Chroniques
Quelques-unes des BD qui nous ont le plus marqués.
N’y voyez aucun a priori, aucune prise de tête, aucune volonté de gonfler nos egos mais tout simplement l’envie de vous faire partager nos impressions de lecture.
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DOCTOR STRANGE
- Par asbl-creabulles
- Le 21/07/2017

Du sang dans l'éther
Scénario: Jason Aaron
Dessin: Chris Bachalo, Kevin Nowlan, Jorge Fornes, Leanardo Romero et Cory Smith
Encrage: Chris Bachalo, Kevin Nowlan, Jorge Fornes, Leanardo Romero, Tom Townsend, Al Vey, John Livesay, Victor Olazaba, Richard Griend, Wayne Faucher et Cory Smith
Couleurs: Chris Bachalo, Java Tartaglia, Antonio Fabela, Kevin Nowlan et Jordie Bellaire
Editeur: Panini France
Nombre de pages: 120
Dépot légal: Juillet 2017Depuis qu'Empirikul a effacé toute trace de magie dans les différentes dimensions qu’il a parcourues l’une après l’autre, le Dr Strange et ses collègues magiciens ont bien du mal à sauver le peu qu’il en reste. Les grimoires du sorcier suprême contenant ses formules magiques ne fonctionnent plus, toute sa connaissance passée de la magie ne sert plus à rien. Il doit tout réinventer, réécrire et recréer chaque sortilège et s’efforcer de retrouver avec l'aide de la Sorcière Rouge et de Wong la moindre parcelle de terre qui pourrait encore contenir de la magie ou le moindre artéfact car il en aura besoin pour se préparer à faire face à toute nouvelle menace. Il doit encore affronter Mister Misery, cette créature qui emmagasinait à sa place toute la souffrance et la douleur provoquées par les sorts que Strange utilisait. Avec si peu de magie ou d'armes magiques disponibles, il va de soi que les ennemis de Strange, notamment le Baron Mordo, Cauchemar, Satana la fille du diable, l'Orbe et enfin Dormamu vont en profiter pour régler leurs comptes avec lui. L’un après l’autre, ils vont tous affronter le sorcier suprême.
Mon avis : Suite des aventures du Dr Strange dans ses efforts pour sauver la magie sur la Terre. Il passe du coq à l'âne ou plutôt du baron Mordo à Dormamu sans relâche, sans un seul instant de répit. Les rebondissements s'enchaînent à grande vitesse et d’une manière très originale. Au scénario, Jason Aaron ne le laisse pas respirer une seconde et le résultat est plutôt jouissif. On finirait même par se demander si ce n'est pas seulement Strange qui est privé de magie quand on voit tous ceux qui en détiennent encore et qui l'attaquent sans cesse. Ou alors, leur magie manque de puissance et d’efficacité pour provoquer aussi peu de dégâts !
Les dessins efficaces de Chris Bachalo, Kevin Nowlan, Jorge Fornes, Leanardo Romero et Cory Smith épaulés par une kyrielle d'encreurs et de coloristes font de ce tome 3 un album particulièrement impressionnant. Le mélange des styles y compris sur un même épisode peut sembler parfois un peu dérangeant mais au final on en retient une aventure puissante. Certaines cases resteront même ancrées dans notre mémoire. Car cet album contient de véritables bijoux, non pas en matière de magie mais de dessins et d'illustrations. Les couleurs jouent un rôle important car sans elles, la magie s’imposerait d’une manière peut-être moins marquante. Un album qu’il faut avoir lu tant pour son scénario énergique que pour ses planches tout aussi dynamiques. Couvertures variantes en fin d'album.SDJ
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URBAN 4
- Par asbl-creabulles
- Le 20/07/2017

Tome 4: Enquête Immobile
Scénario: Luc Brunschwig
Dessin: Roberto Ricci
Couleurs: Roberto Ricci et Manolo Linares
Editeur: Futuropolis
Dépot légal: juin 2017
Nombre de pages: 62Véritable cité du plaisir où tous les désirs et fantasmes sont à portée de main, Monplaisir inventée et imaginée par l’ingénieur en robotique Springy Fool cache bien des secrets. Mais lorsque des "terroristes" mettent en péril la rentabilité de cet immense parc d’attraction, rien ne va plus. L'assemblée des administrateurs réclame d’urgence l’intervention d’une équipe d'enquêteurs qualifiés et compétents car les investigations menées par Springy Fool ne semblent pas porter leurs fruits et manquent visiblement d’impartialité. Nouveau venu au sein de la brigade des Urban Interceptors, Zachary Buzz pourtant le seul qui semble s'y consacrer de manière sérieuse se retrouve assigné à résidence dans son appartement sous prétexte d’avoir publiquement tenu tête et désobéi à Springy Fool. Malgré son jeune âge et son manque d'expérience, il semble pourtant être l'homme de la situation. Bravant sa mise à l’écart, il va ainsi déjouer toutes les interdictions de poursuivre son enquête et mettre à profit son droit d’accès aux archives de Monplaisir, en particulier aux vidéos. Comprendre la mort de Niels Colton va vite devenir une obsession. Il va donc visionner depuis les premières vidéos de Niels enregistrées par A.L.I.C.E., le système d’exploitation du parc, et découvrir que la mère de Niels apparaît de plus en plus comme la clé de bien des questions.
