Chroniques
Quelques-unes des BD qui nous ont le plus marqués.
N’y voyez aucun a priori, aucune prise de tête, aucune volonté de gonfler nos egos mais tout simplement l’envie de vous faire partager nos impressions de lecture.
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SOFT METAL VAMPIRE
- Par asbl-creabulles
- Le 05/04/2019
Tome 1
Scénario : Hiroki Endo
Dessin : Hiroki Endo, Seiwa Yamamoto, Niihara Hirofumi
Couleurs : N&B
Dépot légal : février 2019
Editeur :
Format : format manga
ISBN : 9782203172388
Nombre de pages : 192Depuis toute gamine, Miika Itzuki possédait le pouvoir de manipuler le métal d'argent. Puis, à l’âge de 10 ans, son pouvoir a disparu subitement alors que dans le même temps de nouvelles lois étaient promulguées interdisant la possession ou la manipulation de cet élément. Il faut dire que le monde est alors dominé par les vampires qui ont totalement asservi la race humaine sur la Terre et qui ont le pouvoir de manipuler les éléments chimiques. Le temps passe, Miika est désormais une lycéenne de 16 ans vivant seule avec son père. Un jour, elle se fait violemment bousculer par "Four Hands", un jeune homme qui la drague un peu lourdement. Ce qu'elle pense alors être une simple rencontre pourrait s'avérer être un piège qui va se refermer sur elle. Car Miika ignore que les vampires se sont rendu compte que le pouvoir qu’elle peut de nouveau exercer sur le métal d’argent représente un danger mortel pour eux. Ils sont donc déterminés soit à la contrôler soit à l'éliminer. Mais le seul être qui semble capable de la protéger n'a qu'une idée en tête, coucher avec elle!
Mon avis: Les lecteurs qui connaissent Hiroki ENDO à travers les 18 volumes parus chez Panini entre 1998 et 2009 de sa série de science-fiction "Eden – It’s an endless world" risquent bien d'être déçus. Pour les autres, cette nouvelle mini-série va sembler assez déconcertante. Pas par son contenu, plutôt léger, mais par la manière dont l'auteur cherche à nous faire entrer dans un univers où les vampires dominent le monde. Car, hormis une morsure ou deux, nos vampires n’ont de vampire que leurs ailes de chauves-souris puisqu’ils ont déjà la réserve de nourriture que constituent l’humanité entière. Personnellement, je vois plutôt en eux des mutants dotés de super-pouvoirs sur les principaux éléments chimiques, qui s’affrontent lors de combats à coups de manipulation de ces éléments ou à coups d’armes à feu. L’aspect déjanté et l’humour plutôt lourd qui se dégagent de ses personnages est assez sympathique.
Côté dessin, c'est du pur manga survitaminé. Les scènes drôles, quasi caricaturales, sont typiques du manga et fonctionnent à merveille. Les scènes d'action, souvent assez violentes, sont très bien rendues. Attention toutefois, la lecture nécessite une attention renforcée aux divers personnages car il n’est pas toujours évident de distinguer qui est humain, vampire ou Dhampir. Espérons que dans les prochains volumes l'auteur nous donnera quelques explications sur l'origine de cette domination des vampires sur l'homme et des pouvoirs que possèdent les principaux protagonistes sur certains éléments chimiques comme Miika sur l’argent ou Four Hands sur le carbone. De par son univers, un ouvrage sans doute à réserver aux fans du genre.
