Chroniques
Quelques-unes des BD qui nous ont le plus marqués.
N’y voyez aucun a priori, aucune prise de tête, aucune volonté de gonfler nos egos mais tout simplement l’envie de vous faire partager nos impressions de lecture.
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MAX 1/2
- Par asbl-creabulles
- Le 07/09/2018
Tome 1 . Le Silence après le Tango
Scénario : Salva Rubio
Dessin : Rubén Del Rincón
Couleurs : Amélie et Lerolle
Adapté de : Arturo Pérez-Reverte
Dépot légal : juin 2018
Edition: Éditions du Long Bec
Nombre de planches : 54
A noter: dossier de 8 pages sur le contexte historique en fin d'albumBarcelone, 1921. Max travaille comme groom à l’hôtel Ritz et, à l’occasion, se transforme en gigolo la nuit en secret de Nela, sa petite amie. Mais son véritable passe-temps et sa passion, c’est la danse. Le soir, il suit des cours auprès d'un ancien danseur professionnel, Valentin Fokine, qui a mis beaucoup d’espoir en lui, d’autant que Max sort avec sa fille Nela. Max vit dans le "barrio chino", réputé comme l’un des lieux les plus dangereux au monde et où l’on peut être vite tenté par la vie facile, les vols à la tire ou avec effraction, la drogue, les proxénètes, la prostitution. Lorsque Valentin apprend que Max commence à fréquenter un certain Ferrán Fontana, fils unique du plus grand mafieux de Barcelone, cela n'augure rien de bon. En effet, Max a été contacté par Fontana pour sa souplesse et son agilité. Influençable, il va vite succomber puis sera pris dans l’engrenage, réalisant qu’il ne pourra plus s’en sortir. En effet, après avoir passé une sorte de test lors d'un premier cambriolage, Fontana lui impose de dérober au Ritz un chef-d'œuvre de joaillerie, un bijou égyptien légendaire fait d'or et de brillants et orné d'un rubis de toute beauté qui aurait appartenu à Toutankhamon. Ce cambriolage semble se refermer comme un piège sur Max qui pourrait y perdre la vie. Heureusement, grâce à son agilité ou son instinct, il arrivera à s'enfuir avec le joyau tant convoité. Mais, selon la légende, celui qui possède ce bijou devient maudit. Et effectivement Max va accumuler les soucis et les problèmes où qu'il aille, et c'est peu dire.
Mon avis: Ce "spin-off" autour du personnage principal du roman "Le Tango de la vieille garde", écrit par le célèbre romancier espagnol Arturo Pérez-Reverte, raconte une nouvelle aventure de ce jeune aventurier un rien opportuniste, danseur de tango, groom et un peu gigolo à ses heures perdues. Jeune de bas quartier désireux de s'en sortir à tout prix et amoureux d’une belle sévillane avec laquelle il forme un couple de danseurs exceptionnel, il est surtout attiré par une vie "facile". Mais il va s’embarquer un peu malgré lui dans une galère, un chaos sans nom pour avoir un peu trop cru en sa bonne étoile. Les événements vont se bousculer assez rapidement pour finalement le mener tout droit vers une descente aux enfers assez impressionnante. Chaque personnage joue un rôle important – certains d’entre eux prenant même un virage à 180° – dans ce récit surprenant, aux rebondissements bien amenés.
La passion du Tango avec un grand T, les amours d'un soir, l’amour-passion, l’amitié, l’honneur mais aussi les trahisons, la mafia de Barcelone, la guerre au Maroc, les cambriolages sont au menu de ce récit puissant parfaitement illustré par Rubèn qui restitue de façon admirable les différentes ambiances qui se succèdent au fil des pages. Il nous offre quelques scènes admirables, comme ce tango d'une sensualité troublante dans un bouge de Barcelone où on entend presque la musique, ou celle du cambriolage de haut-vol au Ritz, l’un des plus beaux hôtels de la ville, dans lequel Max a travaillé au début des années 1920.
