Chroniques
Quelques-unes des BD qui nous ont le plus marqués.
N’y voyez aucun a priori, aucune prise de tête, aucune volonté de gonfler nos egos mais tout simplement l’envie de vous faire partager nos impressions de lecture.
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RADIANT BLACK
- Par asbl-creabulles
- Le 21/09/2022
Tome 1
Scénario : Kyle HIGGINS et Cherish CHEN
Dessin : Marcelo COSTA, David LAFUENTE, Eduardo FERIGATO
Couleurs :Costa, Marcelo COSTA, Miquel MUERTO, Natália MARQUES, Rod FERNANDEZ
Dépot légal : Mai 2022
Editeur : Delcourt
Format comics
ISBN : 978-2-413-04582-3
Nombre de pages : 192N’est pas écrivain qui veut ! À Los Angeles, Nathan Burnett doit se faire une raison alors qu’il n'arrive pas à achever l’écriture de son roman. Et, même s’il cumule deux emplois, il croule sous les dettes, au point d’afficher un solde négatif de 38486 $ à sa banque. Elle vient même de lui refuser un prêt… Une semaine plus tard, le jeune trentenaire est de retour chez ses parents à Lockport dans l'Illinois. Si avec sa mère, tout se passe bien, trop bien même à ses yeux, en revanche avec son père c’est différent. Les remarques pleuvent sur ses échecs, ses mauvais calculs, ses projections désastreuses sur l'avenir. À Lockport, il retrouve également son ancien copain Marshall qui l’invite à boire un coup lorsqu’il aura fini de s’installer chez ses parents. Enchaînant verre sur verre, Nathan finit par s’épancher auprès de Marshall... Quand ils quittent le bar plutôt bien éméchés pour rejoindre la voiture de Nathan, soudain ils aperçoivent une petite sphère lumineuse qui flotte dans l’air au-dessus de la voie ferrée. Si Marshall n’ose guère y toucher, Nathan, lui, n'hésite pas une seconde et tend la main pour l'attraper. Aussitôt, une étrange force lumineuse s’empare de son corps, s’infiltre en lui et en quelques secondes il se retrouve vêtu d’une sorte de combinaison de super-héros. À peine remis de leur surprise, ils sont interpellés par deux policiers qui leur demandent d’évacuer les rails car il s’agit d’une voie privée. Et surtout, un train arrive à pleine vitesse et la catastrophe semble inévitable. Expérimentant ses nouveaux pouvoirs, Nathan réussit à faire léviter toutes les personnes présentes et même à soulever le train. Tout le monde s’en sortira sain et sauf. Sur le toit du silo où ils ont atterri, Nathan réussit grâce aux conseils avisés de Marshall à faire en sorte que sa combinaison libère son corps. C’est une question de volonté et de confiance en soi. Mais si Nathan gère bien la situation, ailleurs un autre humain a reçu les mêmes pouvoirs. Et lui est bien décidé à les utiliser de manière malhonnête à des fins personnelles : il dévalise des banques la nuit. Quant aux créateurs de ces sphères magiques, ils sont déjà en route, déterminés à les récupérer à n’importe quel prix.
Mon avis : Voici une aventure de super héros plutôt originale. Au départ, le parcours de Nathan s’apparente à celui de pas mal de personnes et ce qui lui arrive est assez répandu. Mais en bon auteur de comics, Kyle Higgins développe son scénario habilement en y injectant une large dose de fantastique et de surnaturel. Oui, Nathan récupère par hasard un super pouvoir en se demandant ce qu'il va bien pouvoir en faire, sa première rencontre avec la police se déroule plutôt bien, et les réactions de son ancien copain et de son ancien quartier familial sont plutôt positives. Mais son comportement ultérieur va montrer qu’il est différent de beaucoup de ses congénères. Ce qui lui arrive semble être une chance de se ressaisir, de redevenir maître de sa vie. Il ignore encore que d’autres hommes vont choisir la face sombre de ce même pouvoir. Soulignant l’originalité de son récit, Higgins y développe la dimension fantastique et science-fiction si typique du comics US : les sphères et leurs pouvoirs viennent d’ailleurs. Surprise pour le lecteur mais aussi pour Nathan car cette découverte va changer la donne. S’il va se retrouver traqué et chassé, il va aussi entrer en conflit avec ceux ayant reçus les mêmes pouvoirs que lui. On suit agréablement cette aventure dynamique qui multiplie les rebondissements et les surprises.