Mon avis: Avec l’arrivée du tome 4 ("Enquête immobile") de la série Urban, Luc Brunschwig nous revient en force après son passage sur XIII Mystery tome 11 (Jonathan Fly) et la fin tant attendue de la Mémoire dans les poches. On aura attendu trois ans pour suivre les aventures de cette citadelle du plaisir, "le dernier endroit où ça rigole dans la galaxie" et cela en vaut vraiment la peine. En fait on ne rigole plus trop à Monplaisir où se déroule désormais une enquête bien sombre sur le meurtre de Niels Colton. Luc Brunschwig lève le voile sur les débuts de la cité en 2046 pour revenir en 2056 au moment de l'enquête. On remonte le temps grâce à Zach Buzz qui dispose d’un accès aux archives pour découvrir les débuts de Springy Fools, cet homme de génie qui avait, avouons-le, de gros problèmes avec la gente féminine, mais aussi la naissance de Niels Colton aujourd’hui "disparu". Par flashbacks successifs et bien ordonnés, Luc Brunswig nous permet d’en apprendre beaucoup sur Monplaisir et ses héros, sans toutefois nous apporter toutes les réponses attendues. Si on reste un peu sur notre faim, force est de constater que Luc Brunschwig maîtrise parfaitement le sujet et sait comment nous faire languir, avec plaisir. Car c’est dans un style jubilatoire qu’il nous tient en haleine de bout en bout. Les faits se suivent et ne se ressemblent pas, son scénario tient la route d’une manière plutôt saisissante et bluffante.
Les dessins de Roberto Ricci sont tout simplement de toute beauté. Les personnages deviennent de plus en plus familiers et succulents au fur et à mesure qu’on les "côtoie" au fil des pages, au point qu’on va regretter de devoir les quitter dans le prochain et dernier album de la série. Springy Fool, Mr Membertou, Madame Colton et bien d’autres personnages secondaires sont tous charismatiques. Roberto Ricci est en symbiose avec le scénariste pour nous offrir un nouveau tome de toute beauté, tant dans les scènes drôles ou émouvantes que dans des situations plus dures. Et la mise en couleurs de Manolo Linares est réellement exceptionnelle par l’utilisation de divers tons et nuances apportant clarté et lisibilité au récit dans le respect du travail du dessinateur.
Un bel album qui justifie amplement que cette série devienne également un incontournable de la BD comme "Le pouvoir des innocents" ou "La mémoire dans les poches".SDJ
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L'ÉTÉ EN PENTE DOUCE
- Par asbl-creabulles
- Le 19/07/2017

Scénario : Pierre Pelot
Dessin : Jean-Christophe Chauzy
Couleurs : Jean-Christophe Chauzy.
