Chroniques
Quelques-unes des BD qui nous ont le plus marqués.
N’y voyez aucun a priori, aucune prise de tête, aucune volonté de gonfler nos egos mais tout simplement l’envie de vous faire partager nos impressions de lecture.
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CAPTAIN MARVEL
- Par asbl-creabulles
- Le 14/03/2019
Captain Marvel
Un film de: Anna Boden et Ryan Fleck
Avec: Brie Larsen, Samuel L. Jackson et Jude law
Genre: Fantastique / Science fiction/ Super Héros
Date de sortie : le 6 mars 2019
Durée du film: 2h 04La toute nouvelle aventure des studios Marvel nous entraîne dans les années 1990, époque inédite au sein de l’Univers Cinématographique Marvel. Le film raconte comment Carol Danvers va devenir l’une des super-héroïnes les plus puissantes de l’univers. Alors qu’une guerre galactique entre deux races extraterrestres frappe la Terre, la jeune femme se retrouve précipitée au cœur de la bataille, entourée de quelques alliés.
L’héroïne connue sous le nom de "Vers" est sur le point d’intégrer la "Starforce", une unité chargée de protéger les Krees – race qu’elle pense être la sienne – contre l’ennemi Skrull. Mais avant de recevoir le feu vert de l’Intelligence Suprême des Kree, "Vers" doit d'abord contrôler ses émotions car elle possède un immense pouvoir. "Vers" est amnésique et ne se souvient que des six dernières années de sa vie, même si ses rêves témoignent de sa vie antérieure. En effet, nuit après nuit, elle fait le même cauchemar mais n'arrive pas à identifier les personnes qu'elle voit dans ces flashes. Malgré tout, au terme d’un entraînement physique intense, elle est désormais prête. L'Intelligence Suprême devant qui elle s’est présentée l’autorise à participer avec la Starforce à une mission d’exfiltration d’un agent Kree en danger sur une autre planète. En réalité, il s’agit d’un piège tendu par les Skrulls, des êtres métamorphes sans pitié. Peu à peu le voile va se déchirer et certaines révélations vont changer l’avenir de "Vers" à tout jamais. Son passé va refaire surface au moment où on l'attendait le moins.
Mon avis: Depuis pas mal de temps déjà, "Marvel Studios" semble avoir les yeux tournés vers l'espace si l’on se réfère aux grandes sagas cosmiques sorties sur nos écrans comme "Les Gardiens de la Galaxie", "Thor", "Avengers Infinity War", etc. Avec "Captain Marvel", nous faisons un bond en arrière jusqu’aux années 1990, ce qui nous permet de retrouver un Nick Fury plus jeune, chevelu et avec ses deux yeux, mais aussi Phil Colson, tous deux agents du gouvernement US en début de carrière. Le film est plein d’allusions aux années 90 (Pulp Fiction, Top Gun, etc.). On apprécie également l’évocation du personnage original par le biais de la trainée de lumière laissée dans le sillage de l’héroïne, son costume, les rafales de photons, etc. qui font aussitôt penser au premier Captain Marvel qui partageait une connexion avec Rick Jones grâce à leurs bracelets leur permettant de se remplacer en cas de danger sur Terre. L’intrigue située dans le passé permet également d’entendre ou de réentendre les tubes de l'époque comme TLC ou Desr'ee.
Les différents Captain Marvel aux éditions Marvel.
Quand les studios Marvel reprennent des personnages phare tels que Spider-Man, Daredevil, Avengers ou les X-Men, on est habitué à des raccourcis plus ou moins réussis. Cette fois, le résultat est plutôt bon, vu la tâche s’annonçant insurmontable de résumer en un film de 2 heures l'histoire aussi riche "des" nombreux Captain Marvel apparus dans plusieurs séries de comic books. On aurait pu s’attendre à ce qu’un personnage comme Carol Danvers fasse l’objet de plusieurs films pour retracer en plusieurs épisodes sa vie faite d’événements aussi nombreux, dramatiques et extraordinaires. Captain Marvel est apparue sous le nom de Miss Marvel dès 1977, puis Binaire et plus brièvement Warbird et enfin Captain Marvel depuis 2012. Son amnésie dans l'univers du comics est due à sa dramatique rencontre avec Malicia (Rogue) à l’époque où celle-ci faisait encore partie de la Confrérie des Mauvais Mutants, ennemis de toujours des X-Men. Car Malicia peut, d'un simple toucher, absorber les pouvoirs et la mémoire de tous ceux qu’elle touche. Et si le contact se prolonge, comme dans le cas de Carol Danvers lors du combat opposant les Avengers à la Confrérie des Mauvais Mutants, elle absorbe définitivement les pouvoirs et la mémoire de la personne, la laissant complètement vide. Il faudra des années à Carol Danvers pour reconstruire sa vie et enfin pardonner à Malicia qui aura entre-temps changé de camp et rejoint l'équipe des X-Men.
