigne à droite à gauche. Grâce au curé du village, il découvre que Djemnah n’est pas le nom de la jeune femme mais celui d’un paquebot des messageries maritimes réquisitionné et torpillé en 1948 au large de la Crète, comme le confirme l’ex-voto en forme de maquette portant la légende "Don de C. P. en souvenir du naufrage du 14 juillet 1918" exposé dans une vitrine à l’intérieur de l’église. Ce n’est que le début de ses surprises. Ange va en apprendre beaucoup sur sa propre personne, ses origines corses… des révélations qui vont bouleverser sa vie à tout jamais.Mon avis : Ce qui s’annonçait comme un simple voyage sur les traces d’un dessin va peu à peu prendre une tout autre tournure.
Le scénario de Philippe Donadille est habilement construit autour de son personnage principal qui peu à peu va découvrir le lien très fort qui l’unit à la Corse et qui parallèlement est loin de se douter que le paquebot Djemnah aurait un lien avec un trésor en rapport avec Napoléon et .. je m’arrête car je ne voudrais pas trop dévoiler une intrigue qui monte crescendo et qui nous captive au fil des pages d’un album qui est aussi l’occasion de nous présenter cette île de Beauté où il y a tant de lieux à découvrir.
N’oublions pas que les deux auteurs y ont des racines familiales, comme le héros de leur album.
Un très agréable moment de lecture mêlant aventure, histoire et histoire familiale.
Un beau voyage qui prend un tour initiatique inattendu pour Ange en lui permettant de se reconstruire.Patrice Réglat-Vizzavona nous offre de superbes illustrations en particulier ces paysages dans lesquels on a l’impression de se promener avec le héros et de participer à ses échanges avec les différentes personnes qu’il croise au fil de ses déplacements.
A noter que si les scènes du passé sont présentées à l’encre de Chine ou au fusain, le voyage d’Ange nous est proposé à l’aquarelle soulignant s’il le fallait encore la beauté de la nature corse.

SDJuan

Tome 2 - La Terre des Meutes
Scénario : Jérôme LE GRIS
Dessin : Didier POLI
Couleurs : Bruno TATTI et Angelina RODRIGUES
Dépot légal : Mai 2022
Editeur :
Grand format
ISBN : 978-2-505-08258-3
Nombre de pages : 56

Elaine, Hàran et Faucon du clan Moór d’Anglia, seuls survivants de la terrible guerre des clans, sont partis à la recherche de la clé des écrits anciens qu’Elaine a réussi à sauver et grâce auxquels ils espèrent pouvoir survivre. Pour cela, ils doivent se rendre sur la Terre des Meutes. Mais auparavant il leur faut traverser la Mer des Aigles, une étendue réputée infranchissable, mélange de langues de sable, de hauts-fonds et de bras de mer où stagne une brume épaisse dissimulant un danger venu du ciel. Tandis qu’ils progressent difficilement, quatre aigles immenses se préparent à surgir, ne leur laissant aucune chance. Les flèches, javelots, coups d’épée qu’Elaine et ses amis infligent aux rapaces vont certes les blesser mais Hàran sera le premier à périr dans les serres de l’un d’eux, rapidement suivi par Faucon. Quant à Elaine, elle aussi capturée, elle va réussir à blesser l’aigle qui la retient afin qu’il lâche sa proie. Ayant survécu à sa chute, Elaine l’achève d’un coup d’épée avant de découvrir que le rapace l’a finalement emportée jusqu’à la Terre des Meutes. Ce territoire porte bien son nom car là aussi elle va rapidement devoir affronter de féroces et cruels guerriers… D’ailleurs, Elaine aurait vite succombé sous les coups de l’un d’entre eux sans l’intervention d’une femme qui abat l’agresseur de plusieurs flèches. Elle se présente comme étant Mara, membre des "Arpenteurs", des voyageurs solitaires portant messages, nouvelles ou réconfort à travers ce monde, et accepte de conduire Elaine chez Tael Umar le plus ancien des Arpenteurs. Lui seul pourrait l’éclairer sur les textes qu’elle conserve précieusement et que son père protégeait tel un trésor. Mais de nombreux territoires et clans les séparent de leur nouveau but et un autre danger les menace, les redoutables meutes d’hommes-cerfs nées des temps de l’Obscure... Mon avis : Avec ce deuxième tome nous découvrons une suite intense en événements et rebondissements, multipliant obstacles et difficultés que notre héroïne, après avoir perdu ses amis et alliés, va devoir affronter et franchir seule. Car c’est bien seule ou presque qu’Elaine va devoir se débrouiller à présent pour obtenir les réponses aux nombreuses questions restées en suspens. Jérôme Le Gris sait s'y prendre pour attirer et retenir toute notre attention. L’aventure se poursuit sur de nouveaux territoires sauvages et inconnus mais surtout tout aussi dangereux sinon plus, où chacun s’efforce d’appliquer ses propres règles de survie. Beaucoup de surprises donc, ce qui rend cet album encore plus prenant que le précédent, sur fond de SF post-apocalyptique. Le Gris réécrit le destin de l'homme et on en redemande !
Au dessin, Didier Poli illustre ce monde dur et violent avec une efficacité déconcertante. Les décors sont particulièrement impressionnants par leur richesse et leur diversité. Gros travail également sur les ambiances et les effets décoratifs. Les montagnes, la forêt, les landes, l’eau, sans oublier bien sûr toutes ces créatures étranges, tout contribue à nous faire partager l’angoisse, le drame même s’il subsiste aussi quelques rares moments de joie. En revanche, il vaut mieux ne pas trop s'attacher à l'un ou l'autre des personnages charismatiques et sortant du lot qu’Elaine va croiser durant son périple car dans ce monde la vie est très fragile et la mort tout aussi soudaine qu’imprévue. Les couleurs de Bruno Tatti et Angelina Rodrigues sont finement choisies et soulignent à merveille les différentes ambiances. L’album s’achève sur un cahier graphique de 8 pages réservé à la première édition.