Son trait fort et nerveux sert parfaitement le récit. Les personnages prennent toute leur force que ce soit par leur prestance, leurs différentes postures, leur tenues ou leurs expressions. Les décors sont également riches et détaillés. L’ensemble est très travaillé et bien mis en valeur par les couleurs d’Amélie et de Christian Lerolle.
Un album dont la lecture procure beaucoup de plaisir et dont toutes les questions trouveront des réponses dans le second et dernier tome.
SDJuan
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BODEGAS 3
- Par asbl-creabulles
- Le 06/09/2018
Tome 3: Mendoza - Première partie
Scénario: Eric Corbeyran
Dessin: Francisco Ruizgé
Couleurs: Francisco Ruizgé
Dépot légal: Juin 2018
Editeur:
Collection: Grafica
Nombre de planches: 48Vallée d'Uco dans la province argentine de Mendoza. C’est là, à près de 1700 mètres d’altitude sur les contreforts de la Cordillère des Andes que Guillermo Cuchillo exploite un petit vignoble bénéficiant d’un climat exceptionnel. A part la grêle qui pourrait venir perturber des vendanges déjà bien entamées, tout devrait bien se passer. Mais voilà, l'acheteur habituel de Guillermo refuse de lui payer son raisin en dollars. Désormais, ce sera en pesos, ce qui représente une perte énorme pour Guillermo au point qu’il envisage de mettre la clé sous la porte. Son frère lui suggère alors de devenir indépendant en se chargeant de la production et de la commercialisation de son propre vin. Ce pourrait être pour lui l’occasion de se faire aider par Gabriela, son ex, qui est œnologue consultante. Dans le même temps, non loin de là, Elena, la fille de Bardem, un autre viticulteur de la région, a disparu en pleine fête des vendanges alors qu’elle vient d’être élue miss Mendoza. Et comme si cela ne suffisait pas, des menaces à prendre très au sérieux viennent noircir un peu plus le tableau tant en ce qui concerne les projets de Guillermo Cuchillo que la famille d’Elena. Quels liens peut-il y avoir entre ces deux affaires ?
Mon avis: Fidèle à la thématique du vin, largement développée dans ses autres séries comme Châteaux Bordeaux (huit albums parus), Clos de Bourgogne (illustrée par Ruizgé), Esprits du vin, In Vino Veritas, Le Sang de la Vigne ou Vinifera, Corbeyran nous revient avec sa série Bodegas sur un scénario où le complot, le chantage et la manipulation sont au centre d’une nouvelle saga familiale centrée cette fois sur l'univers viticole sud-américain. Après la région de Rioja, il nous fait découvrir de nouveaux territoires tout en conservant l’originalité de la série, à savoir un mélange entre fiction sous forme d’intrigue aux multiples rebondissements et démarche pédagogique autour du vin. On retrouve des personnages forts tout au long d’un récit qui maintient le suspense jusqu'au bout.
Les dessins de Ruizgé, que l'on a pu apprécier dans la première saga Bodegas – le diptyque Rioja consacré aux grands crus espagnols, notamment le célèbre Rioja – sont de très bonne qualité. Tout au long de sa carrière, l'auteur a su démontrer qu'il est bon dans les récits d'action (comme Luxley ou La Geste des Chevaliers Dragons) mais aussi dans des récits plus posés, plus intimistes ou dans l’illustration de superbes paysages de montagne ou décors urbains. Un trait réaliste, de beaux cadrages, une mise en couleurs agréable à l’œil (voir la couverture) prise en main par Ruizgé lui-même comme pour Clos de Bourgogne et c'est un réèl +.