Evolution de Carol Danvers
On sent bien que Marvel Studios nous conduit progressivement par le biais de ses films vers l'affrontement final entre les Avengers et le puissant Thanos. Les différents éléments et personnages sont mis en place. Dans Captain Marvel, outre le traditionnel Tesseract, ce cube cosmique créé par Stan Lee et Jack Kirby en 1966, on peut également revoir des personnages clé de l'univers cosmique Marvel comme Ronan l'accusateur et Korath, le Kree, tous deux apparus dans les Gardiens de la galaxie, et enfin les Skrulls qui ont longtemps occupé les pages des comic books.
Avec ce film, le MCU donne la part belle à un personnage féminin, il était temps. Et, coïncidence ou pas, le film est sorti dans la semaine de la journée de la femme! Captain Marvel dépasse même le record d'entrées de Wonder Woman (DC Comics).
Monica, la fille à la coupe afro de sa meilleure amie Maria Rambeau, pourrait bien être la Monica Rambeau, une des anciennes "Captain Marvel", nouvellement appelée Photon, puisque près de trois décennies se seront écoulées entre le film situé dans les années 90 et le prochain Avengers EndGame.
Un très bon film d'action bourré d’effets spéciaux lumineux et impressionnants (surtout dans la version 3D), de beaux combats à main nue, de superbes batailles de vaisseaux spatiaux, pas trop de mélo ou de scènes d'amour, et plusieurs séquences humoristiques accueillies avec plaisir (comme celles du chat Goose ou de l’évocation machiste du manche à balai dans la cuisine ou de cette femme âgée dans le métro subitement muée en combattante hors pair style Alita !!). Le film va à l'essentiel c’est à souligner. Et comme de coutume, attendez la fin du générique pour ne pas rater la dernière scène. Belle réussite donc, confirmée par une recette qui a déjà dépassé les 150 millions de dollars (en quelques jours à peine)!
N'oublions pas de saluer le bel hommage au regretté Stan Lee sur le logo animé Marvel Studios en début de film et, évidemment, son cameo dans la scène du métro qui constitue désormais l’avant-dernière apparition fugace de Stan Lee dans un film Marvel.
SDJuan
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ED LOGAN (LES AVENTURES DE)
- Par asbl-creabulles
- Le 13/03/2019
Tome 2 - La piste sans fin
Scénario : Forton, Gérald
Dessin : Forton, Gérald
Couleurs : <N&B>
Dépot légal : Février 2019
Editeur :
Format : Format normal
ISBN : 978-2-362-06049-6
Nombre de planches : 40Après "La Tour de Babel" paru en 2017, l'éditeur Alain Beaulet nous livre le tome 2 : "La Piste sans fin" de cette série Western en Noir & Blanc qui nous rappelle que Gérald Forton est un maître du genre et un passionné de chevaux.
Lors d’une chevauchée dans le désert Ccalifornien, non loin des territoires indiens, Ed Logan est subitement englouti par le sable dans un puits sans fond, en compagnie de la séduisante Betty, fille du professeur Kessler.
Pendant ce temps, le conseil d'administration d’une banque s'inquiète de la disparition d'une diligence transportant notamment des plaques servant à l'impression de billets de banque.
En cherchant le moyen de remonter à la surface, le couple va découvrir la vérité mais le chemin de retour ne sera pas de tout repos.