SDJuan
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KILL OR BE KILLED 4
- Par asbl-creabulles
- Le 04/04/2019
T4 - Tome 4
Scénario : Ed Brubaker
Dessin : Sean Phillips
Couleurs : Elizabeth Breitweiser
Couverture : Phillips, Sean
Dépot légal : Février 2019
Editeur :
Collection : Contrebande
Format : Format comics
ISBN : 978-2-413-01343-3
Nombre de pages :160Dylan avait réussi à mieux cerner le rapport qu'entretenait le démon avec sa famille, démon avec lequel il avait passé un pacte pour rester en vie après sa tentative de suicide. Mais alors que les choses semblent s'arranger, le voici rattrapé par ses hallucinations au point qu’il finit par se rendre à la police. A présent admis dans un centre psychiatrique, il devrait logiquement pouvoir y clarifier ses questionnements intérieurs: ce démon existe-t-il vraiment ou est-ce le produit de son imagination? Ce pacte venait-il de lui ou était-ce un besoin de tuer finalement devenu comme une seconde nature? D’autant qu’il a découvert que son propre père avait dessiné son démon et qu’il a eu un frère qui s’est suicidé (en lien avec le démon, cela il ne le saura jamais?). Pour soulager un peu sa conscience, il accepte de se confier à son psychiatre auquel il avoue son autre identité, celle du justicier masqué. Mais le psychiatre lui fait comprendre que sa place est bien à l’hôpital car il ne peut être celui qu'il prétend être puisque le tueur à la cagoule rouge vient encore de faire des victimes. Dylan ne comprend plus rien. Qui est ce nouveau justicier masqué, cet imitateur qui s'attaque à de petits dealers alors que lui ciblait les gros poissons? Même l’hôpital ne lui donnera pas l’occasion de se livrer à l’introspection puisqu’il va vite remarquer les agissements suspects et intolérables d’un infirmier sur des jeunes filles et femmes fragiles. Dylan ne semble pas pouvoir échapper à son destin.
Mon avis: Depuis le premier tome, l'état psychique de Dylan est bien le centre de ce thriller fantastique. Son passage en centre psychiatrique fermé est l’occasion d’en apprendre un peu plus sur son état d'esprit, mais aussi sur les avis tout aussi fermés des psychiatres lorsqu'ils croient détenir la solution ou le diagnostic final. Sauf que même là, on n'est pas à l'abri d'autres détraqués dont Dylan pourrait bien s'occuper à sa manière. Ed Brubaker est passé maître dans ce genre de récits sombres, polars bien noirs où le bien et le mal se côtoient et/ou finissent par se confondre. Mais surtout, il est très fort pour capter ses lecteurs tout au long d’un récit dont il pilote l’intrigue comme il l’entend. Ce dernier tome clôture la série plus calmement qu'elle n'a commencé sans pour autant qu’elle perde de son intérêt. Ed Brubaker a bien construit son scénario sur 20 épisodes (publiés en quatre tomes chez Delcourt), préservant un rythme effréné pour bien accrocher le lecteur et ne plus le lâcher.
Coté illustration, Sean Philips s’est révélé tout aussi doué pour restituer tout au long de cette aventure les ambiances et atmosphères d’un thriller puissant, avec des personnages hauts en couleurs, de superbes scènes d'action, parfois (très) sanglantes, des scènes d'introspection, de huis-clos ou de pure folie qu’il dessine avec force et puissance. L’ensemble profite de son propre encrage mais également de la mise en couleurs efficace d’Elizabeth Breitweiser qui alterne les pages où domine une belle palette de couleurs et les pages très sombres réduites à deux ou trois teintes seulement pour mieux cerner les ambiances. Le scénario, l’organisation et le déroulement du récit, le dessin énergique, tout est remarquable dans cette série vivement conseillée et pas seulement aux fans du genre. A noter une galerie de couvertures à la fin de cet album de 160 pages.
