Créabulles, Expositions, Dédicaces, Rencontres.

Chroniques

Quelques-unes des BD qui nous ont le plus marqués.
N’y voyez aucun a priori, aucune prise de tête, aucune volonté de gonfler nos egos mais tout simplement l’envie de vous faire partager nos impressions de lecture. 

  • INVINCIBLE 25

    Invincible 25Tome 25: La fin de tout (Deuxième partie)
    Scénario : Robert KIRKMAN

    Dessin et encrage: Ryan OTTLEY et Cory WALKER
    Couleurs : Nathan FAIRBAIRN
    Dépot légal : octobre 2019
    Editeur : 
    Delcourt
    Collection: Contrebande
    ISBN : 978-2-413-01544-4​
    Nombre de pages : 158

    Nolan Grayson plus connu sous l’alias Omni-Man et père de Mark Grayson, alias Invincible, est un extraterrestre viltrumite venu sur la planète Terre pour vérifier si son peuple pourrait y vivre comme sur Viltrum, le but étant de conquérir la Terre et de la coloniser. Mais au final, avec l’aide de son fils, il finira par défendre et protéger la Terre contre ses semblables déjà arrivés en nombre. A la tête de l’empire viltrumite, Thragg le "Grand Regent" n’a guère apprécié ce revirement jugé comme une trahison. Au terme de l’affrontement titanesque qui va alors les opposer, Omni-Man acceptera d’épargner Thragg mais ce dernier reviendra plus tard se venger et n’hésitera pas à tuer Omni-Man. Désormais, Mark Grayson, n’a plus qu’une idée en tête, mettre Thragg hors d’état de nuire, vengeant ainsi la mort de son père, et placer les Viltrumites sous ses ordres. Pour cet affrontement final, Invincible a prévu de compter sur ses amis terriens et d’autres races d’extraterrestres. Mais il n’imaginait pas que Rex, un robot allié occasionnel allait se retourner contre lui, persuadé qu’après avoir éliminé Thragg et les Viltrumites, Invincible s’en prendrait à lui et à tous ses confrères dans une sorte de réflexe d’auto-défense avant l’heure contre tous les robots.Invincible 25 plancheMon avis: Et voilà, "Invincible" c’est fini ! Avec ce vingt-cinquième tome intitulé "La fin de tout (Seconde partie)" nous voici à la toute fin d’une série qui nous aura tenus en haleine des années durant – près de 15 pour être précis – et l’aventure s’achève comme elle a commencé, tambour battant. Dans ce dernier tome, Robert Kick nous donne l’occasion de revoir quasiment tous les personnages qui ont joué un rôle déterminant depuis le début de cette fabuleuse aventure. Un scénario bien construit qui revient sur divers événements du passé et clôture l’histoire avec un ultime et fantastique combat entre Mark Grayson et Thragg. Saluons cette série qui a tenu sur la longueur avec une qualité quasi équivalente tout au long de son existence. On retrouve pour cette fin de série le dessinateur créateur Ryan Ottley qui nous revient en force avec toujours autant de dynamisme, de réussite dans ses découpages et bien que le nombre de personnages soit impressionnant, on suit le récit sans aucune difficulté, sans confusion possible avec une mise en couleurs agréable, aux tons plus vifs dès que l’action démarre. Là aussi, la série n’a jamais faibli sur la durée, ce qui en soi est déjà un exploit à souligner. Ce dernier album s’achève par un sketchbook de 17 pages. Une série vivement conseillée.

    SDJuan

  • JENNY FINN

    Jenny finn couvOne shot
    Scénario : Mike MIGNOLA, Troy NIXEY
    Dessin : Farel DALRYMPLE et Troy NIXEY
    Couleurs : Dave STEWART
    Dépot légal : Octobre 2019
    Editeur : 
    Delcourt
    Collection: Contrebande
    ISBN : 978-2-413-00903-0​
    Nombre de pages : 94

