Chroniques
Quelques-unes des BD qui nous ont le plus marqués.
N’y voyez aucun a priori, aucune prise de tête, aucune volonté de gonfler nos egos mais tout simplement l’envie de vous faire partager nos impressions de lecture.
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Les MENTORS
- Par asbl-creabulles
- Le 19/07/2019
Tome 1: Ana
Scénario : Zidrou
Dessin : Francis Porcel
Couleurs : Francis Porcel
Dépot légal : avril 2019
Editeur : Bamboo
Collection: Grand Angle
ISBN : 978-2-8189-6794-2
Nombre de pages : 441998, Ana est sur le point d’accoucher à la maternité d’un hôpital de Barcelone. En pleine opération, un commando armé fait irruption dans la salle d’accouchement et abat tous les membres de l’équipe médicale. L’un des agresseurs réalise alors une césarienne sur Ana pour s’emparer du bébé qu’il remplace par une bombe dans le ventre d’Ana. La police et les secours arrivent rapidement sur place et Ana est réopérée mais la bombe à peine extraite de son corps explose. Elle survit miraculeusement à l’explosion. Près de 20 ans plus tard, dans la région de Murcie, Joye, une jeune fille en cavale fuyant son proxénète et cherchant à rejoindre le Maroc survit en volant de l’argent à la tire principalement à des quinquagénaires. L’une de ses victimes ne se laisse pas faire et réussit même à faire intervenir la police. Mais ne sachant qu’en faire, les policiers la reconduisent hors de la commune où sa route va recroiser celle d’Ana.
Mon avis: Avec une couverture aussi mystérieuse et piquant notre curiosité, il fallait que le scénario soit à la hauteur. Et c'est bien le cas de ce thriller fantastique! Une fois encore, Zidrou nous surprend là où on ne l'attendait pas vraiment. La disparition d'un bébé suivi d’une chasse à l'homme – à femme dans ce cas bien précis – menée tambour battant.
Le ton est donné, c'est du sérieux. Zidrou nous offre un récit original, particulièrement captivant et très bien ficelé. Décidément la curiosité nous tient en haleine car le destin de ces deux femmes dépend de ce scénario dont on va attendre le dénouement avec impatience (puisqu’il s’agit d’un dyptique).
Francis Porcel, fidèle à lui-même nous propose un découpage efficace, des pages bien construites offrant ainsi une belle lisibilité presque cinématographique. Son trait est soigné, précis. Les décors sont riches en détails, les personnages ont des physionomies particulièrement expressives, l’ensemble se révèle très efficace. Bref c’est typiquement du Porcel. Et comme il se charge également des couleurs, l’ensemble se révèle très harmonieux, alternant les ambiances agréables et les plus oppressantes sans jamais altérer le trait du dessinateur.
Une belle réussite.
SDJuan
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GHOST WAR 2
- Par asbl-creabulles
- Le 12/07/2019
Tome 2: Le Faucon Noir
Scénario : Jean-Pierre Pécau
Dessin : Stefano Martino
Couleurs : Elmer Santos
Dépot légal : juin 2019
Editeur :
Collection: Science fiction
ISBN : 978-2-302-07648-8
Nombre de pages : 46La plateforme de forage pétrolier Exxon 1 au large de la Norvège a été victime de l’attaque surprise d’un groupe de bots surarmés qui se sont également attaqués à la terre ferme. Kane, Lida et ses nouveaux amis ont survécu à cet assaut car la forteresse où ils ont trouvé refuge constitue un endroit à l’abri de toute attaque extérieure et protège leurs stocks de munitions. Malgré tout, il est temps de riposter car ils se retrouvent très isolés. Leur but est de transformer leur propres méchas en machines de combat pour contrer ces machines de guerre qui, jusqu’à présent, demeurent un mystère total.
