Chroniques
Quelques-unes des BD qui nous ont le plus marqués.
N’y voyez aucun a priori, aucune prise de tête, aucune volonté de gonfler nos egos mais tout simplement l’envie de vous faire partager nos impressions de lecture.
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DJINN 11
- Par asbl-creabulles
- Le 06/02/2013
Tome 11: une jeunesse éternelle
Scénario: Jean Dufaux
Dessinatrice: Ana Miralles
Coloriste: Ana Miralles
Edition: Dargaud
Dépot légal: Novembre 2012.Eschnapur, Inde, 1924. La mère du Maharadjah, la Rani Gaya Bashodra, a choisi Jade la Djinn pour parfaire l'éducation de Tamila, future épouse du Maharadjah. Cette éducation se fera dans le Pavillon des plaisirs où la Djinn enseignera à Tamila comment utiliser ses atouts féminins pour séduire mais surtout dominer son mari. C'est là également que vont surgir les obstacles de taille à cette réussite, Arbacane la courtisane française et Sahib Benja, bien décidés à tout faire pour s'y opposer. Ce dernier ira même jusqu'à payer Darinn des deux portes, ainsi nommé car il ouvre la porte des douleurs et ferme celle de la vie, comme tueur à gages pour éliminer Jade. Tamila est la fille du colonel Radjah Sing, le dernier rempart armé contre les troupes anglaises. En effet, lui seul osera attaquer leur train.Pendant ce temps le Général Dyer fait ouvrir le feu sur les manifestants pacifistes menés par Gandhi lui-même, faisant des centaines de victimes innocentes. Alors qu'une malédiction plane sur la Rani, Jade est bien décidée à élucider ce mystère ainsi que ses liens avec la jeune et énigmatique Saru Rakti et le vieux et silencieux Archaka.
Mon avis: Ce cycle situé en Inde, où l'on retrouve Jade (la Djinn), Nelson et Miranda, est très prenant. L'intrigue est bien menée (davantage que dans les deux cycles précédents) mêlant convoitises, trahisons et manipulations ainsi que jeux de soumissions et rivalités au sein du pavillon des plaisirs où chaque femme cherche à dominer les autres allant même jusqu'à vouloir éliminer Jade alors qu'elles semblent oublier qu'elles sont face à une Djinn. Ce troisième cycle scénarisé par Jean Dufaux (Murena, Rapaces, Croisades, Complainte des landes perdues, etc.) convient parfaitement aux illustrations d'Ana Mirallès (A la recherche de la Licorne, Eva Medusa, Mano en Mano, Muraqqa', Waluk, etc.) dont le dessin est d'une précision minutieuse. Les costumes et les décors d'intérieur s'y prêtent à merveille. En ces terres d'Orient où les couleurs sont omniprésentes surtout chez les femmes, Ana Mirallès a su les mettre encore plus en valeur dans ses dessins grâce à la parfaite maîtrise qu'elle a de leur utilisation, à la fois raffinée et harmonieuse. Le résultat est fascinant et de toute beauté. Je ne boude pas mon plaisir d'avoir lu ces deux derniers tomes d'une traite.
J.S.D. -
ISABELLE
- Par asbl-creabulles
- Le 05/02/2013
Isabelle, la louve de France
Tome 1
Scénario: Thierry et Marie Gloris,
Dessin: Jaime Calderón
Couleurs: Johan Corgié
Edition: Delcourt
Dépot légal: Octobre 2012Mars 1314. Isabelle, fille du roi de France Philippe IV et en même temps reine d'Angleterre, est de passage en France. Tout lui paraît fastidieux. Il faut dire qu'elle n'a pas de chance. Née princesse de France, elle a été mariée pour raison d'État au roi d'Angleterre, Edouard II, qui lui préfère au lit les jeunes hommes. Insensiblement, les humiliations qu'elle doit subir en public vont attiser sa haine et sa soif de vengeance et lui faire espérer la mort de son époux. Seuls le pouvoir et l'amour pour son fils, le prince Edouard, qui est toute sa fierté, lui donnent la force de tenir et d'avancer. C'est à son retour en Angleterre qu'elle apprend la mort de Philippe le Quatrième mais elle ne pourra venir lui rendre un dernier hommage car Edouard lui interdit de quitter l'Angleterre en lui rappelant que son rôle de reine est de rester auprès de son roi. Elle trouvera alors un certain réconfort, peut-être dans les bras de Roger Mortimer en ne souhaitant plus qu'une chose: s'emparer du pouvoir. Elle sera surnommée "la Louve de France".
Mon avis: subtilement axé sur la reine Isabelle, le scénario aborde les problèmes du pouvoir en France et en Angleterre sans nous noyer dans cette période historique (trop?) riche de l'avant-guerre de Cent Ans. Tout en évoquant les complots, bassesses et multiples jalouseries de cour, le scénario privilégie la vie privée et les nombreux ressentiments éprouvés par cette princesse et reine. Le dessin de Jaime Calderón (Les Voies du Seigneur) est toujours aussi réaliste, détaillé et précis et ne gêne aucunement la fluidité de lecture. Calderón nous livre un album dont les personnages aux visages expressifs et en costumes d'époque ainsi que les nombreux décors témoignent d'un travail de recherche approfondi. Ce livre réussit à nous immerger sans effort dans l'époque médiévale grâce à la mise en couleurs de Johann Corgié particulièrement réussie et respectueuse de la précision du trait de Calderón. Une réussite, donc.