Gérald Forton signe à la fois le scénario et le dessin de cette nouvelle aventure de Ed Logan.Le style n’est pas sans rappeler celui d’une autre de ses séries : Les aventures de Teddy Ted. Le choix du Noir & Blanc nous permet de découvrir le trait toujours vif et de qualité de ce dessinateur dont la production prolifique n’altère nullement la qualité de des œuvres.
Habitant aux Etats-Unis et propriétaire d’un ranch, les paysages du Far West qu’il dessine sont naturellement décrits avec brio tout comme les chevaux et au fur et à mesure que l’histoire se développe, une pléthore de personnages secondaires font leur apparition :
Le héros ainsi que Betty, fille d’archéologue, vont avoir l’occasion de rencontrer tant des indiens hostiles protégeant leur territoire sacré que des Outlaws avides de butin avant de pouvoir retrouver leur chemin vers la quiétude du ranch.
Une intrigue originale pour ce Western classique.Pierre Gouzou
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ARTHUS TRIVIUM 4
- Par asbl-creabulles
- Le 12/03/2019
Tome 4 - L'Armée invisible
Scénario : Raule
Dessin : Juan Luis Landa
Couleurs : Juan Luis Landa
Dépot légal : Février 2019
Editeur :
Format : Grand format
ISBN : 978-2-505-07054-2
Nombre de pages : 4Nostradamus sait que son état de santé ne lui laisse plus beaucoup de temps à vivre. Malgré tout, tandis que sa première femme désormais enfermée dans un couvent sombre lentement dans la folie, il ne cesse de travailler à ses recherches pour mettre au point une substance alchimique. Son fils aîné et trois de ses disciples ont constitué deux groupes. L’un d’eux affronte des femmes puissantes qui affirment vouloir rétablir le pouvoir des femmes sur l'homme! A Cucuron, Arthus et son fils César se réveillent dans l’église au milieu de tous les hommes du village que des femmes sous l'emprise d'une sorcière et animées de la détermination de leur faire payer des siècles d'oppression ont regroupés en les accusant de meurtres et de viols. De son côté, Angulus est parti rejoindre Angélique pour la sauver et se retrouve lui aussi devant des femmes, non pas des sorcières comme dans le cas d’Arthus et de César, mais face à des femmes aux aptitudes physiques et mentales hors normes dont elles vont faire usage pour arriver à leurs fins.
Mon avis: Au moment où l’égalité hommes-femmes est au cœur de l'actualité, Raule nous offre un récit se déroulant au XVIe siècle dans lequel les femmes s'unissent en une armée invisible pour reprendre le pouvoir qu'on leur a ôté, sachant qu’il s’agit dans le cas présent d’un pouvoir plutôt satanique. L’intrigue fantastique est soutenue par un scénario truffé de rebondissements mettant à mal nos héros. Malade et sentant la mort approcher à grands pas, Nostradamus se lance dans ce qui semble être son dernier espoir pour mettre au point sa formule alchimique tandis que ses disciples sont tous menacés. Le voile de mystères entourant la mère d'Arthus se déchire un peu plus. Au final, nos héros vont se retrouver plongés en plein occultisme avec des revenants et des sorcières peu recommandables.
Toujours de très bonne qualité, l’illustration de Juan Luis Landa est bluffante, offrant une mise en scène soignée et des cadrages des plus impressionnants. Tout ce qui a trait à la magie et l’alchimie est spectaculairement représenté et le soin apporté à restituer le fantastique et l’horreur donne une forte tension au récit. A cela s’ajoute une mise en couleurs des plus spectaculaires. A noter aussi le souci permanent du détail dans la reproduction des armes, des décors et costumes.
Sens du scénario et qualité de l’exécution pour ce nouvel opus captivant à ne rater sous aucun prétexte.