SDJuan
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Les NYMPHÉAS NOIRS
- Par asbl-creabulles
- Le 02/04/2019
Récit complet
Scénario : Fred Duval
Dessin : Didier Cassegrain
Couleurs : Didier Cassegrain
Adapté : du roman de Michel Bussi
Dépot légal : Janvier 2019
Editeur :
Collection : Aire Libre
Format : Grand format
ISBN : 978-2-8001-7350-4
Nombre de pages :132Giverny, ce village qui attire les touristes du monde entier grâce aux peintures impressionnistes de Claude Monet, abrite aussi trois femmes, Fanette Morelle, une adolescente de 11 ans passionnée de peinture, Stéphanie Dupain, la très aguichante institutrice âgée de 36 ans et une veuve de 80 ans vivant en solitaire tout en épiant ses voisins. Ces trois femmes très différentes n’ont aucun lien de parenté mais partagent le même rêve de quitter Giverny qu’elles considèrent comme une prison. Le 13 mai 2010, les grilles du parc s’ouvrent. On a découvert le cadavre de Jérôme Morval, chirurgien ophtalmo originaire de Giverny. Et pendant 13 jours les grilles vont rester ouvertes jusqu’à ce second meurtre survenu le 25 mai 2010. L’inspecteur Sérénac et son collègue sont chargés de l’affaire. Un lien avec l’art et tout particulièrement la peinture impressionniste semble être le point commun à tout ce beau monde.
Mon avis: Fred Duval réussit une magnifique adaptation du polar et roman qui a lancé la carrière de Michel Bussi. Sous sa plume, l’enquête policière se déroule paisiblement, dans un décor féerique, mais néanmoins sans temps mort. Mélange de mystère et de poésie, l’intrigue nous tient en haleine jusqu’au dénouement, comme une sorte de révélation qu’on n’a pas vu venir.
Chaque personnage apporte son lot de surprises et on a bien conscience que l’enquête ne va pas être des plus simples, d’autant que les deux inspecteurs ne vont pas vraiment dans le même sens et n’ont pas les mêmes buts ni les mêmes convictions. Un thriller bien mené et bien pensé, parfaitement adapté au support BD, avec ce qu’il faut de modifications intelligentes pour bien en profiter.
Pour ce polar situé à Giverny, territoire impressionniste s’il en est, Didier Cassegrain nous offre une illustration particulièrement agréable jouant avec les couleurs et les effets de lumière, ceux-là même qui ont inspiré les peintres impressionnistes. Certaines cases sont de véritables petits tableaux. Le trait est globalement discret sauf lorsque le dessinateur décide de l’accentuer sur certains éléments ou personnages qu’il souhaite faire ressortir au premier plan. Le résultat est superbe et on ne peut que s’émerveiller devant le travail accompli. Un très agréable moment de lecture alliant suspense et poésie.
SDJuan
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SARA LONE 4
- Par asbl-creabulles
- Le 25/03/2019
Tome 4 - Arlington Day
Scénario : Erik Arnoux
Dessin : David Morancho
Couleurs : David Morancho
Dépot légal : mars 2019
Editeur :
Format : Format normal
ISBN : 978-2-390-14248-5
Nombre de pages : 46Sara a été entraînée et travaille pour les services secrets américains comme tireuse d’élite. Son savoir-faire et sa dextérité ont joué en sa faveur faisant d’elle la personne la plus apte à déjouer un complot visant à éliminer le président des États-Unis. Toutefois, son passé toujours bien présent risque bien de la déconcentrer alors même que l'on connaît la date et le lieu d'où pourrait agir l'assassin responsable d’un événement qui changera à tout jamais la face du monde. Il ne reste plus à Sara Lone qu’à éliminer la menace une fois pour toutes.
Mon avis: Non seulement, ce quatrième et dernier tome scelle le destin du président des États-Unis mais il achève en beauté cette très bonne série. Erik Arnoux a su nous tenir en haleine au fil des quatre tomes avec beaucoup de savoir-faire. Depuis la parution du premier tome en octobre 2013, nous avons bénéficié d’un récit bien rythmé, sur un scénario bien construit, truffé d'éléments bien pensés et savamment calibrés. Ce dernier album prouve que Sara Lone est bien une série incontournable du catalogue des éditions Sandawe. Entre drame familial, polar et événement historique, Erik Arnoux jongle avec les indices, joue avec les personnages et nous livre un polar fort et percutant.