Mon avis: Jean-Pierre Pécau réussit à maintenir le suspense puisque l’on se demande toujours qui est cet ennemi. La question demeure au cœur du récit et ne trouvera donc sa réponse que dans le prochain épisode. Les personnages sont bien ancrés – humains d’un côté, robots guerriers inconnus de l’autre – tout au long d’un récit dynamique et attrayant durant lequel la prise en main des événements par notre héros et ses anciens et nouveaux amis alliés se précise. Reste un dénouement dont la teneur nous échappe encore. Côté dessin, Stefano Martino continue sur la lancée du tome 1. Un dessin énergique et efficace multipliant les décors et les scènes d’action, des personnages bien reconnaissables, avec des couleurs très réussies d'Elmer Santos offrant une atmosphère générale agréable pour un bon moment de lecture.
SDJuan
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BOOTBLACK 1/2
- Par asbl-creabulles
- Le 11/07/2019
Scénario : Mikaël
Dessin : Mikaël
Couleurs : Mikaël
Dépot légal : Mai 2019
Editeur : Dargaud
Nombre de planches: 54 + cahier graphique 8 pagesAvec Bootblack (Le cireur de chaussures), nous saluons le retour tant attendu de Mikaël dont nous avions pu apprécier l’excellent travail réalisé pour le dyptique "Giant" (Dargaud / juin 2017 et janvier 2018).
C’est en 1945, sur le vieux continent, que le récit démarre pour le lecteur.
Parmi les morts, nous découvrons un soldat américain ayant miraculeusement survécu. Isolé, seul, Al prend lentement conscience, dans le gâchis du champ de bataille, de l’échec des choix de sa vie et de son continuel déni d’identité. Mais qui est-il vraiment: américain natif, fils de migrants ou allemand? Al se souvient des trottoirs de New York et nous raconte son histoire.
Al (Tenberg), fils d’immigrants, tourne le dos, très jeune, à ses racines allemandes. Il est né en Amérique, il est américain. A 10 ans, un jour d’automne 1929, il perd ses parents et son foyer dans un incendie.
Parmi les natifs américains, les commentaires ne sont pas tendres. "Le ramassis d’immigrants qui s’entasse-là n’apporte que du trouble voilà tout. Ça débarque du bateau à la pelle et ça vient manger notre pitance déjà bien maigre depuis le début de cette foutue crise. Qu’ils retournent chez eux tous les culs-terreux avec leur gale et leurs poux. Maudits métèques".
La rue est dès lors son seul foyer et son ami Shiny sa seule famille. Il devient Bootblack, un cireur de chaussures parmi beaucoup d’autres insignifiants de New York. Il survit et les années se succèdent à astiquer, à décrotter et à cirer sur les mêmes trottoirs au ras du sol souillé.
Et puis un jour, il y a Maggie ou Margaret. Al le vaurien, le sans avenir, vêtu de guenilles, qui essaye juste de ne pas rester l’estomac vide, décide de conquérir "sa belle". Il va gagner plus d’argent, trouver quelque chose qui rapporte vraiment et ce par n’importe quel moyen…
"Il est facile pour des insignifiants bootblacks de livrer des enveloppes bien garnies d’un quartier à l’autre de Manhattan".
L’auteur, mélange habilement trois périodes de la vie du personnage central: 1945, 1929 et 1935. Les époques 1929 et 1935 se déroulent en Amérique, dans le même New York que Mikaël a déjà raconté dans "Giant" mais cette fois-ci, loin des nuages, dans la rue, au ras du bitume sur les trottoirs crasseux de la ville.
Mon avis: Mikaël est un très bon raconteur. On le savait. Avec Bootblack, il persiste et signe. A côté du mantra "prétexte" à l’intrigue (s’élever socialement, atteindre le rêve américain, quand on vit au ras du bitume), il y a la toile de fond de l’Amérique.
L’auteur se fait témoin d’une époque. Mikaël décrit, dessine et met en couleurs des thèmes universels, contemporains, déjà développés précédemment: la crise économique, le brassage des cultures, les migrants, le retour des extrêmes et la misère.
Le dessinateur joue sur la palette du monochrome et le sépia (sa marque de fabrique), rajoute des tons roses ou jaunes en fonction de la narration. Le cadrage est soigné, le rendu artisanal et le dessin expressif.
Je ne peux que vous conseiller de vous plonger, immerger dans la lecture de Bootblack, vous en ressortirez plus riche.