Dépot légal : juin 2017
Editeur : Fluide Glacial
Nombre de pages : 104C'est l'été, chaud, très chaud, trop ! Stéphane Leheurt, dit Fane, achète ou plutôt rachète à un compagnon de beuveries, Lilas, pour quelques billets, un pack de bières... et un lapin congelé volé au supermarché. Lilas, belle plante, moins sotte qu'il n'y paraît, mais bien paumée, quitte le HLM où ils étaient voisins pour le rejoindre dans la maison dont il vient d'hériter. La maman de Fane est morte, il l'a appris dans le journal. Dans leur petite maison avec jardinet, entouré des garages Voke, il retrouve son aîné, Maurice, dit Mo, "dont les cases se sont emmêlées" suite à un accident dramatique et une trépanation qui lui a laissé de lourdes séquelles. Lilas rêve d'un bonheur simple, une maison, un jardin, des enfants.... Mais voilà, il fait chaud, très chaud, trop, l'environnement, les voisins, leurs convoitises, la poisse, les personnalités fragiles vont en décider autrement, et l'été glissera en pente douce jusqu'au chaos final.
Mon avis :
Ce fut un roman de Pierre Pelot en 1980, un film en 1987 avec la regrettée Pauline Lafont, une pièce de théâtre aussi et aujourd'hui une bande dessinée de fort belle facture. S'il y a de la chaleur, qui transpire de partout au travers des pages, il y a aussi une magnifique lumière, rendue par le dessin, je risquerais à écrire impressionniste, de Jean-Christophe Chauzy. Et puis il y a des personnages, tous plus paumés les uns que les autres, qui espèrent, qui rêvent, qui convoitent, qui essayent d'aimer, qui ont des pulsions et qui boivent pour calmer une soif inextinguible, et qui manipulent et qui vont tout doucement, mais sûrement, glisser vers la tragédie. C'est très lent, c'est très trash, mais c'est très beau.
Il existe deux versions : l'une chez Fluide Glacial, l'autre chez Canal BD. J'ai opté pour la seconde. Elle est agrémentée d'une interview des deux auteurs et chose assez originale pour le souligner, une interview des personnages !! Elle est gratifiée également d'un hors-texte, un ex-libris numéroté (sur 1200 exemplaires) et signé par Chauzy. -
L'HOMME QUI N'AIMAIT PAS LES ARMES A FEU
- Par asbl-creabulles
- Le 19/07/2017
Tome 4/4. La loi du plus fort
Scénario: Wilfrid Lupano
Dessin: Paul Salomone
Couleur: Simon Champelovier
Editeur: Delcourt
Nombre de pages: 64
Dépot légal: juin 2017.Début du XXe siècle. C'est à Washington DC que tout semble converger, qu’il s’agisse de l'avenir des territoires navajos, de la légalisation des armes à feu, du droit pour chacun de pouvoir se défendre et du même coup de posséder une arme. L'avocat Byron Peck, Knut Hoggaard ainsi que la belle Margot de Garine vont devoir changer leur fusil d'épaule, car à Washington tout se joue avec des signatures, de l'argent, beaucoup d'argent, les lobbyistes étant prêts et n’hésitant pas à tout faire pour s'imposer par tous les moyens. En un mot, c’est la finance qui fait la loi ! Et ici, c'est le "stock ticker" qui décide de qui gardera sa fortune ou la perdra, n'ayant comme langage qu’un tic tic bien plus rapide et efficace que toute arme à feu pour annoncer les derniers cours de bourse. Quel rôle déterminant va donc jouer chacun des acteurs de cette révolution à l’origine de la transformation des États-Unis et qui donc va s'approprier les lettres échangées entre James Madison et Thomas Jefferson pour tenter de changer le cours de l'histoire en matière de législation sur les armes à feu aux USA ?
Mon avis: Vous pensiez connaître l'histoire des États-Unis d'Amérique ? Grâce à Wilfrid Lupano vous allez en découvrir une nouvelle version. Globalement un rien moins drôle que les albums précédents, même si on imagine bien le climat qui devait régner à l'époque et la rapidité avec laquelle une affaire pouvait se jouer. Far West était plutôt synonyme de Wild West. Avec ce dernier tome, Byron Peck et Knut Hoggaard vont avoir affaire pour la dernière fois à Margot de Garine et le territoire navajo risque bien de passer entre de très mauvaises mains. Des territoires indiens bradés, des armes à profusion, des trahisons à volonté, un choc des cultures, une fierté bien ou mal placée, tout se concentre dans ce dernier album. Une chose est sûre, tout le monde apprend de ses erreurs et la fin de la série risque bien d'en surprendre plus d'un.