Les dessins des brésiliens Marcelo Costa et Eduardo Ferigato et de l’espagnol David Lafuente font preuve d’une belle homogénéité.
Le rendu est de bonne facture qu’il s’agisse de l’atmosphère de la petite ville "paisible", des expressions des personnages ou des nombreuses scènes d’action en lien avec les super pouvoirs surtout quand Nathan les reçoit et les met en œuvre pour la première fois, puis quand il se retrouve confronté à tous ceux qui en ont également reçu, tous vêtus de costumes identiques mais heureusement de couleur différente un peu comme dans les Power Rangers ou la Bataille des Planètes. Sauf qu’ici aucun ne se connaissait auparavant.
L’album s’achève sur un cahier de 14 pages reprenant de très nombreuses variant covers.SDJuan
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LE SERPENT ET LE COYOTE
- Par asbl-creabulles
- Le 21/09/2022
S
cénario :MATZ
Dessin : Philippe XAVIER
Couleurs : Philippe XAVIER
Dépot légal : septembre 2022
Editeur : Le Lombard
Collection : Signé
Grand format
ISBN : 978-2-8082-0537-5
Nombre de pages :144On ne peut pas dire que « Joe », si tel est son prénom, soit un enfant de cœur. Il a plutôt la dégaine du meurtrier en cavale, trempant dans toutes les petites combines plutôt illégales. C’est même certain au sinon je ne vois pas pourquoi un type sillonnerait les mornes et vastes plaines des États-Unis dans un camping-car, seul et évitant les foules.
Quand je dis qu’il est seul, je vous mens. Sur le chemin il rencontre un coyote. Si vous n’avez jamais vu un type raconter sa vie à un coyote, jetez-vous sur le livre.« Joe » est un nom d’emprunt, vous l’aurez compris. Il lui a été donné par le FBI. Sa vraie identité est Giuseppe Barella et il fait désormais partie du programme de protection des témoins. Pour quelle raison me direz-vous ? Il a témoigné contre des pontes de la mafia et c’est mal passé dans le milieu. Ces derniers vont tout faire pour qu’il ne témoigne pas à nouveau. Un homme seul dans un camping-car, n’empruntant que des petites routes isolées pour ne pas se faire remarquer, le projet a l’air assez simple et il sera facile de l’éliminer. Si jamais le plan connaissait un accroc, il reste la petite Monica, la fille de Giuseppe…Voilà de quoi faire sortir le Serpent.
La suite dans l’album!Mon avis:
Un bel album que voilà! On plonge dans l’aventure directement grâce aux magnifiques paysages de Philippe Xavier.
Après le premier cycle Tango, le duo nous offre un western moderne qui a fier allure!
L’histoire tient la route et est bien ficelée. Les personnages sont bien définis et la compréhension est aisée. Le nombre de page assez conséquent permet de bien ancrer l’histoire. Ils ont pris le temps de bien définir l’histoire dans les moindres détails.
Pour la version noire et blanche, les parties « souvenirs » de la jeunesse de Giuseppe sont moins bien marquées mais n’entravent pas la lecture. La version couleurs pallie le problème en distinguant les couleurs pour le présent mais le noir et blanc pour les souvenirs.
Le dessin de Philippe Xavier est toujours aussi flamboyant, il suffit d’admirer les magnifiques paysages américains dont il nous gratifie. Je tiens à lui tirer mon chapeau car les personnages sont "neufs". Vous allez me prendre pour un fou mais pour certains dessinateurs j’ai l’impression de voir les traits de personnages de leur série précédente. Ici je n’ai pas l’impression de retrouver Tango.
