Chroniques
Quelques-unes des BD qui nous ont le plus marqués.
N’y voyez aucun a priori, aucune prise de tête, aucune volonté de gonfler nos egos mais tout simplement l’envie de vous faire partager nos impressions de lecture.
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JUSTICE LEAGUE Presse 9
- Par asbl-creabulles
- Le 16/12/2018
The TITANS; La chute de Troy
Scénario: Dan Abnett
Dessin: Brett Booth et Minkyu Jung
Editeur:
Collection : DC Presse
Date de sortie : septembre 2018
Pagination : 160 pages
Contenu vo : THE TITANS #12-18Omen (Lilith Clay) rend visite en prison à Psimon (le Dr. Simon Jones), l’un des super-vilains les plus puissants en matière de télépathie et de manipulations psychiques. Sûre d’elle et de ses pouvoirs de prémonition et télépathie, Omen le défie en se livrant à un duel mental avec lui. Ce dernier réussit à lui faire comprendre que dans un futur proche l’un des membres des Titans va trahir leur groupe. Si dans un premier temps elle tient à n'en parler à personne, même pas à ses amis, le poids de cette révélation pèse sur son être d’autant qu’elle craint qu’il ne s’agisse d’elle. L’info finalement dévoilée va peu à peu dégrader les relations entre les Titans qui ne sont pas au bout de leurs surprises. Le passé semble leur revenir en pleine figure avec le retour de Mister Twist et la Clé auxquels ils ont eu affaire récemment. Et comme si cela ne suffisait pas, Wally West découvre qu’en lien avec son problème au cœur ses pouvoirs ont pris une nouvelle forme: il peut arrêter le temps! Mais cela ne sera pas sans conséquences.
Mon avis: Ce qu’on aurait pu prendre pour une histoire simple et sans intérêt au départ devient très vite séduisant, au fil des pages, et finit par nous accrocher. La trame est solide et on n'arrête pas d’aller de surprises en surprises. D'anciens alliés ainsi que d'anciens ennemis refont surface, tel un hommage à d'anciennes aventures. Le talent de Dan Abnett est de réussir à nous surprendre en multipliant les rebondissements et le suspense tout en prenant le temps de s’attarder sur les diverses personnalités des membres des Titans. Ainsi, Wally West est de plus en plus préoccupé par de multiples interrogations. On se souvient qu’il a disparu dans la force véloce qui lui a volé quelques années de sa vie et l’a effacé de la mémoire du commun des mortels mais aussi et surtout de celle de ses anciens amis Titans. A présent, il souffre d’un problème au cœur qui affecte ses pouvoirs de manière inattendue. Omen fait également quelques révélations sur ses pouvoirs. Mais surtout, les relations entre les Titans se compliquent encore un peu plus et pourraient bien nous surprendre bientôt.
Si le récit est de qualité, on reste bouche bée devant les dessins. Qu'ils soient de Kenneth Rocafort, Ken Marion, Brett Booth ou Minkyu Jung, ils manifestent tous une énergie spectaculaire avec de superbes pleines pages (splash). Les cases s'entrecroisent et chevauchent sans gêner la lecture, il faut le souligner, vu le découpage osé de certaines pages. Les scènes d'action sont à couper le souffle et rien ne semble arrêter les artistes. Le résultat est là, superbe et impressionnant. L'anatomie humaine n'a aucun secret pour eux, même si parfois certaines poses pourraient sembler improbables. L'effet produit est magique. Très beau travail également de la part des encreurs et coloristes.
Un très bon moment de lecture.