J’attends la suite de l’histoire !
Michel
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SAMURAI 13
- Par asbl-creabulles
- Le 10/07/2019
Tome 13: Piment rouge et alcool blanc
Scénario : Jean-François Di Giorgio
Dessin : Cristina Mormille
Couleurs : Lorenzo Pieri
Dépot légal : Mai 2019
Editeur :
ISBN : 978-2-302-07647-1
Nombre de pages : 46Tandis que Takeo se laisse aller à songer à ce jour où il avait demandé Sayuri en mariage et aux plans d’avenir qu’ils avaient planifiés ensemble, la dure et triste réalité vient très vite se rappeler à lui: Sayuri n’est plus et la vie continue. De passage dans la région de Kansai, il reçoit de maître Akari, un ancien samuraï devenu moine bouddhiste, un message dans lequel celui-ci affirme à Takeo que Sayuri est toujours vivante. À peine a-t-il le temps de réaliser ce qu’il lui arrive qu’il tombe dans un piège mortel tendu par la belle sorcière Masseyo aidée de Kinichi, son partenaire, et de quelques ronins. Elle veut se venger de Takeo qu’elle tient pour responsable de la mort de ses trois sœurs. Mais sa bande vient de dérober, non sans faire de nombreuses victimes, le dernier morceau de Ionuchi, dernier étape pour s’emparer de la toute-puissance d’Ogetsuhime No-Kami. Comment Takeo va-t-il réussir à s’en sortir?
Mon avis: Aux commandes de la série depuis 2005, Jean-François Di Giorgio déborde d’idées et fait preuve d’un imaginaire qui semble inépuisable. Ce nouvel album suscitera certainement des avis opposés de la part des lecteurs mais il est certain que le scénariste assure un bel avenir à Takeo pour de nouvelles aventures. Car si une idylle renaît d’outre-tombe et qu’une ennemie terrifiante crie vengeance en orchestrant un plan machiavélique, le voyage s’annonce des plus périlleux !
La série a donc de beaux jours devant elle, d’autant qu’au fil des albums, Christina Mormile s’est complètement appropriée le personnage et son univers en nous offrant de très belles scènes de combat et une multitude de décors soignés et impressionnants. Son dessin bénéficie en outre d’une agréable mise en couleurs de Lorenzo Pieri qui lui apporte clarté et volume.
SDJuan
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CONAN le cimmérien 6
- Par asbl-creabulles
- Le 09/07/2019
Tome 6: Chimères de fer dans la clarté lunaire
Scénario : Virginie Augustin
Dessin : Virginie Augustin
Couleurs : Virginie Augustin
Adaptation de: Robert E. Howard
Cahier explicatif de: : Patrice Louinet
Dépot légal : Mai 2019
Editeur :
ISBN : 978-2-344-02065-4
Nombre de pages : 57Conan a réussi à échapper au piège que les Hyrkaniens menés par Sha Amurath ont tendu aux Kozaki, ses francs compagnons. Caché dans les roseaux des marais, il ne s’attendait toutefois pas à tomber sur Sha en personne en train de pourchasser une belle esclave qu’il avait achetée au Roi d’Orphir et qui a profité de la bataille pour défier son maître en fuyant. Conan ne peut résister à se venger et fond sur Sha. Le combat est violent. Les coups pleuvent mais Conan prend le dessus et n’hésite pas à trancher la tête de son ennemi. Accompagné de la belle Olivia, Conan doit fuir pour échapper aux hommes de Sha. A bord d’une barque, ils s’éloignent rapidement. Un jour de mer plus tard, Conan atteint une île qui semble paisible où il compte bien reprendre des forces avec Olivia. Mais en plein milieu de l’île, ils vont rapidement découvrir une sorte de temple décoré de statues faites d’un étrange métal et envahi de gorilles menaçants et s’apercevoir que des pirates ont également débarqué sur l’île.