J’aime beaucoup les albums en noir et blanc car ils permettent de bien se rendre compte du trait du dessinateur. Pour cet album cela prend tout son sens tant certaines cases de l’album valent le coup d’œil ! Prenez le temps d’admirer le travail de Philippe Xavier !Un travail sans fausse note pour le duo Xavier/Matz et un bel opus dans la prestigieuse collection « Signé »Jordan Maenhout
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LE DERNIER WEEK-END DE JANVIER
- Par asbl-creabulles
- Le 20/09/2022
Scénario : Bastien VIVÈS
Dessin : Bastien VIVÈS
Couleurs : <N&B>
Lettrage : Jean-François REY
Dépot légal : août 2022
Editeur :
Autre format
ISBN : 978-2-203-24320-0
Nombre de pages : 172Dessinateur de la série Opération Hitler, Denis Choupin est un auteur habitué des festivals. Comme chaque dernier week-end de janvier, il se rend à Angoulême. Cette année pourtant il va devoir écourter son séjour pour rentrer le samedi soir car son fils célèbre ses fiançailles le dimanche. Son passage à Angoulême est toujours chargé, mais cette année il l’est bien davantage. Il doit passer déposer ses originaux chez un galeriste, changer son billet de retour, assurer des séances de dédicaces, sans oublier les échanges, rencontres, et même repas avec des copains et/ou collègues. Bref il est un peu submergé. L’inattendu va se produire pendant une séance de dédicaces. Une jeune femme nommée Vanessa, à laquelle il n’est pas insensible, se présente devant lui pour faire dédicacer l’album de son mari Marc, amateur et collectionneur de BD. Il n’en faut pas plus pour chambouler la vie de Denis. Surtout quand le destin s’en mêle et mène Vanessa et son époux sur son chemin un peu plus tard. Le couple sympathise avec l’auteur et décide de partager un verre. Marc ne se doute pas un seul instant que c’est lui qui va indirectement rapprocher Denis et Vanessa.
Mon avis : Bastien Vivés nous propose une tranche de vie d'un auteur venu participer à l'un des plus gros festivals européens. Un auteur qui ressent une certaine lassitude et qui essaye de se motiver sachant qu'il est de nouveau venu presque par habitude. Mais cette fois il a comme un flash quand cette belle femme se présente devant lui pour une dédicace destinée à son mari. Il ressent même une attirance qui va engendrer une situation un rien embarrassante pour les deux personnes impliquées.
Bastien Vivès nous la raconte avec beaucoup de naturel, égrenant les diverses étapes de la rencontre, de la relation naissante jusqu'à aller bien au-delà des habitudes de l’auteur Denis Choupin… surtout qu'il y a énormément de monde à ce festival.
Le récit se déroule doucement, au rythme de la rencontre et on se prend d’affection pour ces personnages du quotidien.
On devient vite témoin d’une aventure des plus naturelles, sans excès. On suit et on accompagne pas à pas ses acteurs en se demandant jusqu'où cela peut mener. On s’interroge sur ce qu'on aurait fait à la place de ce père de famille qui en donnant la préférence à cette femme va rater un événement familial important.
Et au passage on respire l’atmosphère d’un grand événement comme le festival d’Angoulême.
Les dessins accompagnent parfaitement la narration, soulignant bien la morosité qui s’est abattue sur le personnage principal jusqu'à l'arrivée de cette femme plutôt charmante mais qui ne fait rien de particulier pour inciter l'auteur à sauter le pas. Et là, subitement tout devient plus enjoué.