SDJuan
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TROLLS DE TROY 23
- Par asbl-creabulles
- Le 15/12/2018
Tome 23 . Art brut
Scénario : Scotch Arleston
Dessin : Jean-Louis Mourier
Couleurs : Claude Guth
Dépot légal : Octobre 2018
Editeur :
Nombre de planches : 46Grâce à la fortune qu’il a accumulée avec, entre autre, les perles, le khalife Hopeïdemerfeil a transformé Hogdad, un village de pêcheurs situé au milieu des sables du Delpont, en une cité des plus modernes. Mais sa fille Petypoï et lui s’inquiètent de voir la ville restée peu connue et désespérément vide d’habitants. Ensemble, ils ont l'idée d’organiser un événement dont tout le monde de Troy devrait entendre parler: une exposition universelle associée à une exposition/concours de peinture sur le thème des Trolls. La nouvelle sera diffusée partout afin d’inciter le plus grand nombre d’artistes à venir se défier pour remporter le concours puisque le premier prix est la main de la fille du Khalife. Mais les choses ne se déroulent pas comme prévu. Tous ceux qui s’approchent trop près du village des trolls pour les dessiner sont dévorés ou découpés et transformés pour être mangés finement. Cela n'arrange pas du tout les affaires du khalife qui décide donc de kidnapper quelques trolls en utilisant les pouvoirs magiques de certains humains du monde de Troy pour créer un village troll à Hogdad qu’il fait protéger par un dome magique que seuls les artistes peuvent traverser. Mais qui a dit que les trolls n'avaient pas la fibre artistique? Les humains ne sont pas au bout de leurs surprises.
Mon avis: Pour cet album anniversaire – la série fêtant ses 20 ans en 2018 – Arleston et Mourier nous proposent une aventure qui se veut différente et plutôt originale. Les trolls vont nous surprendre, nous divertir et souvent nous amuser sur le thème de l'Art. On va ainsi croiser des peintres célèbres comme Dali ou Van Gogh pour ne citer qu'eux et bien d'autres références à la BD franco-belge. Certains y verront un album satirique, d’autres un très bel hommage, mais tous tomberont d’accord pour reconnaître que Mourier et ses amis se sont bien amusés et nous aussi. Qui peut bien espérer contenir des trolls, quelle que soit la magie utilisée, sans s'en mordre les doigts, ou plutôt sans se faire mordre et pas que les doigts, justement !
On connaissait déjà le talent incontestable de Jean-Louis Mourier, mais avec cet album, il s'est fait plaisir. Il suffit d’ailleurs de le parcourir et d'admirer les superbes illustrations contenues dans le cahier graphique en fin d'album. Voici un album généreux en tous points. La famille des Trolls de Troy a encore un bel avenir devant elle et dans la grande famille Arleston, cette série demeure bien l’une des meilleures tant la qualité est au rendez-vous. Un bon scénariste, un bon dessinateur et n'oublions pas non plus les couleurs de toute beauté de Claude Guth avec son large éventail de couleurs alternant les teintes lumineuses et les tons plus pastels selon les situations. Tout concourt à la réussite de cette nouvelle aventure.
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NADA
- Par asbl-creabulles
- Le 14/12/2018
Nada
Scénario : Doug Headline et Max Cabanes
Dessin : Max Cabanes
Couleurs : Max Cabanes
Adapté de : Jean-Patrick Manchette
Dépot légal : Octobre 2018
Editeur :
Collection : Air Libre
Nombre de pages :188Quand on est d'extrême gauche et qu'on a des envies de kidnapping, il faut d’abord recruter une équipe certes de choc mais avant tout sérieuse et fiable. C’est ainsi que va se constituer le commando "Nada" autour de l’anarchiste catalan Buenaventura Diaz avec D'Arcy, Treuffais, Meyer et Cash, la seule fille du groupe. Ils ont déjà tout planifié pour enlever l'ambassadeur américain Richard Poindexter qui a un faible pour les maisons closes, en particulier le club Zéro. Chaque détail, chaque minute ont été pensés et calculés pour mener à bien l’opération, mais ils ont besoin d'un sixième membre qu'il va falloir convaincre. Un membre indispensable, André Épaulard car il a l’expérience du FLN en Algérie. A présent, le groupe "Nada" va faire parler de lui sauf que la situation va déraper. On comptera des blessés et un policier tué. Un coup pareil en plein Paris ne pouvait passer inaperçu mais surtout l’incident diplomatique et le meurtre d'un agent de police vont attirer sur Nada la détermination et la ruse du commissaire Goémond, un commissaire hors norme, prêt à tout pour débusquer ces anarchistes.