SDJuan
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CHINA LI
- Par asbl-creabulles
- Le 04/09/2018
Tome 1/3 Shanghaï
Scénario: Maryse et Jean-François Charles
Dessin: Jean-François Charles
Couleurs: Jean-François Charles
Editeur:
Dépot légal: Août 2018
Nombre de pages 64La Chine des années 1920-30. Âgée à peine de 7 ans, la jeune Li a été jouée et perdue par Frère Aîné, son oncle, qui n’avait d’autre moyen pour éponger ses dettes de jeu. Sans aucun égard pour elle, il s’en débarrasse à la gare en la jetant dans un fourgon à bagages. Terrifiée par le train – véritable dragon de fer à ses yeux – Li débarque finalement à Shanghai où elle va rapidement découvrir un monde totalement nouveau, marqué par la violence et le sang. Avant même d’arriver chez son nouveau maître, elle est négociée et violée. Zhang Xi Shun, à qui elle appartient désormais, est l’un des dirigeants de la "Bande Verte", une triade qui a fait de Shanghai la capitale mondiale du trafic de l’opium, des jeux et de la prostitution. Affectée aux cuisines, Li est surprise en train de voler du papier de riz. Mais au lieu de la châtier pour sa faute, Zhang se rend compte qu’elle a un don pour le dessin. Amateur de belles peintures, il choisit plutôt de la prendre en main. Ses liens avec le Consulat de France vont lui donner la possibilité d'engager pour Li un professeur de français, Madame Ferté. Mais dans une ville en ébullition qui traverse une période tourmentée, Zhang s’inquiète pour ses affaires et devant la montée de Tchang Khaï-chek va devoir faire jouer toutes ses relations.
Mon avis: Maryse et Jean-François Charles se sont donnés du temps pour nous offrir cette nouvelle histoire écrite à quatre mains et prévue en trois tomes. Ils nous font revivre à leur manière cette période noire de l’ancienne Shanghai du début du XXè siècle lorsque les triades, la violence, la drogue, la prostitution, les soubresauts du communisme étaient le quotidien de la ville. Ils ont réussi ce qu'ils font à merveille, mettre en avant et souligner tout ce qui est beau et raffiné là où on l'attend le moins: un chef de triade hyper violent et sans pitié qui se révèle amateur d'art et de beauté, l’avenir artistique que rien ne laissait présager pour cette jeune fille violée et vendue alors qu'elle n'était encore qu'une gamine certainement vouée à une vie difficile et sans éclat.
Bien construite, cette histoire va nous faire découvrir cette période par bonds successifs dans le temps et divers flashes-back surprenants mais très clairs, bien pensés et très instructifs sur les événements constituant ce qu’on a ensuite appelé le "siècle chinois", en particulier dans ce premier album la période très noire du trafic de l’opium, des jeux et de la prostitution, de la montée du communisme et de l'arrivée des Japonais que nous découvrirons plus en détail dans les prochains tomes.
Jean-François Charles illustre l'album de main de maître. Un dessin sans faille et séduisant comme il en a le secret et une mise en couleurs de toute beauté. Et pourtant le défi était difficile à relever après sa série dédiée à l'Inde débordante de tons chatoyants car la Chine est moins colorée, le rouge étant réservé au pouvoir et à l’empereur. Mais le résultat est là et impressionne, une suite de planches toutes plus belles et stylées les unes que les autres. Apportant un soin particulier à ses illustrations, il nous transporte littéralement au cœur de cette Chine des années 20-30 à Shanghai. Rien ne lui fait peur, ni le travail des perspectives, ni les plans dans le style cinématographique, ni la profusion de détails, de personnages, de décors urbains ou de paysages. Toutes les ambiances sont restituées de façon vivante et précise.
Cet album est à la fois un réel plaisir pour les yeux et une plongée dans une Chine qui sortant à peine du Moyen-Âge marche désormais vers le progrès. Un premier album à ne rater sous aucun prétexte !
À noter, le portfolio de toute beauté également disponible en librairie.
SDJuan
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DAREDEVIL 5
- Par asbl-creabulles
- Le 29/08/2018
Tome 5 . Justice
Scénario : Charles Soule
Dessin : Ron Garney, Alec Morgan, Goran Sudzuka
Couleurs : Matt Milla
Couverture : Mike Deodato Jr.et Frank Martin Jr.
