Chroniques
Quelques-unes des BD qui nous ont le plus marqués.
N’y voyez aucun a priori, aucune prise de tête, aucune volonté de gonfler nos egos mais tout simplement l’envie de vous faire partager nos impressions de lecture.
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MJÖLLNIR - Un Monde sans Dieux
- Par asbl-creabulles
- Le 03/07/2016
Tome 3: Un monde sans Dieux
Scénario : Olivier PERU.
Dessin : Pierre-Denis GOUX.
Couleurs : Elodie JACQUEMOIRE.
Editeur: Soleil.
Dépot légal: Juin 2016.Histoire:
Les dieux de l'Asgard ne sont plus. Seul le nain Thor, dieu du Tonnerre, a survécu. Mais c’est un dieu totalement dépassé par les événements et qui plus est manquant de confiance en soi. Et pourtant, l’ensemble du Midgard (la terre des hommes) converge vers lui et vient lui demander de l'aide, que ce soit pour obtenir sa protection ou plus simplement pour assécher une pleine inondée après de fortes pluies. Mais il a beau se démener, il ne peut aider tout le monde. Tout se bouscule depuis qu'il a hérité des pouvoirs surpuissants de Thor et de son marteau Mjöllnir façonné dans un métal qui le lie aux Walkyries. Celles-ci viennent d’ailleurs lui prêter allégeance, ce qui ne sera pas de trop au moment où les géants autrefois pétrifiés par Thor avec l'aide d'Odin se sont réveillés et écrasent tout sur leur passage. Thor n'a pas d'autre choix que l'affrontement direct mais malgré toute sa puissance, il en ressort mortellement blessé. Qui peut bien se cacher derrière les géants des plaines? Humains, Elfes, Orcs et Nains vont devoir s'unir pour les vaincre mais chacun a bien conscience qu’il n’y a guère d’espoir sans l’aide du dernier dieu d'Asgard, pour le moment invalide. Heureusement, une sorcière semble connaître un remède capable de le remettre sur pied, mais celui-ci a un prix.

Mon avis: Avec ce troisième tome s’achève en toute beauté une série qui a rencontré un vif succès, salué dès la parution du premier album en 2013. Olivier Peru nous propose un récit captivant, sur un scénario solide, inspiré – sous une forme largement revisitée – de la mythologie du panthéon des dieux nordiques, qui fait se côtoyer nains, elfes et humains sans oublier les célébrissimes Loki, Odin, Thor et les plantureuses déesses guerrières plus connues sous le nom de Walkyries. Si chacun de ces peuples voudrait mener une vie normale, ils vont en fait s’épuiser dans des guerres impitoyables avant de finalement devoir s'unir pour vaincre un ennemi commun.

Habitué à ce genre d'univers, Pierre-Denis Goux révèle une nouvelle fois tout son talent d’illustrateur. Il est clair que l’heroic fantasy n’a plus aucun secret pour lui. Le soin et le détail apporté au cadre, aux décors et paysages, aux géants de pierres, aux autres personnages – nains, elfes, humains – ainsi qu’à leurs costumes, accessoires, armes, etc. est saisissant. On est vraiment impressionné par les scènes de bataille, les visages menaçants, les créatures étranges et effrayantes qui en imposent et surgissent au détour d’une case ou d’une page. Fan de comics, j’ai aussi apprécié les clins d’œil de Goux aux super-héros de l’univers du comics américain. Des couleurs d'Elodie Jacquemoire qui s'accordent parfaitement au dessin détaillé de Pierre-Denis Goux. Une trilogie vivement recommandée aux fidèles du genre mais aussi à tous ceux qui souhaitent découvrir l’univers si particulier de l’heroic fantasy et de ses grands récits épiques.
SDJ
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TROLLS DE TROY 21
- Par asbl-creabulles
- Le 29/06/2016
L'or des Trolls.
Scénario : Christophe Arleston.
Dessin : Jean-Louis Mourier.
Couleurs : Claude Guth.
Editeur: Soleil.
