FÊTE DE LA BD – STRIP FEEST – COMIC STRIP FESTIVAL 2019
Une météo favorable a une nouvelle fois attiré la grande foule à la Fête de la BD qui, en 2019, célébrait ses dix ans d’existence. Alors que l’événement anime le cœur de Bruxelles en septembre depuis effectivement 10 ans, cet anniversaire n’a toutefois donné lieu à aucune festivité particulière. Dommage, surtout lorsqu’on se rappelle qu’en 2010, lors de la 1ère édition, les organisateurs avaient présenté un spectacle son et lumière avec feu d’artifice sur la Place Royale le samedi 11 septembre au soir.
En 2019 donc, la Fête de la BD a réuni (presque) tout ce que le monde de la BD compte comme spécialistes en la matière sous quatre chapiteaux installés dans le Parc de Bruxelles. Les maisons d’édition – grandes et moins grandes – ont mis les petits plats dans les grands pour accueillir au mieux les visiteurs tout au long de trois journées de plus en plus fréquentées par un public nombreux et bien souvent familial, mais incluant aussi (et surtout diront certains !) les innombrables fans et amateurs/collectionneurs de dédicaces, venus de Bruxelles, de Belgique mais aussi de l’étranger. Les habitués ont évidemment reconnu tous les sympathiques libraires et représentants des éditeurs, devenus autant de fidèles de l’événement. En dépit d’une affluence incessante, tous et toutes – Bernard comme Reynolds ou Jimmy, Grégoire Costa, Sophie Dumont, Valérie Constant, Anne Broodcoorens, Jimmy Vanden Hautte et bien d’autres encore – ont su rester calmes, disponibles et souriants.
Si les enfants sont choyés – jeux de piste, ateliers, animations comme le stand Casterman dédié aux Trois aventures lunaires (Lefranc "Lune Rouge", Airborne 44 "Sur nos ruines" et un reportage de Lefranc "La Conquête de l’Espace") où chacun pouvait se déguiser en astronaute et marcher sur le sol de la Lune et, pour les plus sages, une priorité de passage chez certains auteurs en dédicace sur le stand Dupuis – les adultes bénéficient aussi d’un traitement favorable avec un très large choix d’auteur(e)s en dédicace, de rencontres, (mini-)conférences, débats, en somme de quoi contenter le plus grand nombre.
Côtoyant Casterman, Dargaud, Dupuis, Glénat et Le Lombard, mais aussi Bamboo (Fluide Glacial + Drakoo), Paquet, Rue de Sèvres, Ankama, Kennes, Kana et bien d’autres comme Mosquito, Alzabane ou Soliane, et du côté néerlandophone Ballon Media, Uitgeverij Daedalus, sans oublier les éditeurs de tirages de tête et/ou de luxe BD Must, Bruno Graff, Black and White ou Khani, on pouvait noter la présence cette année des nouveaux venus Delcourt et Soleil sur un stand piloté par la librairie bruxelloise Filigranes.
Et dispersés parmi tous les stands d’éditeurs, énormément d’exposants et vendeurs de BD rares et/ou d’occasion, d’objets para-BD et/ou collector (ya-too.com, BD enchères, collectorBD), d’originaux, de sérigraphies, d’ex-libris, etc. y compris les stands d’asbl et autres associations, de galéristes (Hubert & Breyne ou Art-Maniak), ceux d’institutions officielles (comme le Centre belge de la BD ou la Maison Autrique), etc., de quoi satisfaire tous les amateurs et collectionneurs, tous les goûts et tous les budgets. Le pavillon international offrait aussi la possibilité pour chacun de découvrir d’autres cultures et d’autres artistes lors d’une visite au chapiteau B.
La Fête de la BD permet de croiser, de saluer, d’échanger quelques mots, des souvenirs avec l’un(e) ou l’autre auteur(e), parfois même de partager un verre au bar sur la terrasse improvisée sous les platanes près du bassin aux foodtrucks. C'est aussi l’occasion pour beaucoup de visiteurs de se revoir, de discuter, d’évoquer des joies ou déceptions à l’occasion de déplacements sur d’autres festivals, en Belgique, France, Suisse et même au-delà. La convivialité est globalement bien présente sans exclure toutefois une certaine rivalité lorsqu’il s’agit de conserver sa place dans une file. Car il est un fait que pour obtenir la dédicace de son auteur(e) préféré(e), il faut parfois jouer des coudes ou se lever (très) tôt vu l’affluence pour certains noms à la réputation bien établie.