Mon avis: Tirée d'un polar noir de Jean-Patrick Manchette paru en 1972, cette adaptation en BD vaut bien celle réalisée pour le cinéma par Claude Chabrol en 1974. Dès les premières pages, on se sent happé par l’action de ce groupe de révoltés aux caractères hétéroclites bien trempés. Chaque personnage est complexe et va nous livrer ses secrets, ses écorchures de la vie, sa raison d'être. Un récit captivant, empreint de suspense et de violence, que certains jugeront peut-être un rien trop lent. Ce qui frappe avant tout à la lecture de cet album, c’est cette impression d’être dans un long métrage. Les personnages prennent vie et on les suit pas à pas dans leur obsession d'anarchistes révoltés à travers des scènes mémorables et des cadrages incroyablement crédibles. Et pourtant, il s’agit bien de BD. Max Cabanes et Doug Headline (le fils de Jean-Patrick Manchette) ont adapté Nada et c'est du très bon. A ne rater sous aucun prétexte.
Max Cabanes réalise l'adaptation sous forme de bande dessinée d'une manière magistrale. On rechignerait presque à terminer la lecture et refermer l'album tant son trait réaliste est plaisant à suivre. L’encrage léger laisse une place hautement méritée à la couleur qui souligne les diverses ambiances et favorise telle ou telle scène ou tel ou tel personnage par rapport au reste de la case ou de la page, alternant les tons de bleu, de jaune, de rouge, de rose ou de vert. On est captivé par les personnages, les visages, les lieux parisiens des années 70 tout au long de ce bel album de 188 pages.
La collection Air Libre nous a déjà régalé de nombreux titres de qualité et celui-ci ne peut que venir s’ajouter à la liste.
SDJuan
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L'HOMME à la TÊTE de VIS
- Par asbl-creabulles
- Le 13/12/2018
L'Homme à la tête de vis et autres histoires déjantées
Scénario : Mike Mignola
Dessin : Ryan Sook et Mike Mignola
Couleurs : Dave Stewart
Dépot légal : Septembre 2018
Editeur :
Collection : Contrebande
Nombre de planches : 87 + 11 de supplémentsAlors qu’un événement surnaturel menace les États-Unis, c’est le président Abraham Lincoln en personne qui décide de faire appel au détective "Tête de Vis". Une fois encore, l'Empereur Zombie est la source des problèmes. En effet, il a réussi à dérober au Musée des livres et papiers maudits le "Fragment du Kalakistan" qui indique, dans une langue intraduisible, l'endroit où se trouve le bijou supposé conférer des pouvoirs surnaturels à celui qui le possède. Mais ce ne sera pas l'unique affaire que Tête de Vis et ses collègues vont devoir résoudre. Il y a aussi ces trois haricots magiques qui, au lieu de mener vers un monde merveilleux, conduisent au diable en personne. Le piège comploté par d'étranges nonnes va ainsi se refermer sur un jeune garçon. D’autres magiciens et sorciers mais aussi des serpents vont venir s'ajouter à la longue liste des missions que Tête de Vis va devoir mener et, si possible, régler définitivement.
Mon avis: Nous retrouvons ici l'univers de l'étrange qui a fait la renommée mondiale de Mike Mignola. Avec "L'homme à la tête de vis et autres histoires déjantées", il ne déroge pas à la règle. Ses personnages sont forts, charismatiques, impressionnants, très originaux, parfois farfelus, souvent étranges et marquent incontestablement les esprits. Un album paru en 2008 mais dont la présente réédition qui comporte des récits inédits se compose de six histoires courtes, parfois très courtes, mélange de fantastique, de sorcellerie, de mythes et légendes et de polar noir, toutes rondement menées. L'imaginaire de Mike Mignola, sans doute plus connu avec le personnage de Hellboy ou la série B.P.R.D., ne semble donc pas avoir de limites.
Son trait reconnaissable entre tous nous ravit d'emblée. Un encrage généreux et puissant, constitué de peu de traits, qui donne vie à toutes sortes de situations de la plus belle et de la plus efficace des manières sans qu’il soit nécessaire de développer le texte. Les amateurs apprécieront un graphisme exceptionnel et une mise en scène tout à fait caractéristiques de son talent. La mise en couleurs, toute en retenue, de Dave Stewart sert l’ensemble à merveille. A noter en fin d’album un cahier graphique (sketchbook) de 11 pages reprenant les différents personnages. Un album original dont les histoires "L’homme à la tête de Vis" et "Le Magicien et le Serpent" ont été récompensées par un Eisner Award.