David Morancho a mis cette série en images de la plus belle des manières. Un dessin clair et précis, bien maîtrisé, très détaillé et efficace dans le choix des armes, des décors texans mais aussi des personnages pour quatre albums hauts en couleurs. Son travail aurait sans aucun doute mérité un format un peu plus grand, mais le résultat est bien au rendez-vous. Une belle immersion dans l’Amérique des années 50-60 avec ses voitures si typiques et ses décors fascinants. Le tout sans rien perdre de l'énergie et du dynamisme dont l'histoire avait besoin pour rendre crédible cette jeune femme au caractère bien trempé.
La mise en couleurs également réalisée par David Morancho contribue largement à la qualité de l’ensemble. Très réussies, les couleurs apportent du volume à des cases très détaillées et en assurent une bonne lisibilité. Cerise sur le gâteau: ce dernier tome s’achève avec un dossier secret de 16 pages sur Joy Carruthers alias Sara Lone, mais aussi les liens entre l'histoire et la fiction !
A lire absolument !
SDJuan
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SAMURAI ORIGINES 2
- Par asbl-creabulles
- Le 22/03/2019
Tome 2 - Le Maître des Encens
Scénario : Jean-François Di Giorgio
Dessin : Vax
Couleurs : Stéphane Paitreau
Dépot légal : Mars 2019
Editeur :
Format : Grand format
ISBN : 978-2-302-06362-4
Nombre de pages :46Takeo a encore un long chemin à parcourir avant de devenir samouraï mais l’entraînement auquel il doit se soumettre se prolonge et l’ennuie fortement. L’arrivée soudaine de Yukio à Sumita, une jeune guerrière intrépide experte au maniement du sabre et qui fuit son père, va venir briser la monotonie de son existence. Mais dans le même temps une créature est apparue qui dévaste le village en faisant plusieurs victimes. Il s’agit d’une Tsuhiganô. Les soupçons vont rapidement se porter sur Yukio, d’autant qu’elle semble savoir comment agir pour réveiller de telles créatures. Yukio se retrouve en prison le temps d'y voir plus clair et malgré l'interdiction de sortie qui la frappe, Takeo se lie d'amitié avec elle. C'est lorsqu'une autre Tsuhiganô fait son apparition que Yukio est lavée de tout soupçon. Kazé, le maître de Takeo, va même demander à Yukio de lui prêter main forte contre ces redoutables envahisseurs.
Mon avis: Jean-François Di Giorgio nous emmène de nouveau dans une aventure épique illustrée par son complice Vax (également sur la série Senseï), tout comme nous avons pu en vivre tout au long de la série-mère illustrée par Frédéric Genêt. Chaque tome constitue une histoire complète et peut donc être lu séparément, même si le fil rouge est bien présent comme Di Giorgio sait les créer, c’est-à-dire bien accrocheurs. On retrouve donc Takeo dans un récit rythmé, soutenu par une intrigue captivante et originale et de nombreuses scènes de combat.
Les dessins de Vax sont à couper le souffle. Il maîtrise à merveille les scènes d'action et de combat, découpées dans un style quasi cinématographique, débutant sur de beaux plans larges pour ensuite zoomer sur les personnages au contact, si bien qu’on pourrait les voir s’animer sous nos yeux. Ajoutons de très beaux décors et des personnages impressionnants, le tout parfaitement mis en couleurs par Stéphane Paitreau. Les illustrations de couverture sont particulièrement réussies.Un travail remarquable qui devrait donner à cette nouvelle série le succès qu'elle mérite.