Dépot légal: Juin 2016.Histoire:
Waha n'hésite pas une seconde pour protéger les deux petits trolls, Gnondpom et Tyneth, d'une chute certaine dans la rivière tout près de son village. Elle promet aux trois humains qu’elle a surpris en pleine recherche d'or et qui les ont pris en otages que les Trolls les laisseront tranquilles pendant leur prospection s’ils acceptent de libérer les enfants. Mais c'était oublier l’intérêt et l’avidité des humains pour ce précieux métal. Aussitôt, la rumeur s’est propagée parmi eux de village en village jusqu'à Eckmül. Désormais, la ruée vers l'or est en marche et rien ne semble pouvoir l'arrêter. Les dégâts provoqués par cette arrivée massive de chercheurs d'or vont être bien plus dévastateurs que tout ce qu'aurait pu imaginer Waha. Et les humains vont même bénéficier d’une stratégie de départ massif des Trolls initiée par deux femmes, Shanelle et Erwicque, qui comptent bien monnayer leur protection. Elles ont tout simplement eu l’idée d’asperger les territoires des Trolls de parfums récupérés dans leur propre fabrique d'Eckmül. Confrontés à des senteurs insupportables pour eux, Waha et les Trolls de son village doivent fuir au plus vite. Ils décident d’aller demander conseil auprès du vieux sorcier Waderĕh qui, d’après la notoriété publique troll, a toujours une solution à proposer. Mais cette fois, Waha a également une idée en tête… La réplique des Trolls ne va pas tarder!

Mon avis: A l'époque des traders, des fluctuations boursières, des crises financières, etc., Arleston nous donne une petite leçon d’économie en nous proposant sur le mode humoristique une méthode pour casser un marché malsain qui va se retourner contre les spéculateurs sur l'or. Une aventure comme à son habitude guillerette et entraînante d’une série qui en est déjà à son tome 21, sans qu'on s'en rende compte tant les aventures de ces Trolls bien particuliers nous font passer de bons moments de lecture. Une aventure un rien moins violente que les albums précédents mais toujours aussi animée et délirante. Les dessins de Mourier n’ont rien perdu de leur efficacité, le trait est toujours aussi vif et expressif, allant parfois jusqu'au burlesque pour donner plus de poids à chaque scène, constamment à la recherche de la meilleure gestuelle, mimique et situation volontairement exagérée pour notre plus grand plaisir. On pourrait s'arrêter là mais ce serait incomplet car les couleurs à dominante chaude de Claude Guth sont en totale symbiose avec le dessin auquel elles donnent de la profondeur tout en contribuant à le rendre clair et lumineux pour une lecture des plus agréables.
SDJ
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All-New X-Men Hors série 1
- Par asbl-creabulles
- Le 28/06/2016
Tome 1: Le procès d'Henry McCoy; Fléau un jours, Fléau toujours.Scénario : Bryan Michael Bendis; Christopher Yost
Dessin : Sara Pichelli, Mahmud Asrar, Stuart Immonem, Kris Anka, Chris Bachalo, david Marquez et Frazer Irvin; Jorge Fornès.
Encrage : Wade Von Grawbadger, Tim Townsend et Mark Irwin.
Couleurs: Marte Garcia, Jason Keith, Chris Bachalo et Frazer Irvin.
Editeur: Panini Comics.
Dépot légal: Juin 2016.
Première partie: Après avoir fait venir tout droit du passé les premiers X-Men, Hank McCoy est convoqué pour une mise au point devant ses équipiers, les X-Men de Tornade. Ils n'ont pas vu d'un bon oeil le fait qu'il se soit permis de prendre seul cette initiative qui aurait pu anéantir l'existence même des X-Men et mettre en péril le continuum espace-temps. Ils lui en veulent tous d'avoir agi sans les consulter au préalable alors que lui ne comprend pas le problème estimant que son acte aurait pu sauver non seulement le Professeur Xavier d'une mort inéluctable mais aussi celle du Cyclope adulte. Dès lors, il doit faire face à ce qu'il juge être un procès.
Seconde partie: Le pouvoir du cristal de Cyttorak est de retour, ce qui n'annonce rien de bon car cette entité mystique néfaste veut réinvestir un corps pour propager le chaos sur Terre. Après avoir donné le pouvoir que l'on connaît au Fléau (Caïn Marko, le demi-frère du professeur Xavier), elle a ensuite investi le corps de Colossus avec les répercussions que l’on connaît sur ses relations avec les X-Men et en particulier avec sa sœur Illyana, alias Magik. Tous convoitent la puissance du cristal mais Piotr Raspoutine, alias Colossus, qui l'a récemment vécu en connaît les dangers, surtout si elle tombe entre de mauvaises mains comme ce fut le cas avec Caïn Marko. Depuis la mort de son frère tué par Cyclope alors habité par la puissance du Phénix avec toutes les dérives que cela peut entraîner dans la tête d’un mutant, Caïn n'a plus qu’une idée en tête: prendre sa revanche. Mais ce que le Fléau ne sait pas, c'est que le Cyclope qu'il recherche n'est plus. Qui arrivera à s'emparer de cette puissance plus que néfaste pour la Terre et ses X-Men qui vont, du coup, se retrouver en première ligne.