Dépot légal : Août 2018
Editeur : Panini Comics
Collection : 100% Marvel
Format : Format comics
Nombre de pages: 160
Contient les Daredevil #21-28 de 2016.Depuis son accession au poste de substitut du procureur, Matt Murdock n'a plus qu'une idée en tête: utiliser le système juridique et judiciaire en donnant la possibilité aux super-héros de pouvoir témoigner tout en préservant leur anonymat. Il va de soi que cela n'est pas du goût de tout le monde. Agissant dans l'ombre, l’un des opposants à cette initiative novatrice a engagé Tombstone, un criminel notoire, pour mettre un maximum de bâtons dans les roues de Matt. Également engagé, le célèbre avocat Légiste qui a plaidé dans l'affaire Simon Limansky durant laquelle Matt Murdock avait réussi à faire témoigner Daredevil. Mais si Matt a gagné la première étape de son plan devant la Haute Cour de l'État de New York, les choses vont nettement se compliquer lors de l’audience en appel de ce jugement.
Mon avis: Avec une histoire dont le héros est non seulement un super-héros mais aussi un avocat, on ne peut que s'attendre à un bon scénario. Et c'est bien le cas ici dans un récit mêlant scènes d’action et audiences au tribunal, tout à fait représentatif du personnage. Cet épisode est aussi l’occasion pour Matt de renouer avec son ancien collègue et ami Foggy. Et pour couronner le tout, en seconde partie le scénariste nous invite au retour tant attendu de Blindspot, soulevant un petit coin du voile sur ses origines.
Côté dessin, on peut comprendre la déception que ressentent certains lecteurs, détracteurs des comics US, lorsqu’ayant apprécié la couverture d’un album, ils découvrent un contenu au graphisme tout à fait différent. Non pas que je n’apprécie pas le dessin de cet album, mais c’est vrai qu’il demande un petit temps d’adaptation, d’accoutumance. Mais une fois cette étape passée, on constate qu’il sert parfaitement le récit. Sobre, à l'ancienne avec une mise en couleurs de même nature même s’il est vrai que Matt Milla m'a habitué à mieux. Il y a peut-être trop d'aplats dans des tons surprenants, parfois même désagréables. Mais cela n'enlève rien à la bonne qualité d’ensemble de l'album. A découvrir, les magnifiques couvertures dessinées par Mike Deodato, Dan Panosian, Humberto Ramos, etc.
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JACK WOLFGANG 2
- Par asbl-creabulles
- Le 22/08/2018
Tome 2: Le nobel du pigeon
Scénario: Stephen Desberg
Dessin: Henri Reculé
Couleur: Kattrin et Henri Reculé
Editeur:
Dépot légal: Juin 2018
Nombre de pages: 62Les animaux ont bien évolué depuis le Moyen-Âge. Aujourd'hui, ils sont presque devenus les égaux des humains et la paix règne entre toutes les espèces. Né loup, Jack Wolfgang, qui est amateur de bonne cuisine, est devenu critique gastronomique de renommée mondiale au New York Times, mais travaille aussi pour la CIA. À ce titre, il pourchasse les pires criminels et, ce qui n’est pas pour déplaire à notre Don Juan, côtoie de superbes créatures, d'origine humaine ou animale, peu lui importe. C’est le cas ce soir à Rome où il a rendez-vous avec la belle panthère Mlle Lavaux qui travaille pour les stups alors qu’il enquête sur un certain Bedoe, un chameau faisant dans le trafic d’armes et de drogue. Lorsque Wu Yang, le principal favori pour le prix Nobel d’Économie, est assassiné à Shanghai dans son appartement pourtant sous haute sécurité au 482e étage d’un immeuble, c'est à Jack Wolfgang que l'affaire est confiée. L'enquête progresse rapidement, Jack frappe aux bonnes portes et marche sur les traces du plus dangereux des tueurs surnommé "l'Évêque", une cigogne épiscopale qui signe ses crimes d’une plume. Apparemment, "l'Évêque aurait même déjà doublé son employeur en éliminant un second favori pour le prix Nobel. Mais pour stopper le pigeon Horace Beckett, Jack va se voir contraint de faire équipe avec Kellyanne Bongo, une femelle bonobo à la réputation de tueuse sans pitié. À la tête de l’entreprise de commerce en ligne et logistique "Flix Deliveries" redoutablement efficace grâce à sa flotte de volatiles, Beckett est lui aussi candidat au prix Nobel et bien décidé à éliminer toute concurrence.