    L’époque victorienne regorge de mystères et la cité de Londres participe largement de cette tendance. Tandis que les pêcheurs se lamentent sur les difficultés de leur métier, un assassin rôde dans les docks choisissant ses victimes, le plus souvent des femmes, au hasard. Et comme si cela ne suffisait pas, une étrange maladie est apparue qui affecte les gens dont le corps se couvre de tentacules et de coquillages. Joe, qui travaille depuis un bout de temps déjà dans ces quartiers réputés dangereux, a remarqué une jeune fille qui se promène seule. Elle se nomme Jenny Finn. Lorsqu’il s’efforce de la prévenir du danger qu’elle court, elle lui répond qu’elle n’a pas peur et qu’il devrait la laisser tranquille car elle n’est pas du tout ce qu’il croit et il devrait se méfier. En effet, l’homme qui sera accusé (puis exécuté) d’être l’éventreur semble en savoir beaucoup sur cette jeune fille qui serait née en mer et propage une malédiction sans nom. Jenny finn page 5Mon avis: Cet album est la réédition en couleurs d’un album N&B paru en VF en 2009 chez Emmanuel Proust (compilant les comics US Jenny Finn #1-2 paru en VO en 1999 et Jenny Finn: Messiah en 2005). Tout commence lorsque Troy Nixey, admirateur du travail de Mignola, décide de lui envoyer quelques dessins en lui demandant de lui proposer un scénario à illustrer. A sa grande surprise Mignola répondra favorablement à sa demande en lui proposant cette histoire située dans le Londres victorien. Nixey a été associé au scénario de cette histoire dure, faite d’un habile mélange de fantastique et d’horreur, qui retient notre attention dès le début par ses multiples rebondissements inattendus comme seul un Mike Mignola pourrait en imaginer. Jenny finn page 6Et malgré des faits horribles, grâce à son savoir-faire en la matière, le scénario joue sur les ambiances et arrive même parfois à être drôle. Si dès 1999, Mignola a illustré les couvertures, les dessins ont été réalisés par Troy Nixey et Farel Dalrymple (pour le dernier épisode) dans un style qui convient parfaitement à l'univers de Mignola: une ambiance surnaturelle, plutôt sombre voire inquiétante, un large éventail de personnages particulièrement typés et expressifs qui sortent tous de l'ordinaire, certains étant même attendrissants malgré l'horreur des situations, et toute une série de monstruosités typiques d’un récit fantastique et d'épouvante. Jenny finn plancheMerci à Delcourt de nous proposer cet album en version couleurs et pas n'importe quelles couleurs puisqu’il s’agit de celles de l'habitué des histoires de Mignola: Dave Stewart, rien que ça (la version US ayant été republiée à partir de 2017).

    SDJuan

  • Et nos lendemains seront radieux

    Et nos lendemains seront radieuxScénario : Hervé BOURHIS
    Dessin : Hervé BOURHIS
    Couleurs : Hervé BOURHIS
    Dépot légal : Avril 2019
    Editeur : Gallimard

    Nombre de pages : 76

    Peut-on sauver la planète le temps d’un orage ? 

    En séjour au Fort de Brégançon (Bormes-les-Mimosas, Var), Françoise Métivier, présidente de la République française, vient de quitter le mini-sommet sur le climat auquel elle participait avec la chancelière allemande.  Ravie des avancées sur les questions environnementales, la présidente entend préparer en toute quiétude, avec ses deux jeunes proches conseillers, Sylvain et Marion, un important communiqué sur le climat. Peut-être sera-t-elle réélue dans quelques mois ? Alors l’écologie politique c’est bien gentil, mais c’est 5% max, un point c’est tout !

    Ses conseillers, qui se révèleront plus idéalistes, ne l’entendent pas de cette oreille et comptent bien mettre à profit l’isolement du lieu, pour convaincre la présidente d’engager de vraies réformes en faveur d’une écologie radicale. Un orage se prépare et on annonce la tempête du siècle autour du Fort. Les services de sécurité surveillent, tant bien que mal, les alentours. L’orage éclate, le générateur fait des siennes et le huis clos commence !

    Devant les réticences de Françoise Métivier, les deux jeunes militants vont passer à la vitesse supérieure et passer au plan B: la prise d’otage.

    "Et nos lendemains seront radieux" est le titre du percutant "petit livre vert" qu’Hervé Bourhis  publie aux éditions Gallimard. Une BD politique dérangeante qui a pour thème l’écologie totale et le faible engagement vert de nos gouvernements.