J.S.D.
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Le Fantôme du Louvre
- Par asbl-creabulles
- Le 05/02/2013
Les fantômes du Louvre
Scénario Enki Bilal
Dessin: Enki Bilal
Couleurs: Enki Bilal
Edition: Futuropolis
Dépot légal: Novembre 2012.Dans cet album, Enki Bilal nous livre sa vision très personnelle de fantômes errant dans le Louvre. Sur les 400 clichés qu'il a pris à travers le musée (peintures, sculptures voire des salles entières), il a sélectionné puis agrandi 22 photos de chefs-d'oeuvre parmi tous ceux exposés au Louvre, sur lesquels il a ensuite peint ses fantômes à l’acrylique et au pastel. En accompagnement, il nous raconte dans le détail, en y incluant toutes sortes d'anecdotes réelles et/ou imaginaires, des tranches de vie de ces personnes, toutes mortes de mort violente, du temps de leur vivant. Vision? Interprétation? Les fantômes surgissant des peintures ou errant dans les salles sont pour Bilal l'occasion de nous faire partager les impressions qu'il a ressenties devant les oeuvres ainsi mises en scène.
Mon avis: Ce n’est pas réellement une BD mais bien plutôt un recueil de peintures que Bilal nous propose pour illustrer ses petites histoires détaillées sur le thème des fantômes du Louvre. Il réussit à nous donner à chaque fois l’impression d’un nouveau départ pour les œuvres choisies et à travers son délire ou sa fantaisie parvient à nous faire partager sa vision des fantômes. Les peintures de Bilal sont réunies jusqu'au 18 mars 2013 dans la première salle consacrée à un auteur de BD au sein du musée du Louvre qui lui a aimablement donné carte blanche pour se balader au sein du musée afin de réaliser cet album exceptionnel.
J.S.D.
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X-MEN
- Par asbl-creabulles
- Le 05/02/2013
Season One
Scénario: Dennis Hopeless
Dessin: Jamie McKelvie, Matthew Wilson
Edition: Panini Comics
Dépot légal: Novembre 2012La mutante Marvel Girl s'est glissée dans la peau de la narratrice pour nous raconter ses premières expériences au sein des X-Men: son arrivée à l’école des surdoués du professeur Xavier, son premier contact avec les membres de l’équipe, en particulier avec Warren alias Angel et Scott alias Cyclope qui ne vont pas la laisser indifférente. Elle nous raconte aussi son entraînement destiné à lui permettre de mieux contrôler ses pouvoirs. Nous fera vivre ses combats contre Magnéto et la Confrérie des Mauvais Mutants ou contre ceux qui vont faire partie de la Confrérie comme Unus l’Intouchable ou le Colosse avant leur enrôlement par Magnéto.
Mon avis: Les premiers épisodes des X-Men revus et corrigés par de nouveaux auteurs. Certes, l’ensemble est correct mais il est difficile d'imaginer qu’ils puissent remplacer le duo mythique Stan Lee et Jack Kirby. L’innocence des personnages n’y est plus, l’entrain de l’équipe a disparu, la difficulté du combat pour vaincre l’adversaire est inexistante ou passée au second plan. Mais surtout la magie que procurait les scénarios d'épisodes incontournables comme le face-à-face X-Men/Magnéto ou X-Men contre la Confrérie des mauvais mutants n’agit plus. Le scénario est sans doute trop axé sur les idylles de Jean Grey et Cyclope.
Un conseil, procurez-vous les intégrales.
J.S.D.
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Holmes
- Par asbl-creabulles
- Le 01/02/2013
Tome 3: L'ombre du doute
Scénario: Brunschwig, Luc
Dessin: Cécil
Couleurs: Ferté, Ségolène
Edition: Futuropolis
Dépot légal: Juin 2012Sherlock Holmes disparaît en emportant avec lui son pire ennemi, le professeur Moriarty. Dans un rève, le Docteur Watson s'entretient avec Holmes à propos de questions pertinentes qui vont l'amener à réfléchir et diriger son enquête sur un personnage important du passé de Sherlock Holmes, Gloria Dumblay, l'infirmière qui s'est occupée du père de Sherlock. Simeon Wiggins, qui s'est vu confier le cabinet, est chargé de retrouver Gloria tandis que John Watson dirige les recherches en Europe en direction de l'auteur de d'une peinture qui les a finalement dirigés sur cette nouvelle piste.
Mon avis: très bon troisième tome avec de nouveaux rebondissements tant dans les enquêtes menées parallèlement par nos deux héros que dans la relation de Watson avec Mary, ainsi que sur le passé familial de Sherlock Holmes. Les dessins de Cécil sont splendides et confèrent toute l'intensité souhaitée au récit. Album et série à ne pas manquer.