SDJuan
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ANIMAL JACK
- Par asbl-creabulles
- Le 11/03/2019
Tome 1 - Le coeur de la forêt
Scénariste: Kid Toussaint
Dessin: Miss Prickly
Couleur: Miss Prickly
Editeur:Jeunesse
Dépot légal: février 2019
format : 160 x 200
Album cartonné
EAN : 9791034733019
Nombre de pages : 104Si Jack vit tout à fait normalement avec ses parents en pleine forêt, c’est aussi un jeune garçon doté d’un pouvoir extraordinaire: il peut se changer en n’importe quel animal de son choix, adopter ses caractéristiques tout en gardant le contrôle. Au gré des situations, et souvent pour venir en aide aux personnes qui l’entourent, il ne cesse de se transformer. Pour protéger son ami Malek sur le chemin de l'école, il se change ainsi en caméléon, puis en ours, en crapaud ou même en condor. Pour rattraper une fillette qui tombe du haut d'un toboggan le voici devenu singe, mais il peut aussi devenir diable de Tasmanie pour manger un maximum et reprendre des forces, etc. Tous ses copains et copines de classe sont habitué(e)s à ses multiples transformations même si certains comme Malek veulent parfois le larguer à cause de ces différences. Car Jack est muet mais malgré tout il s'est bien intégré à la vie en société tout en préservant un fragment d’instinct animal. Lorsqu'il aperçoit un être mi-animal, mi-végétal rôder près de l'école, il grogne et se transforme quelques secondes en loup pour l’effrayer. Les jours passent jusqu’au moment où l’on s’aperçoit que des élèves disparaissent. Que peut-il bien se passer? Serait-ce la grippe?
Mon avis: Dans le genre métamorphe, on connaît déjà Garfield Logan, alias Changeling, des Teen Titans, ou Narya alias Harfang de la Division Alpha notamment, qui pouvaient se changer en n'importe quel animal (des neiges pour Harfang). Sous la plume et le crayon de Kid Toussaint (Holly Ann, Brûlez Moscou, 40 éléphants, etc.) et Miss Prickly, voici donc venir le tout jeune Animal Jack ! Ce gamin différent est l’occasion pour Kid Toussaint d’aborder des thèmes tels que la tolérance et l'acceptation de la différence et comme le disait l’oncle de Spider-Man, "un grand pouvoir implique de grandes responsabilités", ce que fait Jack tout naturellement. Ce récit aborde bien d’autres thèmes comme la préservation de l'environnement, l'amitié, les relations parent/enfant et inversement, ce qui permet à Kid Toussaint de s'amuser à choisir l’animal le plus approprié à chaque situation. Un album plaisant, agréable à lire et très ludique pour de jeunes lecteurs et en même temps éducatif sans en avoir l'air.
Cette ribambelle d’insectes et d’animaux (près d’une trentaine) a bénéficié du soutien et du talent de Miss Prickly (Mortelle Adèle chez Tourbillon, Les Cochons Dingues et À Cheval chez Delcourt Jeunesse). Elle, qui n’a pas son pareil pour dessiner les chevaux et animaux de la ferme, explore avec talent la faune en général, les fées et géants de la nature et c'est un régal. Elle restitue très bien les diverses émotions dans des cases tantôt bourrées d'énergie, inquiétantes, drôles ou parfois loufoques, attendrissantes ou plus posées et nous régale d’une mise en couleurs très vivante et joyeuse. Un petit format paru chez Dupuis Jeunesse qui devrait plaire à nos chères petites têtes blondes (ou autres), en tout cas fortement conseillé.
SDJuan
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CHAMPIGNAC
- Par asbl-creabulles
- Le 10/03/2019
Tome 1 - Enigma
Scénario : Béka
Dessin : David Etien
Couleurs : Clémentine Guivarc'h et David Etien
Dépot légal : Janvier 2019
Editeur :
Format : Grand format
ISBN : 978-2-8001-7478-5
Nombre de planches : 62Lors de la seconde guerre mondiale, les Allemands ont utilisé un appareil très sophistiqué pour crypter les messages entre les différents corps d’armée: ENIGMA. Les ordres étaient envoyés du QG au front via cet appareil. Tous les jours, le code change. Il était alors impossible pour les Alliés d’avoir un coup d’avance sur les Nazis. Impossible? Non, un irréductible Comte ne l’entendait pas de cette oreille: Pacôme Hégésippe Adélard Ladislas, Comte de Champignac. Un matin de guerre comme les autres, le Comte de Champignac reçoit un message codé chez lui.