Mon avis: Un numéro indispensable pour nous donner le point de vue du reste de l'équipe sur la venue impromptue des anciens X-Men décidée unilatéralement par Henry McCoy alors qu'il fait partie d'une équipe avec ses règles bien définies, et nous annoncer le coming out du tout jeune Bobby Drake, alias Iceberg et du coup de sa version adulte également. Le second épisode annonce le prochain retour du Fléau et nous fait vivre les retrouvailles de Magik, alias Illyana Raspoutine, et son frère Colossus, alias Piotr Raspoutine, d’une manière rapide et un peu simpliste alors que tout semblait les séparer avant Secret Wars. Au lieu de ce genre d’artifice pour les réconcilier à la suite des événements qu’on connaît, on aurait préféré un scénario un peu plus élaboré pour des personnages d’un tel niveau. L'affrontement final ouvre-t-il de nouvelles perspectives, annonce-t-il de nouveaux développements? Je l'espère et en attend beaucoup, sinon quel serait l'intérêt d'un tel épisode?
Côté dessin, on en a pour son argent, un peu à titre de compensation car l’ensemble est de très bonne facture, voir la qualité indéniable des dessinateurs présents: Sara Pichelli, Mahmud Asrar, Stuart Immonem, Kris Anka, Chris Bachalo, David Marquez, Frazer Irvin et enfin Jorge Fornès pour la seconde partie, et rend le récit très plaisant à suivre. Vous l'aurez compris, ce X-Men hors série n'est pas l'indispensable du mois même s'il clôture l'avant Secret Wars chez Marvel Now. Je vous conseille vivement d'aller faire un tour vers les mensuels des séries X-Men, Inhumains ou Avengers qui sont bien plus efficaces et intéressants.
SDJ -
ANDROÏDES
- Par asbl-creabulles
- Le 25/06/2016
Tome 1: Résurrection.
Scénario : Istin, Jean-Luc..
Dessin : Hervás Millán, Jesús.
Couleurs : Héban, Olivier.
Editeur:
Collection: Anticipation
Dépot légal: Juin 2016.
Nombre de planches: 60Histoire:
Une pluie de météorites, en réalité des morceaux et débris de la planète Mars, s’est abattue sur New York, faisant plus d'un millier de victimes et des dégâts aux conséquences catastrophiques. Et comme si cela ne suffisait pas, sur leur trajet se trouvait Tesla, un satellite faisant office de banque de données regroupant toutes les informations terrestres, en particulier les dernières traces de la race humaine telle qu’elle existait il y a un demi-siècle. Car entretemps les humains sont devenus immortels mais stériles, et cela grâce à ou à cause d’une petite pilule miracle de couleur bleue.

Désormais, ce satellite n’est plus qu’une épave quelque part sur terre. C’est le meurtre pour le moins étrange de Léonard Newman, le directeur du Musée Comics-Art, qui va tout bouleverser. Chargé de l’enquête, l'agent Liv retrouve un certain Miller, l’une des connaissances de Newman. Avant d'être abattu à son tour, Miller a pu lui révéler que Léonard a été assassiné au seul prétexte qu’ils sont entrés, Léonard, lui et Mlle X, dans l'épave du Tesla et y ont téléchargé un fichier top secret contenant notamment des révélations sur cette pilule bleue miraculeuse. C’est alors qu’un autre événement d'une importance planétaire vient de se produire: une femme nommée Anne Hopkyns est enceinte, ce qui n'était plus arrivé depuis 500 ans !