Parallèlement au festival BD du parc de Bruxelles, la Fête de la BD permet également de voir diverses expositions, citons notamment "Spirou et Bruxelles sous l’occupation" (planches de l'album d'Émile Bravo "Spirou - L'espoir malgré tout") visible jusqu’au 28 novembre 2019 au BIP (Brussel Info Place)/Experience Brussels situé 2-4 rue Royale), "Le fils de Tintin - De zoon van Kuifje" (dessins originaux de Jeroen Janssen) jusqu’au 22 septembre 2019 et "Les Enfants de la Résistance / Kinderen in het Verzet" (d'après la BD de Benoît ERS et Vincent DUGOMIER) jusqu'au 6 octobre 2019 au Musée BELvue Museum (7 Place des Palais) ou encore "Inner Eye" (bandes dessinées d'auteurs belges et coréens) au Centre culturel coréen (4 rue de la Régence) jusqu’au 1er novembre 2019.
Le Palais des Beaux-Arts (ou Bozar) a accueilli une conférence autour du duo légendaire Blake & Mortimer en présence de François Schuiten, Yves Sente , Peter Van Dongen, André Juillard, Yves Schlirf, Jaco Van Dormael, Thomas Gunzig et Laurent Durieux, suivie d’une séance de dédicace/signatures sur le stand Dargaud.
Enfin, le MOOF Museum (Place de l'Agora près de la Gare centrale) a également accueilli les samedi et dimanche MALIK à l’occasion de la parution d’un nouvel album tant attendu de la série Archie Cash et L.-M. CARPENTIER & Joske MAELBEEK pour Poje.
Comme de coutume, les Prix Atomium de la Bande Dessinée ont été décernés le vendredi en soirée lors d’une manifestation organisée à Bozar dans le cadre de la Fête de la BD. En collaboration avec ses partenaires, l’organisme visit.brussels, qui s'occupe entre autres de la promotion de la Région de Bruxelles-Capitale et de la ville de Bruxelles, marque ainsi son soutien à la création et rassemble les diverses initiatives existantes en décernant ces prix qui, dans leur majorité, sont remis en espèces pour permettre aux lauréats de financer leur travail.
Les huit lauréats 2019 sont les suivants:
- Prix Raymond Leblanc de la jeune création: Victor Pellet pour son ouvrage "La Promotion" (prix doté de 20.000 euros et d’un contrat d’édition chez Futuropolis).
- Prix de la Fédération Wallonie-Bruxelles en bande dessinée: David Vandermeulen (prix doté de 10.000 euros).
- Prix Atomium de Bruxelles: François Schuiten, Jaco Van Dormael, Thomas Gunzig et Laurent Durieux pour "Les Aventures de Blake et Mortimer - Le Dernier pharaon" (prix doté de 7500 euros).
- Prix Prem1ère du roman graphique: Pierre-Henry Gomont pour "Malaterre" chez Dargaud (prix doté de 20.000 euros en espace publicitaire et d’une forte présence rédactionnelle).
- Prix Cognito de la BD historique: Fabien Grolleau et Jérémie Royer pour "HMS Beagle, Aux origines de Darwin" chez Dargaud (prix doté de 3000 euros).
- Prix Le Soir de la BD de reportage: Manu Scordia pour "Ali Aarrass" aux Éd. Vide-Cocagne (prix doté de 20.000 euros en espace publicitaire et d’une forte présence rédactionnelle).
- Prix Atomium de la BD citoyenne (créé en 2018) : Xavier-Laurent Petit, Cyrille Pomès et Isabelle Merlet pour "Le fils de l’Ursari" chez Rue de Sèvres (prix doté de 5000 euros).
- Prix Vandersteen (nouveauté 2019): Wauter Mannaert pour "Yasmina en de aardappeleters" (Yasmina et les mangeurs de patates) chez Dargaud (prix doté de 5000 euros).
Présents sur les lieux, les membres de l’asbl Créabulles ont pu rencontrer de nombreux auteurs en majorité belges, français et espagnols mais aussi italiens ou hongrois, prendre des contacts pour de futures collaborations mais aussi enrichir le catalogue d’albums dédicacés pour notre opération caritative prévue en novembre lors de l’exposition dédiée à trois auteurs bien connus: Xavier BESSE, Frédéric GENÊT et David MORANCHO à découvrir à partir du 8 novembre 2019 à la Galerie Passerelle Louise (pour plus d'infos: cliquez ici).
Quant à la Fête de la BD, rendez-vous en 2020 non plus au Parc de Bruxelles – beaucoup de personnes et associations à tendance écolo ayant déploré les dégradations dues au passage et au piétinement de dizaines de milliers de visiteurs – mais certainement sur le site de Tour & Taxis (actuellement en profonde rénovation) même si nombreux sont ceux qui pensent que le parc (qui lui aussi doit faire l'objet d'un plan de rénovation en profondeur sur trois ans) constituait un cadre parfait pour un tel événement, au cœur de la cité, facilement accessible à tous (en train, tram, bus, métro ou voiture) et offrant un cadre majestueux face au Palais Royal pour tous les visiteurs étrangers et la célèbre Balloon’s Parade.
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FPatrick et SDJuan
Date de dernière mise à jour : 18/09/2019
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