Il ne met cependant pas longtemps à le décrypter. La missive est envoyée par Black, un vieil ami, et l’envoie en Angleterre où une mission délicate l’attend. Une fois arrivé sur le quai de la gare de Bletchley, Pacôme va faire la connaissance de Blair Mac Kenzie, une jeune et jolie jeune fille qui a aussi reçu un message codé. Ils sont tous les deux reçus par le professeur Black, qui va leur expliquer la mission: ils vont devoir aider A. Turing, jeune prodige en décryptage, à mettre sur pied la Bombe, une machine capable de cracker le code du jour utilisé par ENIGMA. Sur le papier, cela parait difficile mais lorsque Pacôme est amoureux, il se sent pousser des ailes! Lisez la suite dans la bande dessinée, sabre de bois!
Mon avis: C’est un bon début et une base solide pour les prochains tomes. J’avais un peu peur car il est toujours difficile de faire un spin-off d’une série aussi connue que Spirou et Fantasio mais je suis agréablement surpris. La BD se laisse lire, elle vous touche par moment car le dessin d’Etien est excellent. Certaines cases sont magnifiques et ne comportent pourtant qu’un regard. Je ne peux que vous conseiller la lecture de cet opus!
MJordan
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Les CHRONIQUES DE CORUM
- Par asbl-creabulles
- Le 09/03/2019
Tome 1 - Le chevalier des épées
Scénario : Mike Baron
Dessin : Mike Mignola
Couleurs : Linda Lessmann
Adapté de : Michael Moorcock
Dépot légal : Janvier 2019
Editeur :
Collection : Contrebande
Format : Format comics
ISBN : 978-2-413-00917-7
Nombre de pages :128Pendant des siècles, les Vadhaghs et les Nhadrags se sont opposés dans des guerres incessantes et meurtrières. Puis tout s’est arrêté, la paix s’est installée entre ces deux anciennes races et aujourd'hui elles n'y pensent plus. Seulement, l'Univers a également créé les Mabdens, autrement dit les Humains qui compensent leur durée de vie très courte en étant très prolifiques. Les Mabdens envient et jalousent ces races anciennes et ne vont pas hésiter à les massacrer sans aucune pitié, au point d’exterminer tous les Vadhaghs à l'exception de l’un d’entre eux, Corum Jhaelen Irsei, surnommé "le Prince à la robe écarlate". Les Mabdens, avec à leur tête le serviteur du chaos, le comte Glandyth-a-Krae, l’ont fait prisonnier et soumis à la torture. Mais Corum est décidé à ne pas se laisser faire et réussit à s'échapper. Et même s’il a perdu un œil puis une main lors des séances de torture, il compte sur les autres plans et dimensions de l'existence pour combler ces pertes. Il sera sauvé in extremis par l'un des "humains" de la margravine Rhaline dont il tombera amoureux. C'est là qu'il va recevoir du sorcier Shool la Main de Kwll et l’Œil de Rhynn, deux artefacts de divinités qui vont lui donner des pouvoirs occultes dont il va pouvoir se servir pour assouvir sa vengeance !
Mon avis: Une belle série dans le plus pur style médiéval-fantastique adaptée des Livres de Corum, deux trilogies écrites par l'un des plus grands romanciers vivants d’heroic fantasy et de science-fiction, Michael Moorcock. Son univers est vaste, sur plusieurs plans d’existence et, contrairement aux Melnibonéens du cycle d'Elric, qui fait partie du même univers, ou plutôt "multivers", les Vadhaghs ne sont pas malveillants. Mettant en scène diverses races et espèces, des royaumes en guerre, le tout sur fond de décadence, de sorcellerie, etc., cette adaptation BD par Mike Baron et Mike Mignola est à marquer d'une pierre blanche. Ils rendent ce cycle captivant dès les premières pages au point de dévorer les 110 pages de ce premier tome intitulé "Le Chevalier des Épées" d’une traite. L'histoire complète est prévue en 4 tomes. Il s’agit bien d’un récit interdimensionnel qui évolue dans l'espace-temps. Les Livres de Corum, l'une des incarnations du Champion Éternel, et Gardien de la Balance Cosmique, ont été écrits entre 1971 et 1974.