Un excellent moment de lecture.SDJuan
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JEREMIAH 39
- Par asbl-creabulles
- Le 17/09/2022
Tome 39 . Rancune
Scénario : HERMANN
Dessin : HERMANN
Couleurs : HERMANN
Dépot légal : Septembre 2022
Editeur :
Format normal
ISBN : 979-10-34757-38-1
Nombre de pages : 46Pour Jeremiah, rien ne va comme il voudrait. Son ami Kurdy est en taule et hormis lui rendre visite il ne sait pas trop comment l’aider. A peine a-t-il pris le temps d’y réfléchir qu’à son tour il se retrouve impliqué dans une bagarre de rue. La police intervient rapidement mais il n’est pas embarqué avec les autres pour désordre sur la voie publique. Il se rend compte qu’il a été kidnappé et emmené dans un entrepôt par des membres de cette même police agissant aux ordres d’une certaine "Madame", de son vrai nom Candice qui travaille avec son frère Aloïs, un gros homme gras et difforme qu’elle ne cesse de maltraiter et d’appeler gros porc, motte de saindoux, orang-outan… Aloïs est bavard et a révélé être également à l’origine de l’arrestation de Kurdy. En fait, les hommes de Candice et Aloïs ont exécuté un contrat pour un mystérieux commanditaire auquel ils doivent livrer les deux amis. À présent, tout semble reposer sur Kurdy qui, de son côté, est en train d’organiser son évasion de la prison avec son codétenu dont l’aide va s'avérer bien plus précieuse qu'il n'y paraissait de prime abord.
Mon avis : Avec ce récit prévu en deux tomes, Hermann poursuit son exploration, entamée depuis un petit temps déjà dans la série, des aspects plus sombres de l'humain. On sent venir le retour du vieil ennemi Stone-B (d'où le titre "Rancune" de l’album), qui semble avoir mis au point sa vengeance par le biais de ce clan de bras cassés hyper violents.
Une fois de plus, Kurdy va s’efforcer de tout arranger d’une façon dont Hermann a le secret. D’abord, ce qui constitue une grande nouveauté pour Kurdy mais aussi pour Hermann, le héros se déguise pour se faire passer pour un apache (à prononcer apatchi selon Hermann pour éviter toute confusion). Autre surprise, Kurdy qui nous a habitué à être totalement autonome pour aider Jeremiah va trouver de l'aide auprès de cet autre prisonnier qui s’est échappé de prison avec lui et qui est bien plus futé que prévu.
Si j’ai parfois eu un petit souci avec certains enchaînements de cases, la narration permet très rapidement de s'y retrouver. Il est vrai qu’en toute fin d'album, l’indication "à suivre" aurait peut-être facilité la compréhension des dernières pages. Pas de spoiler ici.En ce qui concerne les dessins réalisés en couleur directe par Hermann, ils ne cessent de nous surprendre : la composition et l’enchaînement des cases, grandes, moyennes jusqu’aux plus petites, toutes bien efficaces dont certaines très belles et le choix des couleurs utilisées. Un très bon travail des couleurs, composant autant de décors et d’ambiances saisissants.
Tout l'album n'est pas à ce même niveau mais cela se comprend aisément pour assurer une narration fluide d’autant qu’Hermann est un conteur d'histoires avant d'être illustrateur. C'est raconter des histoires qui le stimule le plus. Et de fait, l’histoire prend le dessus sur quelques rares hics d’enchaînements de cases. D’ailleurs, en refeuilletant l’album, on y découvre plusieurs cases spectaculaires comme aux pages 13, 15 et 17 pour ne citer que celles-ci.J'attends donc avec impatience la suite de cette histoire prévue en dyptique pour voir jusqu'où la "sombritude" d'Hermann va bien pouvoir nous mener.