    Et nos lendemains seront radieux planche 1J’ai trouvé cet ouvrage riche en suspense. Il bouscule et interpelle de façon intelligente et bien documentée le regard que chacun peut avoir sur la société de consommation actuelle.

    Le dessin est simple, les décors minimalistes. L’utilisation des aplats de couleurs facilite la lecture des échanges et propos graves.

    Les dialogues percutent, le texte est efficace et les propos justes: "Mais moi, je dois gouverner un peuple. Et le Français, quel que soit son bord, son âge ou sa confession, il veut une ou deux bagnoles, continuer à recevoir ses colis du bout du monde. Et des flics partout."

    Hervé Bourhis à qui l’on doit, ne l’oublions pas, la poilante trilogie culte "Le Teckel", nous propose, avec "Et nos lendemains seront radieux", une BD politique passionnante et rythmée sur la thématique de l’urgence écologiste.

    Michel

  • DRACULA

    DraculaScénario : Georges BESS
    Dessin : Georges BESS
    Couleurs : N&B
    Adaptation de: Bram Stocker
    Dépot légal : Octobre 2019
    Editeur : 
    Editions glenat logo
    ISBN : 978-2-344-00762-4
    Nombre de pages : 200

    Londres en cette toute fin de 19e siècle. Cela fait des semaines que Mina attend et espère des nouvelles rassurantes de son fiancé, Jonathan Harker, qui travaille dans un cabinet notarial depuis que celui-ci est parti en Transylvanie rencontrer le comte Dracula, prince de Valachie, afin de régler ses acquisitions de propriétés à Londres. Sur place, Jonathan ne peut s’empêcher de repenser sans cesse à ce voyage effroyable et au sentiment de malaise qu’il a ressenti en arrivant dans la région puis en pénétrant dans le château de Dracula. Très vite il s’est rendu compte que son hôte était plus qu’étrange et qu’en fait il était SON prisonnier. Mais cela n’est rien par rapport à ce qui les attend lui et ses proches, la première victime étant Lucy, la meilleure amie de Mina. Dracula plancheMon avis: En lisant cet album, ce sont tous nos souvenirs de lecture mais aussi cinématographiques qui reviennent en mémoire tant le scénario écrit par Georges Bess est fidèle au roman de Bram Stoker. On est littéralemment plongé dans l'ambiance morbide et terrifiante du récit, et même suffocante parfois. Dracula est parfaitement représenté en tant qu'homme de pouvoir mais aussi en bête imprévisible et surtout implaccable. Dracula planche autreEt comme si cela ne suffisait pas, dès les premières pages, on est littéralement hypnotisé par ses superbes dessins en noir et blanc, je devrais dire "illustrations" vu la qualité et la beauté de l’album. Les cases sont rigoureusement pensées et construites et pourraient se passer de texte tant le dessin est éloquent. Sans oublier une mise en scène aboutie et un découpage on ne peut plus efficace ainsi que de multiples scènes époustouflantes de beauté, d’angoisse ou de terreur. Magnifique exemple du travail d’un grand artiste à ne rater sous aucun prétexte.

    Ce très bel opus de 200 pages est vivement conseillé à tous les amateurs de N&B mais aussi aux sceptiques du genre qu’il devrait rapidement et facilement convaincre que l’on peut faire du très très beau en se passant de couleurs. 

    SDJuan

  • FARMHAND

    FarmhandTome 1
    Scénario : Rob GUILLORY
    Dessin : Rob GUILLORY
    Couleurs : Taylor WELLS
    Dépot légal : Septembre 2019
    Editeur : 
    Delcourt
    Collection: Contrebande
    ISBN : 978-2-413-01658-8
    Nombre de pages : 132