Coté illustration, on reconnaît bien Mignola, même si cet opus se situe bien des années avant Hellboy. On sent déjà le trait même s'il est plus fin et les personnages plus élancés. Tous bien différenciés et hauts en couleurs, les personnages évoluent dans de belles scènes d'action. Les images dégagent une belle intensité, une belle énergie en partie dues aux couleurs plus flashy de l'époque (rappelons que la série a été initialement publiée en 1987) et au travail d’une autre équipe d’encreurs: Rick Burchett et Kelley Jones. Après le Cycle des Épées de Fritz Leiber (sept romans parus de 1970 à 1988), en parallèle avec le cycle d’Elric de Michael Moorcock (paru entre 1961 et 1989), voici Mike Mignola dans une adaptation de ce dernier pour notre plus grand plaisir. A noter que cette saga BD est entièrement inédite en français!
SDJuan
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ALIX ORIGINES 1
- Par asbl-creabulles
- Le 08/03/2019
Tome 1 . L'enfance d'un gaulois
Scénario : Marc Bourgne d'après l'oeuvre de Jacques Martin
Dessin : Laurent Libessart
Couleurs : Florence Torta
Dépot légal : Février 2019
Editeur :
Format : Format normal
ISBN : 978-2-203-14140-7
Nombre de pages :48 + cahier de 8 pages pédagogiques.Chef d'une tribu éduenne proche de Rome, Astorix part accompagné de son druide Diviciacos demander à Cicéron le soutien militaire de Rome contre les Germains qui gagnent du terrain chaque jour. Ayant essuyé un refus de la part de Rome, Astorix réussit malgré tout avec d’autres tribus celtes à bloquer l'invasion des Germains. Et finalement cela l’arrange car n’étant plus redevable envers Rome il peut ainsi affirmer sa totale indépendance. Les Celtes n’ont donc plus à accepter la présence armée des Romains en échange de leur soutien. Âgé de sept ans, Alix, le fils d'Astorix, doit comme la coutume l'exige quitter le nid familial. Il a le choix entre devenir druide ou aller vivre chez son oncle Omnios. Il choisit naturellement la seconde solution qui est bien plus appropriée à son tempérament espiègle et fougueux. Alors qu’il vient de fêter ses 10 ans, il apprend lors d'une assemblée des chefs de tribu que son père doit de nouveau demander l'aide des Romains car les Helvètes et leurs voisins menacent de plus en plus le territoire des Éduens, faisant de plus en plus de victimes sur leur passage. Sur le chemin du retour, Alix et son cousin alertés par un appel à l’aide prêtent main forte à des soldats romains qui escortent la jeune Flavia venue rejoindre son père le général Graccus, légat de l’empereur dans la région, à la suite du décès de sa mère. Tombé sous le charme de Flavia, Astorix lui proposera une petite escapade pour visiter sa région. C’est en rentrant chez lui qu’il va surprendre une conversation entre Aldéric et Ansila, des proches de son père, complotant contre Astorix pour l’évincer du poste de magistrat suprême des Éduens et le faire passer pour un traitre ayant pris le parti des Helvètes contre Rome.
Mon avis: En 2012, le trio Denis Bajram, Valérie Mangin et Thierry Demarez nous proposait une sorte d’adaptation du mythe d’Alix dans laquelle Alix âgé de 54 ans était devenu sénateur. Les auteurs n’ont pas cherché à faire du pur Alix mais ont délibérément opté pour du nouveau, avec le succès que l’on connaît, tant pour le scénario que pour le dessin. Avec Alix Origines, voici donc une nouvelle série qui cible cette fois un public plus jeune en espérant qu’il s'intéressera à l'univers du personnage. C’est donc un bon moyen d'attirer un nouveau lectorat pour ce classique de la BD, incontournable de la maison d’édition Casterman. Marc Bourgne a su donner un coup de fouet et du tonus au personnage grâce à un rythme soutenu, plus "actuel", qui maintient l’intérêt pour le personnage en évitant l’aspect trop didactique d’un fond et d’un contexte historiques bien présents et réels auxquels il même habilement une bonne part de fiction.