Mon avis: En auteure complète, Virginie Augustin nous invite à la lecture de cette nouvelle de Robert E. Howard qu’elle a adaptée dans le plus pur style des Conan. Son récit est davantage fidèle au style US que ceux de ses prédécesseurs sur les cinq premiers tomes de la série. Son Conan est convainquant, puissant tout autant qu’Olivia et bien d’autres personnages notamment ceux qui arborent des visages patibulaires. Un Conan protecteur, courageux, combattant mais pas téméraire. Les pages donnent le ton, tantôt violentes lors des scènes de combat, tantôt superbes lorsqu’il s’agit de représenter la jungle luxuriante et colorée de l’île. On apprécie l’aspect très spectaculaire de l’attaque dans le temple et les nombreuses séquences où notre héros doit affronter les dominants. Un sixième Conan réussi haut la main.
Comme précédemment, l’album est enrichi de suppléments (réservés à la première édition) : un cahier explicatif de Patrice Louinet sur la nouvelle d'Howard, des pages de dessins et de croquis, et plusieurs pages d'hommage de Gaëlle Hersent, Michaël Sanlaville, Béatrice Tillier, Vince, Sylvain Guinebaud et Cromwell. Album également disponible en version N&B (tirage limité à 1500 ex.) avec cahier graphique de 12 pages en fin d'album.
SDJuan
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365 (J)ours de bonheur
- Par asbl-creabulles
- Le 08/07/2019
Le monde de Liz Climo
Scénario : Liz Climo
Dessin : Liz Climo
Couleurs : Liz Climo
Dépot légal : Mai 2019
Editeur :
Collection : Humour de rire
ISBN : 978-2-413-01335-8
Nombre de pages : 112Un ours et un lapin, un requin marteau et un dauphin, deux poissons dans un bocal, une tortue et un paresseux … autant d’histoires brèves et de situations burlesques dans lesquelles bien d’autres animaux encore se rencontrent et s’échangent des politesses, des remarques, des idées, s’interrogent sur les choses simples de la vie ou même se font des blagues. Chacune des quatre saisons apporte son lot d’événements et de rencontres drôles et même parfois truculentes. Sous forme d’illustrations soignées allant à l’essentiel, les blagues sont courtes (une par page en quelques cases seulement) et bénéficient d’un travail élégant et efficace. C’est bien trouvé et franchement drôle. Un pari réussi.
Cet album qui rassemble les "strips" animaliers de Liz Climo a fait l’objet d’un important travail de traduction et d’adaptation pour répondre à un public francophone (voir le dossier en fin d’album) et lui donner la possibilité d’apporter ces moments de bonne humeur à ses followers d’autres pays et cultures.
Pour petits et grands et à consommer sans modération !
SDJuan
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OPEN BAR
- Par asbl-creabulles
- Le 05/07/2019
Open Bar 1re tournée
Scénario : Fabcaro
Dessin : Fabcaro
Dépot légal : Avril 2019
Editeur :
Collection Pataquès
Format : 20/26 cm
ISBN : 978-2-302-07641-9
Nombre de pages : 52Le nouvel album de Fabcaro est publié aux éditions Delcourt. Une première pour cet auteur - humoriste qui, avec Open Bar, inaugure la nouvelle collection "Pataquès - L’humour qui prend aux Strips" de l’éditeur !
Open Bar - 1re tournée rassemble, pour le plus grand plaisir des zygomatiques, la quasi-totalité des planches de Fabcaro publiées dans les Inrockuptibles depuis septembre 2017.
L’humour graphique de Fabcaro, que beaucoup de lecteurs ont découvert via un mémorable "Zaï Zaï Zaï Zaï", se caractérise par le non-sens, l’illogisme, le décalage jusqu’à l’absurde.
Par le biais de son dessin minimaliste (savant mélange de plans fixes, personnages sans expressions, traits noirs rehaussés d’un aplat gris) contrastant avec des textes distanciés et inattendus, l’auteur nous régale en tournant notre quotidien au ridicule.
L’humour absurde est un art. Comment se moquer de la bêtise de notre époque (consommation, radicalisation, patronat, racisme, écologie, immigration, les manifs, la langue de bois des politiciens, les médias …) capter l’adhésion du lecteur, toucher sa capacité à comprendre un deuxième degré et le faire rire ou sourire, sans heurter dans une société ou la liberté d’expression est plus que jamais mise en sourdine.
