Le Surfer d’Argent fête ses 60 ans en mars 2026 !

Doté d’un pouvoir cosmique exceptionnel qui lui permet entre autres de traverser les galaxies et les dimensions, Norin Radd, plus connu sous le nom de Silver Surfer/Surfeur d’Argent reste pourtant un être tourmenté, hanté par tous les mondes qu’il n’a pas pu sauver. Son histoire est une pure tragédie cosmique et son personnage incarne la grandeur héroïque.

Dans l’univers Marvel, rares sont les personnages aussi empreints de noblesse, de poésie et de mélancolie que le Surfer d’Argent. Né sur la planète humanoïde Zenn-La, Norin Radd n’était pas destiné à devenir une légende cosmique. C’est la menace d’un envahisseur extraterrestre qui va bouleverser son existence. En faisant le choix pour sauver sa planète et son peuple d’offrir sa vie à Galactus − le Dévoreur de mondes − Norin Radd va devenir bien plus qu’un simple héros : un symbole de sacrifice, de solitude et de quête de rédemption. Galactus va en faire son héraut, son émissaire chargé de l’accompagner à travers l’univers à la recherche de mondes à dévorer. Pour cela, il lui donne un corps recouvert d’un matériau argenté en guise de peau et une planche lui permettant de voler sans effort. Le surfeur d’argent reste toutefois capable de se transformer pour apparaître humain.

Le personnage du Surfeur d’Argent apparaît pour la première fois en mars 1966 dans le numéro 48 des Fantastic Four dessiné par Jack Kirby. Transformé en héraut cosmique, on le découvre parcourant l’univers sur sa planche légendaire en s’émerveillant devant tant de beauté. Mais comme le but est de trouver des mondes destinés à nourrir Galactus, au fil du temps des mondes habités devront également être sacrifiés au grand regret de Silver Surfer. Et lorsqu’il commencera à perdre la tête sous le coup d’un tel choc, Galactus décidera de priver son héraut de toute émotion. Troublé par la beauté de la Terre et la noblesse de ses défenseurs, notamment les Fantastic Four, Silver Surfer finira même par se rebeller contre Galactus. Exilé, incompris, il deviendra un paria intergalactique à l’âme profondément humaine.

En mai 1968, Stan Lee décide de donner au personnage sa propre série qui sera publiée sous le crayon de John Buscema pendant 17 numéros. Le dernier sera dessiné par Jack Kirby. Par la suite, de nombreux épisodes (environ 145) verront le jour avec des auteurs prestigieux tels que Steve Englehart, Marshall Rogers, Jim Strarling, Ron Marz, George Perez et bien d’autres. Il reviendra à nouveau sous son propre titre ainsi qu’en 2000 mais fera l’objet également de nombreux romans graphiques dont plusieurs ont connu le succès, comme les récits plus introspectifs de Moebius, Ron Marz, Dan Slott, Tradd Moore ou tout dernièrement par Claudio Castellini au dessin, sans oublier celui qui en a marqué plus d’un : Silver Surfer : Requiem de J.M. Straczynski et Esad Ribic.

Tout au long de son histoire, le Surfer d’Argent a été souvent présenté comme un philosophe de l’espace, oscillant entre puissance divine et fragilité morale.

En France, le Silver Surfer est apparu pour la première fois en février 1969 dans le n°1 de Fantask aux éditions LUG puis en janvier 1970 dans Strange n°1 dont la couverture reprenant celle du Silver Surfer #7 US est devenue mythique. Ensuite avec celles, tout aussi belles pour moi, du numéro 1 de Nova de février 1978 ou du Nova n° 8 de septembre de la même année avec le Surfer d'Argent déferlant sur Thor (Silver Surfer #4 en VO).

S’il y a bien eu Jean Giraud alias Moebius, auteur français, qui a marqué l’histoire du comics US publié dans la revue (À Suivre) en décembre 1988 sur un scénario de Stan Lee, il ne faut pas oublier avant lui, les précurseurs Jean-Yves Mitton au dessin et Marcel Navarro au scénario en 1980 dans les Nova 25 et 26 de février 1980.

SDJuan