    Ezekiel, de son surnom Zeke, se réveille en sursaut, émergeant d’un cauchemar dans lequel il a vu son père, Jedidiah Jenkins, enterré vivant. En fait, cela fait des années qu’il ne l’a plus vu. Aujourd’hui marié et père de deux enfants, il vient lui rendre visite à Freetown en Louisiane à son invitation, accompagné de sa famille. Tout se passe très bien. Son père a développé la ferme de façon exceptionnelle et prospère, mais tout à fait hors du commun. Avec la sœur d’Ezekiel, il a créé des graines très spéciales qui donnent des organes humains qu’il cultive de façon tout à fait ordinaire pour des transplantations. Bien qu’intrigué par les choix de son père, Zeke dont la carrière d’écrivain ne se déroule pas vraiment comme il l’espérait, décide de rester à la ferme avec sa famille. Mais les recherches du père commencent à avoir des effets inattendus. Ses cultures peu traditionnelles ont déclenché d’étranges phénomènes dans le sol de la ferme et la contamination commence à se répandre. Farmhand planchesMon avis: A première vue, le récit semble complètement déjanté et assez déroutant. En  réalité, au fil d’une intrigue qui s’avère solide, l’auteur aborde des sujets tout à fait actuels comme les problèmes au sein de la cellule familiale, les manipulations génétiques, les excès de l’agrochimie, l’écologie, la mondialisation libérale, l’argent-roi, le comportement d’apprenti-sorcier de l’homme… Rob Guillory introduit du suspense et des éléments fantastiques dans son récit ainsi qu’une touche de comique de situation. Les personnages sont plutôt démonstratifs, en tout cas typiques du style comédie noire. Tous ces éléments sont intelligemment réunis pour constituer un ensemble attrayant. Farmhand planches autreAuteur complet, Rob Guillory s’est également chargé du dessin et on reconnaît tout de suite le style du dessinateur de "Tony Chu, détective cannibale". Il utilise un trait fort dans des cases bien aérées et très agréables au regard où les personnages sont aisément reconnaissables. Cette histoire d’épouvante est donc bien servie par un dessin précis, des cadrages variés et des couleurs dans des tons plutôt vifs réalisées par Wells Taylor (qui a accompagné Guillory sur Tony Chu à partir du tome 7). Sans être gores, certaines scènes sont même très impressionnantes. Un premier tome (qui contient les épisodes US #1-8 parus chez Image Comics) très prometteur.

    SDJuan

  • Encyclopédie non exhaustive des savoirs approximatifs

    Encyclopedie non exEncyclopédie non exhaustive des savoirs approximatifs
    Scénario : La Mine
    Dessin : La Mine
    Couleurs : La Mine
    Edition :
    Delcourt
    Collection: Pataquès
    Dépot légal : Mai 2019
    Format : Carré 

    Nombre de pages : 106

    L’Encyclopédie non exhaustive des savoirs approximatifs ou apprendre (ou pas) en se poilant !

    "L’Encyclopédie non exhaustive des savoirs approximatifs est un manuel très dispensable, pour celles et ceux qui ne veulent rien savoir (ou presque) sur tout et son contraire. De petites fiches illustrées détaillées et précises permettront ainsi au lecteur d’approfondir sa vague culture dans les catégories suivantes: Art et culture / Traditions et folklore / Histoire / Vie moderne / Santé et bien-être / Sport et loisirs / Faune et flore."

    Cette petite BD carrée, jaune, sans case (eh oui) est une des dernières œuvres "Made in Collection Pataquès - L’humour qui prend aux strips". Pataquès est, pour rappel*, un des nouveaux chevaux de bataille de la collection Delcourt.

    *L’hilarant "Open Bar" de Fabcaro, paru en avril dernier et chroniqué par Créabulles, c’était déjà Pataquès !

    Les BD de cette collection traitent, avec un humour très contemporain, de sujets actuels de société. Elles portent toutes un regard critique, des plus décalés ou absurdes sur le monde qui nous entoure, sur nos comportements. Des perles, je vous le dis !

    La Mine en est le scénariste, l’illustrateur et le coloriste  … 
    La biographie ci-dessous est celle présentée sur la page Delcourt. Pour en découvrir plus encore sur La Mine, je vous conseille un passage sur le site http://lesoiseux.blogspot.com

    "La Mine né en Belgique en 1985, vit à Wépion. Une fois sa thèse achevée (2014), celui qu’on appelle "M. la Mine"décide de consacrer une bonne partie de son temps à son violon d’Ingres: le dessin d’humour et d’actu. Publiés sur son blog et les réseaux sociaux, ses strips, cartoons et planches lui ménagent un public toujours plus nombreux et enthousiaste. Depuis 2016, il professionnalise petit à petit son activité de dessinateur, qu’il mène parallèlement à une carrière plus "académique". Il réalise ainsi une série d’affiches et de couvertures de livres, collabore avec quelques journaux et magazines en Belgique. En 2018, il intègre la collection Pataquès des Editions Delcourt, ce qui lui offre l’occasion de publier un premier recueil de ses planches à l’humour profondément marqué sa formation littéraire, la satire désabusée et un certain goût pour l’absurde."