SDJuan
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WALTER APPELDUCK 1
- Par asbl-creabulles
- Le 20/03/2019
Tome 1 - Cow-boy stagiaire
Scénario : Fabcaro
Dessin : Fabrice Erre
Couleurs : Sandrine Greff
Dépot légal : Février 2019
Editeur :
Format : Format normal
ISBN : 979-1-03-473685-0
Nombre de pages : 60Walter Appleduck a soumis une demande de stage au shérif de DirtyOldTown. Jeune homme bien sous tous rapports, Walter prépare un "master cowboy" qu’il désire mettre en pratique sur le terrain. Car Walter est un fan de l'Ouest Américain auquel il voue une véritable passion. Sa demande ayant été acceptée pour une durée d’un mois, il se présente chez le shérif. Et là, c’est le choc de deux mondes. Il découvre des habitants plutôt "limités", violents parfois et même souvent racistes, appliquant la loi du plus fort et réagissant conformément à leurs instincts primaires... mais il n'en n'a que faire, il peut les comprendre, vivre avec et même tout accepter car Walter est intelligent, bien au-dessus de la moyenne. Il veut tout vivre pour parfaire sa thèse: affrontements lors de duels, discussions au saloon, attaques de diligences, évasions de prisonniers, etc. On pourrait craindre pour sa vie, mais au final, c'est peut-être bien lui qui va finir par influencer et modifier ce mode de vie qu'il admire tant. Que restera-t-il de l'Ouest Sauvage et violent après son stage ?
Mon avis: Dès les premières pages, on se demande ce que vient faire ce freluquet dans cette bourgade perdue de l'Ouest Américain que Fabcaro prend un malin plaisir à caricaturer: attaques d'indiens ou prisonnier qui s'évade à tout bout de champ surtout parce qu'en face de lui le shérif et son adjoint Billy sont plutôt simples d’esprit. Grâce à Walter, les duels d’as de la gâchette vont d’ailleurs vite se transformer en partie de Scrabble. Les idées très originales fusent (comme ce loto spécial seniors au saloon) et se présentent sous forme d’une dizaine de mini-récits de taille variable abordant diverses questions mais ayant tous le même thème général: l'évolution et la transformation de cet Ouest américain après le passage de Walter. C'est drôle, original, entraînant et le vocabulaire utilisé est désopilant.
Les dessins de Fabrice Erre sont taillés sur mesure pour cette aventure. Ils sont tout aussi jouissifs que l'histoire et les dialogues. Il suffit d’ailleurs de regarder les têtes des personnages, rien que ça! Les expressions des visages sont à tomber par terre, de même que les nombreuses scènes où dominent le burlesque et le caricatural. Le trait est clair et les couleurs agréables, la lecture très fluide. Des albums aussi divertissants, on en redemande sans modération.
SDJuan
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Le DERNIER DRAGON
- Par asbl-creabulles
- Le 18/03/2019
Tome 1 - L'Œuf de Jade
Scénario : Jean-Pierre Pécau
Dessin : Leo Pilipovic
Couleurs : Thorn
Dépot légal : février 2019
Editeur :
Collection : Terres de Légendes
Format : Grand format
ISBN : 978-2-7560-8086-4
Nombre de pages : 64Désert d’Arabie, 1499. Au bord de l’épuisement, Duncan et Jacopo, deux mercenaires écossais, ont enfin trouvé la vallée des dragons et là, parmi les nombreux squelettes de dragons morts, ils découvrent des œufs encore intacts. Pleins d’espoir, ils dérobent chacun un œuf qu’ils comptent vendre à de riches acquéreurs. Alors qu’ils sont sur le point de quitter les lieux, ils sont attaqués par des bébés dragons et ne devront leur survie qu’à l’attaque aussi soudaine que violente d'une nuée d’ibis qui fondent sur les petits dragons pour les dévorer. Ce sont d’ailleurs ces oiseaux qui ont empêché que les dragons harets, ceux-là même qui sont redevenus sauvages, déferlent sur le monde. Mais en se faisant de plus en plus rares les dragons ont également cessé de se reproduire et sont en voie d’extinction. Sauvés in extremis, Duncan et Jacopo ont pris du retard, trop de retard et, pour survivre, Duncan n’hésite pas à tuer Jacopo afin de s’emparer de sa réserve d’eau. Récupéré par des nomades, il s’enfuit à la première occasion pour mener son projet à terme. Lui seul à présent sait où se trouve la vallée des dragons. Entretemps, la nouvelle s’est largement répandue et est arrivée jusqu’à l'Ordre des Dragons, le protecteur de ces animaux fabuleux pouvant être dressés au combat. La "dragonnière" Umas, qui sera rejointe par sa soeur Stali, est chargée de traquer le voleur pour récupérer l’œuf au plus vite. Mais elles ne sont pas les seules car le pape a lui aussi dépêché des chasseurs de dragons pour retrouver l'œuf. En effet, quiconque possède la "dragonite", cette chose magique que chaque dragon renferme dans son crâne, peut vite devenir riche et acquérir d’immenses pouvoirs. Cette fièvre de la "dragonite" va attiser bien des convoitises et attirer tous ceux qui ont soif de richesse et de puissance.
