C’est désormais officiel, le Festival international de la bande dessinée d'Angoulême 2026
est annulé.

Le licenciement d’une salariée qui avait déposé plainte pour agression sexuelle lors de l’édition 2024 a été l’élément déclencheur. Mais il y a aussi l’appel au boycott lancé par une bonne partie des auteurs et autrices, mouvement ensuite suivi par les maisons d’édition et les partenaires financiers pour dénoncer l’absence de transparence dans la gestion du festival par la société organisatrice 9e Art+.

Que penser d’une telle décision ?
Déjà l’annulation inédite du festival marque un tournant pour le 9ᵉ art puisque cela ne s’était jamais produit depuis sa création en 1974. Même lors du Covid, l’événement avait été reporté à une date plus tardive dans l’année.
L’annulation pure et simple officiellement annoncée ce 1er décembre 2025 constitue un signal fort contre les violences et le manque de transparence. Le boycott et le retrait massif des soutiens montrent que l’ensemble de la communauté ne tolère plus le sexisme, la gestion opaque et l’impunité.

L’annulation est aussi un choc pour le monde de la BD. En effet, le Festival d’Angoulême est un rendez-vous majeur, parfois unique, pour des milliers d’auteurs/autrices, éditeurs, libraires, médias, boutiques et passionnés de BD. Au-delà des reproches qui lui sont faits actuellement et de ses défauts, le festival d’Angoulême est une vitrine et un tremplin pour beaucoup d'auteurs/autrices grâce aux rencontres avec le public et surtout avec les éditeurs.
L'annulation est regrettable en privant nombre de lecteurs d’accéder à une dédicace de leurs auteurs favoris mais aussi pour tout ce qu’un tel festival permet en matière d'expositions et de conférences à destination d’un public curieux et avide de mieux découvrir et apprécier le travail de ces mêmes auteurs/autrices.La crise de 2025‑2026 pourrait devenir le déclencheur d’un renouveau voire d’une renaissance si la communauté accepte de se reconstruire sur des bases nouvelles.
Le 9ᵉ Art n’est pas mort, il se réinvente.
L’annulation du Festival d’Angoulême 2026 marque un tournant majeur dans l’histoire de la bande dessinée. Ce n’est pas seulement l’arrêt d’un événement, c’est un appel clair à repenser ce que doit être un festival de BD : un espace respectueux des auteurs/autrices, transparent dans ses pratiques, et fidèle à l’esprit de la BD qu’il célèbre.

SDJuan