SDJuan
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CYBERWAR 1
- Par asbl-creabulles
- Le 11/12/2018
Tome 1 - Day one
Scénario : Daniel Pecqueur
Dessin : Denys
Couleurs : Jean-Paul Fernandez
Couverture : Nicolas Siner
Dépot légal : Septembre 2018
Editeur :
Collection : Neopolis
Nombre de pages : 48Washington lors de la finale du championnat de baseball en présence du Président des États-Unis. Soudain, le terrain et les gradins se retrouvent plongés dans le noir à la suite d’une coupure d’électricité. Craignant un mouvement de panique et respectant le protocole, la sécurité évacue le Président dans son hélicoptère qui survole une ville entière plongée dans l’obscurité. Au stade, le public a réagi en pensant tout de suite à un attentat. Bousculade et chaos se sont aussitôt installés. S’efforçant de fuir les lieux à moto malgré les embouteillages, Jack et sa petite amie Lily tombent sur un homme à l'agonie qui leur donne une clé USB en leur demandant d’aller la remettre directement au président des Etats-Unis à la Maison Blanche afin d'éviter une troisième guerre mondiale. Car la situation est bien pire que l’on pensait. La panne concerne tout le territoire à l'exception de l'Alaska. Le chaos a rapidement gagné le pays: arrêt brutal de trois centrales nucléaires, multiplication des incidents ferroviaires et routiers en l’absence de feux de signalisation, arrêt des communications, pillages. En réalité, il s'agit d'une cyberattaque de grande envergure. Évacué d’urgence à Camp David, le Président doit y faire le point de la situation avec ses généraux et les membres de son gouvernement. Les nouvelles ne sont pas bonnes mais surtout personne ne sait d’où provient cette attaque virale d’une telle ampleur. Et que peut bien contenir la mystérieuse clé USB ?
Mon avis: Le scénario de Daniel Pecqueur fait vraiment peur d’autant que les États, les grandes entreprises nationales et les très grandes multinationales subissent déjà des attaques de hackers plus que déterminés. Si on se rassure en se disant que son histoire ne peut arriver, on sent déjà que l'équilibre et la sécurité de chacun dans nos sociétés d’hyperconnexion sont de plus en plus fragiles. Oui, la troisième guerre mondiale pourrait bien être cybernétique comme cet album le rend plausible. Le récit est bien documenté, d’une approche très pratique et d’une accessibilité impressionnante pour des lecteurs peu ou pas familiarisés avec une telle situation. On peut toutefois émettre un doute sur la facilité avec laquelle Jack réussit à remettre la clé à son destinataire compte tenu du chaos qui prévaut. Mais la mise en place est efficace, le suspense bien présent dans le déroulement d’événements qui engendrent beaucoup de violence, y compris de la part des nombreux personnages.
Côté illustration, Denys nous plonge tout de suite dans l'action. Les mouvements de panique en début d'album donnent le ton. Son trait réaliste va à l'essentiel, les diverses scènes sont bien cadrées et efficaces, les différents environnements bien restitués, les très nombreux personnages bien reconnaissables. On est tout de suite curieux de savoir comment la première puissance mondiale va s’en sortir, et ce en passant par Paris. Un bon thriller.