Mon avis: Majoritairement animalière, la série Jack Wolfgang apporte un véritable coup de fraîcheur. Après deux tomes, chaque personnage a largement dévoilé sa personnalité et Jack Wolfgang, en espion de la CIA, fait mouche … disons loup. Dans ce deuxième tome, les enquêtes sont énergiques et efficaces, apportant de la profondeur aux personnages principaux. Les nombreux déplacements à travers le monde pour coincer les méchants rendent le récit encore plus dynamique. En lisant Jack Wolfgang, on ne peut s'empêcher de faire le rapprochement avec Blacksad de Juan Díaz Canales et Juanjo Guarnido mais, dès les premières pages, on sent que le ton est plus léger, agrémenté d’une bonne dose d’humour et plus axé sur l'action et l'espionnage. Pour continuer dans cette voie, sous les traits d’une panthère évoquant Brigitte Bardot, Mlle Lavaux fait penser à un mélange de Catwoman (DC) et Black Cat (Marvel) pour le côté chapardeur de haut vol du personnage et aussi Black Widow (Marvel) pour le coté espion russe intrépide et implacable. Mais très sincèrement, Stephen Desberg et Henri Reculé nous font vite oublier ces rapprochements et se singularisent chacun par leur talent respectif. Le caractère de chaque personnage s’est formé au fil des cases et ne laisse plus planer aucun doute.
Les dessins de Reculé sont très réussis. Le découpage est dynamique et agrémenté de belles scènes d'action bourrées d'énergie. Les mouvements sont bien décortiqués, notamment la souplesse et la puissance des personnages féminins dans les scènes acrobatiques ou de combat. Un régal pour les yeux. Grâce à ses personnages charismatiques, avec quelques hommages, la lecture se révèle fluide et plaisante, bénéficiant d’une mise en couleurs agréable réalisée par Kattrini.
Ce deuxième tome tout à fait dans la lignée du précédent est une belle réussite contenant des révélations annonciatrices d’un prochain album qui sera lui aussi plein de surprises.
DJuan
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Les CAVALIERS de l'APOCADISPE
- Par asbl-creabulles
- Le 20/08/2018
Tome 1: Maîtrisent la situation
Scénario: Libon
Dessin Libon
Couleurs: Libon
Editeur:
Dépot légal: Août 2018
Nombre de pages: 70Le hasard, ou la malchance pour l’un d’entre eux, a réuni trois gamins. Ces trois écoliers à l’imagination très fertile vivent sous nos yeux des situations extravagantes et collectionnent les aventures pleines de péripéties extraordinaires, en classe ou lors de sorties au musée par exemple. Ils se prennent pour les cavaliers de l'apo..."machin" comme ils disent si bien, prêts à faire les 400 coups même si pour cela ils passent la majorité de leur scolarité en classe de retenue. Pas grave puisqu'ils n'hésitent pas à s'échapper pour se lancer dans n’importe quelle aventure du moment qu'ils s’amusent et qu’il y a de l'action, sans s’inquiéter des dégâts provoqués car, évidemment, ces jeunes trublions sont persuadés de maîtriser la situation. Pas grave non plus puisqu'ils en sont convaincus !