Côté dessin, Laurent Libessart a adapté son trait à un jeune public en évitant lui aussi la fameuse ligne claire et la (sur)abondance de détails même si l’on note ici le soin apporté aux costumes et décors de l’époque. Ajoutant un soupçon de manga à son trait, il rend les personnages sympathiques. La mise en couleurs de Florence Torta apporte également un côté "jeunesse" agréable au regard. Quelques puristes verront certainement cette série d'un mauvais œil, mais sa lecture s’est révélée divertissante. Alix a pris un bon coup de jeune et c'est bien le but recherché. L’album est enrichi d’un cahier documentaire de 8 pages de Franck Mathieu.
SDJuan
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HELLBOY & B.P.R.D.
- Par asbl-creabulles
- Le 07/03/2019
Tome 4 - 1955
Scénario : Mike Mignola et Chris Roberson
Dessin : Shawn Martinbrough, Brian Churilla et Paolo Rivera
Couleurs : Dave Stewart
Encrage : Shawn Martinbrough, Brian Churilla, Paolo Rivera et Joe Rivera
Couverture : Paolo Rivera
Dépot légal : Janvier 2019
Editeur :
Collection : Contrebande
Format : Format comics
Nombre de planches :110Mars 1955. Hellboy et le docteur en sciences biologiques Woodrow Farrier sont chargés d’enquêter sur une série de carnages commis à Sutherlin dans l’État de l’Oregon où les carcasses de plusieurs vaches ayant été dévorées ont été retrouvées. Le fermier déclare avoir surpris un monstre qui s’acharnait sur l’une de ses bêtes et bien qu’il ait tiré à plusieurs reprises ses balles semblaient n’avoir aucun effet sur lui. Poursuivant leurs investigations, les deux agents du B.P.R.D. vont tomber sur une cabane dans laquelle ils découvrent les cadavres de plusieurs jeunes gens et divers objets attestant de pratiques de sorcellerie au cours desquelles ceux-ci auraient invoqué une créature qu’ils auraient été incapables de contrôler. Après les avoir massacrés, la créature serait partie libre d’aller tuer et dévorer tout ce qu'elle pouvait trouver sur son chemin.
Septembre 1955 dans l’archipel des Îles Marshall en plein Pacifique sud. Les mêmes Hellboy et Woodrow Farrier mènent une nouvelle enquête, accompagnés cette fois par Jacob Stegner et Archie Muraro, d’anciens gradés de l'armée américaine. Les essais nucléaires réalisés semblent avoir eu des effets des plus étranges sur la faune et les créatures locales mais surtout quelque chose semble les attirer vers ces îles. Cherchant à comprendre ce phénomène, nos enquêteurs constatent que les soldats dépêchés sur place leur dissimulent des informations secrètes en rapport avec les sciences occultes. À Londres, Bruttenholm, lui aussi, est sur une piste des plus étranges qui aurait un lien avec une menace surnaturelle au niveau mondial !
Mon avis: Mike Mignola au scénario, assisté par Chris Roberson, nous propose les premières aventures de Hellboy au sein du B.P.R.D. Bien que cette série soit dérivée de la série-mère Hellboy, l'enthousiasme reste le même envers ces récits qui nous invitent à suivre les aventures toujours aussi captivantes de nos fidèles héros. Des monstres venus d'ailleurs, des démons, des complots internationaux pour contrôler le surnaturel font toujours mouche. Découvrir Hellboy sous le trait de crayon d’autres artistes est toujours surprenant mais la qualité est au rendez-vous. Mike Mignola sait s'entourer d’excellents dessinateurs – Shawn Martinbrough, Brian Churilla et Paolo Rivera – qui ont su relever le défi, chacun avec un style qui lui est propre mais qui tend à se rapprocher du sien afin de ne pas trop dénaturer le personnage. La différence de style ne gêne en rien la lecture de l'album, même dans le cas de Martinbrough qui illustre d’une manière pourtant nettement plus sombre l’histoire qui lui a été confiée. Cette diversité constitue même un plus en matière de graphisme. L’album dans son ensemble se révèle bien rythmé et dynamique et bénéficie d’une atmosphère prenante grâce à une belle mise en couleurs réalisée par Dave Stewart, le coloriste "attitré" de Mignola.
SDJuan