Mon avis: Un bon récit d'anticipation comme on n'en avait plus lu depuis bien longtemps sur un thème d’actualité – la place des androïdes parmi les humains – surtout si l’on a vu et aimé les films de la saga "Terminator" ou la série "Les Chroniques de Sarah Connor" et plus récemment la très bonne série suédoise "Real Humans" mettant en scène des robots androïdes appelés hubots utilisés comme domestiques, ouvriers ou compagnons. Mais quel peut être l’avenir des humains même si, à l’origine, les androïdes ont été créés pour aider et protéger la race humaine ? Une très bonne intrigue concoctée par Jean-Luc Istin, un auteur très prolifique mais toujours sans sacrifier la qualité, pour tous les amateurs ou passionnés du genre. Une histoire surprenante par l'originalité des thèmes choisis, mais surtout par l’originalité de son traitement et de sa publication – plusieurs tomes dans l’année – ce qui est un bon moyen d’en rendre la lecture plus aisée et de fidéliser les lecteurs.
Jesús Hervás Millán nous propose des dessins saisissants tombant juste et s'accordant parfaitement à l'histoire autant les scènes situées dans l’espace, comme la chute des météorites, que les divers engins, véhicules et vaisseaux en suspension dans le vide, les villes du futur ou les nombreux personnages tous pittoresques et expressifs. Si parfois les couleurs paraissent un peu trop digitales, pour une fois elles s’accordent parfaitement avec ce récit futuriste.
SDJ
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Justice League 9
- Par asbl-creabulles
- Le 22/06/2016
Tome 9: La Guerre de Darseid - 1re partie.Scénario : Geoff Johns.
Dessin : Jason Fabok Jim Lee, Kévin Maggie, Phil Jimenez, Dan Jurgens et Scott Kolins. Encrage additionnel: Scott Williams.
Couleurs : Brad Anderson, Alex Sinclair et Rob Leich.
Couvertures alternatives: David Finch, Tomeu Morey et Darwyn Cook.
Editeur: Urban Comics.
Dépot légal: Juin 2016.
La guerre menace d’éclater entre les planètes Apokolips et Neo-Genesis où règnent respectivement Darkseid et le Haut-Père. Au lieu de rester le "simple" Gardien des Connaissances qu’il a toujours été, Metron décide d’intervenir car cette fois il sait que si l'univers est de nouveau détruit ce sera définitif, alors qu’auparavant d’autres mondes renaissaient de leurs cendres. Il invite Darkseid et le Haut-Père à conclure un pacte consistant à échanger l’un de leurs fils qui partira vivre sur le monde de l'autre. Metron, qui n’est pas sans savoir que Darkseid finira par briser ce pacte et entrer en guerre, décide de ne pas en informer le Haut-Père. Mais tout ce qui va s’ensuivre va aller à l'encontre des attentes de Metron. Occupant jadis le siège de Metron, Mobius, qu’on appelle désormais l'Anti-Monitor ou le Destructeur, vient de dévaster la dimension du Syndicat du Crime, une autre dimension parallèle à celle de la Justice League. Metron constatant que passer un pacte avec Darkseid et le Haut-Père ne suffit plus à sauver l’univers, veut conclure un nouveau pacte avec Mobius pour éviter qu’il entre en guerre avec Darkseid. Les événements vont s’enchaîner apportant leur lot de révélations concernant, entre autres, Miracle Man, Jessica Cruz et Hippolythe, la reine des amazones, la mère de Wonder Woman. La Terre s'apprête à subir la guerre des néo-dieux.

Mon avis: Voici la dernière des grandes – et c’est peu dire – sagas orchestrées par Geoff Johns sur la Justice League. Celle-ci va nous mener vers l'affrontement entre les deux plus puissants néo-dieux de l'univers mais également souligner les rivalités qui se manifestent au sein de la JLA. Nous faire découvrir un Batman omniscient, un Superman submergé par l'énergie solaire au cœur d'Apokolips et faisant l’objet d’une totale transformation, un Flash devenant un portail entre les univers, une Wonder Woman se découvrant des liens insoupçonnés avec Darkseid, etc. Une nouvelle fois, Geoff Johns nous montre qu’il est le maître en la matière, achevant son story arc sur la série en toute beauté.