Avec ce délirant Open Bar, Fabcaro nous confirme qu’il connait la fragile et subtile recette de l’humour absurde: car si c’est souvent gros ce n’est jamais gras, insultant ou moraliste mais "simplement" artistiquement dosé.
Amateurs d'humour décalé et du second degré qui rêvez de passer un bon moment de détente, "Open Bar - 1re tournée" est pour vous.
Bref: A s'offrir ou à offrir sans réserve (garder un exemplaire en réserve) et ce de toute urgence !
Note: Fabcaro, prolifique scénariste, a également écrit le désopilant "Walter Appleduck" (chroniqué pour vous, récemment dans nos pages).
Michel
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Petit Pierre, la mécanique des rêves
- Par asbl-creabulles
- Le 01/07/2019
Petit Pierre, la mécanique des rêves
Scénario : Florence Lebonvallet
Dessin : Daniel Casanave
Couleurs : Claire Champion
Dépot légal : avril 2019
Editeur :
Nombre de pages : 111 + dossier "Le manège inspiré d’un garçon vacher" de Florence LebonvalletPierre Avezard, dit aussi "Petit Pierre", sourd et malvoyant de naissance (du fait du syndrome de Franceschetti-Klein ou Treacher Collins) est un authentique pionnier de l’art brut. Dès son plus jeune âge, il développe une curiosité pour la création et s’amuse à bricoler, au gré de son imaginaire, des formes de plus en plus complexes – des jouets, des automates – jusqu’à construire un formidable manège, chef d’œuvre de mécanique et de poésie.
Le manège de Petit Pierre, moins connu que l’œuvre monumentale du facteur Cheval, qui dédia 33 années de sa vie à la construction d’un palais féerique (voir précédente chronique "Enferme-moi si tu peux" chez le même éditeur), fait partie des anarchitectures (œuvres artistiques d’environnements fantastiques) sauvées de la rouille ou du bulldozer. Lorsqu’il commence son Manège en 1937 dans une étable, c’est pour distribuer des betteraves à ses vaches préférées, mais aussi pour se protéger de la cruauté des autres garçons vachers. Préservé, son Manège est encore visible aujourd’hui à la Fabuloserie, le Musée d’art hors-les-normes (voir dossier de la scénariste Florence Lebonvallet en fin de volume) !
Biographie réalisée par le duo Lebonvallet - Casanave, "Petit Pierre, La mécanique des rêves" retrace avec brio et chaleur, dans un décor de vie paysanne, l’étonnant parcours de Pierre Avezard depuis l'enfance jusqu'à son décès, le 24 juillet 1992.
Mon avis: Le trait vif et spontané de Pierre Casanave (qui semble se spécialiser dans les biographies: Baudelaire, Flaubert, Shelley, Nerval, Jarry, Verlaine, etc.) exprime avec succès les sentiments variés des personnages. Il nous immerge, en douceur, avec l’aide des couleurs bien dosées de Claire Champion, dans le monde poétique et mécanique de "Petit Pierre".
Agréable et amusante approche du singulier de l’Art Brut* et découverte rafraîchissante pour ma part d’un grand méconnu poète de la mécanique féerique.
* Première définition de l’Art Brut donnée par Dubuffet en 1949
"Nous entendons par là des ouvrages exécutés par des personnes indemnes de culture artistique, dans lesquels donc le mimétisme, contrairement à ce qui se passe chez les intellectuels, ait peu ou pas de part, de sorte que leurs auteurs y tirent tout (sujets, choix des matériaux mis en œuvre, moyens de transposition, rythmes, façons d’écriture, etc.) de leur propre fond et non pas des poncifs de l’art classique ou de l’art à la mode. Nous y assistons à l’opération artistique toute pure, brute, réinventée dans l’entier de toutes ses phases par son auteur, à partir seulement de ses propres impulsions. De l’art donc où se manifeste la seule fonction de l’invention, et non, celles, constantes dans l’art culturel, du caméléon et du singe."
Michel