Les dessins de Paul Salomone nous font voyager dans l'Amérique des plaines, des saloons, des indiens, des cow-boys, des colts, etc. On sent bien qu'il s'amuse, qu'il prend son temps pour nous faire vivre cette aventure épique où tous les coups sont permis. Ses personnages presque caricaturaux, des visages expressifs, des décors réalistes dignes des meilleurs westerns, des cases énergiques, posées ou plus tendres vont nous faire regretter, à coup sûr, que c'est déjà le dernier tome. Sans oublier le travail remarquable de Simon Champelovier qui réussit à donner encore plus de consistance aux personnages ou aux décors et à rendre ces pages encore plus belles et plus claires.SDJ
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Les TRAQUEURS
- Par asbl-creabulles
- Le 18/07/2017
Tome 1: l'arme perdue des dieux
Scénario: David Muñoz
Dessin: Tirso Cons
Couleurs Felideus
Couverture: Tirso et Javier Martin.
Dépot légal: Juin 2017
Nombre de pages: 57Durant son enfance, Jonas a toujours été passionné par la faune et la végétation de la jungle. Depuis que son père a disparu, il n’a cessé de progressé dans ses connaissances mais est sujet à des cauchemars fréquents. Recueilli par son oncle, Sir Arthur Bennet, il s’est toujours vu opposer un refus lorsqu’il demandait de pouvoir partir comme son père à la découverte de la Nouvelle Espagne. Quant à son oncle, il ne s’intéresse à ces territoires que pour mettre la main sur le "Cerbère des dieux", une créature mythique sortie des légendes mayas et censée assurer l’invincibilité ! A ses yeux, elle pourrait changer le monde. Alors qu’il reçoit à son domicile londonien un couple d’intrépides aventuriers, le capitaine Rodrigo et son épouse Mara, des Italiens font soudain irruption. C’est Jonas qui met les agresseurs en fuite. Mais Sir Arthur Bennet a vite compris que d’autres personnes s’intéressent de près à cette créature et décide de monter une expédition. Pour cette mission qui s’annonce périlleuse, il fait appel à Rodrigo Toledano, capitaine du navire affrété par la Royal Geographic Society, et son épouse. Et même s'il ne voulait pas emmener Jonas avec lui, celui-ci ne lui laissera pas le choix étant au courant de toute l'histoire. En fait, il va même rapidement devenir un atout indéniable. Mais sur place, rien ne va vraiment se dérouler comme prévu. Car si les hommes sont armés jusqu'aux dents, ils ne se rendent pas compte de ce qui les attend en Nouvelle Espagne.
Mon avis: Sous forme d'un journal intime, David Moñoz nous entraîne dans une grande aventure sur fond de guerre entre Anglais et Hollandais pour les routes maritimes, de pirates et de légendes aztèques. Le traité de Westminster étant au centre de cette aventure, l'Angleterre et les nouvelles terres d'Amérique constitue la trame de ce récit palpitant bourré de rebondissements. Jonas en est le héros principal. Ses cauchemars, les extraits de son journal intime, de nombreux flashes-back ainsi que son coup de foudre pour Mara, un fruit interdit, viennent étoffer l’intrigue d’un récit déjà bien fourni.