Il sait également s'entourer de la fleur des dessinateurs de comics: Jason Fabok (pour la quasi-totalité de l’album), Jim Lee, Kévin Maggie, Phil Jimenez, Dan Jurgens et Scott Kolins qui par leur talent donnent toute son ampleur et sa dimension à cette première partie intergalactique et post apocalyptique. Tout y est parfaitement rendu, aussi bien les décors que les personnages. La force, la puissance des héros se révèle dans les scènes de combat d'une intensité comme seul le trait des dessinateurs de comics peut la transcrire. L’ensemble est de toute beauté et on ne s’en lasse pas. L'encrage additionnel de Scott Williams et les couleurs de Brad Anderson, Alex Sinclair et Rob Leich font également honneur au travail réalisé. Un album à ajouter à la liste des meilleures sagas depuis le lancement de DC Renaissance.
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Les Ogres-Dieux
- Par asbl-creabulles
- Le 21/06/2016
Demi-Sang.
Scénario : Hubert.
Dessin : Bertrand Gatignol.
Couleurs : Noir & Blanc.
Editeur: Soleil.
Dépot légal: Juin 2016.Histoire:
Bien qu’il ne soit pas un pur Noble-Né, Yori vit comme tel parmi les grands du royaume au pied du château des Ogres-Dieux. En réalité, il n’est qu’un Demi-Sang car noble uniquement du côté de son père, sa mère n’étant qu’une simple courtisane devenue la favorite du roi. Gamin très doué, Yori est élevé comme un Noble-Né et connaît une enfance facile et agréable. Il ne va prendre conscience de sa différence que lorsqu’il sera humilié et trahi par ses propres demi-frères légitimes, jaloux du favoritisme dont il a toujours fait l’objet, et dès lors contraint et forcé d’abandonner sa vie de fêtes et de réjouissances. En effet, le roi ne peut faire autrement que les chasser lui et sa mère du palais. Leur déchéance va alors les mener dans les bas-fonds de la ville où Yori va devoir se débrouiller seul pour subvenir à ses besoins et ceux de sa mère qu'il veut à tout prix protéger.
Animé par une haine grandissante envers les Nobles-Nés, il souhaite rejoindre le monde qui l’a rejeté, n’hésitant pas à vivre de ses charmes pour y parvenir, et allant jusqu'à épouser une Noble-Née qui pourrait être sa grand-mère. Son intelligence, sa ruse et sa détermination vont ainsi le mener jusqu’au Chambellan poussé par l’espoir d’atteindre les géants de la montagne qui en lui conférant un pouvoir sans pareil sur les Nobles-Nés lui permettraient de se venger de ces derniers.
Mon avis: Dans la série "Les Ogres-Dieux", après "Petit" paru en 2014, voici un deuxième album intitulé "Demi-Sang" réellement de toute beauté, où la qualité est de nouveau au rendez-vous. Hubert nous offre un scénario bien construit, en béton armé, mêlant habilement une trame générale au standard BD et des éléments plus narratifs permettant de mieux décrire les personnages, le tout avec finesse et intelligence, sur le thème général des différences entre classes sociales avec tout ce que cela peut engendrer de jalousie, haine et vengeance.
L’ensemble est magnifiquement illustré par Bertrand Gatignol qui donne littéralement vie à ses personnages en forçant leurs émotions par exemple lorsqu’il dessine des yeux ensorcelants, joyeux, passionnés et écarquillés qui donnent tout son charme au personnage de Yori qui peut être aussi repoussant que froid et calculateur. La magie du récit opère dans toute sa splendeur.
Un album rigoureusement écrit et magnifiquement illustré à mettre entre toutes les mains et de toute urgence !
SDJ
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DURANGO 17
- Par asbl-creabulles
- Le 21/06/2016
Jessie
Scénario : Yves Swolfs.
Dessin : IKO.
Couleurs : Stéphane Paitreau.
Editeur: Soleil.
Dépot légal: Juin 2016.Histoire:
Blessé en Californie par Steiner et sa bande, Durango compte bien se reposer chez son ami Jerry Haynes, le shérif de la ville de Hancock. Les faits semblent lui donner raison car tout se passe bien. Mais, c’est un calme précaire d’autant plus que peu avant son arrivée en ville un fourgon a été attaqué et une grosse somme d’argent dérobée. Et comme si ce cela ne suffisait pas, une belle jeune femme nommé Jessie est surprise en train de fouiller le bureau de Maxwell, le tenancier du saloon. Elle est sauvée in extremis par le shérif qui décide de lui faire quitter la ville au plus vite. Mais la diligence qui les emmène à la gare est attaquée, Jessie kidnappée et le shérif abattu. Désormais, c'est à Durango qu’il appartient de résoudre ces trois affaires au moment où un certain Franck refait surface, bien décidé à découvrir la personne qui s’est permise de déterrer et dérober son magot dissimulé près de Hancock.