    Encyclopedie non exhaustive pageLa BD est souvent désigné comme le "neuvième art" mais connaissez-vous  les autres?

    Cette BD sans case n’est pas, et loin de là, un simple livre d’images. En effet, La Mine, le bien nommé, vous offre au fil des pages que vous pouvez, bien entendu, feuilleter sans tenir compte de l’index établi, une riche palette graphique qui évite les répétitions de style. Ce livre est très amusant, en couleurs, agréable à compulser. Le trait en est élégant et le fou rire est garanti.

    En guise d’amuse-bouche, je vous cite, pris au hasard, quelques intitulés de pages. Les imaginer est déjà très jubilatoire !

    • Vos séries en VP (Version Picarde)
    • Cinéma - Genres moins populaires: Film d’Inaction, Dessin Inanimé, Film Charcutier …
    • Le livre dont vous êtes un personnage très secondaire
    • Halloween: styliser votre citrouille, selon Warhol, Banksy, Fabergé…
    • Produits du terroir: Confiture aux cochons, Huile de coude, Dragées hautes …
    • Créatures légendaires: fantôme de la récession, spectre du chômage, …
    • etc.

    Et deux dernières illustrations pour la route (… vers votre libraire favori).Encyclopedie2Encyclopedie3DMichel

  • LE JARDIN DE DAUBIGNY

    Jardin de daubignyScénario : Bruno DE ROOVER
    Dessin : Luc CROMHEECKE
    Couleurs : Luc CROMHEECKE
    Dépot légal : septembre 2019
    Editeur : Editions Anspach

    ISBN : 978-2-9602104-5-3​
    Nombre de pages : 52

    Auvers-sur-Oise. En ce dimanche matin de 1890, Vincent Van Gogh rend visite à son ami le docteur Gachet. Reconnaissant une toile de Daubigny que le docteur a connu autrefois, il lui demande de lui en dire davantage à son sujet. Fuyant le "mauvais air" de Paris, le petit Charles-François est élevé à Valmondois au cœur du Vexin français, à deux pas d’Auvers, par la mère Bazot. Depuis sa plus tendre enfance Daubigny baigne par conséquent dans cette nature pour laquelle il va se passionner, donnant libre cours à son amour du dessin et de la peinture en milieu naturel. Un voyage en Italie viendra ensuite confirmer cette inclination. S’enfermer pour assouvir sa passion: très peu pour lui ! Il préfère sortir, hors de toute contrainte, pour être au contact direct de cette nature qu'il aime par-dessus tout. Il se confectionnera même à partir d’une barque son propre atelier flottant appelé "Le Botin" sur lequel il peindra au gré de ses envies (voir illustration de couverture). Totalement libre d'aller où il veut il n'en oublie pas pour autant les gens qui l'entourent, notamment ses autres amis peintres avec qui il partagera de nombreux et agréables moments.Jardin de daubigny p 42Mon avis: Sur un scénario de Bruno De Roover, le récit se présente en neuf chapitres qui vont à l’essentiel pour nous faire découvrir les étapes importantes du parcours de Daubigny: une enfance et une jeunesse plutôt heureuses, une entrée assez facile dans la vie active, le bonheur de pouvoir profiter de la vie en réalisant sa passion pour cette nature qu’il adore sans aucune contrainte – contrairement à d'autres artistes –, ses amitiés, sa générosité. Un beau récit soigneusement documenté. Le plus bel hommage à son travail est bien cette toile que Van Gogh, peu avant sa mort survenue le 29 juillet 1890, a peinte et intitulée "Le Jardin de Daubigny". Au dessin, le trait nerveux de Luc Cromheecke sert parfaitement l'histoire en donnant une touche d'humour au personnage du peintre, un homme simple, sans excès, sans fioritures. Des planches et des cases claires, de beaux décors et paysages tout à fait en harmonie avec le style Daubigny. Il nous permet de percevoir son désir et son amour d’une vie paisible et empreinte de fraternité, d’une vie simple et naturelle. Un ensemble vivant qui bénéficie en outre de couleurs très agréables et douces. A noter un dossier biographique de huit pages en fin d’album.