Les dessins de Tirso Cons cassent un peu les codes habituels de la BD avec des illustrations pleine page surprenantes, on dirait presque des tableaux, entrecoupées de petites cases bien ciblées, donnant un ensemble très réussi. Tirso transmet une très grande énergie dans ses dessins, aussi bien lorsqu’il s’agit d’actions que de scènes posées comme un paysage ou un navire en pleine mer. Le résultat est très convaincant. Les personnages sont hauts en couleurs, on reconnaît tout de suite sa griffe, son style. La mise en couleurs de Felideus est remarquable et accentue l’aspect peinture des planches en donnant de la profondeur au dessin. Il joue avec les tons parvenant à faire ressortir les personnages même dans les scènes plongées dans l'obscurité. Les paysages, les scènes en mer ou dans la brume sont simplement époustouflantes. Un premier tome prometteur ! (cycle prévu en trois tomes). SDJ
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INHUMAINS vs X-MEN
- Par asbl-creabulles
- Le 18/07/2017
Chapitre 1
Scénario: Jeff Lemire et Charles Soule
Dessin: Leinil Francis Yu
Encrage: Gerry Alanguilan
Couleur: David Curiel
Editeur: Panini France
Dépot légal: Juin 2017
Nombre de pages: 48.Créés depuis des millénaires par les Krees pour en faire des armes vivantes, oubliés par leurs créateurs, ils ont réussi à évoluer ou d'autres auraient échoué. Manipulés depuis bien trop longtemps, les Inhumains ont enfin réussi à se défaire de toute contrainte. Membres de la famille royale, Black Bolt, Médusa, Crystal, Gorgon, Triton, Karnak et Maximus le fou sont parvenus tant bien que mal à préserver leur race de tout contact extérieur durant des décennies. Mais si la rencontre avec les humains et les surhumains a causé bien des malheurs et des pertes dans leurs rangs, elle ne leur a apporté que peu d’avantages. Kidnappé et considéré comme mort puis remplacé par un Skrull, Black Bolt a enfin pu rejoindre sa famille. Mais il a dû affronter Thanos et lors de cet affrontement les brumes tératogènes ont été libérées sur la Terre. Principale source de transformation des inhumains ordinaires ayant apparence humaine en des êtres dotés de nouveaux pouvoirs, ces brumes ont entrainé la mutation de tous les descendants d'inhumains qui ignoraient leur lien de filiation avec eux. De leur côté, les X-Men ont également affronté des ennemis plus redoutables les uns que les autres. Eux aussi ont compté d'innombrables morts dans leurs rangs, notamment l'Epervier, Banshee, Phénix et tant d'autres qu'il serait impossible de tous les nommer. Ces deux "races" s'entendaient, se côtoyaient sans trop de problèmes jusqu'à ce que les brumes viennent directement menacer la race des mutants, les éliminant lentement mais sûrement. Une entente a été conclue en vue de trouver rapidement un remède à cette menace pour les X-Men et les autres mutants. Cherchant à sauver les mutants, Cyclope des X-Men s'est mis en tête de neutraliser et détruire toutes les sources de ces brumes. Il a presque réussi sa mission, allant jusqu'à affronter Black Bolt des Inhumains en personne. Mais il y perdra la vie sans avoir anéanti toutes les sources des brumes tératogènes qui vont continuer de menacer les mutants. Lorsque le Fauve, le principal scientifique surdoué, annonce qu'il n'y a plus aucun espoir et que toute nouvelle exposition à ces brumes serait fatale pour les X-Men et ses congénères, il n'en faudra pas plus pour que les plus puissants d'entre eux comme Emma Frost, Magneto ou Wolverine exigent un vote proposant soit de tout faire pour détruire cette dernière source de tératogène soit de laisser mourir les mutants. La bataille semble donc inévitable puisque certains d'entre eux avait déjà un plan de ce type en tête, même Tornade !
Mon avis : Jeff Lemire et Charles Soule sont aux commandes de ce nouvel affrontement qui se situe immédiatement après les épisodes Civil War II. Les X‑Men m’avaient paru peu réactifs et plutôt sur la défensive rien qu'à voir la décision de Storm (Tornade) de transférer les mutants de l'école Jean Grey dans les limbes. Cette fois-ci, ils passent à l'attaque. Storm à la tête des Extraordinary X-Men et Emma Frost à celle des Uncanny X-Men vont utiliser tous les subterfuges pour y arriver. Les scénaristes installent l’intrigue et disposent les pions pour cet affrontement qui s'annonce violent. Représentant la plus grande menace du côté des Inhumains, Karnak et Black Bolt (Flèche Noire) sont directement visés et neutralisés d'une manière assez originale. On se demande même comment Cyclope n'y avait pas pensé plus tôt. En charge des dessins, Francis Lionel Yu (Avengers, Civil War, Secret Invasion, X-Men, etc.) illustre ce phénoménal crossover avec brio. Ayant travaillé sur plusieurs séries, il maîtrise chaque personnage à la perfection. Les scènes de combat sont superbement mises en image, multipliant les prises de vue sous des angles variés dans de somptueux décors. On sent déjà que Karnak a découvert diverses failles et faiblesses, que le revenant Elixir et Fantomex sont incontrôlables, et que les plus puissantes mutantes télépathes sont à pied d'œuvre. Tout est déjà en place pour nous tenir en haleine. Il reste à espérer que la suite sera du même niveau.