Mon avis: Sous forme d’histoires courtes, Libon nous fait vivre les aventures de trois gamins qui n'ont peur de rien, décrivant dans le détail tout ce qui peut bien se passer dans leurs têtes pleines d'imagination tant qu’il s’agit de s’amuser, de faire des bêtises ou des gaffes aux conséquences parfois monumentales mais en toute discrétion… enfin c'est ce qu'ils croient, évidemment.
On reconnaît bien le trait de Libon qui nous a également régalé avec "Animal Lecteur" (dont le septième et dernier tome a paru en avril 2018) mettant en scène également des personnages très versatiles aux gros yeux typiques. Nos écoliers sont les héros de ces récits courts humoristiques d’abord publiés dans le Journal Spirou à partir de 2008 et à présent réunis dans un album relié. Les sketches sont drôles ou touchants, le trait clair et efficace, les couleurs agréables.
Une BD rafraîchissante avant la rentrée et qui constitue une belle découverte pouvant faire de la concurrence à d'autres séries du même genre, en espérant qu'elle ne donne pas de mauvaises idées à nos petites têtes blondes.
SDJuan
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INHUMAINS
- Par asbl-creabulles
- Le 11/08/2018
Rois d'hier et de demain
Scénario : Ryan North et Christopher Priest
Dessin : Phil Noto et Gustavo Duarte
Couleurs : Gustavo Duarte et Phil Noto
Encrage : Gustavo Duarte et Phil Noto
Couverture : Nick Bradshaw
Dépot légal : Juillet 2018
Editeur : Panini Comics
Collection : 100% Marvel
Format : Format comics
Nombre de planches :100La famille royale des Inhumains a vécu bien des péripéties déjà du temps où l’Innommable régnait sur la cité d’Attilan, bien avant l’arrivée sur le trône de Flèche Noire [Blackbolt] et Médusa. Aux côtés du roi, son héraut Kaldec, surnommé "le pisteur", a promis à Médusa de lui éviter la colère du roi si elle accepte de répondre favorablement à ses avances souvent accompagnées de gestes déplacés. Folle de rage devant tant d’audace, Médusa va réagir violemment mais sera "sauvée" in extremis ainsi que ses cousins Blackbolt et Maximus par un primitif alpha nommé Elisha, qui les téléporte chez les humains grâce à l’aide de Lockjaw. Là ils vont rencontrer un certain Wittman ayant en sa possession les instruments – en réalité des inhibiteurs neuraux – qui vont les aider à rentrer sur Attilan pour y affronter la colère de l'Innommable, un véritable concentré de tératogènes. Mais Kaldec a des plans bien plus machiavéliques encore. Et pourquoi le roi actuel voudrait-il s'en prendre à ceux qui viennent juste de le sauver de la rébellion des primitifs alpha? Et, comme si cela ne suffisait pas, quel est le rôle exact du faiseur d'esclaves ?
Mon avis : L'intérêt que Marvel porte ces dernières années à la famille des Inhumains n’a cessé de croître et les histoires commencent à vraiment valoir le détour. Cet album est l’occasion de nous faire mieux connaître les membres de cette jeune famille royale, des membres qui se révèlent dignes d’intérêt et plus proches de ce que nous connaissions d’eux dans leurs premières années. Complots, trahisons, rébellion, manipulations parsèment ce one shot qui revient sur les origines grâce à des flashbacks dévoilant un peu plus une période de l'histoire de cette famille royale restée dans l’ombre jusqu'ici. L’ensemble s’appuie sur un scénario bien construit, concis et clair.
Au dessin, Phil Noto nous offre un très bel album qui change par rapport à d’autres séries grâce à l’utilisation de jeux de couleurs au lieu d'un encrage conventionnel, comme c’est le cas des couvertures réalisées par Nick Bradshaw qui ont pu déstabiliser certains lecteurs au premier coup d'oeil. En fait, il ne faut pas hésiter à se plonger dans ses illustrations qui ajoutent au plaisir de la lecture. Sa version de la famille royale des Inhumains est très réussie. A ne pas bouder non plus les petits épisodes cartoonesques du bouledogue doté du pouvoir de téléportation Lockjaw – Gueule d'Or en français – en fin d'album.