SDJuan
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SANGOMA
- Par asbl-creabulles
- Le 13/09/2022
Sangoma, les damnés de Cape Town
Scénario : Caryl FÉREY
Dessin : Corentin ROUGE
Couleurs : Corentin ROUGE et Alexandre BOUCQ
Dépot légal : octobre 2021
Editeur :
Grand format
ISBN : 978-2-344-03420-0
Nombre de pages : 144Afrique du Sud. Shane Shepperd, lieutenant de la police du Cap, apparemment plus intéressé par la plastique de sa maîtresse (accessoirement celle d’un leader d’extrême droite) que par son métier, est appelé sur un meurtre et une disparition d’un nourrisson dans une des immenses fermes agricoles du pays appartenant aux Pienaar. Comme beaucoup d’Afrikaners, ceux-ci se considèrent comme les maîtres du pays. Le tout, alors qu’éclatent des manifestations sur le retour des terres au peuple noir qui s’estime spolié par les blancs. Sur fond de racisme, de croyances ancestrales, de pratiques occultes exercées par les traditionnels Sangoma, Shepperd se retrouve à devoir démêler une affaire bien plus compliquée qu’il n’y parait…
Bande dessinée chaudement été recommandée par Jean-Edgar Cassel de la griffe Noire BD, à juste titre: il est difficile de ne pas se retrouver immédiatement plongé dans le bain, dès les premières pages, comme tout excellent roman qui se respecte et qui n’a pas besoin de cent pages pour instaurer le climat. Au scénario, Caryl Ferry, que les amateurs de romans noirs connaissent parfaitement, distille une atmosphère pesante, sur laquelle Corentin Rouge vient greffer des dessins aux traits réalistes qui ne sont pas sans rappeler les dernières productions de Jean Giraud pour Blueberry, mais aussi la série Undertaker de Meyer et Dorison.
Une excellente réalisation dans les lignée des Deon Meyer qu’il faut à tout prix découvrir.
Richard Colombo
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BUONAPARTE 2
- Par asbl-creabulles
- Le 08/09/2022
Tome 2 . Trésor de guerre
Scénario : Fabienne PIGIÈRE et Rudi MIEL
Dessin : Iván GIL
Couleurs : 1ver2ânes
Dépot légal : juin 2022
Editeur :
Collection : Histoire & Histoires
Grand format
ISBN : 978-2-413-04361-4Après avoir abdiqué en juin 1815 puis s’être livré aux Anglais en juillet dans l’espoir d’obtenir l’asile en Angleterre, Napoléon est finalement déporté et emprisonné en octobre 1815 sur l’Île de Sainte-Hélène, un îlot volcanique de 122 km² en plein Atlantique Sud à environ 1900 km des côtés de la Namibie en Afrique australe. Son geôlier, le gouverneur Hudson Lowe, lui a certifié que l’Angleterre avait tout mis en œuvre pour que cet exil lui soit agréable. Mais rien n’y fait, l’empereur déchu s’ennuie dans sa résidence de Longwood House et ne pense qu’à une chose, s’enfuir de cette île-prison. C’est alors qu’en ce mois de juillet 1816, il va se produire un événement tout à fait inattendu. Un groupe d’hommes armés débarque sur l’île et se lance à l’assaut de la résidence de Napoléon dans le but de lui arracher des informations sur un trésor perdu qu’il aurait découvert durant la campagne d’Égypte entre 1798 et 1801. Si les agresseurs sont rapidement repoussés, le mystère persiste et intrigue fortement Lowe. D’autant que durant la traversée depuis l’Angleterre en octobre 1815 une mutinerie avait éclatée et une pièce d’or à l’effigie d’Alexandre le Grand retrouvée dans la main de l’un des mutins. Les Anglais avaient également intercepté une lettre codée de Napoléon prouvant l’intérêt qu’il portait à Alexandre le Grand. Hudson Lowe a notamment pour mission de tout faire pour obtenir ce code en perçant le mystère qui entoure la passion de Napoléon pour Alexandre le Grand et qui sait, pourvoir mettre la main sur le fabuleux trésor qu’il aurait découvert…
Mon avis : Dans ce deuxième tome, Rudi Miel et Fabienne Pigière ont souhaité mettre en avant l’environnement, l’ambiance générale et le ressenti de chacun à Sainte-Hélène. Même si l’espace est vaste, il est impossible d’échapper à l’atmosphère pesante de cette île-prison. Chacun s’efforce d’y vivre au mieux en faisant avec les moyens du bord. On ressent bien l'isolement voulu par les Anglais et les forces alliées. Le temps s’écoule inexorablement, chacun ressassant le passé. Notre attention se focalise sur le face à face – ou plutôt le bras de fer – entre Napoléon et Hudson Lowe qui cherche à obtenir des informations et confidences à propos du mythique trésor d'Alexandre Le Grand que l’empereur aurait acquis lors de sa campagne en Égypte.