SDJuan

Tome 1 - Debry, Cyrano et moi
Scénario : BéKa & Jose Luis MUNUERA
Dessin Jose Luis MUNUERA
Couleurs : SEDYAS
Maquette : Charlotte THOMAS
Dépot légal : Juin 2022
Editeur :
Format normal
ISBN : 979-10-34765-84-3
Nombre de pages : 70

Dans un monde où l’homme est entouré de robots agissant à son service, la jeune Iséa adore sa nounou-robot Debry qui remplace une mère n’ayant pas un seul moment de libre pour s’occuper de sa propre fille. D’un tempérament plutôt solitaire, Iséa entretient aussi une relation avec Tal, sa seule véritable amie, qu’elle ne côtoie que par videocam. Sur ses conseils, Iséa consacre beaucoup de temps à se passer en boucle le film Cyrano de Bergerac. Ce fragile équilibre va brusquement basculer lorsque la mère excédée prend la décision de mettre un terme à la relation de sa fille avec la nounou-robot en se débarrassant de Debry avant que sa fille ne rentre de l’école. Iséa ne compte pas en rester là. Désormais, elle n’a plus qu’une idée en tête, retrouver coûte que coûte sa nounou, la seule personne qui lui a donné de l’affection. Accompagnée par Tilio, un camarade de classe dont elle ne va pas tarder à découvrir la véritable identité, Iséa quitte la maison familiale en direction de la ville de Tulpa sorte de refuge pour les robots sans se douter que sa mère a engagé un robot détective pour la retrouver. Mon avis : Voici une équipe d'auteurs travaillant ensemble qu'il ne faut plus quitter des yeux tant la symbiose opère entre eux. Cet album en est à nouveau la preuve avec une histoire, un conte particulièrement prenant de bout en bout.
Une mère a priori bien "humaine" qui délaisse sa fille pour son travail et sa vie privée. Une gamine qui trouve l’affection auprès de sa "nounou robot" bien présente auprès d’elle et qui entretient une relation à distance avec sa copine Tad bien plus proche et réelle en vérité qu'elle ne pouvait l’imaginer.
Un scénario habile et inventif présentant un monde mélangeant des activités et des images à la fois rétro et futuristes où les robots sont omniprésents, un conte sur les relations là où on s’y attendrait parfois le moins et qui n’hésite pas à aborder des sujets sérieux toujours d’actualité comme la différence ou la ségrégation raciale.
Un conte que José Luis Munuera a su rendre attachant, attendrissant mais aussi très dur par moments.
Son dessin rend tout palpable, même un visage de robot sans aucune expression, grâce à un beau travail sur les postures et une gestuelle qui créent de l’émotion.
Grande importance donnée à l’entre-case pour une belle fluidité générale.
Du grand art narratif au bénéfice d’un graphisme rigoureux qui accompagne parfaitement l'histoire. 
Aux couleurs, son compagnon habituel de BD, Sedyas, toujours aussi efficace dans le rendu de la lumière et des volumes.
Un très beau premier album en espérant qu'il y en a beaucoup d’autres de cette qualité en préparation. 

SDJuan

Chevauchées
Scénario : Christian ROSSI
Dessin : Christian ROSSI
Couleurs : Christian ROSSI
Dépot légal : mars 2022
Editeur : Éditions i
Collection : Sketchbook
Grand format
ISBN : 978-2-376-50018-6
Nombre de pages : 200

Dans ce livre de la collection TRAITS, dirigée par Jean Annestay pour les Éditions i, Christian ROSSI raconte au lecteur son parcours de créateur et de dessinateur de bande dessinée. 
Il se livre beaucoup dans de longs textes racontant sa vie, ses rencontres avec les grands de la BD et aussi en décrivant son travail sur tous ses albums. 
Il commence à dessiner pour repousser la solitude. 
Il dessine déjà pour Pocket Pilote en 1968. 
Il rencontre Jijé vers ses 20 ans et lui présente ses travaux. 
Il démarche pour Métal Hurlant. 
Il devient très proche de Mœbius. …
Ses récits ne suivent pas toujours la chronologie de parution de ses albums. 
C’est parfois selon ses souvenirs. 
Il avoue chercher continuellement de nouvelles techniques de dessin et ne jamais se complaire dans des habitudes. C’est sans doute la raison pour laquelle j’ai difficile à le suivre. 
Chaque nouveau titre de série d’albums est traité différemment. 
Ce livre présente toutes ces différentes réalisations au travers de beaucoup de croquis, d’illustrations et de planches de bandes dessinées… Pour la plupart inédits. 
Pour n’en citer qu’une : La pension du Docteur Eon sur 20 pages qui ne paraîtront jamais (sauf ici) puisque cet album sera dessiné par Griffo.

M.Destrée