    SDJuan

  • EMPEREUR DU JAPON

    Empereur du japonTome 1
    Scénario : Issei Eifuku
    Dessin : Junichi Nojo
    Couleurs : N&B sauf les 12 première pages
    Adaptation de: Kazutoshi Handô
    Editeur : 
    Logo delcourttonkam
    Collection : Delcourt Tonkam SeinenOctobre 2019
    Dépot légal : Octobre 2019

    Format : Manga
    ISBN : 978-2-413-02014-1​
    Nombre de pages : 194

    14 août 1945. Le Japon, affaibli par les frappes nucléaires sur Hiroshima (6 août) et Nagasaki (9 août) mais aussi par l’invasion soviétique en Manchourie, se résigne à capituler. C’est l’empereur Hirohito en personne qui l’annonce dans une allocution radiophonique. Les actes de la reddition japonaise seront signés à bord de l’USS Missouri dans la baie de Tokyo en présence du général MacArthur. Le 27 septembre 1945, Hirohito, 124e empereur du Japon, rencontre le général MacArthur, commandant des forces US en Extrême-Orient et commandant suprême des forces alliées. L’empereur lui déclare assumer l’entière responsabilité des actes et agissements de l’état-major de l’armée et des responsables politiques de son pays et se dit prêt à s’accommoder du jugement qui lui sera réservé. Le récit se poursuit alors sous la forme d’un flash-back dans lequel le scénariste Issei Eifuku explore le passé de l’empereur Hirohito afin de nous expliquer comment un souverain peut offrir sa vie pour le salut de son peuple. En fait, c’est tout un ensemble de conventions, de traditions, d’habitudes familiales et culturelles qui ont ainsi forgé le jeune prince Michi né le 29 avril 1901. Selon la coutume impériale, il a été rapidement séparé de sa famille et confié à une nourrice, Taka Adashi, également chargée de son instruction. Des liens très forts vont même se nouer mais dans le respect du rang de chacun. Ensuite, le prince passera entre les mains des meilleurs éducateurs. Il va ainsi recevoir une éducation plus spécialisée auprès du général Maresuke Nogi qui dirige le Gakushuin, un établissement éducatif réservé à la noblesse. Son éducation sera complétée par une formation tant militaire que morale, philosophique et religieuse, dispensée notamment par Jugo Sugiura, à la fois éducateur, journaliste et penseur, à l’Institut du Palais de l’Est que l’amiral Heihachiro Togo va diriger à partir de 1914. Tout a été fait selon les règles établies pour préparer le prince à son futur rôle d’empereur.Empereur du japon planche debut couleurMon avis : Voici le premier tome d’une série commémorant les 30 ans de la mort de l'empereur ayant eu le plus long règne de l’histoire du Japon: 64 ans. Dès les premières pages, on est captivé par le savoir-faire des auteurs, tant en ce qui concerne le scénario d’Issei Eifuku que le dessin de Junichi Nojo qui sont d’une exceptionnelle richesse. Empereur du japon plancheA noter que ce manga est une adaptation libre du livre "Histoire de Shôwa - Récits des grands événements historiques pendant le règne de Hirohito 1926-1989" de Kazutoshi Handô, un auteur spécialisé dans l'histoire moderne du Japon. D’une construction solide et parfaitement documentée, le récit commence au lendemain de la fin des conflits de la grande guerre d'Asie orientale ou Guerre du Pacifique (1941-1945) puis, sous la forme d’un flash-back, évoque l’enfance et la jeunesse du futur empereur. On y découvre comment un prince est éduqué et formé à son futur rôle d’empereur dans un style qui accroche tout de suite le lecteur. Le côté didactique des us et coutumes du Japon n’est en rien dérangeant et on se prend même à vouloir en apprendre davantage tant le récit est captivant et bien raconté. Côté illustration, Junichi Nojo nous régale d’un dessin soigné, riche et détaillé. Son trait fin et réaliste restitue bien l’ambiance japonaise en particulier dans les expressions des personnages tout en assurant une lecture fluide. Ce premier tome qui constitue une très belle découverte met la barre très haut et annonce une série des plus intéressantes.

    SDJuan