Mon avis: L'album démarre très fort sur le vol d'œufs de dragons dans de magnifiques décors. Si l'intrigue est déjà bien présente, Jean-Pierre Pécau nous entraîne rapidement au cœur d’une histoire dont l’ingrédient principal et original porte sur le contrôle des dragons par des dragonnières vierges qui doivent affronter des chasseurs qui les dépouillent de leurs montures mythiques. Pécau mélange habilement histoire et légende pour disposer les pions de l’affrontement qui s’annonce déjà. Un premier tome rythmé et captivant mettant en scène de nombreux personnages bien reconnaissables. A signaler toutefois un petit souci de lecture dû à une confusion dans les noms des deux dragonnières sur certains passages.
Au dessin, Léo Pilipovic nous livre un très bel album. Il réussit à nous proposer des cases très aérées alors qu'elles sont largement fournies en détails tant les costumes que les décors. Le trait plutôt réaliste (voir les dragons) est particulièrement dynamique, les guerrières sont belles et impressionnantes et ont une physionomie très expressive comme la plupart des personnages. Thorn réalise une mise en couleurs qui met bien en valeur le travail du dessinateur. Une bonne entrée en matière et une multitude de questions annonciatrices d’une suite prometteuse.
A noter un très beau cahier graphique en fin d'album avec les projets de couvertures des tomes 1 et 2.
SDJuan
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L'ORPHELIN DE PERDIDE 1 et 2
- Par asbl-creabulles
- Le 15/03/2019
Tome 1 - Claudi
Scénario : Régis Hautière
Dessin : Adrián
Couleurs : Adrián
Adapté de : Stefan Wul
Dépot légal : Septembre 2018
Editeur : Comix Buro
Format : Grand format
ISBN : 978-2-344-03349-4
Nombre de pages : 56T1/ Quelque part sur la planète Perdide. Max séjourne quelques jours chez ses amis Martha et Claude et leur fils Claudi. Max, contrebandier de son état, aimerait leur faire quitter cette planète inhospitalière et dangereuse où sévissent régulièrement des nuées de frelons noirs, mais Claude refuse de partir car il ne veut pas quitter Perdide avant d'avoir remboursé ses créanciers. L'arrivée soudaine d'une patrouille de police interstellaire va contraindre Max à partir plus tôt que prévu. Mais avant de filer, il reçoit de Martha un émetteur à très longue portée de sa fabrication. Cet émetteur en forme d’œuf leur permettra de rester en contact. Tandis que Max réussit à s'échapper de justesse non sans quelques dégâts sur son vaisseau, sur Perdide, la situation va vite s’aggraver. Cette année, l’invasion des frelons noirs est bien plus précoce. Claudi et ses parents sont réellement menacés. Ils ne vont pas hésiter à se sacrifier l'un après l'autre pour sauver le petit Claudi. Avant de mourir Martha a juste le temps d’envoyer un message de détresse à Max lui demandant de venir sauver Claudi.