Note: un cahier graphique de 16 pages pour la premiére édition.
J.S.D. -
Gangs
- Par asbl-creabulles
- Le 01/02/2013
Tome 2
Scénario: Bartoll, Jean-Claude
Dessin:Andronic et Mavrik
Couleurs: Alvarez, Jérôme
Dépot légal: Juin 2012.Mara Salvatrucha ou MS-13, ce gang de plusieurs milliers de membres impliqué dans des activités criminelles en Amérique du nord, est considéré comme l'un des gangs les plus puissants de Los Angeles, se partageant des quartiers entiers de la ville, rançonnant les commerçants et contrôlant le trafic de drogue et la vente d'armes. Ramon James, agent du FBI d’origine colombienne, infiltre ce gang puissant pour tenter de démanteler le réseau. Mais la vie du gang n’est pas si aisée et la mort rode à chaque ruelle. D’autant plus qu’il côtoie les énergumènes les moins fréquentables dont le plus dangereux est El Jefe…
Mon avis: Une BD pour le moins originale portant sur ce gangs qui sévit principalement à Los Angeles. Même s'il est difficile de croire à cette histoire étant donné la facilité avec laquelle l'agent James infiltre le gang alors qu'il est de notoriété publique que leurs membres sont souvent d'anciens guérilleros ou des déserteurs, on se laisse entraîner dans ce récit qui a certainement nécessité un gros travail de recherche et de réflexion sur les gangs sans scrupules, ni foi ni loi, sinon celle justement des gangs. Une fin d'album quand à elle bien plus réaliste que pas mal d'histoires traitant du même sujet.
J.S.D.
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Grant Morrison présente Batman 1
- Par asbl-creabulles
- Le 01/02/2013
Tome 1
Scénario: Grant Morrison
Dessin: Andy Kubert, JH Williams et John Van Fleet
Edition: Urban Comics
Dépot Légal: Juin 2012.Batman aurait un fils, Damian, qu'il aurait eu avec Talia, la fille de Ra's Al Ghul. Depuis qu'elle est à la tête de l'empire criminel de son père, Batman en a vu de toutes les couleurs mais cette fois-ci, la surprise est de taille et ne va pas plaire à l'entourage de Batman. Tim Drake surtout, alias Robin et que Batman a adopté, va être le premier à en subir les conséquences car Damian, formé et entraîné par les grands maîtres de la ligue des Assassins, va lui faire comprendre qu'il n'y a pas de place pour deux fils Wayne. Dans les épisodes suivants Batman affrontera des assassins venus du passé et fera partie du club des héros. Sans oublier l'épisode du Joker sorti du schéma traditionnel pour suivre celui d'un roman illustré.
Mon avis: Grant Morrison nous livre sa version de Bruce Wayne, alias Batman, et ses personnages, n'hésitant pas à remodeler son histoire avec toutes les répercussions que cela aura sur l'univers DC. Dans ce premier volume, magistralement dessiné par Andy Kubert, nous découvrons avec plaisir Damian, fils caché de Talia tout droit sorti d'une expérience d'eugénisme et entraîné pour devenir un assassin. A lire ou à relire sans modération.
J.S.D.
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Motherfucker 1
- Par asbl-creabulles
- Le 01/02/2013
Tome 1
Scénario: Sylvain Ricard
Dessin Guillaume Martinez
Couleurs: Guillaume Martinez
Edition: Futuropolis
Dépot légal: Juin 2012.Vermont Washington milite au sein du mouvement des Black Panters. Toute la famille, depuis l'époque du grand-père également prénommé Vermont, est pleine de symboles de la nation américaine. Après l’assassinat du grand père, la famille qui s'est rapprochée du mouvement black a dû quitter le sud pour s’installer à Los Angeles dans le quartier des Watts. Le quartier est connu pour les événements tragiques qui se sont produits lors de la célébration du centenaire de l’abolition de l’esclavage, le 11 août 1965. En fait, la situation a peu évoluée en termes d’égalité et de droits de l’homme et du citoyen, et encore moins pour les gens de couleur. En dépit des lois, certains bars n’acceptent toujours pas la présence d’Afro-Américains. Mais le conflit dépasse parfois l’imagination lorsqu'il éclate au sein même de sa propre famille.
Mon avis : Sylvain Ricard et Guillaume Martinez nous offrent un album qui aborde plusieurs aspects du racisme vécu par la population noire américaine à la fin des années 60 avec le mouvement des Black Panthers à Los Angeles. Très bien amené, le récit nous fait vivre ou ressentir avec intelligence la dureté de la condition de cette population, sans équivoque possible. Autant de situations difficiles et horribles qui, à l'époque, devaient être insupportables tant le racisme s’immisçait partout qu’on le veuille où non, et qui nous forcent à réagir et à prendre position. Les dessins sont justes, notamment grâce au choix du noir et blanc et toutes ses teintes de gris parfait pour un drame qui reste un fléau malheureusement encore de nos jours.
J.S.D.