Contient les épisodes US de 2017 Inhumans : Once and Future Kings 1-5, inédits
SDJuan
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X-MEN Marvel Legacy 1
- Par asbl-creabulles
- Le 06/08/2018
X-Men
Scénario : Ed Brisson, Marc Guggenheim et Cullen Bunn
Dessin : Jorge Molina, Mike Deodato Jr et Mike Mayhew
Couleurs : Matt Milla et Rain Beredo
Dépot légal : Juillet 2018
Editeur : Panini Comics
Collection : Marvel Legacy
Format : Format comics
Planches :100
A noter : Contient les épisode US : XMen Gold (2017) #13 & 14, X-Men Blue (2017) #13 & 14, Old Man Logan (2016) #31Assoiffé de notoriété, Mojo semble ne plus vouloir se contenter de son monde parallèle pour accroître son audimat, seul et unique objectif qu'il poursuit depuis toujours au gré de ses envies et de ses folies. Mais cette passion se réalise largement au détriment de ses "acteurs" involontaires qui finissent souvent en victimes, pas seulement collatérales puisque plus il y a de morts et de castagne parmi les protagonistes de son jeu télévisé, plus l'audimat augmente évidemment. Heureusement les X-Men Blue et Gold vont s'unir contre Mojo qu’ils connaissent déjà, sachant qu’il est prêt à tout pour satisfaire son public. C’est alors que Longshot dont les X-Men n’avaient plus de nouvelles depuis bien longtemps fait un retour fracassant pour venir leur prêter main forte, ce qui n’est pas pour leur déplaire, bien au contraire.
Mon avis: Avec ce nouveau relaunch, Marvel répond favorablement à bon nombre de ses lecteurs qui souhaitaient un retour aux sources. Pour ma part, je pense que c'est plutôt un artifice ingénieux pour relancer les aventures de nos héros favoris à partir du numéro 1 et ce pour la énième fois. Cette collection, qui porte sur 52 séries (tiens 52 comme chez DC Comics !?!), reprend celles publiées aux USA depuis l’automne 2017 en insistant sur les périodes les plus marquantes (Days of Future Past, Inferno, etc.). Du côté positif, ce mix des différentes époques des X-Men est plutôt original. On découvre même des personnages actuels dans leur propre rôle mais dans une situation déjà vécue par les X-Men par le passé, le but étant de faire prendre un nouveau départ à ces mêmes personnages. On jugera cette "nouveauté" sur la durée. En tout cas c’est un réel plaisir pour un "ancien" comme moi de retrouver indirectement des runs qui ont fait la réputation des X-Men. Alors quand on retrouve des personnages tels que Madeleine Prior, la Reine Noire, Longshot, les Morlock, Magnéto, les Sentinelles dans leur "ancienne mouture", Rachel en chasseresse de mutants comme ressortie du passé ou du "future past", etc., on ne peut qu'espérer que ce soit pour la bonne cause. Ici, il paraît que c'est pour remettre les valeurs sûres d’antan sur le devant de la scène.
Côté dessin, les dessinateurs ont relevé le défi d’une manière moderne et efficace. Le résultat est de bonne facture, les personnages bien rendus et on retrouve même la traditionnelle partie de baseball qui ravive de beaux souvenirs. On apprécie de belles scènes d'action et un mélange intéressant de costumes actuels et passés. Et ce, en évitant le piège du "passé de mode" voire du ringard. On croise donc les doigts pour que la suite ne soit pas juste un énième recommencement annonçant déjà le suivant. Cet album n'est pas un incontournable, loin de là, mais reste assez plaisant et offre un agréable moment de lecture.
SDJuan