Tome 2 - Silbad
Scénario : Régis Hautière
Dessin : Adrián
Couleurs : Adrián
Adapté de : Stefan Wul
Dépot légal : Janvier 2019
Editeur : Comix Buro
Format : Grand format
ISBN : 978-2-344-03349-4
Nombre de pages : 56T2/ Désormais seul sur Perdide, Claudi du haut de ses 4 ans survit comme il peut. Max, qui a pu rejoindre la planète Devil Ball, prépare sa mission de sauvetage depuis qu’il a reçu le message de détresse de Martha. Pour mettre toutes les chances de son côté et retrouver Claudi, il réussit à convaincre Silbad, qui connaît Perdide pour y avoir déjà vécu, de l'accompagner. Il complète son équipe avec Martin, un prince-banquier, et son amie Belle. Mais Martin est en réalité un voleur prêt à verser une grosse somme pour s’enfuir sur la planète Sidoine avec le butin de ses larcins et, surtout, il n’est pas fiable. Pendant le vol, il commet gaffe sur gaffe au point de provoquer un accident qui va obliger Max à se poser sur une ancienne planète minière transformée en un gigantesque bagne pour les prisonniers, Gamma 10, aujourd’hui présumée déserte. C’est là que, profitant de cet arrêt imprévu, Martin et Belle décident de fuir. Ils quittent le vaisseau sans crier gare emportant avec eux l’œuf émetteur. Max se voit contraint de partir à leur recherche car l'œuf est le seul moyen de retrouver Claudi sur Perdide. Il tombe sur le cadavre de Martin criblé de flèches. Max, qui n’est pas au bout de ses surprises, ignore encore que Belle qui détient l’œuf a été capturée par d’anciens mineurs survivants.
Mon avis: Il n’est pas toujours aisé ni évident d'adapter des romans de science-fiction. Je dois reconnaître que l'Orphelin de Perdide, adaptation BD du roman de Stefan Wul paru en 1958, a su préserver l'esprit général d'aventure intergalactique en dépit de quelques raccourcis inévitables en bande dessinée. Régis Hautière nous propose une intrigue convaincante de bout en bout. La mission de sauvetage de Claudi, ce gamin qui s’est retrouvé seul abandonné dans de tristes circonstances, va se compliquer au gré de multiples rebondissements permettant au scénariste de faire intervenir de nouveaux acteurs et de maintenir l’intérêt jusqu’à la fin. Le récit est écrit dans un style clair et fluide et ne cesse de gagner en rythme, notamment dans le second tome, qui nous réserve pas mal de surprises. Un mélange réussi d’action et d’émotions pour ce récit faisant preuve d’humanisme. Il fallait bien deux tomes pour rendre justice au roman de Stefan Wul. A noter aussi ce clin d'œil malicieux à Moebius (l’établissement nommé L’Incal).
L'énergie et le dynamisme que dégage le dessin d'Adrían collent parfaitement au récit et donnent une nouvelle jeunesse au roman. Avec son dessin proche de l'animation, Adrían va à l'essentiel grâce à des cadrages et un découpage très cinématographiques. On s'attache tout de suite à la bonne bouille de Claudi et on a un pincement au cœur au début du récit tant il donne vie à ses personnages, tous très expressifs: joie, étonnement, rage, tout est parfaitement rendu. Le trait souvent violent soutient efficacement l’énergie du récit. Les décors ne sont pas en reste, de même que les vaisseaux spatiaux et les divers véhicules. Les couleurs dégagent une belle énergie, avec des cases aérées, des contrastes bien marqués pour une lisibilité de l'image plutôt impressionnante tant dans les paysages désertiques, les forêts que dans l'obscurité de l'espace où l’effet spatial est étonnant.
Une histoire complète en deux tomes qui constitue une belle surprise fortement conseillée.
SDJuan