Si vous voulez en savoir plus sur les Inhumains, cette intégrale qui vient de paraître est faite pour vous ! -
SONORA
- Par asbl-creabulles
- Le 17/07/2017
Tome 1 La vengeance
Scénario: Jean-Pierre Pécau
Dessin: Benoît Dellac
Couleur Scarlett Smulkowski
Couverture Nicolas Siner
Nombre de pages: 56.
Dépot légal: Juin 2017Hsitoire:
Maximilien Bonnot n’est pas sorti indemne de la révolution de 1848 où son frère a perdu la vie. Fuyant la France, on pourrait croire qu'il est venu en Californie à San Juan Del Sur comme tant d’autres aventuriers partis à la recherche du paradis sur terre et du bon filon, celui de l'or ! Mais il n'en n'est rien, il est ici pour tout autre chose, pour se venger. San Juan Del Sur n'est que la première étape de son périple californien où il doit avant tout survivre et retrouver les traces de ses prochaines "victimes". Si le hasard va l'aider à les trouver, la mission qu'il s'est fixée n'en est pas pour autant achevée. Sur place, il trouvera du travail auprès du général Freney, sur recommandation de M. Beaver, un représentant/marchand d’armes auquel il a sauvé la vie à bord du bateau qui transportait la marchandise que Beaver venait justement proposer au général. Mais nouveau dans la région, Maximilien va avoir besoin de toute l'aide possible pour retrouver un certain Fauchevent. C'est surtout auprès de Miss Lola, la vedette du saloon où elle exécute sa célèbre "danse de l'araignée", qu'il va en trouver. Car Miss Lola est également la fiancée du général et du coup elle connaît presque tout le monde. Mais si elle aussi cherche à se venger, sa vengeance est surtout dirigée contre les hommes d’une manière générale.
Mon avis : Encore une nouvelle histoire de vengeance, encore un nouveau western vont dire certains, mais le récit est tellement bien amené qu'il serait dommage de s'en priver. Car cette BD est aussi l'occasion de nous relater l’histoire de cet afflux de migrants, français et de bien d’autres nationalités, à la fin du XIXe siècle vers une région où tout semblait possible, le bon comme le pire, évidemment. Jean-Pierre Pécau nous relate avec brio cette frénésie, cette ruée vers l'or dans laquelle tous les coups sont permis. Il y a même un général qui, avec l’aide de Maximilien, va essayer de maintenir un peu d'ordre et de discipline, sachant très bien que lui non plus n’est pas là uniquement pour les beaux yeux de Lola Montez alias Miss Lola. Les dessins de Benoît Dellac sont une parfaite illustration du genre western, avec une atmosphère tantôt poussiéreuse, tantôt glauque voire trépidante lors des scènes se déroulant au saloon ou lors des règlements de compte. Les personnages sont eux aussi bien typés et aisément reconnaissables et les décors intérieurs et extérieurs sont bien reproduits. La mise en couleurs réalisée par Scarlett Smulkowski respecte le travail de Dellac et donne de la profondeur juste là où il faut. Une histoire intéressante prévue en trois tomes.SDJ
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BATMAN Rebirth
- Par asbl-creabulles
- Le 17/07/2017
Tome: 1: Mon nom est Gotham
Scénariste: Tom King, Scott Snyder
Dessinateur: David Finch, Mikel Janin, Ivan Reis
Encreurs: Matt Banning, Danny Miki, Sandra Hope, Scott Hanna, Joe Prado, Oclair Albert
Coloriste: Jordie Bellaire, June Chung, Marcelo Maiolo
Editeur VF: Urban Comics
Nombre de pages: 192
Dépot légal: Juin 2017Il est de notoriété que Robin est le partenaire et principal compagnon d’armes de Batman. En réalité, ils ont été plusieurs à porter ce nom et Batman a toujours eu pour habitude de se charger personnellement de leur formation, moyen pour lui de préserver sa soif de leadership. Mais cette fois, il semble qu’il envisage de s’y prendre autrement avec Duke Thomas car ce dernier lui a sauvé la vie après leur combat contre le Sphinx. Duke a également perdu ses parents qu’il a vus se transformer en zombies au terme d’un combat acharné contre le Joker et il a même fait partie du gang dit des Robin. Plus indépendant que ses prédécesseurs, Duke n'a pas besoin de Batman pour exister et s’en sortir dans la vie, même s’il ne rejette pas complètement l'idée de travailler aux côtés du Chevalier Noir. Lorsque deux êtres surhumains se présentent à Batman pour bénéficier de ses conseils, celui-ci ne sait pas trop quoi en penser. Il va donc s'y prendre autrement : il décide de surveiller Gotham et Gotham Girl, de les observer et de les évaluer sur la durée. Il a bien conscience que la cité de Gotham est bien trop étendue et bien trop dangereuse pour qu’il puisse s’en occuper seul ou avec le soutien de la seule bat-family, surtout lorsqu’il s’agit d’affronter des surhumains tapis dans l’ombre tels que Psycho-Pirate et Hugo Strange. Au fait, ces derniers n'étaient-ils pas sous les ordres d'une certaine Amanda Waller qui gère en secret les redoutables agents de la Suicide Squad, pour la plupart d’anciens criminels dont elle a pris le contrôle grâce à une bombe miniature implantée dans leur nuque ? Les deux nouveaux venus vont vite s'en rendre compte et d'une manière complètement inattendue, tout comme Batman qui va devoir affronter de nouveaux adversaires.