Fiction et histoire se mêlent et se complètent dans un scénario qui maintient le suspense.
On a envie de savoir comment les choses vont évoluer même si on se doute bien de la fin.Ivan Gil nous offre de nouveau un très beau travail d’illustration, en particulier sur les décors qui restituent bien la proximité des lieux et les limites de l’île, et sur différents événements du passé comme ces batailles évoquées dans le récit.
On retrouve son trait fin, précis et réaliste sur les décors, les scènes d’action mais aussi les personnages qui confime s'il en était besoin le gros travail de documentation effectué.
Les couleurs d'1ver2ânes accompagnent parfaitement le récit lui donnant encore plus de vie et de profondeur.
Comme le précédent album, ce tome s’achève sur un très intéressant dossier documentaire préparé par Rudi Miel qui nous permet de découvrir les divers éléments historiques ayant inspiré le récit.SDJuan
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CORTO MALTESE 16
- Par asbl-creabulles
- Le 06/09/2022
Tome 16 . Nocturnes berlinois
Scénario :Díaz Canalès, Juan DIAZ CANALES
Dessin : Rubén PELLEJERO
Couleurs : Rubén PELLEJERO
Traduction : Hélène DAUNIOL-REMAUD
Dépôt légal : le 7 septembre 2022
Editeur :
Grand format
ISBN : 978-2-203-22168-0
Nombre de pages : 721924. Corto est à Berlin où il doit retrouver son vieil ami Jeremiah Steiner. Avec le journaliste et romancier Joseph Roth, ils se rendent au commissariat pour obtenir leurs permis de séjour. Tout à fait par hasard, Corto reconnaît la photo de Steiner sur le tableau des victimes anonymes. Il demande à en informer directement le commissaire Kahr qui, dès son départ, s’empresse de passer l’info au Doktor Eichwald. Plus tard dans la journée, Roth rejoint Corto et lui apprend que ces deux hommes font partie de l’organisation "Consul", un groupe clandestin qui œuvre pour renverser la République de Weimar. Son ami Steiner aurait été vu pour la dernière fois en compagnie de membres de la société hermétique Stella Matutina, à son retour de Suisse où il était parti assister au congrès des alchimistes de Sion. Retrouver cette société secrète est le point de départ idéal pour l’enquête de Corto. Rien de plus facile pour lui. Il débarque en plein rituel et est aussitôt pris pour Makropoulos, le magister templi, le maître du temple, fondateur de Stella Matutina, par tous les adeptes réunis pour une séance de transe hypnotique au cours de laquelle l’un des membres déclare être Steiner et savoir que son assassin se cache au panopticum, l’ancien musée de cire. C'est au cœur d’un Berlin au bord de la guerre civile entre républicains, communistes et extrémistes de droite que Corto va chercher à venger son ami. Il va faire d’étranges découvertes qui posent questions, notamment à propos d’une carte du jeu de tarot le plus vieux au monde, le Visconti-Sforza, à l’origine de l’assassinat de Steiner, et qui vont même le mener jusqu’à Prague…
Mon avis : D’entrée de jeu, on découvre un album à teneur plus sombre, plus noire comme dès la première page avec un acteur à la ressemblance bluffante avec Hitler et à l’encrage puissant sur fond rouge. Le ton est donné. Ensuite, les événements vont s’enchaîner à un rythme soutenu jusqu’à la dernière case, servant de champ d’action à notre héros toujours aussi fidèle aux principes qui ont fait sa réputation.