Mon avis: Avec ce tome 17, Yves Swolfs nous propose un western certes des plus classiques mais on en redemande. On y retrouve avec plaisir une brochette toujours aussi pittoresque de gangsters en tous genres, un shérif droit dans ses bottes, un saloon et ses jolies filles, des paysages typiques du Far West, etc. et, bien sûr, un Durango qui bien que blessé va devoir reprendre le collier pour faire respecter la loi et la justice à Hancock, prêt à venger son ami et protéger la gent féminine. Que demander de plus ! Paraissant facile au début, l’enquête va en fait se complexifier au fur et à mesure que le récit se déroule. Iko nous propose un dessin de qualité. Ses illustrations sont soignées, précises et détaillées tant dans les scènes d’intérieur comme celles du saloon qu’en extérieur dans de majestueux paysages comme Monument Valley, avec tous les ingrédients du western, diligences, chevaux, gueules patibulaires, etc. Iko n'a pas peur d’en remettre une couche pour le plus grand plaisir des yeux des amateurs du genre. Un beau résultat dans la continuité de Swolfs et Girod. Excellent travail de Stéphane Paitreau pour la mise en couleurs jouant avec les divers tons et nuances de rouge, brun ou sable qui collent parfaitement à ce style de western traditionnel.
A noter: ex-libris de Swolfs offert avec l'édition originale.
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Le Spirou de Benoît Feroumont
- Par asbl-creabulles
- Le 13/06/2016
Fantasio se marie.
Scénario : Benoît Feroumont.
Dessin : Benoît Feroumont.
Couleurs : Christelle Coopman.
Editeur: Dupuis.
Dépot légal: Juin 2016.Histoire:
Bruxelles, 1942. Hilda et sa mère ont été dénoncées aux Allemands par René Van De Roode. Elles espèrent bien leur échapper grâce à un collier miraculeux ayant le pouvoir de rajeunir les personnes qui le portent en prononçant une incantation magique. Malheureusement, alors que tout fonctionne pour la gamine qui arrive à s'en sortir, la mère est arrêtée en plein rituel avant d’avoir pu rajeunir et le collier tombe entre les mains de la gestapo.

De nos jours, Fantasio annonce à Spirou qu’il va se marier. Il doit épouser Clothilde Gallantine, l'héritière de la richissime impératrice de la presse féminine. Lors des présentations chez Mme Gallantine, une étrange silhouette noire de motarde dérobe sous leurs yeux un collier qui ressemble à celui disparu en 1942. Fantasio ayant décidé de raccrocher notamment par manque de disponibilité, Seccotine propose à Spirou de devenir sa partenaire. Alors qu’ils assistent à l’un des défilés les plus courus où s’affichent les plus grands noms de la mode, le dernier mannequin prévue en robe de mariée n'exécute pas le programme annoncé et semble même avoir été kidnappée. Mais la réalité est bien plus compliquée que cela. Pour couronner le tout, la famille de Spirou serait mêlée, même de loin à cette affaire.
Mon avis: Benoît Féroumont nous propose sa vision tout à fait personnelle de Spirou et, avouons-le, on s'amuse bien. Déjà en voyant comment Spirou réussit à "gérer" toutes ces femmes plus extravagantes, plus déjantées, farfelues, loufoques, hystériques les unes que les autres, sorties de l’imaginaire fructueux de Féroumont (on voit qu’il s’en donne à cœur joie) et souvent dans les pires situations. Une évasion du quotidien garantie grâce à cette nouvelle version du Diable s'habille en Prada, très actuelle dans les mimiques, les expressions et les attitudes.
Évidemment, Spirou s'en tire haut la main avec Seccotine, sa nouvelle partenaire aventureuse, espiègle, décidée et très sportive. Spirou a trouvé son alter ego féminin et risque bien de se voir voler la vedette s'il n'y prête pas attention. Une chose est sûre, Fantasio amoureux est complètement largué ! Les dessins de Féroumont sont agréables à suivre, clairs, fluides et très souvent drôles. Une très belle surprise mais on ne pouvait s'attendre à moins en termes d'humour par l’auteur de la série "Le Royaume" mais aussi de frissons après "Wondertown".SDJ