SDJuan
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MAUSART
- Par asbl-creabulles
- Le 09/12/2018
Mausart
Scénario : Thierry Joor
Dessin : Gradimir Smudja
Couleurs : Gradimir Smudja
Dépot légal : Septembre 2018
Editeur :
Collection : Jeunesse
Nombre de planches : 32 + dossierWolfgang Mausart est une petite souris qui vit à l’intérieur d’un piano avec sa famille: sa mère Anna Maria, son père Léopold et ses six autres frères et sœurs, parmi lesquels sa sœur préférée Maria Anna qui, comme lui, est passionnée de musique. Tous deux ont toujours rêvé d’avoir un piano à eux. C’est pour leur faire plaisir que la famille s’est installée dans celui du musicien officiel de la cour du roi d'Autriche, le loup Antonio Salieri. Chaque matin, Mausart se régale en écoutant Salieri jouer du piano, même s'il aimerait parfois apporter quelques modifications à ses prestations. Un jour, profitant de son absence mais aussi et surtout de celle de son chat, Mausart décide de s’emparer du piano, sautillant sur les touches pour y jouer un air de sa composition. La mélodie enjouée arrive aux oreilles de tous y compris à celles du roi et de la reine dont le carrosse passe alors sous les fenêtres de Salieri. Pour célébrer l’anniversaire de la reine le lendemain, le roi convoque Salieri en lui demandant de rejouer le morceau tant apprécié. Paniqué, Salieri doit absolument retrouver l’artiste inconnu pour le forcer à jouer la mélodie en faisant croire à toute la cour que c’est lui l’exécutant.
Mon avis: Ayant changé de casquette, c’est le scénariste Thierry Joor qui nous raconte l'histoire de cette petite souris habitant avec toute sa famille dans un piano pour vivre sa passion. On suit avec plaisir cette fable positive et agréable, parsemée de quelques rebondissements évidemment, mais on n'ose imaginer une fin violente. Comme pour les récits de Disney, on attend une justice équitable car on s’attache tout de suite à cette petite famille. Gradimir Smudja avec son talent maintes fois confirmé dans ses précédents albums, notamment Vincent et Van Gogh ou le Bordel/Cabaret des muses, nous livre cette fable comme lui seul sait le faire, c’est-à-dire de la plus éblouissante des manières.
C’est un véritable foisonnement et chatoiement de dorures, d’enluminures et de couleurs, et c'est bien le mot "couleurs" qui prend toute son sens entre les mains de l'artiste tant il excelle dans ce domaine. Car derrière les couleurs, il y a aussi un dessinateur hors pair qui donne du mouvement et de la vie aux animaux qu’il met en scène en personnages à part entière. Chaque case est un véritable bijou, un véritable tableau qu'on aimerait sortir de l’album pour l’accrocher au mur. On poursuit néanmoins la lecture car on n'a pas envie de perdre une seule miette de ce conte merveilleux complété par un superbe cahier graphique d’illustrations et d’esquisses. C'est du grand art et en cette période de fête, voici un beau cadeau à offrir à la Saint-Nicolas, à Noël ou lors de la Fête des Rois Mages! Un album pour jeunes et moins jeunes à ne rater sous aucun prétexte!
SDJuan
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NAINS 11
- Par asbl-creabulles
- Le 08/12/2018
Tome 11. Torun de la Forge
Scénario : Nicolas Jarry
Dessin : Pierre-Denis Goux
Couleurs : J. Nanjan et Bertrand Benoît
Dépot légal : Août 2018
Editeur :
Collection : Heroic Fantasy Soleil
Nombre de pages : 69Orphelin, Torun vit avec son grand-père et ses deux sœurs loin de sa terre natale. Il n'aspire qu'à une seule chose, devenir forgeron. Mais dans ce petit village de Lombardie où sa famille s'est exilée pour fuir la vengeance d'un Maître du Talion, il n’a point de mentor pour le former et son seul avenir possible se limite à suivre en bon disciple l’enseignement du maître du temple pour devenir prêtre. Il trouve du réconfort auprès d’un ami humain avec lequel il part à l'aventure mais aussi braconner des lapins lors de moments de pure liberté. C’est lors de ces balades qu’il croisera le chemin d'autres nains guerriers puis, un jour, tout à fait par hasard, celui d’un nain hirsute, violent et irascible vivant en ermite dans une cabane où Torun retrouvera certains de ses lapins mais aussi du matériel de forgeron et des armes portant des inscriptions runiques. Torun sent en lui une lueur d'espoir. Il va enfin pouvoir atteindre son but: devenir forgeron. Ce qu'il ignore, c'est que ce nain, sous les traits d’un vagabond semblant atteint de folie, est en réalité une véritable légende vivante!