Sans rien perdre de son charme naturel, de la curiosité qui l’anime et sans crainte, Corto va parvenir à ses fins en bravant tous les dangers et en ne se fiant à personne.
L’album est bourré de références historiques, culturelles et/ou politiques de l’époque et donne envie d’en savoir davantage à propos du cinéma, du théâtre, de la littérature allemande mais aussi autrichienne des années folles de l’entre-deux-guerres.
Les auteurs, Juan Diaz Canales et Ruben Pellejero, maîtrisent clairement le sujet grâce à un gros travail de recherche documentaire et marient à la perfection la fiction et l’histoire avec un grand H dans cette nouvelle aventure de Corto.
Une performance qui en ravira plus d’un, c’est certain.Au dessin, Ruben Pellejero nous régale d’un subtil mélange de traits fins et/ou achurés pour la plupart des décors et d’encrage noir et puissant tout à fait approprié aux nombreux passages sombres du récit et venant en souligner le côté polar dont il maîtrise parfaitement les codes.
Loin d’imiter ou de copier Pratt, Ruben Pellejero s’en est imprégné pour ne pas le dénaturer tout en nous offrant son traitement graphique très expressionniste dans ses planches. Encore une belle performance de sa part.
Le découpage et la mise en page de même que le choix des couleurs viennent non seulement diriger notre regard et notre attention vers les (nombreux) points d’intérêt de l’histoire mais également souligner les différentes ambiances qui la caractérisent.
Un album à ne rater sous aucun prétexte.SDJuan
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ASTERIX, Le Bouclier Arverne
- Par asbl-creabulles
- Le 06/09/2022
Tome 11- Le bouclier Arverne Astérix (albums Luxe en très grand format)
Scénario : René GOSCINY
Dessin : Albert UDERZO
Dépot légal : juin 2022
Editeur : Hachette
Album Luxe très grand format
ISBN : 978-2-01-400127-3
Nombre de pages : 88Déjà le 10e titre avec Uderzo au dessin dans cette belle collection (moins belle cette fois-ci).
En 2007, les mercantiles éditions Hachette (en ce qui concernent la BD en tout cas) rééditaient déjà les Asterix en grand format avec des nouvelles couleurs.
Je les achetais, appréciant le grand format et le petit dossier très intéressant.
Quelques albums plus tard, fini le dossier !
J’arrête évidemment !
Et il doit y avoir 5 ou 6 ans, arrive cette réédition luxueuse.
Dos toilé, même impression couleur que la réédition précédente, dossier plus conséquent et les planches originales en noir et blanc.
Attention aucune comparaison avec les beaux livres présentant des fac-similés, mais pour le prix démocratique, c’est honnête ou plutôt c’était car dans celui-ci, l’impression est médiocre, pâle. Les noirs sont gris (voir photo 1.)
Il suffit de feuilleter les collections Hachette d’intégrales BD pour constater que la qualité n’est pas toujours au rendez-vous mais les dossiers sont souvent intéressants.
Une autre souci ici, le fameux bouclier a ses couleurs inversées dans deux cases pour les nouvelles couleurs (bravo le ou la coloriste mais c’est sûrement une application numérique!). Voir photos 2 et 3.Dans la version originale (j’ai vérifié), les couleurs sont correctes.
Sinon, cette histoire est un bijou d’humour et de composition.
La verve scénaristique et le talent d‘Uderzo y atteignent des sommets et pour longtemps encore.
L’intrigue? Je vous laisse la relire, la lire peut-être… Comment ? Oui ? Pas possible !
En tout cas, je ne dirai rien. NA! PAR TOUTATIS!
J’espère quand même que le jour où toute la collection sera passée par cette édition, ils ne vont pas oser la rééditer dans leurs fameuses collections d’intégrales…M. Destrée