Mon avis: Le titre "Mon nom est Gotham" se révèle un bon choix pour ce nouveau départ "DC Rebirth" mettant en scène un Batman plus calme, plus ouvert mais plus défaitiste qu'à son habitude. En fait, le scénario s’appuie sur le renouveau entamé lors de l’épisode DC Renaissance. Des humains se sont procurés d’immenses super-pouvoirs pouvant vite devenir incontrôlables entre de mauvaises mains, et Batman a adopté une nouvelle attitude à l’égard de Duke, ce jeune homme déniché dans la bande des Robin qui va lui apporter une aide considérable. On comprend vite que cette renaissance fusionne l'ancien univers DC avec la relance des "New 52", en reprenant d'anciennes trames, d'anciens personnages, ou personnages secondaires pour repartir d'un nouveau pied. Pour mieux comprendre, il est fortement conseillé de lire l’album "DC Rebirth" paru en souple et en version cartonnée (voir ici). Toutes les séries vont être concernées et affectées par cette renaissance. On y découvre aussi des indices ayant un lien direct avec les Watchmen, rien que cela ! Le scénario est noir et prenant. Dans un premier épisode, Tom King nous fait découvrir l’un des plus effrayants super-vilains qui va démontrer à Batman et Alfred que la vie est un éternel recommencement. La suite de l’album présente tout un univers autour des monstres contrôlés, ou qui devraient l'être, par Amanda Waller et l'arrivée d’autres "nouveaux monstres", poussant plusieurs habitants à jouer les kamikazes en faisant à chaque fois davantage de victimes.
Au dessin, on retrouve la fine fleur du comics. David Finch, à lui tout seul, c'est déjà exceptionnel ainsi qu'Ivan Reis. Comme à son habitude, DC fait appel aux plus "bankable" pour les premiers numéros, mais la surprise vient de Mikel Janín (qu’on avait déjà pleinement apprécié sur la série Grayson) dont le style est tout aussi bon, voire davantage "artistique" ! Un réel plaisir donc pour les yeux. Ils ont travaillé à deux et nous offrent des planches d'une énergie incroyable, agrémentées de prises de vues, de cadrages à couper le souffle tout en maintenant un trait d’une finesse remarquable. On est vraiment impressionné par les pages à cases multiples ou les splashs (illustrations pleine page) qui pourraient chacune faire office de couverture tellement elles sont belles et efficaces. Saluons aussi la qualité de la mise en couleurs confiée à Jordie Bellaire, June Chung, Marcelo Maiolo et de l'encrage réalisé par Matt Banning, Danny Miki, Sandra Hope, Scott Hanna, Joe Prado, Oclair Albert.
Comme souvent, Urban a placé en début d’album un texte introductif pour présenter la série et ses personnages principaux mais cette fois, nous bénéficions en plus en fin d’album d’un cahier reprenant toutes les couvertures et leurs variantes, la plupart incroyablement belles !
Cet album existe également en version souple contenant en supplément les débuts de la série Nightwing Rebirth 1 et Detective Comics Rebirth 1 ainsi que la Variant Cover dessinée par Tim Sale de l’album édité par Canal BD en tirage limité.SDJ