Mon avis: Dans ce onzième tome (déjà !) de la série Nains, Nicolas Jarry nous invite à suivre le chemin de Torun, un gamin courageux et obstiné, vers son destin. Un one shot relatant l'ascension d'un nouveau personnage qui va croiser la route de celui qu'on n'attend vraiment pas. Une belle surprise pour les fans de la série car l’album marque une différence par rapport aux précédents. Mais très habilement, Jarry n’oublie pas d’évoquer des personnages et des événements antérieurs pour ne pas trop dépayser les anciens comme les nouveaux lecteurs. Les voix off jouent parfaitement leur rôle pour décrire les sensations qu’éprouvent les personnages. Un récit bien construit, un rythme bien présent pour cette belle aventure.
Coté illustration c'est toujours du haut niveau. Pierre-Denis Goux nous régale une nouvelle fois par son savoir-faire tant pour les personnages que les décors mais aussi en matière de cadrage et de découpage. Il est clairement à l'aise avec cet univers des nains. Cela se ressent. Ses personnages dégagent une puissance qui les rend impressionnants. Les décors, les paysages ne sont pas en reste non plus. On n'ose à peine imaginer le temps qu'il doit passer sur ses planches (comme bien d'autres dessinateurs, évidemment) tellement elles sont travaillées et détaillées. La mise en couleurs est agréable et respectueuse du travail du dessinateur. Un beau démarrage pour ce troisième cycle de la saga Nains.
SDJuan
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JOUR J 34
- Par asbl-creabulles
- Le 07/12/2018
Tome 34 . Le Dieu vert
Scénario : Fred Duval et Fred Blanchard
Dessin : Lajos Farkas
Couleurs : Thorn
Couverture : Ugo Pinson et Fred Blanchard
Dépot légal : Août 2018
Editeur :
Collection : Neopolis
Nombre de planches : 54Depuis que les troupes d'Isabelle la Catholique et de Ferdinand ont été terrassées par la peste, les Maures ont repris le dessus avec l’aide de renforts venus d'Afrique sous le commandement du calife Al-Walid Ben Abd Al-Malik grâce à un accord passé avec l'empereur du Mali. Tout le sud de l’Espagne est tombé. Accompagnée de son amante, l'amazone Immana, Jeanne chassée de France et aujourd’hui en fuite rend visite à son oncle Philippe à Tolède, près de Madrid. Inquiet de la nouvelle situation pour l’avenir de ses affaires, celui-ci pense se faire aider par Jeanne dont la réputation de redoutable combattante et chef de mercenaires n’est plus à faire. Sa mission: monter une petite armée pour protéger et garantir la sécurité de ses convois de marchandises – des lames de Tolède et de l’orfèvrerie – vers les terres africaines du Mali et du Niger où ils sont trop souvent attaqués par des bandits musulmans et chrétiens. Mais aussi protéger les convois rapatriant le précieux métal des mines d’or dont ces pays sont largement pourvus.
Mon avis: Sous la plume de Fred Blanchard et Fred Duval, voici Jeanne comme jamais on aurait pu l'imaginer. Dès les premières pages, on entre dans l’histoire arrangée par nos deux scénaristes, qui vient bousculer quelque peu la version officielle lue dans nos livres d'histoire. Mais c'est bien là le propos de la série "Jour J". Leur version totalement revue et corrigée nous raconte l’histoire de Jeanne et d’Immana l'amazone venues donner des leçons de savoir vivre aux machistes du XVè siècle et s’ils refusent, c’est la mort. On suit donc avec intérêt et envie la route de la Condottiere et de l'amazone, une route parsemée d'embûches et de défis vers l'Afrique et ses trésors qui attisent bien des convoitises. Le dénouement très inattendu en étonnera plus d'un, je peux vous l'assurer.
Classiques, clairs et précis, les dessins de Lajos Farkas nous font voyager de Tolède jusqu'au Mali de la plus belle manière. On différencie parfaitement les personnages, les paysages et les cultures. On apprécie la diversité et la précision des costumes et tenues aussi bien des guerriers et villageois espagnols et arabes que des Africain(e)s mais aussi de nos deux héroïnes. De belles scènes de combat ponctuent cet album d'aventure et d'action.
Le choix des couleurs ajoute encore à l’efficacité du récit en donnant de l'espace et de la profondeur à des paysages grandioses
SDJuan